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EAN : 9782360132744
253 pages
Riveneuve éditions (20/11/2014)
4/5   4 notes
Résumé :
Après une enfance heureuse au Cambodge, Kim Ang Srun échappe à la guerre civile au début des années 70 et part étudier au Maroc. Pendant ses études, les Khmers rouges déciment sa famille. Devenu ingénieur, il est enlevé par le Front Polisario au Sahara occidental, avant d’être emprisonné à Casablanca. Suite à ses démêlés avec le régime d’Hassan II, Kim Ang Srun part alors en quête d’une autre terre d’exil. Il arrive en France en 1982, après avoir tenté sa chance aux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Fortunes et infortunes d'un exilé cambodgien

Pour « masse critique », Cécile Remy m'a souhaité « bonne lecture » sur un petit carton des éditions Riveneuve. Merci donc chère Cécile.

Kim raconte sa vie. Il a soixante ans a peu près. Kim écrit pour ses enfants qui pensent qu'ils ont été un peu mystifiés… qu'un papa ingénieur chez Hydratec n'a pas pu vivre les aventures qui brillent dans ses yeux et peuplent ses rêves insomniaques.

Kim est un Cambodgien né au Vietnam, c'est un « héros ordinaire » qui parle cinq langues mais ne les écrit pas toutes. Toute sa famille ou presque est morte, décimée par les khmers rouges.

Il quitte le Cambodge à 18 ans pour faire des études d'ingénieur VRD (voiries réseaux et divers) et va au plus pressé (…qu'il est de fuir la guerre civile) dans une école au Maroc, même si son coeur bat pour la France. L'OMS finance ses études.

Loin d'une patrie haïe et lointaine qu'il rejette confusément, il construit son déni. Dix ans passent au Maroc entre études, déménagements nombreux, et rencontres féminines sans avenir puisque le communautarisme musulman lui interdit d'imaginer même un mariage avec une jolie marocaine…Lui reste sa guitare…

Employé comme chef d'équipe chez OTM (un gros bureau d'étude français) il est payé moitié moins que le Français qu'il remplace, il fait de courtes incursions en Afrique noire et se retrouve même prisonnier du front Polisario en plein Sahara occidental. Une grosse frousse…

Il renverse et tue un gamin avec sa voiture et se retrouve en prison. Influences et bakchichs divers le libèrent au bout d'un mois, mais le coeur n'y est plus et après un bref séjour aux States il réussit à séjourner en France avec un emploi dans un petit bureau d'étude qui se développe. Parallèlement il poursuit ses études à l'école des ponts et chaussées .Il habite la cité universitaire et son doctorat est financé par un bon salaire (sic) durant cinq ans.

Désireux de de fondre dans la société il se marie avec une artiste sud-coréenne qui lui donne deux garçons, Francis et Thibaut. Il aménage un pavillon acheté à Colombes et est naturalisé français.

Les garçons sont élevés dans la religion protestante et étudient dans des écoles privées. On imagine qu'après avoir été rendu orphelin par les communistes, Kim n'ait pas couru s'inscrire à la CGT. Kim en est conscient et qui se justifie : il donne à la France deux beaux garçons ( dont un médecin) intelligents et cultivés. Il est pour sa part un « monsieur tout le monde de la classe moyenne ».

En 1988 il vote pour les élections présidentielles, s'étonne et se félicite que l'échec de Chirac ne conduise pas celui-ci à déclarer une guerre sanglante à Mitterrand. C'est assez naïf sans être pour autant touchant.Un vote comme celui là engage d'avantage et mérite une vraie réflexion.

En 2012 retour au Cambodge... en touriste éclairé, et participation au développement du site touristique d'Angkor au niveau de l'assainissement. (formule un jacuzzi pour tous...)

Le déni original s'est transformé en oubli que seul les quelques immigrés survivants de sa famille lui remémorent quand il les croise. Il est bien évident que ses deux garçons sont parfaitement intégrés au point même de personnaliser ce déni enfoui.
Ni l'un ni l'autre n'auront la mémoire du Cambodge et leurs remerciements en forme de postface à fin de l'ouvrage font preuve d' une certaine condescendance :
« Certes, cette prise de conscience est enrichissante pour nous mais cet ouvrage a un toute autre but, probablement plus important. En effet, nous pensons que le livre a eu un effet thérapeutique sur notre père »

Certes ! Merci docteur


Bernard Corbel a aidé Kim dans le traitement et l'écriture de ses souvenirs. Contrairement à celui des deux garçons, le style reste naturel et sincère.

