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4,03

sur 1169 notes
« Un jour Stan partira aussi, patience ! »
Stan a attendu près de cinquante ans avant de se lancer à l'assaut de son rêve ; avant de tordre le cou à la grisaille de la vie quotidienne, de fuir sa vie de taupe tranquille ; avant de tenter le tout pour le tout, et de transformer sa vie molle, terne et sans saveur en quelque chose de grandiose, de lumineux.
C'est une petite fille, de celles qui croient encore aux fées et au Père Noël, qui racontera de sa voix aigrelette à Stan, paléontologue brisé par les illusions perdues, un conte immense : dans une grotte coincée entre deux glaciers alpins, se trouve le squelette d'un gigantesque dragon.
Et le vieux Stan la croira. Il croira à cette improbable histoire juste parce qu'elle est belle.
Quel extraordinaire roman !
Un roman sur la force des songes, sur la valeur de l'amitié, sur la rancoeur et le désenchantement qui pèse sur les épaules à mesure que l'on avance dans la vie. Un roman sur les blessures de l'enfance qui jamais ne se cicatrisent. Un roman plein de nostalgie et de rires qui parle d'une maman avec ses yeux d'Amérique pour qui l'on eut décroché la lune.
On referme ce livre le coeur lourd, mais heureux d'avoir accompagné Stan et ses trois compagnons dans cette quête immense et vaine. Et l'on se dit aussi que tous, avant qu'il ne soit trop tard, nous avons quelque part dans nos rêves, dans nos coeurs, un gigantesque squelette de dragon à découvrir.
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Juillet 1954. Les récits d'un vieil homme aujourd'hui décédé ont convaincu Stan, paléontologue français d'une cinquantaine d'années, qu'un exceptionnel spécimen de squelette de dinosaure est caché dans une grotte, à proximité d'un glacier du massif des Dolomites, entre France et Italie. Se basant sur les maigres indices en sa possession, il entraîne trois hommes : son meilleur ami et scientifique Umberto, l'assistant de ce dernier, Peter, et un guide de haute montagne, Gio, dans une expédition de plusieurs semaines dont il espère enfin le couronnement de sa carrière.


Quel enchantement que ce livre ! C'est d'abord la beauté de l'écriture, le juste choix des mots, la poésie et l'humour des tournures, qui sautent aux yeux dès les premières pages. Puis, très vite, on se retrouve en apnée, embarqué dans une aventure dont l'issue dépendra autant des lois de la haute montagne, que des personnages venus dans cet implacable et dangereux huis-clos chargés des fantômes de leur passé.


Le récit, court et intense, est mené avec une efficace sobriété, dans un impitoyable enchaînement dont la fatalité et l'ironie se retrouvent jusque dans le titre, et où l'émotion, embusquée au plus profond des protagonistes, finira par prendre le lecteur à la gorge.


Récit d'aventure faisant la part belle à la montagne, cette histoire est aussi celle de la poursuite d'un rêve, le rêve de l'enfant blessé par la vie que fut Stan, et que l'adulte qu'il est devenu tentera finalement de réaliser à tout prix. Car quelle est la plus grande folie : perdre le sens de son existence en renonçant à ses rêves, ou risquer sa vie pour les réaliser ? Un livre coup de foudre, bien au-delà du coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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°°° Rentrée littéraire 2019 #3 °°°

« Si nous ne sommes pas capables de croire à une histoire juste parce qu'elle est belle, à quoi bon faire ce métier ? »

En 1954, Stan est paléontologue. Il a organisé une expédition secrète aux confins d'un glacier alpin pour retrouver le squelette d'un dinosaure de type apatosaure ou brontosaure, simplement parce qu'une fillette lui a montré un os fossile de « dragon » et lui a raconté l'histoire de son découvreur. Une belle histoire donc.

C'est l'histoire d'une passion, d'un rêve. Une histoire qui a un petit goût de Jules Verne avec le récit de l'expédition à la recherche du squelette enfoui, elle joue avec le suspense pour savoir s'il existe ou pas, va être retrouvé ou pas.

