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EAN : 9782915018868
144 pages
Quidam (21/10/2015)
3.95/5   20 notes
Résumé :
Liev se rend à Kosko pour y assurer l'honorable fonction de précepteur. Ou peut-être pas. A Kosko, Liev vivra aussi une belle histoire d'amour. Ou peut-être pas. Le monde est opaque, à moins que ce ne soit l'homme. L'opacité est une maladie mentale. Ou peut-être pas. L'impossible reconnaissance - sociale, professionnelle, sentimentale ou simplement de soi-même - est au coeur de ce roman, mais vue à travers le microscope vertigineux des monstruosités minuscules.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Le troublant brouillard des mots et de la folie.

Liev se rend au village de Kosko, pour y prendre un emploi de précepteur. D'emblée tout est étrange, bizarrement opaque : l'accueil de Liev, l'absence d'enfants, les conversations. le rapport de Liev au monde est étonnant, est-ce parce qu'il est étranger, ou dominé par une introversion trop envahissante ?

Obsédé par des détails incongrus, Liev a l'air ne pas saisir la signification des événements et des paroles des autres, son regard et sa logique ont une allure bancale, évoquant ces patients de «L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau» d'Oliver Sacks. Liev semble perméable à sa propre vie, comprendre et dire les choses lui pose un vrai problème, en particulier dire les choses telles qu'elles sont.

«Magda lui avait dit de s'asseoir, en attendant ; mais il n'y avait pas de chaise.
C'était bien là qu'il devait attendre, pourtant. Il avait demandé à Magda où il pouvait trouver Monsieur Hakkell. Magda lui avait répondu « à l'intendance », sans même s'arrêter. Liev avait dû élever la voix pour lui demander où était l'intendance. Heureusement Magda passait juste devant à ce moment-là, elle n'avait eu qu'à lui indiquer la porte du menton (elle avait les bras chargés, mais de quoi ?). Heureusement qu'elle passait devant l'intendance juste à ce moment-là, parce que sinon elle n'aurait peut-être pas pris la peine de lui répondre. Ou sa réponse n'aurait pas été compréhensible. Elle n'était pas disposée à la conversation, de toute évidence.
C'était peut-être du linge, qu'elle portait. du linge d'enfants. C'était sûrement du linge.
À quel moment Magda lui avait-elle dit de s'asseoir ?»

Maladroit, incertain, mécontent de lui-même, Liev interprète tout de manière bizarre. Cet embarras absurde semble glisser au fur et à mesure des pages, laissant peu à peu entrevoir le gouffre d'une folie insurmontable, en particulier dans une scène de sexe où le lecteur reste médusé par la virtuosité de Philippe Annocque.

Mais comment en être sûr puisque tout est sujet à caution dans ce roman où Liev est le principal personnage en scène, où tout semble recouvert d'un voile déformant ou troublant, dans un dépouillement apparent du langage et des situations.

«Liev a répondu « oui » quand le jeune homme lui a demandé s'il savait faire du vélo. Il n'avait pas bien compris pourquoi le jeune homme lui avait posé cette question. Il se demandait si cela avait un rapport avec ce dont le jeune homme et Monsieur Hakkell parlaient devant lui, il s'est rendu compte qu'il n'avait rien écouté de la conversation. Ça l'a inquiété un peu. Peut-être avaient-ils dit des choses importantes, peut-être avaient-ils parlé de choses le concernant. le jeune homme et Monsieur Hakkell devaient sûrement croire que Liev avait tout écouté de ce qu'ils avaient dit. Peut-être avaient-ils parlé de son travail de précepteur. Liev n'avait rien écouté. Il s'en rendait compte à présent. Il s'en mordait les doigts. Il lui semblait bien pourtant que si Monsieur Hakkell ou même le jeune homme avait employé le mot précepteur, cela l'aurait alerté. Mais ils pouvaient tout aussi bien avoir parlé de son travail de précepteur sans employer le mot précepteur. Oui : la chose était tout à fait possible. On peut très bien parler des choses sans les nommer.»

