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EAN : 9782889276929
208 pages
Editions Zoé (05/09/2019)
3.12/5   4 notes
Résumé :
1886 : José Rizal, futur héros de l’indépendance des Philippines, alors colonies espagnoles, est en Allemagne pour parfaire sa formation d’ophtalmologue. Surtout, il se met à traduire dans sa langue maternelle, le tagalog, le drame de Friedrich Schiller sur la liberté des peuples : Guillaume Tell.

Mais comment rendre dans cette langue des confins du Pacifique les « glaciers », le « bailli » ou les « avalanches » ? Alors que les volcans de l’archipel p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Annette Hug s'attarde sur deux années de la vie de José Rizal, héros national philippin dont l'implication dans l'émancipation de son peuple du colon espagnol lui valut d'être fusillé à l'âge de trente-cinq ans.

En février 1886, il arrive à Heidelberg après avoir étudié à Madrid puis à Paris l'ophtalmologie et la philosophie. Il a vingt-quatre ans, est diplômé de médecine de l'université de Manille, et il a dû fuir son pays natal, mis en danger par sa dénonciation des vices de l'administration espagnole et de la mainmise des pouvoirs religieux.

Il a l'intention d'optimiser ses journées, "en opérant des yeux le matin, en apprenant l'allemand l'après-midi, et en travaillant, la nuit, au roman" qu'il a entamé. Mais il rejoint une fraternité d'étudiants, fréquente assidument les brasseries et s'il réalise ses projets médicaux en devenant l'assistant d'un professeur de la clinique universitaire ophtalmologique, il peine à avancer dans son roman.

Les nouvelles des Philippines lui parviennent essentiellement par la correspondance entretenue avec son frère aîné Paciano. Ses proches l'exhortent à la prudence : certains articles qu'il a publiés en Espagne sans qu'ils y provoquent aucun remous ont eu dans la colonie un retentissement tout autre, et sa famille, qui administre les terres des frères dominicains, tient à conserver ce privilège et sa sécurité : en tant qu'indigène, on a tôt fait de se retrouver en prison… A la demande de Paciano, qui souhaite pour leur village, où il a monté une petite troupe, un théâtre d'un genre nouveau, il entreprend la traduction en tagalog du Guillaume Tell de Schiller.

Autant le préciser tout de suite : j'ai eu beaucoup de mal à persévérer dans cette lecture. "Révolution aux confins" est un roman complexe. L'auteure y fait le choix d'une approche essentiellement individuelle, axée sur le présent vécu par son héros et sur ses réflexions, que ne viennent que rarement éclairer d'éventuelles précisions sur le contexte historique ou politique. J'ai ainsi dû régulièrement aller consulter les pages Wikipédia relatives à l'histoire des Philippines pour m'y retrouver un peu. Par ailleurs, la narration elle-même est déstabilisante : certains passages du texte traduit par José Rizal s'insèrent sans transition dans l'intrigue, comme si l'auteure transcrivait en temps réel des moments de ce travail de traduction. Les questionnements nourris du héros sur le choix et le sens des mots, qui d'une langue à l'autre fluctue et se pare de subtilités nouvelles rendant sa tâche parfois ardue, sont aussi abondamment évoqués.

Au-delà de cette mission confiée par son frère, et dans laquelle il s'investit pleinement, surgit une réflexion plus vaste sur la langue, d'abord comme lien ultime avec une culture autochtone ancestrale dont les colons ont détruit toutes les manifestations tangibles. le tagalog représente ainsi un patrimoine immatériel, intemporel, mais bien vivant, chef-d'oeuvre travaillé par le peuple tout entier. Mais la maîtrise de la langue coloniale est tout aussi capitale, dans la mesure où elle représente un moyen de lutte contre l'oppresseur. Car si José Rizal rêve d'émancipation, c'est par la raison qu'il veut parvenir à instaurer un nouvel ordre, en s'armant d'une pensée et de moyens de l'exprimer qui permettront de sortir de l'aveuglement imposé par le pouvoir religieux.

Malgré tout l'intérêt que présentent les thématiques abordées par Annette Hug, seules la brièveté de l'ouvrage m'a convaincue de mener à son terme cette lecture laborieuse.

Elle aura toutefois eu le mérite de me faire connaître José Rizal, dont j'ignorais alors jusqu'au nom.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Démarche intéressante, livre pointu, mêlant récit historique, politique et légende….
Déroutant, pour les amateurs de récits atypiques
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Vidéo de Annette Hug
avec Martin HIRSCH, président de l'institut de l'engagement, Les solastalgiques (Stock), Annette HUG, écrivaine, le grand enfouissement (Zoé), Sophie VANDEVEUGLE, étudiante, Feu le vieux monde (Denoël), animé par Patrick VALLÉLIAN, journaliste
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