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Jacques Le Rider (Traducteur)
EAN : 9782876040298
Libella Maren Sell (01/07/1994)
3.56/5   8 notes
Résumé :
En 1897, lorsque Rainer Maria Rilke rencontra Lou Andreas-Salomé à Munich, il avait vingt-deux ans, et déjà plusieurs plaquettes de poèmes à son actif.
Lou en avait trente-six. Fille d'un général russe, passionnément et vainement aimée par Nietzsche rencontré à Rome en 1882, mariée depuis 1887 à l'orientaliste Friedrich Carl Andreas, elle avait publié, de son côté, un roman et de nombreux articles de revue. Après quatre années de liaison au cours desquelles s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Quand un être exceptionnel aspire à donner forme à son existence, il n'attend pas les déceptions pour se sentir déçu, les contingences de la vie humaine suffisent pour la disqualifier au regard de ses hautes exigences intérieures ». Lorsque Lou Andréas-Salomé rédige ces mots , Rainer Maria Rilke n'est plus là pour les entendre. Mais c'est pour ne pas rompre le lien qui les unissait, pour poursuivre une « fréquentation interrompue du disparu » qu'elle ressent le besoin de les écrire.
A aucun moment , nous le précise Jacques le Rider dans sa postface, l'analyse psychanalytique n'apparaît directement dans ce livre.
Ce n'est pas l'analyste mais l'amie qui prend la parole.
Reprenant les écrits du poète , les extraits de leur correspondance, l'amie nous explique le déchirement, la douleur, l'exigence, la recherche, la quête du poète qui ont modelé, pétri, fracturé, construit, nourri son oeuvre.
« Triompher ne le tente pas.
Croître, pour lui : c'est être
profondément vaincu
par une force toujours plus grande. » le livre d'images. R. M Rilke.
René, Renée, ...Rainer.. Maria...Rilke.
Rainer, le fils, René, la fille. la soeur, l'enfant morte avant sa naissance, le suaire dans lequel la mère enveloppait le jeune Rilke.
Intériorité, extériorité. Dualité. Bisexulaité. Rilke se débat. Aspirant à la beauté, à l'innocence, à la joie, l' esprit est en conflit avec la chair.
«  être à la fois l'être debout et l'être enseveli, sous le même nom ».
Deux forces l'écartèlent. le corps, vers les ténèbres, l'esprit vers la lumière.
Perpétuel exil d'une enfance originelle qui inscrira la feuille de route et guidera l'oeuvre du poète.
Un secours ? Il le cherche en lui même.
Une aide ? Il n'en veut pas. Il sait son mal et sa douleur il sait son but. Quitter son autre, quitter l'enveloppe, retrouver rejoindre l'intégralité, l'unicité. Retrouver peut être Dieu en lui même sous le regard de l'Ange. Dieu n'est qu'en lui-même.
Une mise à vie, une mise à mort incessante.
Et c'est par sa poésie que Rilke tente de se libérer., de soulever le voile.
«  ce voile derrière lequel vit ma vie,
Le sens de ma vie, la loi de ma vie-
et néanmoins : ma mort. »
Peut être tente-t-il le combat avec l'ange. Peut être sait-il que la charge qui l'enveloppe n'est que le tribu, la blessure qu'il doit supporter pour se retrouver, pour trouver le passage, une issue.
Je ne suis pas certaine que Dieu soit si présent que cela dans l'oeuvre de Rilke, ni les ténèbres.
C'est l'origine de l'être qui est en lui que Rilke veut rejoindre.
Son intégrité. Sa totalité. C'est à cela qu'il aspire.
C'est à cette lumière qui l' inspire. C'est ce souffle qui porte son voyage.
Déchiré extérieurement, brûlant intérieurement.
« Je m'écoule, m'écoule
comme du sable qui coule entre mes doigts.
Soudain il m'est donné une multitude
de sens qui tous ont soif de sentir autrement.
A cent endroits je me sens
enfler et souffrir.
Le plus souvent au milieu du coeur.
Je voudrais mourir.Laisse-moi seul.
Je crois que je serai capable
d'avoir assez peur
pour que mon pouls éclate. » R.M Rilke
Un refuge, une patrie, un pays ami. La Russie, Lou, ou le pays des étoiles. Un son, un fruit, un souffle. Il ressent à vif ce Tout qui le conduit.
Accepter d'être à vif c'est accepter être mis à nue.

Le fleuve qui en lui trace les mots d'un Océan, d'un lac d'étoiles.
Rilke est aérien , il n'est pas souterrain. Même si dans les heures sombres il se compare à une taupe qui dans sa nuit ensevelit son propre chemin
Aérien même si il traîne sa force comme « un oiseau malade traîne « le poids de ses ailes. »

« Car il doit en être ainsi, Lou, n'est-ce pas ? Nous voulons être comme un fleuve et non nous canaliser pour irriguer des prairies, n'est-ce pas, nous devons nous rassembler et gronder ? Peut-être aurons-nous le droit un jour, quand nous serons très vieux, tout à la fin, de nous répandre en un delta...Chère Lou ».