Liev dit-il les choses ? Vit-il vraiment une histoire d'amour ? Est-il fou ou pas ? Qui est-il ? Dans la prolongation de «Mémoire des failles», poursuivant cette exploration des identités fuyantes, utilisant les reprises et les variations obsessionnelles qui amplifient l'incertitude sur ce héros problématique, Philippe Annocque, en véritable orfèvre, sème le doute et la contradiction sur l'identité de Liev, aussi insaisissable que le récit lui-même, intriguant, réjouissant, captivant jusqu'à sa fin terrifiante.

«Les mots ont une vie indépendante de notre raison. Jouer avec eux nous révèle un monde étranger qui est pourtant le nôtre.» (Robert Pinget)

Retrouvez la note de lecture de ce roman, irrigué par les influences de Franz Kafka et de Samuel Beckett, et à paraître en octobre 2015 aux excellentes éditions Quidam, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/09/13/note-de-lecture-pas-liev-philippe-annocque/
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Qui est Liev ?
Finalement, plus on avance dans l'oeuvre, plus le mystère s'épaissit. Au début, la situation paraît assez claire : c'est un homme qui descend d'un car et qui doit se rendre à Kosko. Mais il a chaud et envie d'uriner. le chauffeur lui a dit que Kosko n'était pas loin, « Qu'est-ce que ça voulait dire, « pas loin » ? ». En effet, qu'est-ce que ça veut dire « pas loin » ? Voici l'exemple même d'une expression qui n'a pas le même sens pour celui qui court chaque année un marathon et pour celui qui ne met pas un pied dehors et qui passe son temps à lire au lit…De l'ambiguïté des mots et des signes… Nous sommes ici au coeur de la problématique de l'oeuvre.
A ce stade de la narration, Liev pourrait être vous ou moi. On ne comprend pas tout ce qu'on nous raconte, loin de là et disons-le, plus on vieillit moins on comprend ( je vais en inquiéter plus d'un !). Revenons à notre Liev ! Donc, il finit par trouver à se soulager derrière une petite construction en brique et se sent mieux. Soudain, il est abordé par un homme à vélo qui lui demande : « Qu'est ce que vous faites là ? » Etes-vous toujours capable de répondre à ce genre de question vous ? Moi pas ! « Ce n'était pas facile de répondre. Ce n'était jamais facile de répondre. » pense Liev qui lâche difficilement un « je… ». Impossible de poursuivre, son début de phrase se perd dans le vent…
En fait, Liev vient pour un emploi… qu'on ne lui donnera pas : celui de précepteur, pour la bonne raison … qu'il n'y a pas d'élèves ! « On n'avait pas l'air d'attendre Liev, à Kosko. »
A la place, un certain Monsieur Hakkell lui demande de recopier des factures dans un registre. Il est donc sous-intendant. Oui mais Liev est précepteur et pour être précepteur, il faut des enfants. Donc pour être Liev, je veux dire pour exister en tant que Liev, Liev a besoin d'enfants. Or, il n'y en a pas. Et donc Liev a du mal à être Liev. Il est comme dépossédé de lui-même.
Logique, terriblement logique…
Pas Liev est un texte fascinant parce que nous voyons le monde du point de vue d'un homme qui lui est étranger (Meursault n'est pas loin). Il ne comprend pas les signes que lui renvoie ce monde, ne déchiffre pas les mots qui lui sont adressés, ne semble pas connaître les conventions qui le régissent. Il se heurte à un réel de plus en plus opaque et brutal. Il se débat dans ses questions, ses interrogations, émet des doutes, essaie d'analyser, d'interpréter tant bien que mal des scènes comme s'il avait l'image mais pas le son.
Il demeure « en dehors, « à côté ». « Il est rare que la réalité coïncide parfaitement avec l'idée que l'on s'en fait. » se dit-il très justement. Et qui s'en fait une idée juste de cette réalité ? Liev ou les autres ? Existe-t-il d'ailleurs une « idée juste de la réalité », une façon d'appréhender de façon objective la réalité ?
Fou, Liev ? A moins que ce ne soient les autres… ceux qui l'entourent, le manipulent peut-être, ces êtres aux identités floues, qui semblent considérer Liev parfois comme un enfant ou une bête…
