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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La maison Mijade, basée à Namur, fête ses 25 ans en cette année 2018 et j'ai choisi ce roman de Frank Andriat (dont j'ai déjà lu il y a quelques années Aurore barbare) pour fêter cela.

Je t'enverrai des fleurs de Damas, c'est la promesse que fait Wassim à son amie Myriam, des fleurs rouges, couleur de l'amour et du martyre et des fleurs blanches, symbole de pureté. Wassim et Othmane ont quinze ans, ils ne sont pas rentrés au collège après les vacances de Pâques : ils sont partis en Syrie, pour s'engager aux côtés des rebelles qui tentent de renverser le régime de Bachar al-Assad. Leur départ plonge leurs compagnons, leurs professeurs et même leur directeur dans un immense désarroi. Difficile de rester concentré quand on s'attend sans cesse à ce qu'on vienne vous annoncer la mort violente d'un copain de classe dans ce conflit. Difficile de garder le cap sur ses valeurs de prof d'histoire ou de français quand des choix radicaux vous pètent à la figure. Comme Othmane et Wassim téléphonent de temps en temps à leurs amis,on comprend vite que leur idéalisme de départ s'est fortement teinté d'islamisme radical et qu'ils ont évidemment été manipulés en France même.

Dans ce roman polyphonique – le journal « ultra » de Youssef, les lettres qu'écrit Myriam, amie de Wassim, à son prof de français, les réactions d'un élève anonymes et les réflexions du prof de français -, Frank Andriat montre comment un jeune peut se radicaliser à la vitesse grand V, victime de manipulateurs qui ont grand soin de rester dans l'ombre et comment les départs en Syrie plongent les familles et l'entourage des jeunes dans la souffrance et l'incompréhension. L'auteur met aussi en scène des adultes solides, tous du monde scolaire, des bouées de sauvetage pour ces jeunes en perdition.

J'ai trouvé un peu curieux que Frank Andriat, auteur belge, place cette histoire en France (sans autre précision géographique) alors qu'en Belgique, il y a proportionnellement de nombreux cas de jeunes partis en Syrie : pour assurer un rayonnement plus large au roman ? pour ne pas stigmatiser un peu plus certaines communes belges pointées du doigt pour avoir laissé courir naïvement la radicalisation islamiste ? D'autre part, le côté très pédagogique du roman (l'auteur est prof, on ne se refait pas) est à la fois une qualité et un défaut (à mes yeux) : pour les jeunes lecteurs, c'est évidemment l'occasion de se questionner sur ses valeurs, de comprendre les mécanismes de la manipulation et de la radicalisation, de prendre distance ; moi adulte, j'ai trouvé la démonstration un peu trop parfaite pour que je sois emportée par le roman (j'en prends pour exemple la division un peu manichéenne des adultes). Mais, je le répète, je lui reconnais son pouvoir de sensibilisation.
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ce n'est pas le premier livre que je lis sur le sujet de l'embrigadement, et je l'ai trouvé bien mieux que "Et mes yeux se sont fermés" que j'ai terminé avec une sensation de malaise pour une condamnation pas assez ferme de la situation. encore une fois c'est un roman chorale : on passe d'un narrateur à l'autre. La parole est à ceux qui sont en France : les parents, les amis, les profs, qui tentent de comprendre comment, pourquoi deux jeunes du collège ont tout quitté pour rejoindre la Syrie. J'ai trouvé l'expression des sentiments juste et sensible, ni trop ni pas assez, ... Il n'y a pas une "vraie" fin, ce qui laissera peut-être perplexe et frustré le lecteur, mais je le recommanderai tout de même à mes/des élèves de 14-16 ans.
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L'idée est bonne, mais le propos est appuyé et trop didactique. l'auteur parle avec le" coeur mais visiblement ne sait pas vraiment ce qui se passe là-bas et, malheureusement, cela se sent en cours de lecture. Un roman sur ceux qui restent plus que ceux qui partent se battre en Syrie pour rejoindre Daech, même si ces derniers sont forcément présents à travers les premiers. Perso, cela part même dans toutes les directions à certains moments, avec des personnages dont on ne sait même plus de qui on parle.
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Le propos est plus que nécessaire, mais je l'ai trouvé souvent maladroit et trop appuyé. Il y a une volonté clairement didactique et j'ai eu du mal à accrocher, ainsi qu'à trouver les personnages crédibles. Myriam est une jeune fille très mûre pour son âge, mais je n'ai pas été convaincue par son langage. Ce qui est dit doit susciter notre réflexion et c'est souvent très juste, certaines phrases font vraiment écho, mais en même temps le ton est souvent très professoral. Bien sûr les deux personnages s'interrogent et doutent, remettent en question ce qu'ils peuvent penser et sont en cela intelligents et très humains, malgré tout quelque chose ne prend pas... de plus, je n'ai pas toujours compris qui parlait ce qui m'a gênée. C'est assez clair lorsqu'il s'agit des lettres de Myriam ou des réflexions intérieures de son professeur, beaucoup moins quand un troisième personnage non identifié intervient. En exergue de chaque chapitre nous avons également des bouts de journal intime d'un autre élève de la classe, discret mais lui aussi fanatisé. Un roman sur ceux qui restent plus que ceux qui partent, même si ces derniers sont forcément présents à travers les premiers. Un livre utile, mais qui n'a vraiment pas emporté mon adhésion.
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