AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782882504968
265 pages
Noir sur blanc (04/01/2018)
2.9/5   10 notes
Résumé :
Le roman Felix Austria se déroule à Stanislaviv, l’actuelle Ivano-Frankivsk, autour de 1900. Nous sommes dans l’une des capitales culturelles de la Galicie, qui fait alors partie de l’empire d’Autriche-Hongrie. La vie de cette paisible ville des confins de l’Europe est vue à travers les yeux de Stefania, une Ukrainienne qui travaille comme cuisinière dans une famille aisée. Le récit explore les destins entrecroisés d’Adèle et de sa domestique, empêtrées dans une rel... >Voir plus
Que lire après Felix AustriaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
La mère d'Adèle et les parents de Stefania meurent dans un incendie. le Docteur Anger père d'Adèle décide d'élever les deux filles ensembles. Une relation fusionnelle nait entre les deux filles qui malgré tout restent sous le statut de maîtresse et de servantes. Une relation assez étrange au demeurant.

Le récit se fait par la voie de Stefania. Qui nous narre de façon poétique la vie en Autriche, une vie qui semble facile.

J'ai apprécié ma lecture, mais je m'attendais a quelque chose de plus fort, de plus prenant. La relation entre les deux femmes est effectivement étrange et ambiguë. On ne sait pas trop quel parti prendre lors de notre lecture, du coup on s'attend bien évidemment à la chute mais qui m'a semblée un peu fade.
Je suis loin d'être une spécialiste de l'Autriche et des religions de ces régions, du coup j'ai peiné un peu dans les longues descriptions.

Je retiendrais de ce roman, que l'écriture de l'auteure est agréable avec un certain manque de fluidité lors de certains passages. Quand a l'histoire en elle même c'est une belle leçon de vie mais qui n'a pas été assez percutante à mon goût.

Je remercie Babelio et les éditions Noir sur Blanc pour cette découverte.
Commenter  J’apprécie          494
Merci pour l'envoi de ce livre à Masse Critique et aux Éditions Noir sur Blanc (maison d'édition que j'apprécie depuis longtemps car elle m'a permis de découvrir de nombreux auteurs de l'Est).

« Bella gerant alii, tu Felix Austria nube » (que les autres fassent la guerre, toi, heureuse Autriche, marie-toi) telle était une des devises de l'empire Austro-Hongrois.

L'action se déroule aux environs de 1900 sous le règne de l'empereur Francois-Ferdinand de Habsbourg, dans la ville de Stanislaviv, de nos jours Ivano-Frankivsk en Ukraine, une des capitales culturelles de la province de Galicie.
La ville est très cosmopolite et multi-culturelle (Allemands, Polonais, Ukrainiens), avec plusieurs religions : (gréco-catholique, évangélique, juive), et langues (ukrainien, polonais, allemand et yiddish).
Tout le roman est conjugué à la première personne, la voix de Stéfania Tchornenko, jeune ukrainienne d'une trentaine d'années, domestique et cuisinière remarquable, comparée au pâtissier viennois Sacher. Elle est au service d'une famille de moyenne bougeoisie, chez Adèle, de mère polonaise et père allemand, et Petro, sculpteur ukrainien. Stefa et Adèle se connaissent depuis l'enfance, elles ont été élevées ensemble après que le père d'Adele eut recueilli Stefania après un incendie qui a ravagé tout un quartier de la ville causant la mort des parents de Stefa ainsi que de sa femme, Adèle est donc à moitié orpheline également.
Les relations entre Steftsia et Adèle sont fusionnelles, très intriquées
« Nous avons grandi ensemble avec Adèle. Nous avons toujours été ensemble, sans jamais nous séparer. Nous sommes même parties ensemble pour leur voyage de noces, à Cracovie, Budapest et Vienne. Cela n'avait pas plu à Petro »
et compliquées
« Tout est trop compliqué. Je ne sais pas qui tu es : une soeur ? Une servante ? Une maman ? Ma surveillante ? »
Adèle peut être blessante, tyrannique et capricieuse.
Malgré cela Stefania reste fidèle, s'applique consciencieusement à son travail et ne peut se résoudre à la quitter.
D'autres personnages sont importants :
Félix, un petit garçon contorsionniste accueilli par Adèle. C'est un enfant étrange : il ne parle pas, ne pleure jamais, n'est pas effrayé, ne veut pas porter des habits de garçon mais sait écrire et dessiner et a la passion des cachettes.
NB: la traduction allemande de ce livre lui donne la part belle avec le titre « Der Papierjunge ».
Citons encore Le Père Joseph, prêtre greco-catholique et son épouse Ivanka, le chevalier Ernest Thorn, magicien ayant vraiment existé, le juif Velvèle, le seul à pressentir la fin de ce monde.

