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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dès les premières pages de ce roman, j'ai été très troublé par le style utilisé par Frank Andriat. Il nous propose de vivre l'histoire d'un jeune réfugié syrien, par l'intermédiaire d'une prof de français et de ses élèves. Après un début troublant, l'immersion était totale, d'autant plus que je suis également un enseignant proposant à mes élèves la lecture de romans qui « font réfléchir ».

Parlons tout d'abord du titre de ce roman, un sale livre. C'est très troublant de se dire « Je vais lire un sale livre ». L'on pourrait s'attendre à tout avec une telle accroche. Et c'est effectivement le cas. Pourquoi ? Simplement parce que ce dernier aborde un sujet sensible qui ne devrait pas exister. Il nous parle de choses qui dérangent, qui choquent et qui, dans l'idéal, seraient à bannir définitivement. Malheureusement (et heureusement), certains auteurs sont là pour en parler.

A cause, ou grâce à mon métier, je me suis très facilement identifié à la prof de français. On apprend à (mieux) comprendre le travail indispensable de cette dernière auprès de ces élèves. Bien trop souvent, ceux-ci sont très réticents face aux lectures obligatoires et le font souvent sans le moindre enthousiasme. Peut-être qu'en leur faisant lire ce roman, ils comprendront que les enseignants n'ont pas comme unique objectif de « saouler » les jeunes lecteurs, mais bien de les amener à avoir un regard réflexif sur des valeurs primordiales (la liberté, la mort, l'abandon, …) ainsi que sur des événements d'actualités (Syrie, immigration, …).

Parlons un peu plus de l'écriture. C'est peut-être là que je vais parvenir à trouver un point faible, bien qu'il soit vite comblé. L'écriture, pendant une petite dizaine de page, troublera le lecteur, qui pourrait avoir quelques difficultés à s'y retrouver (malgré une police et couleur différente permettant de faire une distinction entre l'école et l'histoire de Nadir). Toutefois, on s'y fait très rapidement.

L'auteur vise un large public en utilisant un vocabulaire et des tournures de phrases très simples, et ce malgré des sujets très sensibles. Notons également que le talent de l'auteur est tel que l'on se retrouve totalement immergé dans la classe de la prof de français, tout autant que l'on se retrouve dans la peau de Nadir. L'écriture s'adapte à chacun des personnages, comme si le roman avait été écrit par divers auteurs, tous très talentueux.

Un dernier mot sur Frank Andriat pour finaliser cette chronique : merci. Je vous remercie de nous proposer l'histoire de Nadir sans pour autant nous imposer vos idées sur la situation actuelle en Syrie. Vous laissez le lecteur libre en lui permettant de se rattacher à divers points de vue (par les élèves de la classe). Nous sommes face à un roman qui provoque un débat, un débat ouvert.

Cette lecture, bien que destinée à un jeune public, parviendra à convaincre une grande majorité de lecteurs. Je vous conseille vivement de découvrir cette petite merveille.

Les points positifs

Un style très différent de ce que l'on retrouve habituellement.
Un sujet très sensible, la Syrie, mis en scène avec beaucoup de subtilité.
Le lecteur est libre de faire son propre opinion, à partir des débats mis en place dans cette classe de la prof de français.
Une écriture simple, subtile, …
Un sale livre, tout simplement !
Le point positif
Il faudra quelques pages au lecteur pour comprendre le fonctionnement de l'auteur.