Un delta là où toutes les eaux se mélangent pour ne former plus qu'Un.
Ils n'étaient pas vouer à se noyer l'un dans l'autre, il étaient voués à se rejoindre.
Elle s'est par cherchée en Rilke, elle n'a pas tenté de s'y trouver.
Ils se portaient l'un l'autre, se transportaient sans jamais se perdre. L'un ne s'est jamais dissout en l'autre.
Elle n'a pas rêvée Rainer, ni même René, elle n'a pas imaginé Rilke.

Rilke sait le mal dont il souffre. Mais il sait également que tenter d'en guérir signerait la perte de son inspiration poétique. Il préfère les mots au silence.
Perdre la Poésie, ses mots c'est perdre sa route. Et la carte est inscrite dans son chant, aussi impétueusement que le sang qui brûle dans ses veines.
Guérir c'est errer, écrire c'est se retrouver.
Écrire c'est vivre pour la lumière, passer sous le silence serait ce « tout » détruire. Irrémédiablement. Ce serait tuer tout espoir. Et Rilke choisit de vivre quoi qu'il lui en coûte.
Coûte que coûte. Avec passion, avec démesure, intensément.

Alors il refuse l'analyse psychanalytique. Et même si en des moments de douleur extrême il tente de s'en approcher, il n'ira pas jusqu'au bout. Il cachera à Lou cette tentative. Il ne lui avouera jamais ouvertement ce qu'il devait juger être une renoncement, une lâcheté.
Et Lou le comprend. Elle l'a toujours conforté dans cette idée.
«  Sais-tu, écrit-elle à Rainer, il est une autre découverte dont l'approche a compté pour moi ces dernières années, c'est que toute névrose es le signe d'une valeur, qu'elle signifie : ici, quelqu'un a voulu aller jusqu'au bout de lui même- c'est pourquoi il a déraillé plus vite que les autres – et ceux qui ont conservé la santé ont été simplement, par rapport à lui, moins ambitieux. »
Elle sait que soigner Rainer c'est tuer Rilke.
Elle choisit : ce sera Rilke, même si elle doit après sa mort porter dans l'ombre le poids d'une culpabilité qu'elle ressent, elle avait choisit également la lumière.
Elle n'a pas vu, peut être pas su deviner l'abîme dans lequel il tombait. Mais aurait elle pu vraiment l'éviter ?
Elle savait l'assurance de sa demeure. Ailleurs il est en exil, éternellement en mal de soi.
Le paradis de Rainer aurait été l'enfer de Rilke.
« Ma maison était-elle autre chose pour moi qu'un monde étranger pour lequel je devais travailler, et que me sont mes proches, sinon une visite qui ne décide pas à partir ? Comme je me perds moi-même chaque fois que je veux être quelque chose pour eux ; comme je m'éloigne de moi sans parvenir jusqu'à eux, restant entre eux et loi en chemin, et voyageant ainsi au point de ne plus savoir où je suis ni quelle part de moi-même est avec moi, à portée de moi ». RM. Rilke.

Rilke avait la force d'un poète, Rainer avait la douleur de l'enfance.
Aurait-elle pu sauver l'homme ? Non puisqu'elle ne voulait pas condamner le poète.
L'amour ne devient pas fou lorsqu'il est véritable.
Aucun jugement dans les écrits de Lou Andréas-Salome, elle nous le fait découvrir tel qu'il vécu en son paysage.
C'était son choix : pour y vivre il ne devait pas y survivre. Elle le respectait.

Rilke aspire profondément à la réalité, synonyme pour lui de vérité, de beauté.

«  J'ai cru autrefois que, du jour où j'aurai une maison, une femme, un enfant, réalités indéniables, cela irait mieux ; j'ai cru que cela me rendrait plus visible, plus tangible, plus évident. Or regarde : Weserwede existait, existait réellement, car j'ai bâti moi même la maison et tout ce qu'elle contenait. Mais c'était une réalité extérieure à moi, à laquelle je ne pouvais n'y m'intégrer ni 'identifier. Maintenant, depuis cette petite maison avec ses belles chambres tranquilles n'existe plus, et que je sais qu'il est encore un être qui m'appartient et un petit enfant quelque part dont la vie ne connaît rien de plus proche que cet être et moi, sans doute ai-je acquis une certaine assurance et l'expérience, de quelques choses simples et profondes, mais cela ne m'aide pas à m'approprier ce sentiment de réalité ; ni l'égalité de condition à laquelle j'aspire tant ; être une personne réelle au sein de la réalité ». R.M Rilke ( Rome, 1903).