On devine sans peine que tout finira mal...
J'ai aimé la description minutieuse de la ville de Stanislaviv, minutieuse car lorsque nous la parcourons par la lecture, tout nous est détaillé, le nom des rues, le nom et la profession des gens habitant à tel numéro de celles-ci, le nom des magasins...
.
J'ai aimé la grande richesse de l'analyse psychologique des personnages.
Ce roman se caractérise en effet par sa description analytique poussée de la psychologie, de la ville, de ses habitants, des listes d'ingrédients nécessaire à Stefania, de la vie journalière des protagonistes. Toutes les descriptions sont poussées.
Ces analyses sont comparables aux dessins du petit Félix
« Il aime dessiner. Il dessine surtout des graines de plantes agrandies en coupe transversale, des nids de guêpe, des pommes de pin. Il a esquissé le schéma d'un moulin à café, d'un soufflet pour le poêle, d'une lampe à pétrole,.... »

J'ai aimé ce portrait d'une ville cosmopolite, tolérante, d'une société multiculturelle, de cet ordre qui se croit éternel, de ce contexte historico-politique, de ce coin d'Europe à la charnière de la modernité, de cette Autriche heureuse où les gens vivent, aiment, trahissent, souffrent, admirent la science et les illusionnistes, de ce temps heureux, de cette vie qui n'existe plus et qui n'était qu'illusoire, portrait donné sans nostalgie toutefois.
Comme la relation Stefania - Adèle, ce monde contient les ferments de son explosion.

Nous trouvons de nombreux passages écrits en langues étrangères, des chansons polonaises, de l'allemand, des phrases en latin.
Historiquement très intéressant, ce roman comporte aussi du suspense, des passages grotesques ou ironiques, de l'aventure.
Et malgré ces descriptions si analytiques qui eussent pu me rebuter, j'ai lu ce livre avec réel plaisir.


Commenter  J’apprécie          310
Felix Austria avait tout pour me plaire, mais malheureusement, je suis passée à côté. Tous les éléments étaient là :
– ces descriptions de la ville, Stanislaviv, qui nous donnent l'impression de vraiment sillonner ses routes, se promener sur ses trottoirs en flânant et admirant les vitrines des magasins, la tête et les yeux pleins de l'animation du marché…
– la part de mystère et de fantastique, tout juste ouverte, qui vient donner du piment au récit, mais retombe assez vite…
– Cette relation fusionnelle entre les deux « soeurs » de coeur, qui nous apparaît très vite comme une relation biaisée (l'une étant servante de l'autre dans un dévouement aveugle qu'on ne comprend pas toujours) et qui va finir par nous perdre, autant qu'elles…

« Ma vie, qui t'a été donnée à la naissance et attachée à toi comme un bouton de rechange à l'envers du vêtement, ne te suffit donc plus ? Tu as tellement eu envie un jour que ton père me vende ! Tu avais peur qu'il m'aime comme son deuxième enfant. Tu ne voulais pas voir de la douceur dans sa voix qui prononçait mon prénom. de quoi as-tu peur maintenant pour vouloir vendre l'enfant ? Qu'est-ce que tu veux ? »

Et puis, la fin ne m'a pas convaincue. Et c'est bien dommage. J'aurai rêvé d'un autre destin pour un personnage malgré tout attachant, qui aurait mérité de se réveiller avant la chute… Je n'en dirais pas plus.
Enfin, me voilà bien embêtée pour rédiger un avis que je ne voudrais pas trop sévère, car je sais que ce livre n'est ni bâclé, ni mauvais ; c'est juste moi qui suis passée à côté… et j'en suis la première attristée. Un rendez-vous manqué, en quelque sorte…
Lien : https://page39web.wordpress...
Commenter  J’apprécie          272
Nous sommes en 1900, aux confins de l'empire austro-hongrois sur lequel règne le vieux François-Joseph, à Stanislaviv, qui deviendra plus tard Ivano-Frankivsk, c'est à dire en Ukriane. Les populations, les langues, les cultures sont mélangées. Mais au final, le contexte historique n'est qu'une toile de fond, sur laquelle l'auteur ne s'étend pas vraiment, n'explicite pas énormément, et si on ne connaît pas l'histoire de cet endroit à ce moment, on ne n'appréhendera pas mieux suite à cette lecture. Il s'agit plutôt d'une ambiance, cosmopolite et colorée, qui fournit un cadre chamarré et attrayant.

L'essentiel se situe dans les relations entre les êtres, et surtout entre Adèle et Stefania, la maîtresse et la servante, élevées ensemble par le père d'Adèle, après qu'un incendie ait tué la mère de la première et les parents de la deuxième. Inséparables, et pourtant toujours en guerre. Difficile de dire laquelle empêche l'autre de se réaliser, de voler de ses propres ailes. Entre les deux, le mari d'Adèle, sculpteur, et aussi le père Josef, plein de bonté ce qui ne l'empêche pas d'être objet de désirs. Il y a aussi un magicien, qui propose des spectacles étranges et fascinants, mais qui pourrait être à l'origine de vols inexpliquée, avec l'aide d'un enfant très à part, Felix, qu'Adèle et surtout Stefania vont prendre sous leur aile.