Mais ce n'est pas dans cette direction que va Jean-Baptise Andrea, ou alors à la marge. Ce qui intéresse l'auteur, c'est le voyage introspectif, humain et quasi métaphysique que va constituer ce voyage au centre du glacier.
A mesure que les aventuriers avancent, le temps se dilate comme le titre le suggérait. A mesure que les épreuves s'amoncellent, les souvenirs refluent et éclatent comme des bulles : le premier trilobite, le chien Pépin, le seul et unique amour jamais consommé, le père redouté, la mère tant aimée, les déchirements d'une vie, ses regrets. Ces fragments d'une vie replacent l'homme à sa contingence temporelle face au défi que représente la quête d'un fossile qui surgirait après cent millions d'années.

Et à mesure que le temps se dilate, l'espace se compresse en un huis clos, celui du glacier. Un acteur à part entière, qui vit, avance, grossit au fil des saisons, fait peser une menace de plus en plus pressante. C'est lui qui fait sombrer le récit dans la folie existentialiste. Stan est un être libre, il se définit par ses choix, il définit lui-même le sens de sa vie et ce sens, c'est la quête du squelette qui la, envers et contre tous et tout, mais libre avant tout.

Je n'ai pas lu le premier roman de Jean-Baptiste Andrea, Ma Reine, je découvrais donc sa plume et l'ai grandement appréciée : poignante, vibrante, très visuelle et donc très généreuse pour le lecteur qui assiste en spectateur ému à l'emprise du temps et du glacier sur Stan et son rêve. Les cinquante dernières pages sont sans doute les plus belles et les plus fortes, entre lyrisme et nature writing. On a senti qu'elles arriveraient ainsi, avec cette issue, mais cela n'a en rien enlever à l'émotion qu'elle libère.

A paraître le 21 août 2019
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La colère d'un enfant peut être à l'origine d'une vocation. Lorsque la violence de son père l'a une fois de plus atteint au plus profond de lui-même, Stan a brisé d'un coup qui contenait toute sa colère une roche, qui lui a offert ce qu'elle contenait en son coeur : un fossile d'ammonite. Cadeau inespéré, porteur d'un espoir fou, celui de se sortir de la ferme familiale, malgré les projets paternels.

Le temps a passé, Stan s'est installé dans son rêve d'enfant, avec les désillusions que sa réalisation apporte inévitablement. La vie de chercheur en paléontologie n'est pas faite que d'aventures exploratoires. Et pourtant, le décès du concierge de l'immeuble où il loge va l'entraîner sur la piste d'un squelette mythique, dont la mise à jour pourrait réaliser ses voeux les plus chers.

L'expédition est un vrai challenge, les indications sont très imprécises et les aléas météorologiques compliquent la prospection. Et pourtant, comme toujours, le but du chemin n'est-il pas le chemin?

Très belle écriture pour ce récit sensible. le sujet est grave, la souffrance accompagne l'enfance, jalonne le chemin, mais le récit reste lumineux, et l' émotion surgit au détour des pages.
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Stan, un paléontologue en fin de carrière, croit en l'histoire folle d'un dinosaure qu'un vieux concierge, désormais mort, aurait découvert dans sa jeunesse au pied d'un glacier du Mercantour Argentera, frontalier de la France et de l’Italie. Dévoré par sa soif de savoir, Stan entraîne un ami scientifique et son assistant dans un périple invraisemblable à la recherche du squelette du diplocidé, un géant qui s'ils le trouvent pourrait bien faire entrer leurs noms dans l'Histoire...

Croire une histoire juste parce qu'elle est belle, ou désirer que nos rêves deviennent réalité. Accomplir un acte qui laissera de nous une trace, ou réparera ce qui un jour nous a blessé. Que cherchons-nous au juste ? Jean-Baptiste Andrea le dit avec poésie et un brin d'humour, c'est le destin l'homme, peu importe qu'il faille pour cela gravir une haute montagne, que le prix à payer soit exorbitant, que la folie ne soit pas loin, il faut entreprendre un voyage à la recherche d'un graal, pour en chemin avoir une chance de trouver une justification à son existence et faire taire ses démons.

Il est probable que je n'oublierai pas cette formidable balade au coeur de la nature et des hommes. Merci à Jean-Baptiste Andrea, à qui bien sûr je laisse les derniers mots : « Youri disait toujours que le destin d'un homme est de partir. Que ceux qui ne partent pas ne trouvent jamais de trésor. D'ailleurs c'est ce qu'il a fini pas faire. »
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ALERTE COUP DE COEUR RENTREE LITTERAIRE 2019

- L'histoire :

Il y a parfois des vocations qui résultent d'une colère.
Celle de Stan en est un bel exemple. Un enfant furieux donnant un coup de marteau dans une pierre : un futur paléontologue naît ...

