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Capricorne tome 17 sur 20
EAN : 9782803632831
46 pages
Le Lombard (25/10/2013)
4.17/5   12 notes
Résumé :
Parti pour un lieu mystérieux, Capricorne a momentanément délaissé sa fonction de protecteur de New York et le nom qui s'y rattache. La ville est loin d'être hors de danger : elle ne s'est pas totalement remise de sa faille spatio-temporelle et les cavaliers de l'apocalypse sont en route.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Très, très, très ailleurs
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Ce tome fait suite à Capricorne, Tome 16 : Vu de près (2012) qu'il faut avoir lu avant. Il est recommandé d'avoir commencé par le premier tome pour comprendre toutes les péripéties. Sa première parution date de 2013 et il compte 46 planches de bande dessinée. Il a été réalisé par Andreas Martens pour le scénario, les dessins et les couleurs. Il a été réédité en noir & blanc dans Intégrale Capricorne - Tome 4 qui regroupe les tomes 15 à 20, c'est-à-dire le quatrième et dernier cycle.

Le navire Cornwell avance tant bien que mal sur une mer démontée, avec des vagues de plusieurs étages de haut. Puisque Drake a, en quelque sorte, rendu son tablier. Puisque le capitaine Onslow n'est pas revenu de là-bas. Puisque le Passager et Ash sont impossibles à contacter. C'est sur les témoignages des matelots Remsen et Momsen que s'appuie cette partie du récit. D'après les deux marins, une ambiance tendue régnait sur le navire dès le départ. Ash et le Passager s'enfermaient dans leur cabine. Drake et Onslow restaient sur le pont en permanence à s'observer en permanence. L'équipage fait son travail en silence. Enfin, presque… Les deux marins constatent qu'il fait de plus en plus chaud. Momsen se demande pourquoi ils transportent autant de matériel de plongée s'ils vont sur une île. Remsen lui répond qu'il s'agit d'une île volcanique et que ces bouts de rocher-là ont tendance à disparaître sous les flots pour un oui, pour un non. C'est pour ça qu'ils ont une petite dame à bord, une plongeuse. Dans la salle de pilotage, le capitaine Duncan Onslow et Gordon Drake se tiennent côte à côte dans un mutisme entêté.

Pendant ce temps-là, à New York, Astor, Fay O'Mara et le nouveau Capricorne se dirigent vers une plaque d'égout. Ils enlèvent la plaque et descendent les barreaux métalliques. La dame s'interroge de savoir si elle est en train de bien faire, car s'ils s'en aperçoivent, ça peut lui coûter cher. Elle estime qu'elle n'est pas en train de guider le vrai Capricorne, mais son remplaçant qu'elle qualifie d'ersatz. En marchant sur la banquette de l'ovoïde, ils arrivent devant des objets domestiques à même le sol, et le cadavre d'Isaak. Une silhouette les informe qu'il a été assassiné. Un homme haineux et détestable est venu. Isaak n'a pas voulu donner ce que l'homme demandait, alors l'homme l'a tué. Et il a pris ce qu'il était venu chercher. L'homme s'en va. Les trois compagnons se remettent en marche. Bientôt O'Mara indiquent qu'ils arrivent à l'endroit voulu. Elle les laisse là. Capricorne et Astor se tourne vers la silhouette qui se tient dans la pénombre. le premier demande à l'individu ce qu'il sait des cavaliers. L'autre se présente : il s'appelle Ira Zeus et il n'est pas mort. Aucune pointe n'a transpercé un organe vital : un hasard. Capricorne repose sa question : les cavaliers ? Puis il comprend son rôle de Capricorne, bien plus qu'un nom, bien plus qu'une fonction. New York se dote d'un Capricorne quand elle en a besoin. Elle peut rester sans lui durant des siècles. À la seconde où la nécessité se faisant sentir, elle choisit son défenseur.