Un récit animé, plein de verve et de cocasserie. le livre ne tient pas complètement toutes ses promesses sur toute sa longueur, la fin manque sans doute un peu de subtilité, mais j'ai passé un bon moment avec Stefania, à la forte personnalité, et les descriptions des plats qu'elle excelle à préparer provoque bien des tentations.
Commenter  J’apprécie          150
A cette époque, l'Autriche-Hongrie s'étendait de Sarajevo à Cracovie et des frontières de la Suisse à celles de la Russie tsariste. le roman de Sophia Andrukhovych, Felix Austria, se déroule durant toute l'année 1900, aux confins de l'empire, plus précisément dans la petite ville de Stanislaviv, l'actuelle Ivano-Frankivsk (à l'ouest de l'Ukraine). Un goût d'Europe Centrale, pour sûr, en des temps plutôt heureux où différents peuples aux diverses appartenances religieuses se côtoyaient sans heurts. L'auteure ne lésine pas sur les longues descriptions de la vie quotidienne dans cette cité cosmopolite avec une attention particulière pour la nourriture, sa principale héroïne étant particulièrement douée pour mitonner de bons petits plats. L'intérêt documentaire y est mais le luxe de détails a tendance à alourdir la lecture d'autant que la trame narrative, autour de la relation étroite entre la narratrice, Stefania, cuisinière et domestique, et sa maîtresse, Adèle, avec laquelle elle a grandi, est complexe voire même souvent contradictoire entre attachement et conflits. Pour tout dire, l'état psychologique de Stefania et sa manière d'interpréter les comportements de ses proches est assez difficile à comprendre. Il est donc aisé de se laisser gagner par l'ennui dans ce roman qui aurait pu être écrit il y a 100 ans mais sans avoir la clarté et l'intelligence des récits de Stefan Zweig. C'est une déception.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
Commenter  J’apprécie          93

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Qu'est-ce que je lui ai fait ? Pour quelle raison ne peut-il pas me supporter ?
Et pourquoi suis-je aussi misérable ? Au lieu de disparaître sans laisser de traces, dans un monastère ou comme dame de compagnie chez une vieille femme ou dans tout autre emploi, je supporte ces humiliations sans fin, ressasse ma douleur et rase les murs comme un chien éternellement battu qui continue à lécher les mains de son maître. Et pourtant, comment pourrais-je partir ? Abandonner Adèle ? Mais elle ne survivra pas sans moi !
Commenter  J’apprécie          190
... et que bientôt notre puissant empire sera emporté dans un tourbillon où il sera brisé et réduit en miettes comme s’il n’avait jamais existé.
Mes cheveux se dressaient sur la tête. Qu’esr-ce que les gens peuvent raconter comme bêtises. Chacun sait pourtant que ce n’est pas possible, que notre empereur bien-aimé (que Dieu le garde en vie encore cent ans) possède une santé robuste et a l’esprit clair. De plus, malgré l’accident tragique arrivé à son fils, son unique héritier le Kronprinz Rodolphe, l’empire dispose d’un appui solide en la personne de l’héritier du trône, le neveu de l’empereur, Son Altesse François-Ferdinand - puisse la Sainte Vierge le protéger.
Commenter  J’apprécie          130
Ma vie, qui t'a été donnée à la naissance et attachée à toi comme un bouton de rechange à l'envers du vêtement, ne te suffit donc plus ? Tu as tellement eu envie un jour que ton père me vende ! Tu avais peur qu'il m'aime comme son deuxième enfant. Tu ne voulais pas voir de la douceur dans sa voix qui prononçait mon prénom. De quoi as-tu peur maintenant pour vouloir vendre l'enfant ? Qu'est-ce que tu veux ?
Commenter  J’apprécie          80
Pendant plus de vingt ans, jusqu'à sa mort, le docteur Anger a crié dans son sommeil : il rêvait d'un incendie. Son cri était ininterrompu et terrifiant, empruntant plusieurs voix : tantôt il hurlait comme une sirène, tantôt il reproduisait des cris de hibou, tantôt il imitait la locomotive ou se prenait pour un courant d'air.
Commenter  J’apprécie          30
C’est le père Josef qui baptisera l’enfant. Son épouse vendra au baptême avec une nouvelle paire de bas. Petro et Felix seront vêtus de beaux costumes confectionnés par Monsieur Baumel. Les séraphins de feu à six ailes chanteront : de leurs gorges brûlantes s’écoulera l’amour du Seigneur. Et les chérubins à quatre visages, aux gueules de lion et aux becs d’aigle, déverseront l’infaillible sagesse céleste
Commenter  J’apprécie          20

Video de Sofia Andrukhovych (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sofia Andrukhovych
Payot - Marque Page - Sofia Andrukhovych - Felix Austria
autres livres classés : littérature ukrainienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Sofia Andrukhovych (1) Voir plus

Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3175 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}