Liev sent (il ne sait pas, il sent) que l'atmosphère se dégrade, se veut menaçante et ne comprend pas pourquoi : « Et puis les choses sont allées moins bien ». Il apparaît si touchant dans sa naïveté, sa simplicité, justifiant tout comme il le peut, à sa mesure : « C'est parce que Liev était le précepteur qu'il n'avait pas de bureau. Il s'asseyait à cette table de sous-intendant pour rendre service. Il le faisait par gentillesse, presque par plaisanterie. Il jouait au sous-intendant. C'était une plaisanterie avec Monsieur Hakkell, qui faisait semblant de le prendre pour le sous-intendant. C'était drôle. » Et pourtant, la menace se précise et l'on sent qu'il cherche déjà à se rassurer.
Je pense aussi avec émotion à la scène sublime où il tourne sur lui-même sous le soleil éclatant de blancheur, dans la cour, ivre de bonheur à la pensée de Sonia, la fille de ses maîtres.
Fou Liev ? Enfermé, s'inventant un univers qui n'existe que dans son imagination, contemplant, halluciné, le monde à travers la fenêtre d'un asile, entouré d'infirmiers psychiatriques chargés de calmer sa démence ? Peut-être ou peut-être pas. Peu importe d'ailleurs.
Pas Liev est un texte essentiel, mythique, dont l'écriture, à travers des structures répétitives, traduit de façon très expressive l'enfermement de l'homme dans sa terrible folie ou son immense lucidité, sa volonté de percer le réel, d'y voir clair somme toute.
C'est une oeuvre qui met en scène un frère ou un cousin de Bartleby, de K., de Molloy, de Meursault et des petits fonctionnaires de Gogol, un homme qui s'interroge plus que les autres sur le monde et sur lui-même au point de se demander « si vraiment il était Liev, s'il était toujours Liev, si un jour il avait été Liev ».
Qui est Liev ? Peut-être vous, peut-être moi, vivant tant bien que mal cet immense malentendu de notre présence-absence au monde et jouant le rôle de ceux qui comprennent tout alors qu'ils n'entendent rien…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Liev arrive à Kosko dans une grande propriété afin d'assurer son rôle de précepteur.
Au début on lui demande de recopier des factures ce qui n'est pas le rôle d'un précepteur mais il le fait consciencieusement. On lui demande ensuite s'il fait faire du vélo, il pense que c'est pour accompagner les enfants, mais non, c'est pour accompagner Sonia - Sonia dont il va devenir le fiancé.
Mais tout cela est-il bien réel ?
L'auteur nous emporte comme dans une ritournelle de phrases à en devenir fou. Entre réel et irréalité on ne fait plus la différence, au fur et à mesure le rythme des phrases s'accélèrent, l’ambiance est de plus en plus confuse, puis le rythme se relâche, les paragraphes sont plus courts, en fait Liev a été emmené loin de Kosko, il doit répondre, dire ce qu'il a fait devant une salle immense et silencieuse.
J'ai bien aimé le rythme du livre, la façon dont l'auteur nous fait vivre les côtés obsessionnels de Liev, premier roman que je lis de Philippe Annocque et c'est une belle découverte.
J'ai remarqué quelques doublons mais en fait ces passages presque identiques sont une variation sur la perception du réel du personnage et de sa vie intérieure qui est voulue par l'auteur, pas facile à distinguer pour ma part sans en avoir été avisé au préalable.
Merci aux Editions Quidam et à Babelio
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Ce sera une note de lecture, ou pas.
Plutôt pas.
Trop intimidant, difficile, et inutile, de passer après Eric Chevillard pour Le Monde des Livres, les libraires blogueurs de Charybde, Eric Dussert pour le Matricule des Anges, et beaucoup d'autres. Lisez leurs chroniques et celles sur Babelio.

Non, pas une note de lecture, mais une injonction de lire "Pas Liev" toutes affaires cessantes pour vous faire votre propre opinion sur son étrangeté, son pouvoir déstabilisateur sur votre psyché de lecteur, et le très long effet retard qui rend inoubliables les visions suscitées par la formidable écriture anxiogène de Philippe Annocque. Du grand art littéraire.

