AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,67

sur 226 notes
A l'heure de la sortie de l'Angot II, je me souviens avoir lu l'Angot I. Déniché chez un bouquiniste et revendu au même. Aussitôt.
Le thème ne me gênait pas. Au contraire. Sensibilisée sur le sujet, j'espérais un livre choc qui vomirait colère, révolte, souffrance, ou je ne sais. J'espérais un Calaferte au féminin.
Je me suis trouvée face à un monologue hystérique, pas construit. Je me suis accrochée, page après page, attendant le moment. Il n'est jamais venu. J'ai refermé le livre, l'ai regardé d'un air interrogateur. Ce n'était pas un roman ni un récit. Ce n'était pas même un journal. Ce n'était pas construit, ça ne révélait rien du secret de l'inceste, et le rien était néant.
Je suis demeurée perplexe. Et le suis restée. le microcosme intellectuel parisien se pâme-t-il dès qu'on cause graveleux dans ses salons?
Commenter  J’apprécie          683
On a parlé de génie, on a parlé de prouesse littéraire, on a parlé de littérature de caniveau ... le but de Christine Angot, était, probablement et entre autres, de faire parler d'elle, c'est réussi !
En ce qui me concerne, je n'ai pas pu aller au delà de quelques dizaines de pages : je n'aime pas le style, l'histoire ne m'intéresse pas, et globalement, je n'ai rien compris au texte ...
Commenter  J’apprécie          550
L'année dernière, dès l'entrée en application du premier confinement, je m'étais donné comme challenge d'aller au bout du bout des 1300 et quelques pages d'- Ulysse - de Joyce... gros défi car toutes mes précédentes tentatives avaient échoué.
Je considérais alors, que vu mon âge, cet énième essai serait le dernier ; l'essai fut transformé.
Cette année, je m'étais promis de me frotter au phénomène Angot ; c'est fait.
Angot, pour un large public, c'est la chroniqueuse "diva" de Ruquier.
C'est pour ses lecteurs et pour les amateurs de peoples, une femme qui a vécu l'inceste, et qui a fait de ses traumatismes le thème récurrent de son oeuvre littéraire.
Pour les uns, c'est une écrivaine de génie.
Pour les autres, c'est une imposture.
Fort de tous ces éléments, je me suis lancé dans la lecture de - L'inceste -... bouquin autofictionnel, dans lequel Christine Angot ( elle se nomme ) nous raconte ses trois mois d'amour, d'obsessions, de crises, de ruptures, vécus avec Marie-Christine, une pneumologue.
D'un point de vue narratif, le rendu de ce chaos passionnel, est bien restitué.
On est dans la tête très turbulée de l'auteure.
Phrases très courtes, hachées, innombrables répétitions qui traduisent bien le caractère obsessionnel d'Angot, et nombreuses digressions qui caractérisent la forme et le fond de ce livre.
Plus de la moitié du bouquin est un magma confus... parfaitement en adéquation avec ce que vit C.A et comment elle le vit (insomnies, délires, autodénigrement, violence auto-agressive, troubles du comportement et de la personnalité, dépression, recours à la psychiatrie, désir de se faire hospitaliser... voire internée... surconsommation de somnifères, calmants etc...)
Le dernier tiers de l'ouvrage revient sur sa relation incestueuse avec son père.
Bref, une "intrusion" dans le monde tourmenté d'une femme qui ne cesse, comme pour s'en convaincre, de répéter qu'elle est une écrivaine.
Vous qui aimez la littérature flamboyante, qui avez l'amour de la belle langue, qui accordez au style la place qui doit être la sienne... passez votre chemin !
Si en revanche vous êtes attiré par les êtres torturés qui ne cessent de remuer tous les couteaux à portée de leurs mains dans leurs plaies jamais cicatrisées, qui écrivent comme on crie, comme on geint, comme on règle des comptes... peut-être qu'Angot saura vous intéresser ?
Pour conclure, quelques mots... que vous retrouverez dans le bouquin... de Claude... un de ses amis... qui parle de son écriture.
-"Ton écriture est tellement incroyable, intelligente, confuse, mais toujours lumineuse, accessible, directe, physique. On n'y comprend rien et on comprend tout. Elle est intime, personnelle, impudique, autobiographique, et universelle. Tu émeus sans les trucs, sans être émotive, tu fais réfléchir avec trois bouts de ficelle, un miracle de désorganisation logique. La liberté sans le chaos, l'ouverture sans la dérive."
Ainsi Claude voit-il avec les yeux de l'amour le talent d'écrivaine de C.A.
Lisez entre les mots, sans l'affect déformant de l'amour et de l'amitié ; la "vérité" Angot se cache quelque part dans quelques-uns de ces diables de détails.
Commenter  J’apprécie          417
Vous me direz ce n'est pas une lecture de vacances que ce livre....j'en conviens, mais c'était surtout que sur ma PAL, il aiguisait ma curiosité professionnelle.

