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EAN : 9782070784097
256 pages
Gallimard (27/08/2009)
3.38/5   337 notes
Résumé :
En septembre 1944, Claire, ambulancière à la Croix-Rouge française, se trouve à Béziers avec sa section, alors que dans quelques mois elle suivra les armées alliées dans un Berlin en ruine. Elle a vingt-sept ans, c'est une très jolie jeune femme avec de grands yeux sombres et de hautes pommettes slaves. Si on lui en fait compliment, elle feint de l'ignorer. Elle souhaite n'exister que par son travail depuis son entrée à la Croix-Rouge, un an et demi auparavant. Son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
3,38

sur 337 notes
C’est la première fois que je lis cette auteure mais j’ai vu passer des critiques sur Internet et j’ai en envie de tenter l’expérience J’ai donc choisi ce livre à la bibliothèque, complètement au hasard.

Anne Wiazemsky, qui est la petite-fille François Mauriac nous raconte l’histoire de Claire, sa mère, engagée à la Croix-Rouge comme ambulancière car elle veut participer à ce qu’on appelait l’effort de guerre. Elle nous raconte le quotidien, les conditions de travail, les liens qui se tissent avec les autres femmes, leurs échanges, leurs préoccupations. Après Béziers, ses pas vont la conduire à Berlin qui est un champ de ruines.

L’auteure alterne le récit avec les lettres que Claire envoie à ses parents, qui ne semblent pas beaucoup s’intéresser à ce qu’elle fait. Il y a un contraste important entre la façon dont elle vit, transportant les blessés, les souffrances de chacun, faisant preuve de caractère, et le ton des lettres qui révèle une attitude de petite fille vis-à-vis de ses parents.

Il est facile de s’imaginer la complexité de la relation qu’elle peut avoir avec son père, l’imposant François Mauriac, car elle est souvent considérée comme la « fille de ». Cette relation paraît vraiment froide ; on sent un immense respect mais rien ne transparaît vraiment sur le plan affectif et ceci même avec sa mère. Elle n’ose pas aller frapper à la porte de son père pour ne pas déranger : « Elle a envie tout à coup de la présence physique de son père, d’un tête-à-tête. Si elle osait, elle irait frapper à la porte de son bureau. Il doit être e, train de travailler à un article pour « Le Figaro » ou bien il rédige quelques observations concernant la mise en scène de sa pièce. »

Elle signe toujours ses lettres avec « votre petite fille ». Bien sûr il faut transposer à l’époque, avec l’éducation traditionnelle reçue par les filles qui doivent se marier et avoir des enfants comme sa propre sœur pas...

J’ai bien aimé le côté historique car je connaissais fort peu de choses sur Berlin après la guerre, la façon dont on attendait puis gérait les blessés, les prisonniers et comment fonctionnait la Croix-Rouge et la répartition entre Français, Anglais, Russes avec le spectre de la guerre froide qui se dessinait.

Par contre, si au début, j'ai trouvé Claire sympathique, , elle a commencé à m’énerver assez vite car sa relation avec ses parents m’a gênée, tant on la sent dominée par l’écrasante figure paternelle, le poids de l’éducation. Arrivera-t-elle a coupé le cordon, c’est la question qu’on se pose. On aimerait qu’elle se libère, mais elle ne le peut qu’à distance, comme si ses deux vies ne s’interpénétraient pas. Elle jongle constamment entre deux attitudes, adulte dans le travail, enfant dès qu’il s’agit d’émotion.

L'auteure nous raconte la rencontre entre Claire, sa mère, et Yvan Wiazemsky, dont la famille a émigré en France du fait de la Révolution en insistant sur le contraste entre les deux familles, les Mauriac étant des bourgeois aisés, ayant pignon sur rue et la famille d’Yvan certes princière, mais pauvre et ayant beaucoup plus souffert de la faim, du dénuement pendant cette guerre, l’une froide, toute en retenue, l’autre plus chaleureuse… Les pages consacrées à Yvan sont touchantes tant ils sont à l'opposé l'un de l'autre.