L'histoire débute, nous retrouvons notre petit Stan devenu paléontologue toujours aussi passionné mais quelque peu usé. Frustré, cloitré dans son laboratoire étriqué Stan ne se doute pas encore que la vie est sur le point de lui offrir une expérience inespérée !

Une vieille histoire surgit du passé, un petit os découvert et voilà la promesse de lendemains glorieux. Ni une, ni deux la grande expédition est programmée ! Direction : un glacier coincé entre la France et l'Italie. Pour l'accompagner, Stan fait appel à son vieil ami paléontologue Umberto, son assistant Peter et un guide expérimenté Gio. A eux quatre ils forment alors une sacrée équipe de choc : un paléontologue emporté par ses rêves de gosse accompagné d'un « géant athée amoureux d'une déesse, un ancien séminariste ventriloque et un guide qui parle la langue des montagnes ».
Quel sera l'issue de cette expédition ? La frontière entre le rêve et la folie est parfois infime ... à vous, lecteurs, si vous le souhaitez, de découvrir , derrières les brumes, la fabuleuse histoire de Stan ..

- Mon avis :

Un magnifique roman d'aventure certes, mais surtout une sublime réflexion sur la poursuite de nos rêves. Ces rêves d'enfant empreints de magie, ces rêves qui nous enthousiasment et donnent à nos vies des ailes, à nos yeux le scintillement des étoiles et du baume à nos
p'tits coeurs !

En fond de toile, une très belle
symbolique. L'ascension du glacier dans toute sa rudesse amène Stan a une profonde introspection. Paradoxalement, gravir cette montagne c'est descendre au plus profond de son âme, chercher ses démons de l'enfance et, qui sait, enfin les accepter et s'en libérer ...

Une mention spéciale pour la plume sublime de Jean-Baptiste Andréa. D'une poésie remarquable, légère et aérienne, les mots s'envolent, papillonnent avec lyrisme. La nature devient alors un personnage à part entière, revêtant toutes les émotions humaines de l'amour à la haine et la montagne s'élève : la reine de ce royaume ...

Alors voilà, plus que conquise, je vous invite vivement à découvrir « Cent millions d'année et un jour », un énorme coup de coeur.
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Beaucoup d'hésitation avant de n'accorder finalement que trois étoiles à ce roman que j'ai donc "aimé" et qui, pourtant, à plusieurs reprises, m'a laissé sur ma faim en raison du manque de développements qu'appelaient plusieurs situations.

L'écriture est très riche, ciselée, avec des descriptions éblouissantes des richesses de la montagne lorsqu'elles évoquent la glace, la foudre, le vent, la neige, la pierre.

Une très belle introduction par la description du village avec ses maisons serrées et une conclusion presque lyrique par une nouvelle description du même village, cette fois abandonné, mais gardant les traces abîmées de la vie et des vies qui l'ont animé. Jean-Baptiste Andrea a-t-il lu Soljenitsyne pour évoquer un éléphant rouillé devant un bus abandonné, quand le maître de la littérature russe voyait un cétacé dans un tramway renversé lors de la révolution dans les rues de Saint-Pétersbourg?

J'ai aimé cette quête du héros, Stan, Achab des années 50, en lutte avec le glacier et la montagne, où la blancheur immaculée engloutit tout, comme le fait la baleine du malheureux Péquod. Il croit, il doute, il veut, il obtient presque, conscient que sa victoire tronquée va l'anéantir.

Mais, j'ai regretté que l'alternance avec l'enfance de Stan, qui a tant marqué sa vie, soit aussi peu développée, laissant, à chaque évocation d'un thème nouveau, un sentiment d'inachevé. Il me semble qu'il y avait là matière pour aller plus loin sans lasser un lecteur captivé par un voyage initiatique dans cette tranche de l'existence qui imprègne l'humain pour sa vie tout entière.