Direct dès la première page : au plein coeur de l'intrigue. Donc, d'un côté : le Passager et Ash Grey continuent leur collaboration plutôt contrainte pour la seconde, en accompagnant Gordon Drake chef des Mentors, et le capitaine Duncan Onslow mystérieusement revenu. de l'autre côté, le nouveau Capricorne et Astor essayent de découvrir ce qu'ils doivent faire pour arrêter une mystérieuse menace dont ils ne connaissent pas la nature, tout d'abord avec l'aide de Fay O'Mara. Ensuite, le scénariste continue d'ajouter des pièces au puzzle, révélant ainsi des liens et des motifs qui avaient été présentés comme autant de mystères. le lecteur s'en rend compte par lui-même, et il est également aidé par l'auteur. Ce dernier fait référence de manière explicite aux faits déjà racontés, en indiquant le numéro du tome correspondant dans la gouttière entre deux cases. Il cite ainsi les tomes 3, 9, 14, 15 et même le premier. En fonction de son degré d'implication depuis le début de la série et au fil des tomes, lecteur se souvient bien de certains, moins bien d'autres. Il peut prendre le temps d'aller chercher le tome correspondant pour se remettre la séquence visée en tête. D'un côté, il se souvient encore des deux marins Remsen et Monsen ; de l'autre cela fait une dizaine de tomes qu'il n'a plus croisé le chemin de Ron Dominic.

C'est parti pour une plongée qui ramène à une cité engloutie, elle-même pas visitée depuis une dizaine de tomes, et pour une descente en égout comme lors du deuxième cycle, celui consacré au Concept. Astor emmène même le nouveau Capricorne dans les tréfonds de l'immeuble au 701 Seventh Avenue à New York, un mystère laissé de côté depuis bien trop longtemps, car incroyablement prometteur. Wattman Worm est de retour de manière fort opportune. Il est à nouveau question des pierres d'apocalypse et de leur fragment manquant. le Passager continue ses manipulations et ses projets secrets aux dépens de tous ceux dont il croise la route. Et bien sûr, comme à son habitude, le scénariste introduit deux ou trois nouveaux mystères, mais quand même moins nombreux que les révélations : les cavaliers, un individu au visage bandé, Fay O'Mara qui fausse compagnie à Capricorne et Astor dans les égouts, l'existence d'un gardien des pierres d'apocalypse. L'auteur continue de nourrir la dynamique du récit d'aventure. Il alterne entre les deux fils d'intrigue, Ash Grey d'un côté et le nouveau Capricorne de l'autre, et réalise des scènes d'action mémorables dans des lieux variés.

Le lecteur est également revenu pour l'inventivité de la narration visuelle. Dans ce tome, Andreas ne s'astreint pas à un exercice de style aussi contraignant que celui du tome précédent, où toutes les séquences à l'exception d'une seule étaient racontées en gros plan et en très gros plan. D'une certaine manière, il revient à une narration visuelle plus classique, ce qui ne veut pas dire plus morne. Dans un premier temps, le lecteur guette les planches à la composition extraordinaire. Cela commence dès la première où il lui faut un peu de temps pour prendre la mesure de la taille des vagues. Par la suite, il ralentit sa lecture pour savourer les très gros plans sur le visage d'Ira Zeus, la vision en plongée inclinée sur la pierre monumentale sous le gratte-ciel 701 Seventh Avenue, une disposition de cases en V très originale dans la planche 18 et fonctionnant parfaitement, un dessin occupant 80% d'une double planche et montrant une cité engloutie en vue du dessus, la planche 27 avec l'approche très cinématographique des cavaliers tout en préservant le mystère de leur apparence, un vol très gracieux d'oiseaux aux ailes effilées démesurées rendant leur corps minuscule dans une autre dimension. le spectacle à couper le souffle est bien au rendez-vous.