Ma note pour cette lecture : 19/20


Cette lecture, bien que destinée à un jeune public, parviendra à convaincre une grande majorité de lecteurs. Je vous conseille vivement de découvrir cette petite merveille.
Lien : https://leparfumdesmots.blog..
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Qu'est-ce qu'un sale livre ? C'est en parlant de ces mots, prononcé au sujet d'un de ses livres, que ce questionnement a jailli, pour l'auteur.
Le « sale livre » dont il est question dans ce roman, c'est Rien, Nadir, un roman qu'une professeur de français propose à ses élèves. Une professeur de français peu ordinaire puisqu'elle ose partager ces coups de coeur avec ses élèves, et elle a bien raison ! Pourtant, le livre n'a rien pour plaire de prime abord à une enseignante : une auteur inconnue, un sujet qui fâche et un style au plus près du réel. Bref, de quoi se fâcher avec pas mal de monde.
Et c'est ce qui se passe ! Ou presque. Si Justine, qui a une situation familiale compliquée, adore, si Amalia est touchée par certaines pages, au point d'oser défier sa propre professeur de français qui ne ferait jamais lire un tel ouvrage, pas assez littéraire à ses yeux, Tristan, futur critique littéraire, analyse le livre posément, manière pour moi de le tenir à distance, et Philippe… Il est sans doute le personnage le plus intéressant, puisque nous savons qu'il a lu et aimé le livre, et attaquera frontalement l'auteure lors de la rencontre finale. Quelle est véritablement la position de Philippe ? Lui seul le sait !
Les parents aussi s'en mêlent, les pères surtout. Celui de Justine, qui passe son temps à rabaisser chaque membre de sa famille, est outré qu'on puisse appeler un chat, un chat. Celui de Nawal ne veut pas que sa fille lise UNE auteur, arabe de surcroît.
Les mots choquent, il est des faits bien plus choquants, que personne ne relève, et qui sont, hélas, le reflet du réel. La violence n'est pas seulement là-bas, en Syrie, elle est tout autour de nous. Comment en est-on arrivé là ? le livre pose des questions et a le mérite de laisser le lecteur chercher les réponses lui-mêmes. Pas de discours moralisateurs policés, ce n'est pas de mise ici.
Un sale livre a aussi le mérité de nous montrer la réception d'une oeuvre, les débats qu'elle peut susciter. Les mots dérangent, les images dont on est gavé, jeunes ou moins jeunes, moins. Et l'on se prend à rêver, pour tous les Nadir du monde, un dénouement comme nous l'offre ce livre.
S'il croise votre route, n'hésitez pas à le rencontrer !
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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C'est l'histoire d'un livre... Un livre qui bien malgré lui va bousculer une ado et son entourage. Un livre qu'elle et ses camarades n'ont pas choisi de lire et qui va créer la confusion et la colère dans leur entourage.
Mais ce livre c'est surtout l histoire de Nadir un jeune réfugié syrien qui raconte sa dure expérience de migrants.....
Et quand à la fin les deux livres se rejoignent ' tous comme les personnages on passe de la colère aux larmes et enfin à la lumière....Bref un sale livre qui bouleverse et fait du bien!!!
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J'ai voulu lire ce roman attirée par le thème du livre et de la lecture et parce que j'avais déjà lu plusieurs textes de cet auteur.
Ce récit alterne les points de vue de différents lecteurs adultes ou ados avec des extraits du roman "Rien, Nadir" autour duquel s'articulent les réflexions, réactions et arguments de ce livre.
"Rien, Nadir" est un court roman contemporain, premier roman d'une auteure syrienne réfugiée en France, qui raconte l'histoire d'un adolescent qui a fui la Syrie avec son père et sa soeur et s'est réfugié en France après le meurtre de sa mère par les soldats de Daech. Madame Latour a eu un coup de coeur pour ce roman qu'elle a décidé de faire lire à ses élèves parmi lesquels Justine, Tristan, Philippe et Faruk.
Cette mise en abyme doit permettre d'ouvrir un débat avec de jeunes lecteurs (à partir de 14 ou 15 ans je pense).
Ce livre prône la tolérance, défend la liberté d'expression mais surtout la nécessité d'argumenter.
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Touchée par ce roman. le passage d'un récit à l'autre, la vie à l'école et celle du roman proposé par leur professeur ont été à certain moment un peu confus, j'avais besoin de revenir un peu en arrière. Cependant, j'ai adoré et déjà recommandé cet ouvrage. Il fait réfléchir sur l'intégration, l'amitié, les rencontres qui influencent une vie ! A lire ! aussi par des ados !
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Aimant beaucoup la littérature Ado : au détours des rayonnages de bibliothèque, je suis "tombée" sur ce livre dont le titre m'a interpellé : Un sale livre ; puis le résumé n'a fait que "titiller" d'avantage ma curiosité.
Une jeune prof de français décide de faire lire un de ses "coup de coeur "littéraire à ses élèves de troisième : Rien ,Nadir.
Livre relatant la vie d'un jeune syrien réfugié en France.
Cet ouvrage fait débat aussi bien sur le sujet que sur le contenu .
Les différents chapitres sont consacrés à la vision de différents personnages qui ont le livre entre les mains : chacun exprime des avis bien tranchés.
Ce roman parle de littérature : comment peut on déterminer la valeur d'un ouvrage ? Peut on parler de tout ? mais aborde aussi
directement les problèmes d'actualités :l'immigration ,l'intégration et l'intolérance ...
J'ai trouvé ce livre audacieux !
A mettre entre toutes les mains.
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Un sale livre peut-il être beau ? Telle est la question que me pose Frank Andriat dans la dédicace qu'il a eu la gentillesse d'apposer à mon intention au début de son dernier titre en date.