Une suggestion, mon cher Kim : Phnom Penh (où j'ai reconstruit le campus diplomatique français entre 93 et 99) est malade, entre autre, de ses réseaux (eaux usées, eau potables, éclairage public, électricité, voirie secondaire etc.) Il y a des accidents chaque nuit, des personnes renversées par des voitures ou des motos…et plutôt que d'aider au développement du tourisme de masse à Siem Réap (Angkor nouvelle capitale du tourisme) qui a son aéroport international, il faudrait mettre votre savoir, durement acquis (et largement subventionné), au service du peuple cambodgien (et de Phnom Penh une première fois dévastée par les khmers rouges en 1975) en l'aidant à vivre dans des conditions sanitaires convenables. Mais vous considérez vous aujourd'hui encore comme un exilé cambodgien? Difficile de répondre à cette question. (Toute l'ambiguïté du titre).

Je vous assure que les touristes ne vous seront jamais reconnaissants, eux.


Juste un détail l'aéroport de Roissy 1 CDG a été inauguré en 1974 par un vol TWA en provenance de New York, Vous n'avez donc pas pu y atterrir en 1972. C'était encore Orly …(sud même).
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En 1972, alors que le Cambodge est en pleine guerre civile et que les Khmers rouges sont presque arrivés aux portes de Phnom Penh, le jeune Kim obtient une bourse de l'OMS qui lui permet d'aller poursuivre des études d'ingénieur en génie civil à l'école Mohammadia de Rabat. Pendant qu'il y mène une scolarité un brin chaotique (il doit redoubler à deux reprises), sa famille, un peu aisée donc considérée comme contre-révolutionnaire, est déportée à la campagne pour y subir un destin tragique. Seule une soeur partie avant et deux de ses sept frères parviendront à échapper à la mort. le bébé de la soeur aînée sera saisi par les pieds par un jeune Khmer rouge qui lui fracassera le crâne contre le tronc d'un arbre. Au Maroc, Kim est devenu apatride. Son passeport périmé ne peut pas être renouvelé. Il ne dispose plus que d'un permis de séjour valable un an. Son diplôme en poche, il trouve un poste de chef de service dans une société d'assainissement des eaux qui l'envoie en mission au Sahara occidental où il se retrouve bien vite enlevé et pris en otage par un groupe de rebelles du Front Polisario. Ne voulant pas avoir de problème avec ce « Chinois », ils se débarrassent de lui dès le lendemain en l'abandonnant en plein désert avec une bouteille d'eau…
« Fortunes et infortunes d'un exilé cambodgien » est une biographie retraçant le parcours atypique et largement semé d'embûches d'un jeune homme cherchant son destin d'abord au Maroc, puis au Nouveau Mexique (USA) et finalement en France. Ses débuts sont difficiles au Maroc où il accumule les ennuis et les déconvenues. Ainsi se retrouve-t-il un temps en prison pour avoir renversé et tué accidentellement un gamin qui s'était jeté sous les roues de sa voiture. Ainsi l'accuse-t-on du viol d'une jeune fille marocaine qu'il n'avait jamais rencontrée. Ainsi un commissaire de police lui propose-t-il de devenir indic pour lui éviter d'autres poursuites. Son niveau d'anglais étant insuffisant pour pouvoir être accepté dans une université américaine, il rejoint en France sa soeur et ses deux frères survivants. Il y trouvera un excellent accueil, passera un DEA et présentera une thèse qui lancera sa carrière d'ingénieur. Il se mariera avec une étudiante en arts plastiques coréenne, aura deux garçons qui feront d'excellentes études et ne reviendra au Cambodge que 40 années plus tard. Un témoignage émouvant, plein d'humilité, de courage et de sincérité. L'exemple même d'une insertion parfaitement réussie. En ces temps de séparatisme exacerbé, il est bien agréable de lire semblable histoire.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Merci à Babélio pour le concours masse critique,merci à Cécile Remy et aux éditions Riveneuve.