La qualité de l'écriture de l'auteur et sa richesse descriptive sont les pièces maîtresses de ce roman.
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Juillet 1954. Paléontologue en fin de carrière, Stan se rend dans un petit hameau perdu, tout près d'un glacier du massif des Dolomites, à la frontière de l'Italie. Il a donné rendez-vous à Umberto, son assistant lorsque que lui-même était professeur. Vingt ans que les deux hommes ne se sont pas vus. Pourtant, Umberto a aussitôt accepté l'invitation de Stan, sans connaître la raison. Paléontologue à Turin, il est venu accompagné de son assistant, Peter. Stan les informe alors du but de cette expédition dans les montagnes : retrouver le dragon de Leucio. Alors adolescent, ayant erré dans la montagne pendant trois jours, il avait été surpris par un terrible orage et s'était réfugié dans une grotte. Là, il s'était retrouvé nez à nez avec un dragon. Un apatosaure ? Un diplodocus ? Ou pourquoi pas un brontosaure ? Toujours est-il que cette histoire de dragon, arrivée aux oreilles de Stan par une petite fille qui connaissait le vieux Leucio, le hante depuis des années. Aujourd'hui, après moult recherches, il est presque sûr que cette caverne se trouve dans ces montagnes, au pied d'un glacier surplombé de trois pics caractéristiques...

Quelle incroyable expédition à laquelle nous convie Jean-Baptiste Andrea ! Aux côtés de Stan, Umberto, Peter et Gio, leur guide, on frémit, on s'émeut, on sourit et plus que jamais, on découvre des personnages inoubliable. L'auteur dépeint, avec une certaine frénésie, la recherche du fameux dinosaure au coeur de cette immensité blanche mais aussi ce quatuor qui, soumis à la promiscuité et à l'isolement, va devoir cohabiter. Au-delà et ailleurs, l'on découvre le passé de Stan. Son enfance auprès du Commandant tyrannique et violent et d'une mère tant aimée, son premier trilobite, son chien Pépin, sa vocation ou encore ses regrets et ses joies. Éblouissant, saupoudré d'humour et de poésie, glaçant par moment, soufflant, un roman empreint d'humanité. Une magnifique exploration, non pas du dinosaure, mais du coeur des hommes. Un huis-clos servi par une écriture à la fois poétique et imagée.
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Il se rappelle… alors qu'il part à l'assaut de la montagne en véritable alpiniste, bravant les dangers à la recherche d'un hypothétique squelette de dinosaure qui le ferait entrer dans l'histoire de la paléontologie, une découverte qui l'aiderait à braver ses difficultés … il se rappelle… son enfance avec sa mère tant aimée et dont il fut privé, son impitoyable père, dit « le commandant », patriarche tout puissant, qui veut faire un homme de sa progéniture, il se rappelle l'école du village, lui l'enfant au milieu des autres, différents, incompris, avec pour amis, un trilobite déniché à coups de marteau dans une pierre et Pépin son chien.

Il revoit sa vie tandis qu'avec l'équipe qu'il a convaincue pour partir affronter les sommets à la recherche du plus beau fossile jamais mis en évidence. Et c'est avec Gio le guide, Umberto son collègue et ami, Peter, étudiant en paléontologie qu'il fera cette ascension.
Périlleuse sera cette aventure dans ce milieu montagnard qui sait si bien se défendre, milieu hostile et impitoyable pour qui ne respecte pas ses règles.


Un délice que ce roman, à la fois léger et profond, dans un style qui montre la façon dont l'auteur est capable d'inclure de l'ironie dans ses propos y compris dans l'épreuve que subit notre héros, comment il restitue l'ambiance montagnarde, le silence des sommets, la quasi personnification de cet espace.


La fin, qui se laisse dévoiler par le lecteur très progressivement laissera une sorte de malaise dans son esprit, ce fut là mon impression. Je n'ai rien ressenti de tel depuis la lecture de quelques ouvrages de Frison-Roche il y a bien longtemps.

Une écriture magnifique, pleine de poésie, de belles tournures, un roman à relire pour la beauté du texte.
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Oh, quel roman !
Un paléontologue à la carrière sur le déclin décide d'aller réaliser son grand rêve : trouver un squelette de dinosaure qui serait piégé dans une grotte de glace.
Accompagné d'un guide de montagne, Il embarque dans la foulée son ancien assistant et ami Umberto et Peter, un jeune scientifique.
J'ai lu ce roman d'une seule traite, c'est à la fois un récit d'aventures, une quête fantastique, un roman initiatique, l'histoire d'un rêve et le roman d'une vie.
J'ai eu froid avec eux, j'ai eu peur, j'ai été exaltée par l'idée de cette découverte fabuleuse, par ce cheminement inouï au coeur des montagnes, j'ai été en colère par moment, j'ai eu mal, j'ai été désillusionnée, et j'ai finalement réussi à atteindre… à vous de découvrir quoi !

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