Donc, deux milieux totalement différents qui doivent s’apprivoiser et l’auteure aurait pu développer cela (peut-être l’a-t-elle fait dans un autre livre). Or, on est resté un peu trop à la surface. J’aurais aimé qu’elle creuse davantage.

On ne sait pas si c’est de la pudeur, de la retenue ou si Claire ne pense même pas à se rebiffer. Il faut tenir compte de l’éducation de l’époque, où les parents ne disaient jamais à leurs enfants qu’ils les aimaient et tout ce que cela provoquer dans l’estime de soi plus tard.

Sa personnalité est très intéressante à étudier sur le plan psychologique, notamment sa relation avec les hommes, elle s’est laissée empêtrée dans une histoire d’amour (un fiancé avant la guerre) pour ne pas décevoir. La petite fille qui veut bien faire pour qu’on l’aime, qu’on la reconnaisse pour ce qu’elle est.

Anne Wiazemsky a très bien su décrire le désarroi de Claire dans Berlin en ruines, divisé après la guerre, et les arrivées des déportés, la découverte des camps et certaines phrases pourraient s’appliquer aux réfugiés d’aujourd’hui, notamment celle-ci : « Vous êtes françaises depuis toujours. Vous ne pouvez imaginer ce que c’est que d’être obligé de tout quitté, sa maison, ses biens, sa patrie, tout. Vous ne pouvez imaginer ce que c’est d’errer d’un pays à l’autre, de changer de langue, de culture. Vous ne pouvez pas concevoir une seconde ce que c’est que d’être apatride ».

Je suis donc restée sur ma faim et j’aimerai bien lire un autre de ses livres pour voir comment elle évolue… peut-être aussi que je me montre exigeante car c’est la petite-fille de François Mauriac dont l'ombre tutélaire plane…

Note : 7,2/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Anne Wiazemsky (1947-2017) se substitue à sa mère Claire Mauriac (1917-1992, même prénom que sa grand-mère ) pour raconter les dernières années de guerre et d'après-guerre et son engagement en tant qu'ambulancière dans la Croix Rouge française
Le récit est ponctué d'extraits du journal tenu par Claire et de lettres adressées à ses parents François et Jeanne. Fiancée à Patrice retenu prisonnier, elle met un terme à cette relation, ce jeune homme n'est de toute évidence pas l'amour de sa vie. Elle part alors en mission à Berlin dévastée, occupée par les alliés . Elle réside avec une collègue Mistou sur le Kurfürstendamm, alors que la population berlinoise se terre dans les caves, que les femmes subissent les viols répétés et les exactions de la soldatesque russe. Elle a pour mission de récupérer des prisonniers, notamment des Alsaciens, dans les zones occupées par les Soviétiques, difficile mission d'exfiltration. C'est comme cela qu'elle va rencontrer Ivan Wiazemsky, d'origine russe, Wia. Ils se marient, et Anne va être la première enfant du couple .
On capte dans cette lecture les doutes de cette jeune femme migraineuse
( cet enfer, je le connais) , son besoin de reconnaissance pour ce qu'elle est vraiment et pas en tant que fille d'un écrivain célèbre, académicien, écrivain à succès. On perçoit les horreurs de la guerre et de l'après-guerre, toutes les souffrances révélées et les non dits mais le fait d'écrire à la place de sa mère, enlève une certaine empathie, qui se révèle plus forte à la fin du récit.