Au fil des pages, le lecteur prend également conscience de la rigueur de la narration visuelle, même si elle ne saute pas aux yeux, même si elle n'en met pas plein la vue. Celle-ci est tellement naturelle et évidente qu'elle apparaît comme étant facile et fluide. Pour autant, s'il s'arrête un instant pour prendre du recul, ou pour refeuilleter le tome une fois qu'il l'a terminé, il voit comment l'artiste a joué sur les ombres portées, sur l'épaisseur des traits de contour ou de texture pour donner une identité visuelle différente à chaque séquence. Il perçoit à quel point chaque planche, chaque suite de cases est conçue pour sa part de la narration en harmonie avec les dialogues, et comment la narration visuelle en raconte beaucoup plus que les paroles. Il lui apparaît alors évident le chemin parcouru en termes d'expressivité par les postures et les visages. En planche deux, il faut voir Onslow et Drake côte à côte : il est évident qu'ils se défient l'un de l'autre, et qu'ils préfèreraient ne pas dépendre de l'autre. En planche trente, le Passager déclare à Ash Grey qu'il est indifférent envers les autres. Elle lui demande s'il en va de même envers elle. Suivent deux cases silencieuses avec le visage du Passager de profil au premier plan, et celui de Ash au second plan. le lecteur comprend parfaitement ce qui se joue dans l'esprit de l'un et l'autre.

Au bout de deux pages, le lecteur est à nouveau complètement pris par l'intrigue, sans plus se soucier de faire preuve d'un esprit critique. Il prend plaisir à cette aventure de grande ampleur, à ces mystères dont certains trouvent une explication, à d'autres qui naissent. Il se laisse bien volontiers surprendre par les ressources déployées dans la narration visuelle, jamais répétitive, jamais se laissant aller à la facilité. Il ne cherche même pas à se demander si ce qu'il lit entretient un rapport avec l'expérience humaine quotidienne. L'auteur réussit ce tour de force de donner l'impression de réussir un plat inédit à partir d'ingrédients classiques. Bien sûr, après coup, il serait possible d'évoquer des ingrédients comme le voyage maritime, l'existence de créatures dépassant l'entendement humain, une relation abusive entre un homme et une femme, la difficulté de succéder à un autre, une forme d'égocentrisme tellement avancé qu'il ne permet aucune empathie, l'inéluctabilité de la fin du monde à (très, on l'espère) long terme. Mais l'art de conteur de Andreas est tel que le lecteur se défait bien volontiers ces considérations avant de commencer sa découverte d'un nouveau tome, ou au bout de trois pages au plus. Arrivé à la fin, il est rassasié, tout en se demandant combien de temps il va pouvoir résister à l'envie de découvrir la suite.
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Avant de découvrir Marc-Antoine Mathieu, le jeu de rôle m'avait permis d'approcher les mondes fantastiques de Andréas via Rork. Magique et terriblement originale, la mythologie développée par Andréas dans ses différentes séries peut être comparée à celle de H.P. Lovecraft : unique et aux nombreuses ramifications, se passant surtout aux Etats-Unis pendant les années vingt. Andréas s'en est sans doute inspiré, pour les parties de détectives, les bibliothèques à étudier, les sous-sols toujours étonnants. Mais pour le reste, tout lui appartient. Capricorne et sa super-équipe de pulp (qui est d'ailleurs une partie intégrante du tome Capricorne de la série Rork : de courts textes parsèment en effet le tome, relatant une aventure parallèle à celle en cours) combattent des démons et des dangers d'outre-monde, pour des résultats souvent spectaculaires et toujours mouvementés.

Dans ma collection, j'ai pour l'instant occulté toute autre série que Capricorne, mais il est probable que je m'offrirai Rork et les autres un de ces quatre matins. Il faut tout de suite prévenir le novice : si vous ne commencez pas par le début, vous ne comprendrez strictement rien à cette histoire des Cavaliers de Capricorne. Je dois moi-même relire la série en entier afin de remettre tout en place, tant de secrets sont diffusés par ce monde à chaque album, et qui ne sont souvent résolus que dix tomes plus tard. Car si je continue à m'intéresser à Andréas depuis si longtemps, c'est principalement pour ses innovations bédéiques.