L'angoisse est une vague, et c'est la vague qui vous rejette de l'océan, vous mène à contre courant. Il sait que son tourment crée un déferlement. Son tourment nourrit son oeuvre. Faire cesser le tourment c'est se condamner à flotter en aux mortes.
Mais les vagues de ses angoisses dressent parfois devant lui un mur infranchissable.
Il se sent vaincu, misérable, condamné, le souffle n''est plus présent.
Rilke n'arrive pas à donner corps à ses angoisses alors même que c'est lui seul qui leur donne vie.
Dualité, la lumière se nourrit de la nuit, mais la nuit parfois la dévore.

« Car vois-tu, je suis un étranger et un pauvre. Et je ne fais que passer ; mais il faut que tes mains recueillent tout ce qui aurait pu un jour devenir ma patrie, si j'avais été plus fort. »

« Si j'avais été plus fort » . Aussi fort que Rodin, peut être. Rodin auprès de qui il comptait trouver son école, rencontrer un maître. Apprendre au près de lui comment il devait travailler. Se soustraire de l'angoisse, ne plus être tributaire de ses états d'âme.
Apprendre comment « les choses viennent à l'outil au lieu d'être visitées par l'inspirateur »
Rodin ou l'art de la matière.
Rodin qui « portait tout au fond de lui l'obscurité, le refuge et le calme d'une maison ».
Rodin qui « possédait son art sans se laisser posséder par lui ». Rodin après duquel « l'incompatibilité de domaines de l'art » devinrent évidentes.
Rilke/Rodin : «  l'antithèse de deux types humains ». *
«  c'était un homme trapu, à la nuque robuste, éclatant de sensualité et de spiritualité, un peu comme une force brutale, qui aurait été en même temps habitée par un esprit tout aussi impétueux, comme s'il ne pouvait émaner de lui que de la puissance.
La virilité de Rilke était d'une autre sorte : elle avait besoin, pour entrer en activité, de se rassembler dans sa totalité, de synthétiser les deux sexes pour témoigner de sa force créatrice, toute ressource inutilisée ou mobilisée pour une autre fin apparaissant comme une perte, un amoindrissement, car l'oeuvre revêt ici plus d'importance que l'homme. Bien sûr, toute créativité n'est pour ainsi dire que le nom qu'on donne aux étincelles de la bisexualité en nous mêmes, mais cette dernière connaît de nombreuses nuances, et l'on peut comprendre que la composante masculine soit la plus importante, et même déterminante, pour la création intellectuelle, en raison de sa structure plus souple, qui donne par ailleurs ses droits au corps tandis qu'un grand apport de féminité peut entraîner un déchirement âme/corps comme un inexprimable désir de grossesse. »
Rilke/ Rodin : lien exceptionnel, lien impossible.
Paris, Meudon ne sera pas le refuge de Rilke. Il le sait, l'a compris.
Sans refuge et pourtant il se sent emmuré.
«  je me retrouve pareil à une pierre exclue, si inutile que l'herbe de l'inaction a temps temps de la recouvrir ».
Il n'est pas pas submergé, il lui semble s'ensevelir.
Il rêvait de campagne, il souhaitait devenir médecin. Il recherchait l'harmonie d'une profonde nature dans laquelle il recherchait la sienne . Il tombe amoureux de la Russie, il apprend sa langue. Il écrit des poèmes en langue française.
Il traduit Louise Labbé, Marianna Alcoforado. Il recherche l'union créatrice. Il s'interroge. le destin de Paula Modersohn-Becker illustre pour lui le destin brisé de l'artiste, attise ses réflexions concernant le conflit qu'il établit entre l'art et la vie.
Il s'exclut de lui même, ne trouve le plus souvent en société qu'inconfort.

