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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette pièce de théâtre médiévale a été écrite par un illustre inconnu.
C'est tout ce que je peux dire à son propos.
Nul n'en peut dire davantage.
Datant de l'époque de Louis XI, cette farce possède quelques traits caractéristiques du règne de " l'Universelle Aragne ", comme ce drapier, l'un des personnages centraux de la pièce et le marché aux étoffes qui est au coeur de l'action.
À cette époque donc, point de théâtres ; on joue en plein air, sur la place du marché ou éventuellement dans les cabarets.
Les comédiens sont la plupart du temps des amateurs ou et des professionnels... qui jouent sur des planches disposées sur des tréteaux ou sur des barriques.
Après s'être préparés derrière un rideau au fond de l'estrade, après chants et battements de tambour, les acteurs surgissent dans un décor "symbolique" : une paillasse fait une chambre, un pot d'étain suspendu un cabaret, un siège de magistrat un tribunal etc...
Les comédiens se maquillent et s'habillent derrière le rideau évoqué précédemment. Ils portent souvent des masques ou se barbouillent le visage de farine.
Les personnages sont typés et, comme pour le "décor", leur habillement suffit à les identifier : le berger est vêtu d'une peau de mouton et tient à la main sa houlette.
La farce est une pièce de théâtre courte qui raconte des mésaventures, des situations cocasses... le quotidien des petites gens ( rarement des nobles) : leurs amours, leurs querelles, les tromperies et autres péripéties de la vie des lambdas de l'époque.
Elle est divertissante et le public souvent tenté de participer, de commenter... voire d'intervenir... d'où la position "surélevée" des comédiens.
- La farce de Maître Pathelin - met en scène cinq personnages :
Maître Pathelin
Guillemette, la femme de Pathelin
Guillaume Joceaulme, le drapier
Thibault L'Agnelet, le berger
Le Juge
Ajoutons encore un détail, et pas des moindres... comme pour les décors, comme pour les habits, le nom d'un personnage dit tout de lui : un Guillaume est souvent un niais, un sot ou un cocu.
Maître Pathelin... son nom vient du verbe pateliner qui dans l'ancien français signifiait "flatter, faire le beau parleur ", est un avocat que l'on qualifierait aujourd'hui de véreux. Fauché et ayant déjà eu maille à partir avec la justice ; il a goûté du pilori. Il est marié à Guillemette.
Sans le sou l'un et l'autre, ils portent de si vieux habits que Pathelin décide de se servir de son verbe et de sa ruse pour acquérir "à très bon compte" des étoffes neuves.
Il se rend au marché et fait à Guillaume Joceaulme, drapier de son état, le coup du corbeau et du renard ( "l'histoire du Corbeau et du Renard était connue au Moyen Âge. Un épisode du - Roman de Renard - (1175) en faisait déjà le récit.
Il obtient les étoffes à crédit.
Le "malheureux" drapier vient de "manger de l'oie" du rusé avocat...
Il court de cour en cour après son argent... en vain !
Entre-temps, il doit se rendre au tribunal pour que soit jugée une affaire qui l'oppose à son berger, lequel a tué et mangé une trentaine des moutons du troupeau dont il est propriétaire.
Thibault L'agnelet cherche secours auprès de Maître Pathelin qui, appâté par le gain promis par le berger, lui conseille de se faire passer pour fou et de ne plus dire que "bée"...
La ruse va si bien fonctionner que lorsqu'il s'agira d'être payé, Pathelin l'arroseur arrosé en restera bouche bée.
Comique de situation, mais aussi comique de mot... les monologues du drapier au tribunal qui, s'expliquant auprès du Juge, mélange son affaire avec Pathelin et celle de son berger, m'ont fait penser à Darry Cowl jouant Guitry ou à de Funès.
Pour une farce remontant à 1460... je trouve qu'elle avait de la "tenue", dans sa structure narrative, dans la vivacité de ses scènes, dans le relief et la tonicité de ses personnages, dans leur approche psychologique, dans l'arrière-plan "social ou sociologique", et dans son écriture.
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Que dire sur "La farce de Maître Pathelin" autre que "C'est une pièce du Moyen-âge" ou "C'est une farce, genre très prisé au Moyen-âge", lorsqu'on est soi-même peu connaisseuse du théâtre médiéval (et c'est rien de le dire) ? Allez, il faut bien que je me lance, et si j'en viens à énoncer des platitudes, eh bien tant pis : vous n'aurez qu'à me donner des coups de bâton.

Je me suis tout de même un peu renseignée sur le sujet, histoire de ne pas avoir l'air complètement idiote, mais enfin, tout ça ne va pas très loin. C'est un poncif de préciser que les conditions de jeu du théâtre médiéval étaient très différentes de celles du théâtre d'aujourd'hui (première platitude, ça commence bien) ; encore que... Encore que notre théâtre de rue, qui connaît un bel essor depuis pas mal d'années, puisse nous replonger plus ou moins dans le bain. Bon, mais là n'est pas l'essentiel. Il me semble qu'on peut jouer "La farce de Maître Pathelin" aussi bien en salle comme en extérieur. Toujours est-il qu'il existe un problème de taille avec la lecture de cette farce : c'est que, justement, c'est une farce (seconde platitude, allons-y gaiement ! ) le propre des farces médiévales, c'est le jeu de scène, la gestuelle, les mimiques des acteurs: toutes choses qui sont difficilement palpables avec le texte seul pour support, d'autant que les didascalies sont rares. Toutes choses sur lesquelles reposait l'efficacité des farces, bien davantage, donc, que sur des textes ; d'ailleurs, des textes de farces médiévales, on en connaît assez peu. Celui-ci se tient cependant et se résume en une morale qui était le plus souvent celle des farces d'alors : tel est pris qui croyait prendre.