Finalement, je vais quand même essayer de balbutier quelques mots sur l'effet pas ordinaire que m'a fait "Pas Liev".
Comparaison n'est pas recension, mais faute de mieux (voir plus haut), ça aide quand on est stupéfiée d'admiration. J'ai notamment (mais pas que) retrouvé des sensations de lecture oubliées depuis longtemps.
Comme celles que j'avais eues avec "La classe de neige" et (à un moindre degré) "La Moustache" d'Emmanuel Carrère : la crainte de tourner la page, l'impression de lire en plissant les yeux de peur de deviner où l'imagination de l'auteur conduit son personnage.
Ah le personnage ! Ce Liev... Si difficile à décrire, à comprendre, étonnant cousin éloigné de Bartleby, du prince Mychkine, d'Ignatius J. Reilly, et d'autres encore, sans doute. Inoubliable Liev.

Je l'ai dit en commençant : les articles élogieux sur "Pas Liev" sorti en octobre 2015 ont été, sont toujours, nombreux.
Sur son blog (Hublots) Philippe Annocque s'amuse de ce que, je cite :

" Jamais un de mes livres n'avait reçu un tel accueil, même "Une affaire de regard" ou "Liquide", pour lesquels je n'avais pas eu à me plaindre. Si je fais le rapport entre le nombre d'avis que j'ai pu lire un peu partout et le nombre des ventes, ce doit être près de 10 % des lecteurs qui ont eu l'envie de partager leur enthousiasme. Ça compte, ce genre de calcul ? "

Oui, ça compte. Mais, mais...
Le 6 mars 2016, sur un réseau social notoire, Pascal Arnaud de Quidam éditeur, faisant le point sur les ventes de "Pas Liev", n'a pu retenir l'expression de son amertume justifiée. Je le cite :

" Le 20 octobre dernier paraissait Pas Liev de Philippe Annocque. Roman qu'on tient avant tout pour un grand texte parfaitement maîtrisé.
Donc qu'on a eu la folie de tirer à 1500. 130 SP presse-libraires.
Très vite encensé par une critique papier enthousiaste — Le Monde, Le Temps, Le Matricule des anges, Libération, L'Humanité –, une belle poignée de libraires qui l'étaient tout autant, une dizaine de blogs littéraires du très pointu à l'enflammé, on s'est dit pouvoir vendre "Pas Liev" pour moitié, 750-800. Modeste mais réaliste.
Résultat : tout juste 500 exemplaires (et retours, il y aura encore). Comment ne pas devenir aquoiboniste ?!
On accuse personne, seulement le coup avec ce bref état des lieux.
MAIS QUEL SCANDALE QUE CE SI BON TEXTE NE PUISSE SE VENDRE AU MOINS CORRECTEMENT ! "

Maintenant, vous savez ce que vous avez à faire, je vous quitte, j'ai hâte d'en finir avec ce billet de travers pour relire une fois encore Pas Liev !

Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Liev se rend à Kosko afin de devenir prospecteur. D'emblée les premières pages annoncent un certain mystère autour du personnage et du monde dans lequel il évolue. Liev semble vivre en décalage, se perdant dans ses pensés et constamment sur la brèche. On ressent donc ce décalage entre une histoire à priori banale et l'interprétation qu'en fait Liev ce qui, en tant que lecteur, intrigue énormément.
Une écriture subtile qui ne nous livre pas tous ses secrets sur une simple première lecture. Ici il faut interpréter entre les pensés opaques d'un Liev qui finalement nous ressemble beaucoup. Rien n'est jamais simple et à en croire l'auteur la complexité se cache dans les choses à priori banale.
Le style de l'auteur nous pousse, à travers Liev, à nous questionner sur nous mêmes.
Quand je regarde les gens autour de moi, je vois souvent une vie simple et routinière mais est ce que je connais, pris individuellement, la nuance et donc la complexité qui habille chacun d'entre nous? Non évidemment sinon je ne pourrais m'amuser au jugement hâtif.
Nos vies sont donc complexes? Oui... Ou peut etre non?
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le lendemain, une question saugrenue a traversé l’esprit de Liev. Qu’avait-il fait hier ? C’était ça, sa question. Ça n’avait aucun sens. Il s’en souvenait parfaitement : il avait recopié les factures que Monsieur Hakkell lui avait apportées. Il l’avait fait pour rendre service. Pour rendre service à Monsieur Hakkell, pour rendre service en général. En attendant. C’était à ce moment-là que Magda était passée devant la fenêtre. Et puis il y avait cette jeune femme, à cause de qui Liev avait ouvert la fenêtre. Il n’était pas sûr d’avoir bien fait, en ouvrant la fenêtre. C’était un souvenir un peu inconfortable. Voilà ce qu’il avait fait hier. Il ne se souvenait pas d’autre chose. S’il ne s’en souvenait pas, c’est parce que ce n’était pas important.
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– Magda me dit que vous venez pour la place ?
Liev s’était levé d’un coup. Sa tête tournait un peu. C’était peut-être parce qu’il avait été surpris : il n’avait pas entendu la porte du fond s’ouvrir. Ou c’était peut-être parce qu’il s’était levé trop brusquement de son fauteuil.
En regardant la dame, nettement plus petite que sa voix grave ne le laissait supposer, Liev en a voulu à l’autre femme, cette servante, cette « Magda », de l’avoir incité à s’asseoir dans le fauteuil. Il s’est dit que, sans doute, elle avait fait ça pour le mettre en difficulté devant sa patronne.
Au-dessus d’un chemisier blanc, celle-ci portait ses cheveux blonds parsemés de blanc relevés au-dessus de la tête ; cela évoquait vaguement une sorte d’édredon bien gonflé. C’était difficile de regarder autre chose que cette coiffure. Liev a voulu s’efforcer de baisser les yeux vers le visage de la femme. Celle-ci le toisait froidement. Liev s’est dit qu’elle devait être habituée à regarder en face des personnes plus grandes qu’elles, même si elles lui étaient socialement inférieures. Après tout, Magda était beaucoup plus grande.
– Vous n’êtes pas très bavard, a-t-elle constaté. C’est aussi bien. Mais vous pourriez tout de même répondre le minimum.
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. " Il est rare que la réalité coïncide parfaitement avec l'idée que l'on s'en fait ",
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Les choses suivaient leur cours et le cours des choses n'était jamais tel qu'on l'aurait imaginé et pourtant c'était le cours des choses. C'était comme ça.
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C’était en plein milieu des champs. Il n’y avait pas de relief. Juste quelques bosquets, assez loin.
À un angle du carrefour, la Croix Saint-Charles était petite, en fer forgé, coulée dans un socle en béton. La peinture blanche, sans doute récente, s’écaillait déjà. En arrêtant son véhicule, le chauffeur du car avait claironné : « C’est un arrêt exceptionnel ! » Liev l’avait remercié.
En regardant la croix, Liev s’était souvenu qu’il avait oublié d’aller aux toilettes, avant de sortir du cinéma. Il n’y avait personne en vue. Mais il ne pouvait pas faire là. Il a pris sa valise et il s’est engagé sur l’autre route, que lui avait indiquée le chauffeur.
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Videos de Philippe Annocque (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Annocque
SOIRÉE DE LANCEMENT DE LA REVUE CATASTROPHES #3
Avec Philippe Annocque, Guillaume Condello, Frédéric Forte, Julia Lepère, Cécile Riou & Pierre Vinclair
Catastrophes est une revue d'écritures sérielles, animée par Laurent Albarracin, Guillaume Condello et Pierre Vinclair. Bimestrielle en ligne (30 numéros sont parus), elle paraît tous les 18 mois en format papier, sous la forme d'une anthologie comprenant certaines des propositions poétiques les plus stimulantes de l'époque. Les quatre ensembles qui composent Catastrophes 3, « Dit impossible », « Rites rêvés », « Traduit en langue fauve » et « Mondes suspendus », présentent tous une dimension des rapports du poème, dans son essentielle étrangeté, à un monde qui ne fut pas toujours là et qui disparaîtra peut-être : assumer l'impossible, rêver d'une parole rituelle, articuler dans la langue commune une parole fauve, penser dans le vertige de la disparition, sont autant de promesses, fragiles, de faire de l'écriture le lieu d'une création radicale, à même d'exorciser la fatalité du néant.
À lire – Revue Catastrophes 3, coll. « S!NG », éd. le corridor bleu, 2021.
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