Tout comme Marc-Antoine Mathieu, Andréas tente presque à chaque tome de tordre les pages de ses albums pour en explorer le moindre recoin. Ses débuts ressemblent surtout à un passionné d'architecture, aimant présenter d'immenses immeubles la tête à l'envers, rejoignant les préoccupations des cités obscures de Schuiten et Peeters. Mais rapidement, il zoome et dézoome à l'envi, multiplie les points de vue scénaristiques, et construit ses albums autour d'un concept. L'avant-dernier en date propose de lire une bd en gros plan, le tome précédent découpait les mondes parallèles en deux couleurs distinctes, le précédent s'amusait avec le gaufrier comme cadre immuable etc... Et tout comme MAM, l'univers d'Andréas s'inspire énormément de celui des rêves. de manière plus classique, ses découpages de planche ont souvent un air inédit : cases en V, en cercle, sans cadre... Et parfois, l'histoire s'arrête pour une aventure étonnament paisible, comme la parenthèse qu'est Patrick.

Les histoires fantastiques de cette envergure n'étant pas très répandues, il faut défendre Capricorne, série unique qui fait avancer la bd entre l'Oubapo et l'aventure ésotérique.
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critiques presse (5)
BoDoi
12 décembre 2013
Un opus cousu de fil blanc, donnant hélas la fâcheuse impression d’une série qui s’éternise tandis que la narration s’embourbe dans une complexité vaine, tout juste sauvée par les pages finales, spectaculaires et élégantes.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
05 décembre 2013
Les artifices graphiques, exercices de style qui ont forgé la réputation d’Andreas, ici pourtant réduits à la portion congrue, apportent une nouvelle densité au récit. L’imbrication des différentes énigmes ne cesse cependant de fasciner.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
22 novembre 2013
Pour porter ce scénario si finement ciselé, l'auteur a également su élever son talent de dessinateur à un niveau rarement vu en bande dessinée.
Lire la critique sur le site : BDGest
Auracan
12 novembre 2013
Graphiquement, Andréas frise la perfection grâce à un découpage savant et génial. Il se permet même des planches quasi blanches. Ses personnages restent énigmatiques à souhait. On se perd dans un labyrinthe hallucinant. On ne peut que s'incliner devant sa maîtrise graphique.
Lire la critique sur le site : Auracan
Sceneario
01 octobre 2013
Tout en retournant aux sources de la série le temps d’une pause (jusqu’en renouant à nouveau son lien avec Rork), Andreas réussit à ne pas dévier de l’orientation globale qu’il à choisit. Une grande finesse d’écriture. Du grand art !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est pas une question d'âge. L'important, c'est de faire des choses, de vivre. Attendre "sa voie" ne sert à rien.
Il suffit juste d'être prêt au moment où on la trouve. A n'importe quel âge !
Si on attend, on n'aura que des regrets à la fin.

Astor
(p.17)
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Bon. Mise au point : votre maître m’a choisi comme remplaçant, et j’ai accepté. Je ne passe pas un examen ici. Vous m’aidez, Astor, si vous voulez. Sinon vos opinions sur ma personne m’indiffèrent. On se comprend ?
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Ce n'est pas une question d'âge. L'important, c'est de faire des choses, de vivre. Attendre sa voie ne sert à rien. Il suffit juste d'être prêt au moment où on la trouve. À n'importe quel âge ! Si on attend, on n'aura que des regrets à la fin.
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Puisque Drake a, en quelque sorte, rendu son tablier. Puisque le capitaine Onslow n’est pas revenu de là-bas. Puisque le Passager et Asho sont impossibles à contacter. C’est sur les témoignages des matelots Remsen et Momsen que s’appuie cette partie du récit. D’après les deux marins, une ambiance tendue régnait sur le navire dès le départ. Ash et le Passager s’enfermaient dans leur cabine. Drake et Onslow restaient sur le pont en permanence à s’observer en permanence. L’équipage faisait son travail en silence. Enfin, presque…
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New York se dotait d’un Capricorne quand elle en avait besoin. Elle pouvait rester sans lui durant des siècles. À la seconde où la nécessité se faisant sentir, elle choisissait son défenseur, son champion sans âge.
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