J'adore ce livre. Je pense le conseiller à mes ami(e)s. C'est un livre prenant et intéressant.

J'aurais aimé lire ce livre en terminale car il apporte des éclairages sur le programme d'histoire de Terminale avec la situation au cambodge, en Corée et au Maroc.

Un livre que je recommande pour son coté historique et son coté humain. On découvre le monde avec Kim. On découvre son côté humain. On revoit aussi l'inhumanité de certains, le génocide, les luttes de pouvoir. J'ai appris des choses sur l'histoire du Maroc que je ne connaissais pas.

Quelle vie! Il a eu la chance de s'en sortir mais il a connu des déboires. On retrouve dans ce livre la vie, avec ses hauts et ses bas. Il travaille dur à l'école et obtient une bourse de l'OMS pour étudier au Maroc. le voila parti dans un pays au climat, coutume différente... il découvre le bizutage, la drogue, les pots de vin... Il redouble, il trouve un travail puis il renverse et tue un enfant en voiture, il va en prison, il s'en sort, il est fait prisonnier du front Polisario en plein Sahara occidental... Il voyage en France, aux Etas-Unis en Angleterre pour voir sa famille, ses amis et décider de l'endroit ou il va s'installer après le Maroc. Car il n'a pas d'avenir au Maroc, au Maroc on ne peut se marier qu'entre communauté hors il n'y a pas de femmes cambodgiennes au Maroc... le voyage continue.

Une histoire de combat et d'intégration,de découverte et de courage car il faut être courageux pour quitter son pays, apprendre de nouvelles langues et coutumes. Il explique son statut d'apatride, de réfugiés et renie son pays. Ce livre est également intéressant du point de vue psychologique.

Première leçon du livre : Un point important dans ce livre, ne pas sous estimer ses connaissances et ne pas hésiter à faire appel à son réseau pour s'en sortir.Il fait souvent appel à ses amis lorsqu'il a des problèmes.
Deuxième leçon : Peut importe le nombre d'années pendant lesquelles tu fais des études, le plus important c'est de décrocher son diplome et d'aller jusqu'au bout.

J'aime son témoignage, son histoire et ses propos parfois naifs. Une belle leçon d'espoir, d'humanité et d'humilité.
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Livre reçu lors de la dernière masse critique, je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditeurs Riveneuve, qui m'ont souhaité une bonne lecture et effectivement ce fut une bonne lecture.

Le Cambodge est un pays que j'ai découvert très récemment et que j'ai adoré, son histoire est vraiment très touchante.

Kim Ang Srun nous raconte son histoire à partir de son départ du Cambodge en 1972 alors en pleine guerre civile, et son parcours professionnel qui le ménera tout d'abord au Maroc, où il va facilement s'intégrer jusqu'à apprendre l'Arabe, ensuite son désir de s'installer aux Etats-Unis qui ne lui conviendra pas du tout et son arrivée en France qui sera son pays de coeur.

L'histoire de cet homme est vraiment émouvante, il se livre sans pudeur, avec son déni du Cambodge qu'il va exprimer très clairement et son retour sur cette terre qui sera je pense pour lui une sorte de thérapie.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, j'ai apprécié le fait que la vie de Kim, malgré tous les malheurs rencontrés sera quand même ponctuée de bonheur avec de très belles amitiés,un travail qui lui conviendra, son mariage avec une coréenne et la naissance de ses deux fils.

Le seul point peut-être un peu pénible à lire concernera ses inscriptions dans différentes écoles qui ne me parler pas plus que ça et les explications sur le but de son travail qui est vraiment très élaboré et que je n'ai pas complément compris.

Je vous recommande vivement ce livre qui m'a bien plu.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
J’exprime ma reconnaissance à la France qui m’a si bien accueilli, et au Maroc qui, avec les épreuves que j’y ai vécues, m’a aidé à mûrir et m’a armé pour faire face à mon destin. 
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Que se passe-t-il maintenant au cambodge? On peut ne pas aimer les vietnamiens, mais pas au point de les massacrer, c'est incroyable, je ne reconnais pas mon pays!
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