Le Bon Maire

"Le Bon Maire" d'Andrew Nicoll est, à première vue, un livre très simple. Mais cette simplicité est trompeuse.

La ville perdue dans l'immensité de la Baltique où l'intrigue se déroule est plus que conventionnelle. Cette « Ville » ressemble à s'y méprendre à un tout petit entre-soi; à l'endroit même où il fait bon sentir la truite et le saumon .. Mais; et donc, les personnages sont parfois décrits comme étant des « suédois » ou des « anglo-saxons » puis pour finir et en général comme des « Yougoslaves ».Une exotique très insolite et presque délicieuse si l'on y pense à deux fois ..

Mais l'essentiel c'est l'intrigue !
Elle ne se développe pas selon les lois du genre, et certains clichés ne seraient pas forcément applicables au récit qui nous concerne.
Les amoureux, qui au lieu de s'unir, font un choix totalement à contre-courant de ce que la vie leur propose ..! Inattendu, absurde peut-être; tel est l'état d'esprit de quelqu'un qui ne sait pas.
S'il s'était agi d'un roman que je qualifierais de « Réaliste » Agatha n'aurait jamais échangé l'altruiste et le noble maire Tibo; pour un artiste sans valeur en la personne d'Hector ...

Malgré tout l'auteur nous propose un discours; et l'on ne s'habitue pas d'emblée à un tel déferlement d'énigmes et de tristes incohérences. On y perçoit une certaine détresse, mélancolie qui se cache à la fin; criant littéralement à propos de l'impossibilité d'un amour idéal, même dans un monde fictif habité par de bons philistins ..

Et malgré que tout se termine bien d'un point de vue raisonnable et logique je n'y crois pas trop. Car à mon avis les héros ne se sont pas échappés; ils sont toujours enfermés dans leur rêve de voyage.

Un roman que je n'ai pas terminé. Pas d'atomes crochus entre le maire et moi.