La caricature, c'est l'art de se foutre des gens avec tendresse. Exagérer ce qui est révélateur et laisser de côté ce qui est banal.
C'est incroyable ce qu'on peut stocker comme informations inutiles, moi qui ne fais même pas de mots croisés.
J'ai fermé les yeux et j'ai plongé dans le regard de l'ours. Celui de la baie de Vibe. Un ours en vie dans une nature hostile, au milieu de l'océan Arctique, de la zone dite froide, Zona frigida, où l'amour n'existe pas, où les animaux deviennent blancs pour se fondre dans le paysage et souffrent pour trouver à manger, sans jamais connaître une seconde de répit ni se reposer sur leurs lauriers. Ils doivent toujours chasser pour survivre, depuis que, petites pelotes de fourrure, ils sont sortis de leur tanière protégée des vents sur le Kong Karls Land pour faire leurs premiers pas dans la neige à côté d'une maman grande et rassurante. C'était une vie rude où seuls les plus forts survivaient.
Mourir vite, c'est mieux que de mourir lentement. Les hommes le savent depuis le début des temps.
Quand tout va bien, les gens superstitieux paniquent et se disent : ça ne peut pas durer, il va y avoir un problème, forcément.
Si un homme me dit qu'il m'aime, je panique.
L'ivresse avait gagné tout mon corps, un entrelacs de fils ténus qui me faisaient vibrer du bout des doigts jusqu'au petit orteil.
-- Georg, lui ai-je chuchoté dans l’oreille. C’est quoi le sens de la vie?
-- Le sens?
-- Oui, ce qui fait qu’on a envie de rester en vie. Et d’être heureux.
-- C’est de comprendre… de saisir vraiment que…
-- Que quoi?
-- … qu’un jour on sera mort.
Le seul sentiment qui soit plus fort que le chagrin, c'est la peur.
Des vacances. C'était quoi, au fait ? Partir quelque part ou quitter quelque chose ?