Ce n'est pas vraiment facile pour moi de le chroniquer, tout comme il n'est pas si facile de lire ce texte, transposition de l'enregistrement de l'entretien entre
Yann Andrea et
Michèle Manceaux, amie de
Marguerite Duras. Même si sa publication a été possible, j'ai du mal à « entendre la voix des morts », puisque Yann, Michèle et Marguerite, au coeur de ce texte, sont morts aujourd'hui. Ce texte est une transposition fidèle, sans correction : tout y est, y compris les sonneries du téléphone intérieur, les miaulements d'un chat, les lapsus de
Yann Andréa… Ce livre se classe désormais comme le premier ouvrage, en ordre chronologique d'écriture et non de parution, dans lequel
Yann Andrea parle de son amour pour
Marguerite Duras.
Oui, j'ai choisi de dire « amour », et non « relation », même si rien n'est simple entre Yann et l'écrivain. Il est difficile d'analyser les paroles d'un homme passionné par les mots de
Duras alors que lui-même se refuse à analyser ce qui a provoqué ce coup de foudre littéraire. D'ailleurs, peut-on réellement analyser une passion ? Je ne le crois pas, sinon, elle cesse d'en être une puisqu'on a acquis suffisamment de distance avec elle.
En revanche, il sait dire leur passion amoureuse, complexe. Les questions de
Michèle Manceaux facilitent la parole, poussent dans les retranchements celui qui veut parler mais n'ose dire. Elles fixent des axes, rétablissent une chronologie. Questionner, oui, interroger, non.
La fin du livre aborde les préférences sexuelles de
Yann Andrea avant sa rencontre avec
Marguerite Duras. Autre temps, autre manière de pensée et le point de vue de
Yann Andrea sur l'homosexualité, sur son homosexualité m'a mise mal à l'aise.
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