Pour certains personnages de ce récit, la réponse est clairement non. Il faut dire que le titre "Rien, Nadir" que Karine Latour propose à ses élèves de 3ème déchaîne les passions. Et la polémique enfle à la vitesse grand V. Élèves, parents, collègues, tout le monde y va de son avis. Pour quelles raisons ce livre pourrait-il être mis à l'index ? Est-ce parce qu'il raconte sans fard ni fioriture l'histoire de Nadir, un jeune réfugié syrien qui fuit les horreurs de son pays ? Est-ce parce qu'il choque, dérange, interpelle, bouscule les petites vies pépères de certains ? Est-ce parce qu'il remue toute la boue brassée par les extrémistes de tout poil et nous renvoie à nos propres contradictions ?

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne laisse pas indifférent!

Avec ce titre, fidèle à ses thématiques fétiches, l'auteur nous embarque dans un double récit où se bousculent les points de vue. Un leitmotiv cependant : l'ouverture à l'autre et le respect de la différence. Parallèlement à ces questions, on a droit à un véritable débat sur la littérature en général et ce qui fait un "bon" livre en particulier. Celui-ci ne laissera pas indifférent les lecteurs éclectiques que nous sommes puisque s'y opposent les défenseurs de la grande littérature qui clouent au piloris la littérature jeunesse qui n'a selon eux pas passé l'épreuve du temps et ceux qui pensent qu'un bon livre est avant tout un livre qui apporte l'ivresse, peu importe qu'il fasse ou non partie des classiques. Inutile de vous dire dans quelle catégorie je me situe !

Dans sa forme, ce titre plaira également par son découpage narratif : chaque chapitre correspond à un point de vue d'un personnage et le dernier, quant à lui, propose une confrontation des visions afin que le lecteur puisse se forger sa propre opinion. Autre idée intéressante, c'est cette mise en abyme. le lecteur découvre une histoire où les personnages lisent un livre dont on découvre progressivement des passages. On a ainsi deux histoires pour le prix d'une. Les deux s'imbriquant à merveille pour donner corps à l'intrigue.

Le fan des ouvrages de Frank Andriat y retrouvera également plusieurs clins d'oeil à un autre de ses personnages, Bob Tarlouze.

Bref, un bien beau sale livre qui ouvre le débat et fait réfléchir sur plus d'un sujet !
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Justine n'est pas une grande lectrice. Pourtant lorsque sa prof de français propose à sa classe de lire « Rien, Nadir », l'itinéraire de Nadir, un jeune réfugié syrien, elle est captivée. L'histoire sonne juste, réaliste et même si parfois c'est trop dur, elle continue de lire.

Le livre suscite débat. Chaque lecteur le juge. Pour Tristan, le littéraire, ce n'est pas assez bien écrit, trop de vocabulaire familier et pour Philippe, ce roman est un sale livre : un héros immigré : quel intérêt ?

Quel texte ! Je n'ai qu'une envie : le relire et noter toutes les belles phrases écrites par Frank Andriat. J'ai bien aimé l'histoire, les portraits des divers lecteurs qui reçoivent tous cette lecture selon leur parcours. Comment définir un "bon " livre ? Que doit apporter une lecture ? Des pistes de réflexions, intimes, qui nous interpellent. Une très belle découverte.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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Tout d'abord, la construction des chapitres peut interpeller de prime abord. Chaque chapitre s'intéresse à un lecteur, un élève, un parent d'élève, un membre du corps enseignant et à ce qu'il a ressenti à la lecture du livre. Son histoire personnelle se dévoile, en même temps qu'un ou plusieurs extraits du roman. C'est assez intéressant, cette mise en abyme, et ça m'a beaucoup plu.

On découvre ainsi à la fois les personnages du roman dont parle le livre et ceux du livre en lui-même (oui, il faut s'accrocher pour suivre cette critique).

Si j'ai été touchée par la thématique de ce livre, la fin, par contre, m'a beaucoup moins plu. Cette incursion de la fiction dans la réalité (ou vice-versa) du roman fait un peu trop « film hollywoodien » à mon goût.

Un livre à mettre entre toutes les mains pour son discours humaniste et les questions qu'il pose.
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