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EAN : 9782228918633
480 pages
Payot et Rivages (11/10/2017)
3.99/5   91 notes
Résumé :
Tout à la fois archéologue et homme de télévision, l'Italien Alberto Angela reprend la formule du "docufiction sur papier", qui a fait le succès d'"Empire" (Payot, 2016), pour nous offrir un reportage au coeur du quotidien de Pompéi durant les deux jours ayant précédé le réveil du Vésuve, en 79 de notre ère, puis pour nous décrire la colère destructrice du volcan dans un film catastrophe qui durera l'équivalent d"une troisième journée.
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre intitulé Les trois jours de Pompéi, d'Alberto Angela.

-Super. Encore un de ces bouquins dont on connaît la fin. T'as pas mieux à proposer, sérieux ?

-C'est vrai, Pompéi, tout le monde sait comment ça finit : les gens meurent à la fin, même Pline l'Ancien. Mais sais-tu ce qu'il se passait avant ladite fin, justement ? Sais-tu à quoi ressemblait le Vésuve de l'époque ? Quelles variétés de pains trouvait-on en ville et comment les fabriquait-on ? Comment décorait-on les maisons ? Et c'est quoi, une foulerie ?

-Beeeen…

-Et la date ? Tu la connais, la date ?

-Ah ça, je sais, c'est facile ! le 24 août 79 après Jésus-Christ !

-Perdu ! le 24 octobre 79. Tu pourras frimer dans tes soirées chez l'ambassadeur avec ta voix snob: « La présence de noix atteste que l'éruption s'est produite bien plus tard qu'on ne le pensait, l'automne était plus avancé. »

-Moué, bon… n'empêche qu'on sait comment ça finit.

-Tu as raison, cependant Alberto Angela choisit un angle original de reconstitution : il s'intéresse aux survivants de l'éruption. Car il y en a eu ! Pas beaucoup, mais il y en a eu. L'auteur imagine donc à quoi a pu ressembler leur dernière journée à Pompéi.

-Mais on n'est pas sûr que ce soit vrai, s'il imagine…

-Oui et non. Non, tu ne peux pas t'assurer de la véracité de tout, des flirts, du meurtre, des querelles de ménage. En revanche, tout l'aspect vie quotidienne est minutieusement détaillé et étayé par l'archéologie, l'épigraphie et les textes antiques. Et c'est là que le livre tape fort et juste !

L'auteur semble conscient qu'un fossé quasi infranchissable nous sépare de cette culture, de cette façon de vivre. Comment faire alors pour nous éclairer ? En décrivant les objets, les lieux et en les comparant avec leurs équivalents modernes. Ainsi, il parvient à donner une idée précise du mode de vie des Pompéiens et de leur environnement. Et ça marche. Instructif comme un bon documentaire Arte.

-Pourquoi tu ne mets pas toutes les étoiles, si c'est si génial que ça ?

-Parce que j'ai regretté que la narration en fasse beaucoup trop.

-C'est-à-dire ?

-Il demeure tout au long du texte une sorte de mise en scène tragique que j'ai trouvée pesante. Quand le Vésuve est personnifié, qu'on te parle de ses « mâchoires de prédateur », qu'on te répète « ce choix va sauver la vie » d'un rescapé ou que « sa décision la condamne à mort » régulièrement, cela alourdit le texte. Je sors de l'immersion et n'éprouve rien d'autre que de l'agacement devant la grossièreté du procédé.

J'ai cependant apprécié les passages appelant au respect des victimes lors des visites des ruines.

Le résultat donne un texte étrangement hybride : intelligent, érudit, précis, instructif… tout en se montrant racoleur et irritant. Mi-réussi et mi-raté en même temps.

C'est pourquoi je donne deux citations de ce texte. L'une représente, avec la personnification du volcan, cette narration très dramatique que je n'ai pas aimée, l'autre un fait culturel antique intelligemment rapporté. »
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Très bonne façon d'aborder l'archéologie : un roman documentaire, car basé sur des faits réels,qui se lit facilement et agréablement ! Je ne résumerais pas l'histoire de la fin de Pompéï, tout le monde connaît mais pas telle que racontée ici. On se rend compte que ce n'est pas juste une page d'Histoire romaine mais aussi des histoires individuelles terminées de façon brutale et précoce.

Il y a plusieurs cartes de Pompéï et Herculanum et pour se faciliter la lecture, je conseille de les photocopier. Tout le monde ne connaît pas la topographie ni n'a même visité des deux sites.

Pour notre plus grand plaisir, Pompéï et Herculanum renaissent, les couleurs flamboient et la vie reprend son cours. Il y a une partie que j'ai trouvé longuette vers le milieu du livre mais l'intérêt et la curiosité sont revenus peu après.

A l'inverse d'autres lecteurs dont j'ai lu les critiques, j'ai apprécié les exemples concrets de notre époque afin de comprendre l'usage des objets qui nous sont inconnus.