Je n'ignorais pas qui était Christine Angot, j'aimais bien sa photo sur le livre son côté masculin, nooon, n'imaginez rien de plus....

Alors me voilà enthousiaste malgré tout ce que l'on ait pu dire sur elle, je ne bravais aucun interdit en la lisant....

Et bien si....l'auteur nous emmène dans les siens, ses étreintes homosexuelles, dans un niveau de détails qui ne sont pas utiles pour le lecteur. Cela part dans tous les sens, c'est le cas de le dire....dans tout ce qu'elle tente de nous raconter.

Son écriture est tourmentée, harcelante, indécente, décousue...comme son histoire....alors j'ai refermé le livre, mais je vous en dis quelques mots tout de même !

L'auteur fait donc un coming out en allant....droit au but.....nous révèle aussi les abus dont elle a été victime de la part de son père. Tout cela doit avoir une relation de cause à effet, j'en conviens. - Cela ne se discute pas -.

Elle est à la recherche de sa véritable identité sexuelle.

Je vais déposer ce livre dans ma PA Débarrasser....j'irai le redonner généreusement là où je l'avais acheté...

....Cette histoire semble être surtout l'expression tourmentée d'une profonde souffrance dont les mots ne sont pas encore parvenus à ordonner, à apaiser Christine Angot.




Commenter  J’apprécie          398
Je n'ai pas du tout aimé ce livre à l'époque où je l'ai lu, je viens de vérifier, il reste toujours inachevé dans ma bibliothéque ....
Mais ce n'est que mon avis , bien sûr .
Commenter  J’apprécie          3615
Christine Angot a été bien massacrée par les critiques - en particulier Jourde et Naulleau - à croire qu'il y a des littéraires qui n'apprécient pas l'originalité, la franchise, voire le génie de certains auteurs bien différents de nos contemporains, qui " ecrivassent" pour faire plaisir et se ranger dans la catégorie de "tout le monde" - pour ne déplaire à personne... C'est l'air du temps.
J'ai aimé ce style unique - personne n'écrit comme Christine - personne ne se livre de telle sorte au lecteur, ne se met à nu ainsi.
Une telle confidence est remarquable, pertinente et percutante. Elle donne le frisson, le tournis. Mais on comprend tout ce qui se passe dans l'esprit et le corps de l'écrivain et on est pris d'empathie.
On imagine alors les affres de l'auteur, son parcours, ses espérances et ses déceptions, sa longue et courte aventure amoureuse avec une femme dont le milieu est celui des midinettes et des richissimes. Un monde d'égoïstes auquel n'appartiendra jamais Christine, si forte et si faible en même temps.
Révéler ses travers, ce sado-masochisme qu'elle affiche, revendique, explique, condamne et accepte, révéler son aventure incestueuse avec son père, il fallait oser, et décider d'écrire un livre qui allait choquer le lecteur mais il faut que le livre, l'histoire ou récit soit pris par le corps tout entier pour être tel quel - être la patte même de l'écrivain, qui ne recule devant rien, et donne tout l'emploi du temps de trois mois d'amour difficiles, et de quelques autres années qui l'ont été aussi.
Elle se dit folle, ose avouer sa folie à son lecteur, à la fois avec gêne, pudeur, mais il le faut - et on l'acceptera ou pas. Or comme disait Caligula, celui qui n'est pas avec moi est contre moi. C'est pour cette raison qu'on adore ou que l'on déteste Christine Angot.
Ce qu'elle veut, c'est écrire pour raconter ce qu'elle a dans ses bras et le déposer sur la feuille, comme un enfant ou un trésor, tel quel - c'est son rapport intime avec l'écriture et il n'y a pas d'autre moyen d'écrire pour avancer, progresser, créer jusqu'au bout une histoire qui est pour elle la véritable histoire de l'écriture, de la Littérature - n'en déplaise aux mentors ou aux universitaires, ou critiques attardés.