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Anne Wiazemsky nous raconte l'histoire d'amour vécue par ses parents et leur rencontre à Berlin dans l'immédiat après-guerre.
Claire Mauriac est la fille du grand écrivain François Mauriac.
Elle veut participer à l'effort d'après-guerre et elle s'engage comme ambulancière pour la Croix-Rouge en septembre 1944; Elle va se retrouver à Berlin, dans une ville détruite et meurtrie par la guerre.
Elle y rencontre Wiazemsky, un Français d'origine princière russe.
Une idylle va naître entre eux; Claire va se séparer de son fiancé et découvrir les joies de la maternité pour donner naissance à la narratrice, Anne, qui va naître dans un Berlin encore exsangue.
Une très belle histoire qui nous fait revivre des moments intenses vécus par les héros.;
Notamment nous partageons le quotidien de ces engagés de l'"humanitaire".
Nous partageons la souffrance des femmes de Berlin qui ont connu les humiliations et les viols. Les détails de la vie quotidienne de cette époque troublée sont très bien rendus: c'est une mine d'informations sur les difficultés de ravitaillement, les tensions entre les différentes poplulations: vainqueurs et vaincus de la guerre, les épidémies comme celle du typhus, les famines..
Un cadre très réaliste qui accompagne une histoire très romantique entre une jeune fille de la meilleure société et un jeune homme russe de grande famille et qui pourtant n'a jamais lu Mauriac!
C'est seulement le rythme un peu lent qui m'a déconcertée..mais l'atmosphère y est.
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Anne Wiazemsky avec « Un enfant de Berlin », raconte la rencontre entre papa et maman (Claire Mauriac et Yvan Wiazemsky), ça se passe dans l'après-guerre berlinoise, et c'est attendrissant comme tout. Les deux thèmes associés me laissait espérer une photographie de la capitale allemande, par le prisme de cette rencontre, intéressante. Hélas rien de cela ou trop peu. Anne Wiazemsky nous raconte cette histoire d'amour qui donnera naissance à l'auteur, avec trop de retenue, de pudeur et de respect pour nous faire partager l'émotion qui l'anime. Car il faut bien avouer le côté fleur bleue à tendance à rendre le tout, au mieux indifférent au pire mièvre. Plus de vie, plus de chair, plus de corps auraient permis de sublimer cette osmose amoureuse dans une période au combien chaotique.
Hélas, le texte de la petite fille de François Mauriac est trop lisse, sans aspérités pour toucher la corde sensible de l'émotion. Une lecture linéaire qui s'oublie très vite. A mon sens , bien évidemment.
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On peut lire ici ou là qu'il s'agit d'une magnifique histoire d'amour. Il va me falloir consulter de toute urgence un ophtalmo, je n'ai pas dû lire la même chose. Moi, j'ai vu une succession de petites anecdotes sans intérêt, un récit plat et ennuyeux, pas d'émotions, aucune vie entre les lignes.
Le point de départ était pourtant alléchant : fin de la seconde guerre mondiale, Berlin, une jeune ambulancière française de la Croix Rouge rencontre un soldat russe. Il y avait là, a priori, de bons ingrédients pour faire un bon roman. Mais ce livre prouve une fois de plus, comme en cuisine, que de bons ingrédients ne suffisent pas, il faut aussi que le cuisinier soit à la hauteur. Anne Wiazemsky a beau être la petite-fille de François Mauriac, elle n'a manifestement pas hérité de son talent.
Ni l'écriture ni le contenu n'ont d'intérêt, un livre à oublier bien vite.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
17 février 2012
Lecture Jeune, n°132 - décembre 2009 - En 1944, Claire a 27 ans et sillonne la France occupée comme ambulancière de la Croix-Rouge. À Béziers, elle risque sa vie pour sauver les blessés sous les tirs des nazis. Jolie, intrépide, Claire est courtisée. À la Libération, elle ne veut plus épouser Patrice, son fiancé qui était prisonnier en Allemagne. Fille de François Mauriac, elle ose affirmer avec franchise à sa famille sa volonté d'indépendance. Elle choisit de poursuivre sa mission auprès de la Croix-Rouge en partant pour Berlin, chargée avec son unité du rapatriement des prisonniers. C'est dans la ville en ruines que la jeune femme rencontre Wia, l'amour de sa vie. Officier russe, il s'occupe de retrouver les personnes déplacées par les troupes nazies. Dans une très belle lettre adressée à ses parents, elle déclare que rien ne la fera changer d'avis : « Nous n'avons aucun point commun, mais je pense que c'est peut-être avec lui que j'ai une toute petite chance d'être heureuse ».