Alberto Angela sait faire monter le stress et l'angoisse au fil des heures. Même si tous les indices sont là, il faut faire abstraction de tout ce que nous savons, pour donner une réalité et une profondeur à cette période qu'il aborde d'une façon vivante.

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Tout le monde a déjà entendu parler de Pompéi et de son extraordinaire destin tragique. L'éruption du Vésuve (ou plutôt du Vesuvius) en 79 de notre ère a fait entrer cette paisible bourgade dans l'histoire. On en garde la mémoire de ces monuments si bien conservés du moins en rez-de-chaussée, de ces fresques magnifiques, des nombreux objets de la vie quotidienne qui nous renseignent sur un art de vivre et surtout sur ces moulages de corps, témoins tragiques et émouvants des événements.


Alberto Angela nous entraîne à la suite d'une galerie de personnages, représentants toutes les couches de la société romaine, dans une visite guidée de la citée campanienne et de ses voisines quelques heures avant l'éruption mais aussi au coeur même de ce cataclysme et de ces différentes phases. Pour avoir visité Pompéi et Herculanum il y a quelques années maintenant, j'ai pu ramener à la vie mes souvenirs des vestiges grâce à une écriture fluide et une profusion de détails sur la vie d'une cité romaine. L'ajout des personnages permet de mieux ancrer le récit dans la vie quotidienne, de se projeter plus aisément dans les rues et les bâtiments, de vraiment vivre l'histoire plutôt que de la subir dans une énumération de faits comme souvent on peut le rencontrer dans les ouvrages historiques. En ce sens, cet ouvrage est une vraie réussite.


Mais, parce qu'il y a un mais (et même plusieurs en fait !), si le fond est vraiment passionnant, la forme m'a moins convaincue. D'une part l'auteur oscille constamment entre un récit purement historique, présentant les faits déduits des différentes sources, archéologiques, littéraires, épigraphiques, et un récit clairement romancé. Etait-ce vraiment nécessaire de décrire à tout prix le physique, la couleur des cheveux ou des yeux des personnages ? De détailler autant les actions de chacun quand il n'y a en réalité aucune source permettant de le faire ? Cette oscillation permanente entre documentaire et fiction peut certes rendre le récit plus vivant par endroit mais a surtout tendance à l'alourdir et finalement à s'interroger sur la véracité d'un propos par ailleurs si intéressant.


Ensuite, deux tics d'écriture m'ont vraiment dérangé. L'auteur use et abuse des "nous le verrons plus tard", "comme nous le verrons", "nous y reviendrons"... Ce procédé devient très vite agaçant et me semble en réalité peu utile. De même, Alberto Angela semble avoir constamment besoin de rappeler au lecteur qu'une catastrophe va se produire (au cas ou ce dernier ne serait pas au courant ou l'aurait déjà oublié ?). De nombreuses formules nous rappellent ainsi que l'éruption est à venir ("provoquera très bientôt mort et destruction", "elle vit ses dernières heures", "cette décision lui sera fatale"....), ce que l'on se doute sans qu'il ne soit nécessaire de le signaler à intervalle régulier !


Enfin, un dernier petit point négatif également sur la forme. Plusieurs notions sont abordées dans chaque chapitre. Par exemple, dans le chapitre intitulé "Un hôtel à Pompéi", il est en effet question d'hôtel mais aussi du réseau routier, de la présence des juifs dans la cité, de la peinture, de la médecine.... La présence d'un index ou au moins d'une table des matières plus développée, incluant les titres des différents paragraphes d'un même chapitre notamment, permettraient de retrouver plus aisément les informations, ce qui est impossible avec le titre du chapitre seul.


Malgré ses quelques défauts, Les Trois derniers jours de Pompéi reste un ouvrage passionnant qui nous fait revivre la vie quotidienne d'une cité romaine dans tous ses aspects mais aussi et surtout le déroulé de l'éruption tragique du 24 octobre (selon l'auteur) 79 comme si nous y étions. Il redonne une vie et une âme à ce qui n'est plus aujourd'hui qu'une collection de ruines remarquablement conservées envahies de touristes.
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J'avais lu avec beaucoup de plaisir Empire, du même auteur, et son style m'avait séduit instantanément.
C'est donc sur les conseils de Sebthos, merci à lui ;), que je me suis plongé dans Les trois jours de Pompéi.
Alberto Angela remonte le temps, jusqu'en 79 de notre ère, pour nous raconter les heures précédant l'éruption qui détruisit Pompéi. Par la même occasion, il en profite pour reprendre les recettes de son précédent ouvrage.
En premier lieu, j'ai donc eu droit à une dissection et un examen complet de la vie dans la cité de Pompéi et de ses alentours à la fin du Ier siècle. Encore une fois, j'ai été bluffé par la manière qu'à l'auteur de nous décrire l'existence et les soucis des Romains de cette époque, qu'ils soient riches ou pauvres, femmes ou hommes, en les mettant en scène de façon romanesque. C'est un véritable plaisir, qui rend la lecture très fluide, et qui permet d'affiner ses connaissances sur la société romaine antique.
La seconde partie est bien plus tragique, car c'est le moment où l'éruption se produit et détruit une grande majorité des personnages suivis auparavant. de façon progressive mais implacable, le volcan crache sa colère sur les habitants de Pompéi...
J'ai énormément aimé le fait que l'auteur recourt à des inscriptions des murs de la ville ou à des sources directes, comme la lettre de Pline le Jeune à Tacite. En effet, l'utilisation des sources antiques rend encore plus crédible et vivant son propos.
En bref, un ouvrage de vulgarisation historique qui se situe dans le haut du panier.
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Les trois jours de Pompei est le quatrième ouvrage que je lis d'Alberto Angela et il est probablement son plus réussi. le plus simple serait de le classer comme docu-fiction : il ne s'agit pas d'un ouvrage scientifique proprement dit mais d'un récit fictif dans lequel l'auteur met en scène des personnages ayant réellement existé et il les fait vivre sous sa plume. Il agrémente ensuite son récit d'explications scientifiques se reposant sur diverses sources historiques, archéologiques ou géologiques.