«  Chère Lou, quand je compte sur les êtres, quand j'ai besoin d'eux, quand je les recherche, c'est que cela va mal » .
Il se verrouille ou s'ouvre brutalement soudainement, totalement.
Il se réfugie, s'enveloppe de la compagnie de vieille famille aristocratique.
Il se déguise, s'y cache, il recherche une protection, un répit. Il se terre.
Il souffre moralement mais également dans sa chair.
Il sait ses vides, ses creux que produisent ses vagues. Il se déchire et se remplit avec avidité aiguillonné par un appétit de connaissance, une passion du savoir hors du commun.
Pour ne pas s'effondrer, pour nourrir son esprit, pour combattre l'anéantissement de sa chair.
Il n'a pas comme Rodin la pierre entre les mains, sa pierre, c'est à lui de la créer lui même.
Il est sa propre matière.
Et puis le miracle se produit. de nouveau. La poésie ressurgit.
L'ouragan délivre le génie. Il jaillit. Lou sait, aussi bien que lui ,que plus fort aurait été le jet de sa créativité et plus la chute, l'effondrement sera éprouvant.
« La loi qui veut que le sommet fasse prendre la mesure du gouffre et que la lumière se vérifie à l'ombre qu'elle porte » , s'appliquera …inévitablement.
Mais monter vers la lumière, pouvoir encore une fois effleurer le monde la beauté,et puis s'y brûler les ailes. Chuter, se relever et tenter, espérer revivre. Encore une fois. Une dernière fois. Prendre le risque d'être hors de soi.
« notre logis le plus intime sur cette terre ne se trouverait il pas dans ce dépassement du sensible, lâché dans l'invisible qui est notre élément familier ».
Ce logis, ce pays, ce cosmos n'est pas le refuge maternel , c'est l' enfance pour l'éternité.
Retrouver l'éternité de cet instant qu'il sait enfoui au plus profond de lui même, ce souvenir ancien, cette réalité qu'il n'a jamais cessé de rechercher , tenté de la faire éclore, de l'exprimer.
L'art n'est une potiche,un cadre doré, un faire valoir de salon , un fait de bonne société bien dressée, l'art n'est pas un objet, un chapelet, il n'est pas un ostensoir, un encensoir, il n'est pas là pour servir nos petites messes. Non. C'est autre chose. Cela se veut dire parce que cela veut dire.
Car l'imagination et l'art son produit, ne sont , nous le rappelle Lou, que des moyens d'expression.
Expression d'une réalité, qui a valeur de passerelle, une feuille de route, un message, et qui permet à tous, quelque soit son niveau de culture, quelque soit son intelligence de se relier, de se comprendre, de s'entraider, de se hisser. .
«  voilà pourquoi l'art lui même n'a pas de lieu à lui ». C'est un trait d'union, un enchevêtrement de racines . Un réseau.
C'est à l'artiste de montrer le chemin, de guider, de baliser les pistes. C'est sa mission, et son intelligence réside dans cette conscience. L'art parle d'envergure. Et Rilke n'a a jamais manqué.

Merveilleux, riche, éclairant et à la fois déchirant récit que cet écrit. Témoignage d'un voyage, d'une traversée, d'une envolée, d'une profonde, authentique et prodigieuse amitié.
Reste leur souffle, reste la présence d'une éternelle correspondance….

« Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d'hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s'ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l'on voyait longtemps approcher, à des jours d'enfance dont le mystère ne s'est pas encore éclairci, à ses parents qu'il fallait qu'on froissât lorsqu'ils vous apportaient une joie et qu'on ne la comprenait pas ( c'était une joie faite pour un autre ), à des maladies d'enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d'amour, dont aucune ne ressemblait à l'autre, de cris de femmes hurlant en mal d'enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d'avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d'attendre qu'ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n'est que lorsqu'ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu'ils n'ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n'est qu'alors qu'il peut arriver qu'en une heure très rare, du milieu d'eux, se lève le premier mot d'un vers. » Rainer Maria Rilke ( 1875-1926) Les Cahiers de Malte Laurids Brigge (1910), extrait.

« Dans une seule pensée créatrice revivent mille nuits d'amour oubliées qui l'emplissent de majesté et d'élévation. Et ceux qui dans la nuit s'unissent et s'enlacent dans les bercements de la volupté font oeuvre sérieuse ; ils amassent douceurs, profondeur et force pour le chant de quelque poète à venir qui se lèvera pour dire d'indicibles délices ». Lettres à un jeune poète.extrait. Rainer Maria Rilke.

Astrid Shriqui Garain
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Rilke ressentait son corps comme un habitacle inconfortable, comme un élément impossible à intégrer à son travail de création qui, de ce fait, devait être combattu et redouté, mais pas du tout dans un sens ascétique ou moral. (...)
Maints passages de ses lettres, des 1ères aux dernières années, en témoignent : '' Je me tourmente ici comme un chien qui a une épine dans la patte, toujours à boiter et à se lécher, de sorte qu'à chaque pas qu'il fait il se retrouve plus épine que chien, ce qu'il ne peut comprendre ni admettre (....) Rien que 8 jours, 3 jours même de cet état que l'on appelle ''bien-être'' - c'est à dire de neutralité physique (de non-intervention du corps) - et la force l'emporterait en moi, se chargerait de moi, au lieu que ce soit moi qui la traîne comme un oiseau malade le poids de ses ailes.''
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Quand un être exceptionnel aspire à donner forme à son existence, il n’attend pas les déceptions pour se sentir déçu, les contingences de la vie humaine suffisent pour la disqualifier au regard de ses hautes exigences intérieures.
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Quelle romancière fut la muse de Nietzsche, de Freud, de Rilke, l'une des premières femmes psychanalystes et une pionnière du féminisme ?
« La maison », de Lou Andreas-Salomé, c'est à lire en poche chez Etonnants Classiques.
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