Cet amour follement romanesque ne laissera pas les adolescentes indifférentes. Claire forge sa personnalité et revendique ses choix : elle ne veut plus se contenter d'être « fille de... ». Son bonheur réside dans l'acceptation de son histoire familiale et dans la volonté de prendre sa vie en main. Pionnière de l'action humanitaire où la solidarité règne en valeur absolue, elle travaille inlassablement, se bat pour la vie. Ce récit linéaire, d'une écriture vive, se lit comme un roman d'aventures. Le lecteur découvrira seulement à la fin qu'il s'agit de la biographie qu'Anne Wiazemsky, « l'enfant de Berlin », a dédiée à ses parents. Cécile Robin-Lapeyre
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Ce soir elle est particulièrement bouleversée par la mort d'une femme allemande, atteinte de septicémie, qu'elle n'a pas pu sauver.
Celle-ci, plusieurs fois violée par les soldats de l'armée soviétique, avait tenté de se faire avorter.
Comme tant d'autres.
Quelques rares Berlinoises, soignées par la Croix-Rouge, ont commencé à raconter les horreurs de la prise de Berlin et de l'occupation par les Soviétiques.
Claire ne comprend pas que les Alliés aient mis tant de temps avant de rejoindre Berlin.
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Elle souhaite n’exister que par son travail depuis son entrée à la Croix-Rouge, un an et demi auparavant. Son courage moral et physique, son ardeur font l’admiration de ses chefs. Ses compagnes, parfois issues de milieux sociaux différents du sien, ont oublié qu’elle était la fille d’un écrivain célèbre, François Mauriac, et la considèrent comme l’une d’entre elles, rien de plus. Cela la rend heureuse. Elle aime ce qu’elle fait, la nécessité de vivre au jour le jour.
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- Donc papa se méfie. A paris, tous les Russes sont des chauffeurs de taxi ou des musiciens de boîtes de nuit, qu'ils soient princes ou pas. "Que faire, que faire ? se lamente maman, en relisant pour la énième fois ma lettre. Papa a une idée : - Téléphonons à Troyat !" Troyat, Henri Troyat, est un grand ami de mon frère aîné, Claude. C'est un ex-Russe comme Wia, exilé comme Wia, naturalisé français, toujours comme Wia. La seule différence c'est qu'il a pris un pseudonyme et qu'il est écrivain. [...] Dring, dring ! Ils se ruent vers le téléphone, papa décroche et entend Troyat enthousiaste, ravit : "Ce n'est pas que c'est mal, Wiazemsky, c'est bien, très , très bien ! On ne peut pas faire mieux !"
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Depuis deux jours, Claire partage avec Mistou la plus belle chambre du quatrième étage d'un immeuble situé au 96 Kurfurstendamm où toutes les vitres cassées des fenêtres viennent d'être remplacées. Des ouvriers aménagent la salle de bains attenante, d'ici peu, les deux jeunes femmes auront une baignoire et du chauffage: l'hiver s'annonce très froid à Berlin. La croix-rouge leur a déjà offert à toutes de longs et et élégants manteaux bleu marine, de coupe masculine, qui ont une doublure en fourrure amovible, ainsi que des chapkas. Claire n'aurait jamais imaginé pouvoir trouver un tel confort dans une ville en ruine. Leurs camarades de section sont logés à un autre étage, dans des chambres plus petites, meublées à la hâte. C'est à un équitable tirage au sort, à un heureux coup de dés, que Claire et Mistou ont gagné le privilège d'occuper cette chambre surnommée, on ne sait pourquoi, "chambre des cocotes". Après maintes suppositions, les deux amies ont pensé que cela pourrait s'expliquer par le lit à baldaquin, les rideaux et les murs recouverts de satin rose bonbon et bleu ciel, d'un total mauvais goût qui les enchante.
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Quand Claire quitta le bureau pour rejoindre son étage, elle avait envie de chanter de joie dans l'escalier : elle venait de rencontrer enfin un homme qui ignorait l'existence de son illustre père et pour qui la littérature, les livres ne comptaient pas. Cette situation si nouvelle l'enchantait.
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