J'ai été touchée par cette véhémence, cette sincérité cette force, ce besoin de vérité, de clarté et d'amour
Cet amour aussi qu'elle porte à sa fille Léonore qu'elle adore - comme Dior - cela aurait pu faire une belle pub - et tellement originale !!

Parfois elle me fait un peu peur à cause de ce sado masochisme qu'elle explique si bien - je ne la crois pas méchante pour autant, mais terriblement intelligente, franche, entière, ayant souffert mais ayant toujours gardé la tête haute et l'esprit clair.

Beaucoup de souffrance dans ces lignes mais le signe même d'un des plus grands écrivains femmes de notre époque.

Mal comprise mal lue, mal décryptée, son style devrait s'imposer dans les prochaines années, et mettre au défi tout romancier de faire une oeuvre tout aussi bien réussie dans son originalité, dans ses déductions, ses élégances à se sortir d'une situation difficile sans passer par les voies médiatiques actuelles... Vous savez à quoi je fais allusion, cf Sandrine Rousseau et ses acolytes pleurnichantes.
Oui, Christine Angot "se débrouille" drôlement bien...
Et si le lecteur ne la comprend pas ou la déteste, c'est qu'il n'est pas (encore) à la hauteur pour lire ses oeuvres - et quant aux autres critiques, écrivains ou assimilés, je pense qu'ils sont tout simplement jaloux de ce succès, de cette réussite, de cette personnalité hors du commun.

J'avais lu ce récit il y a déjà quelques années et l'avais apprécié tout de suite. Depuis quelques temps, Christine Angot est invitée, décryptée, entendue, écoutée d'une manière toute différente par les médias et c'est justice. J'ai hâte de voir le film que Christine vient de tourner sur son histoire. J'ajoute que je suis fort étonnée d'avoir vu aussi peu de commentaires sur l'Inceste sur Babelio. Á croire que ces chères féministes et lecteurs/trices de tout bord préfèrent les feel good, Goncourt, prix et autres balivernes détestables.
Bravo Christine, et merci de ce grand courage !
Commenter  J’apprécie          298
Mme Angot déballe tout: la dégueulasserie d'un père incestueux. Sa propre libido, ses amants, ses orgasmes. La moindre des pensées qui l'effleure est précieuse, et mérite d'être pieusement conservée. Il paraît que c'est ça, de nos jours, la Littérature, Et Mme Angot nous le fait très sérieusement savoir !
Par définition tout le reste est "mal", et voué au crachat ( voir son étripage en règle du malheureux Laclavetine dans Bouillon de culture. Aucun argument, sinon: votre livre ne me touche pas. Et d'ailleurs je vous méprise. Je vous hais).
Si tous nous nous comportions ainsi dans la vie vraie, nous passerions notre temps à nous sauter à la gorge. C'est d'ailleurs à peu près ce que fait Mme Angot sur les plateaux de télévision, où elle s'illustre régulièrement par ses jugements péremptoires, et plus souvent encore par ses éruptions haineuses...
Alors oui, c'est assurément très ravageur d'avoir subi la prédation sexuelle dans son enfance, personne ne dira le contraire.
Cela fait très certainement de Christine Angot une personne à certains égards fracassée, et d'une certaine manière "enragée" ". Cela suffit-il à faire d'elle un grand écrivain? Nous sommes très nombreux à en douter.
Elle se présente elle-même dans ce livre comme " une grosse merde". Moi je dirais: dans l'histoire de la littérature, une toute petite crotte, qui sera très vite balayée....
Commenter  J’apprécie          190
Certains extraits de roman, ou encore leur titre ou les premières pages, si ce n'est la citation en exergue peuvent être de puissants stimulants à une imagination qui ne demande qu'à être assouvie par leur lecture...Ce fut le cas pour ma part en ce qui concerne Tendre est la nuit, de Fitzgerald, dont les vers de John Keats ouvrent magnifiquement vers la grandiose détresse lyrique d'un des plus beaux récits de la littérature moderne. "Avec toi, maintenant! Combien tendre est la nuit..."


