Début XXe siècle, aux environs de Brive.
Apolline, une orpheline rebelle, est placée comme servante chez les Jourdan.
Cette famille semble cacher un secret qu'elle cherche à comprendre.
A l'époque, la servante n'est qu'un objet dont on se sert à son gré, qu'on déplace plus facilement qu'un meuble et dont on se débarrasse facilement, dès lors qu'elle outrepasse ses " droits ", mais quels droits.
L'épouse aussi est un objet, décoratif, certes, mais un objet. Son mari, c'est son maître. Elle lui doit obéissance et respect. Elle a intérêt à ne pas l'oublier, sinon, il lui en cuira.
Ce livre des Presses de la Cité ,Terres de France, est bien plus, me semble-t-il, qu'un simple roman du terroir.
J'ai été révoltée, une fois de plus, par le sort réservé aux plus humbles et aux femmes.
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Une histoire aux allures de conte de fée......
Ça se lit facilement, ça se lit vite....
C'est très romancé, mais j'ai passé un ( trop bref ) agréable moment avec ce livre.
Un roman du terroir comme je les aime...
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Début du XXe siècle - Région de Brive - une émouvante description des moeurs d'une époque complètement révolue - une lecture agréable qui nous fait découvrir le personnage d' Apolline, orpheline placée par des soeurs, qui découvrira un secret familial, l'amour mais fera aussi une très belle rencontre.
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D’une main, Apolline s’empara du bol pour boire son contenu avec gourmandise. Voilà longtemps qu’elle n’avait goûté un tel délice. René Vallières sourit. Il remarqua alors combien son visage aux traits fins avait quelque chose de rare. Quand elle reposa le bol, sa bouche était ourlée de petites traces blanches. Elle les essuya d’un geste furtif, comme un enfant pris en faute. Sa fraîcheur et son charme le troublèrent. Pour la première fois, il craignit que la vie difficile qu’elle menait ne l’affecte. Il suffisait de si peu pour que les années comptent double et que le régime auquel on la soumettait n’altère sa jeunesse. Une colère subite contre Quentin et tous ceux qui s’agitaient autour d’elle, pareils à des mouches attirées par le miel, le submergea.
-- Ne fais pas ta mijaurée ! s'énerva-t-il. Tu as dû en voir d'autres, on sait ce que c'est qu'une servante !
Dans la glace de sa coiffeuse, l’épouse d’Achille regarda Apolline, qui ne savait plus sur quel pied danser.
— Voici le cadeau de mon mari, continua-t-elle avec un coup de menton vers la jeune fille, je ne connais même pas son nom.
— Apolline ! s’exclama celle-ci. Je viens de chez les sœurs de la Charité, à Brive.
Des images anciennes lui revinrent. Les mains blanches et si fines des soeurs, leur teint pâle de femmes préservées, à l'abri du monde réel, la révoltèrent. Au nom de quoi l'obligeaient-elles à vieillir plus tôt ? A perdre sa féminité ? Le temps comptait double pour elle et ses semblables, dévolues aux pires corvées.
La bouche de l’aubergiste s’ouvrit puis il vacilla comme un mur qui va s’écrouler. Elle réussit à se dégager au moment où un deuxième coup envoyait Guyot sur le sol, la face en avant. Antoinette, qui venait de l’assommer avec le couvercle de la marmite, regardait sa victime.
— Je l’ai tué, fit-elle, mais je craignais trop qu’il ne vous fasse du mal.
A l'occasion de la Foire du Livre de Brive, Sylvie Anne évoque les romancières qui l'ont inspirée pour son roman "Un mariage en eaux troubles".
En savoir plus sur le livre "Un mariage en eaux troubles" : http://bit.ly/2BbwyTf
A Brive, en 1935. Par son mariage, la douce Alice est au coeur des manigances et des ambitions de Paul Bersac et de sa mère. Lui, propriétaire de la source d'eau la Châteline, cache sa part d'ombre. Mais bientôt Alice se rebelle...