Une pomme oubliée

Mathilde dernière habitante du hameau du Puy de Dôme. Il ne lui reste que ses animaux, et le souvenir de son défunt mari Pierre qui fut l'amour de sa vie de la guerre 40-45. Elle voit petit à petit tous les habitant du hameau se dirigé vers la grande ville en espérant avoir des jours meilleurs. Son fils Louis part mais ne donne plus de nouvelle, sauve une carte postal. Mathilde engage un détective privé qui va retrouver Louis, mais celui-ci ne veut plus rien savoir du Puy de Dôme. Très beau roman de terroir ou pour survivre les habitants meurtris décide de se réfugier en ville.

Un livre dur, très dur. Moche, très moche. Quand j'ai rencontré Anglade, il y a quelques années, je n'avais jamais rien lu de lui. J'ai voulu réparer cette lacune en commençant par son best-seller, grand succès des années 1970: Une Pomme oubliée. C'est réellement pénible. La désertification, le vieux qui meurt dans la solitude, la crasse et l'ivrognerie, les enfants qui viennent voir ce qui est récupérable, la vieille qui se fait dépouiller de sa pension de veuve de guerre par une agence de détectives privés pour retrouver son fils qui répond au détective que sa vieille conne de mère peut crever toute seule, il n'en a rien à foutre, la vieille qui finit par héberger un déserteur fils de forain du village qui se saoule, la viole et l'abandonne "comme une pomme pourrissante". Mochemochemoche. On sent bien qu'Anglade a une sévère dent contre la décadence des moeurs, mais il pousse le noir au maximum.

Un livre que j'ai lu il y a bien longtemps mais dont j'ai conservé un souvenir émouvant à travers un personnage riche de sentiments. Bien sûr, le style est quelque peu léger mais je l'avais bien aimé.

De bonnes idées, mais...
Jean Anglade a composé un personnage un peu bancale :
Il est difficile de se prendre d'affection pour cette vieille femme un peu stupide. Oui, il a mélangé simplicité paysanne et stupidité. Dur de compatir au sort de cette Mathilde qui ne fait aucun cas du devenir de ses compagnons à poils ou à plumes. Pour cela, une "morale" ou éthique qui a très mal vieillie.
Le roman est inégal dans sa composition. Dans la deuxième partie on sent que l'auteur racle le fond de son tiroir à idées. L'histoire du détective privé est grotesque, quant au viol on nage en plein délire...
Dommage, la rencontre avec le curé est succulente, la description du mode de vie contemplatif et minimaliste un régale.