De mon côté, j'ai trouvé cet ouvrage, certes très dense, mais il aborde tous les aspects de la vie quotidienne à Pompei et à Herculanum au regard des dernières trouvailles archéologiques datant d'une dizaine d'années (depuis la parution de ce livre, il y en a d'autres, notamment la découverte d'une date au charbon qui confirme la thèse de l'éruption, en automne). J'ai trouvé aussi cet ouvrage très émouvant car immersif. Et j'ai appris quelques petites choses : je ne savais pas, par exemple, que les militaires romains communiquaient grâce à un signal lumineux au moyen de torches ou que les rues de Pompei avaient été creusées pour que les chariots puissent s'orienter dans la nuit (il ne s'agirait donc pas de traces d'usure).

Bref, j'ai eu un coup de coeur pour ce livre.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Chez nous, les murs sont plutôt nus tandis que les pièces regorgent de meubles. Un Romain de l’Antiquité se croirait dans un entrepôt et aurait du mal à évoluer sans se cogner.
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"Qu’en est-il du Vésuve que nous voyons aujourd’hui ? En réalité, il est
apparu bien plus tard. Se dressant au centre exact de l’ancien cratère du
Somma, il est justement né de l’éruption de 79 après J.-C. C’est pourquoi
l’on peut dire qu’il est l’héritier de la tragédie de Pompéi. Il lui fallut
cependant des siècles pour atteindre ses dimensions actuelles. Sur certaines
fresques du Moyen Âge représentant saint Janvier et le Vésuve derrière lui,
il n’a même pas atteint la taille du Somma."
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Aucun autre site archéologique ne produit une telle impression. Ici le temps s'est arrêté, la ville a été figée pour l'éternité, pétrifiée vivante, elle qui respirait la joie de vivre. Au détour d'une rue, quand on jette un oeil dans une maison, c'est cette joie de vivre que l'on ressent, la paix et la sérénité, mais certainement pas la souffrance et la mort.
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Le volcan envoyait donc des messages très clairs depuis des lustres, mais nul ne les a compris.
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Attention ! L’ancien volcan que nous avons baptisé « Somma » ne portait pas ce nom du temps des Romains : ils l’appelaient « Vesuvius » ou « Vesbius ». Il ne faut pas oublier cela quand on lit des textes anciens, sans quoi on finit par s’y perdre. Autrement dit, on devrait employer les termes de « Vesuvius » ou de « Vésuve » selon que l’on parle de l’Antiquité ou des siècles suivants.
Nous savons maintenant pourquoi le Vésuve n’existait pas au moment de la tragédie. Mais s’il y avait un autre volcan, le Somma, ou Vesuvius, comment expliquer que les Romains ne se soient pas inquiétés du danger ? En principe, la forme d’un volcan est suffisamment reconnaissable pour effrayer plus souvent qu’à leur tour ceux qui vivent sur ses flancs. Encore une surprise, et encore un mythe à briser.
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Videos de Alberto Angela (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alberto Angela
Une journée dans la Rome antique : sur les pas d'un Romain, dans la capitale du plus puissant des empires Alberto Angela Catherine Pierre-Bon, Mario Pasa Éditions Payot Collection Histoire Mai 2020 9782228924870
Une journée dans la Rome antique sous le règne de Trajan, quart d'heure par quart d'heure, par l'auteur d'Empire et des Trois Jours de Pompéi ; après ces deux succès et avec un même talent de conteur, Alberto Angela immerge si bien ses lecteurs dans l'Antiquité romaine qu'il fait presque d'eux des Romains afin qu'ils la comprennent mieux. Un livre qui s'est vendu à plus de 500 000 ex. en Italie. ©Payot 2020
https://www.laprocure.com/journee-rome-antique-romain-capitale-plus-puissant-alberto-angela/9782228924870.html
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