A l'inverse, ces mêmes extraits peuvent fonctionner comme des répulsifs absolus. Ayant déjà subi ce que l'édition peut proposer de pire avec une semaine de vacances, j'ai su dès la lecture de cet extrait que jamais je n'irai plus loin:


"Je ne sais plus ce qu'il faut faire, je ne sais plus ce qu'il faut dire. Je vais raconter cette anecdote, je ne suis pas Nietzsche, je ne suis pas Nijinski, je ne suis pas Artaud, je ne suis pas Genet, je suis Christine Angot, j'ai les moyens que j'ai, je fais avec. Il y aura une anecdote, tant pis, la description d'un déclic, ce sera Noël, ce sera descriptif. Ma folie sera décrite à travers un déclic. J'en étais à peine consciente, jusqu'à la page précédente. C'était pire."


Dont acte. Merci Mme Angot de nous montrer l'ampleur démesurée de votre prétention: vous croyez franchement que nous avons cru à votre fausse modestie? Mais qui êtes vous donc pour vous mesurer à Nietzsche ou Genet?...Vous parlez de votre folie...C'est votre part de lucidité, celle qui vous fait admettre que vos prétentions dépassent de loin votre talent, qui est inexistant. Elle est insuffisante pour vous retenir de glisser vers le pire...


La complaisance dans l'abject, qu'aucune forme d'élévation dans l'expression ne vient contrebalancer (ce que fait très bien un Houellebecq) est bien souvent la marque des médiocres, qui n'ont pas d'autre moyen à leur disposition pour émouvoir. Or en fait d'émotion, ils ne suscitent rien d'autre que de la répulsion.
Commenter  J’apprécie          180
L'on peut reprocher beaucoup de choses a Christine Angot , mais certainement pas son manque d'audace . Cet opus vient encore une fois le démontrer . L'on estici dans la dénociation d'une vérité hélas bien trop courante. Oui ce livre est insoutenable , oui il est dans une logique diamétralement opposée a celle de Nabokov qui glorifiait en quelque sorte le comportement ignoble d'un pervers envers une enfant. A ce constat Angot répond de maniére percutante et ne cherche a aucun moment à étre gentille. Cette histoire est faite pour étre choquante afin que chacun réalise l'horreur de ces abus dnt sont victimes les enfants . L'on ne peut étre dans un ton demi mesure sur un sujet comme celui-ci , celui d'Angot peut choquer oui , mais tel est le but recherché , susciter une réaction chez ceux qui portent la banalisation des comportements sexuels enversles mineurs. La force de ces mots est rare , l'on est pas ici dans un roman qui fait du Pernaut en disant : tout est beau , tout va bien . Angot est là pour dire que sous le verni convenable se cache une horreur sans nom. En cela elle doit étre remerciée.
Commenter  J’apprécie          171
Alors... Je n'avais jamais lu Angot. J'ai acheté ce livre il y a très longtemps, il est resté dans ma PAL. Et puis le défi ABC arrive et pour commencer, un auteur en A, Angot, c'est bien. J'ai, comment dire, subit ce livre. La première partie, décousue, suite de phrases sans sens, presque schizophrénique. La deuxième partie, moins décousue mais sans grand intérêt. Très égocentré, un journal qui aurait du rester intime.
Commenter  J’apprécie          161




Lecteurs (603) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1704 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..