Pathelin est un avocat sans clients, désargenté, mais qui, voulant refaire sa garde-robe et celle de sa femme, trouve moyen de tromper un drapier à la foire. Il choisit du tissu, et réussit, à force d'arguments flatteurs, à l'emporter sans payer, promettant de s'acquitter de sa dette dans la journée. Lorsque le marchand vient réclamer son dû chez Pathelin, celui-ci fait alors mine d'être mourant ; pire, il affirme, avec la complicité de sa femme Guillemette, qu'il est au plus mal depuis des jours, qu'il n'a jamais mis les pieds à la foire de la journée (il est mourant, comment se serait-il rendu à a foire ??? ) Et voilà le marchand qui s'en va la queue entre les jambes, ne sachant plus qui croire ni à quel saint se vouer, se demandant si quelque diablerie n'est pas à l'oeuvre. Survient alors le berger Thibaud chez Pathelin, à qui son maître veut intenter un procès pour des raisons relativement raisonnables : le berger a tué pas mal des bêtes dont il avait la garde et les a mangées pour compenser son maigre salaire. Petite précision : le maître du berger est justement le drapier qu'a escroqué Pathelin, mais cela, Pathelin ne le sait pas. Voilà donc Pathelin au tribunal en tant que défenseur du berger, mais aussi à nouveau en présence du marchand (Pathelin s'est fait passer quelques heures plus tôt mourant, je le rappelle), auquel il tente de dissimuler son visage. le marchand le reconnaît, en perd ses moyens, s'en prend tout autant à Pathelin pour la question du tissu qu'au berger pour avoir tué des moutons, ce qui rend le procès terriblement confus et fait dire régulièrement au juge : "Revenons à nos moutons" (eh oui, l'expression vient de là !), d'autant que, sur les conseils de Pathelin, le berger ne répond que "Bêê" aux questions qu'on lui pose. le marchand en sera pour ses frais deux fois en une seule journée. Quant à Pathelin... il sera joué par le berger qui ne le paiera pas, et lui répondra invariablement "bêê".

Si la scène I, scène d'exposition, démarre un peu poussivement, avec un dialogue entre Pathelin et sa femme qui manque d'entrain, on est vite amusé par le discours flatteur de l'avocat, qui se joue facilement d'un marchand naïf. Mais les deux moments vraiment drôles à la lecture sont le passage où Pathelin joue les mourants (la ruse est bonne, mais sacrément gonflée !) et celui où, au tribunal, les deux affaires s'emmêlent de telle façon que le juge n'y comprend plus rien du tout. Donc, oui, c'est relativement amusant à la lecture, c'est bien ficelé, les personnages sont parfaitement réussis chacun dans leur genre, mais on sent bien que ça doit être dix fois moins drôle que sur scène - pour peu qu'on ne soit pas trop bégueule et qu'on apprécie un théâtre qui joue sur des ressorts simples et un comique bon enfant (et cependant sans aucune blague scabreuse, ce qui est tout de même à noter pour l'époque). Se contenter de lire la pièce en fait presque un objet de curiosité littéraire - et ce d'autant que plusieurs expressions courantes et proverbiales de la langue française en sont issues ; la pièce perd donc beaucoup de sa force à ce stade, et ce serait dommage d'en rester là, car je suis persuadée qu'il conviendrait bien au répertoire de certaines troupes de théâtre de rue et que son potentiel comique reste d'actualité. Me reste à pouvoir vérifier ça de mes yeux et de mes oreilles. Un jour, qui sait ?


Challenge Théâtre 2017-2018
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J'ai ressorti ce livre de ma bibliothèque dans le cadre du challenge ABC, je l'avais lu au collège.
C'est une curiosité, une pièce anonyme écrite à la fin du XVème siècle et qui n'a cessé d'être joué depuis. Elle a été ici adapté en français moderne afin d'être comprise plus facilement.
Découvrir une oeuvre si ancienne est intéressant à plus d'un titre, elle est très vivante et toujours d'actualité dans le propos. Il est question d'arnaque, de filouterie de la part d'un beau parleur qui finira par trouver son maître.
Peu de personnages, 10 scènes, cette oeuvre a traversé l'histoire, elle continue son chemin, découvrez là à votre tour.
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Petite pièce en 3 actes plutôt efficace... comme quoi, dans les petits pots, les meilleurs onguents. J'en avais souvent entendu parler, mais jamais je ne m'étais attardé sur cette pièce. Voilà chose faite ! J'ai opté pour la version en français actuel, peut-être par paresse et pour une meilleure compréhension du texte... Mais comme elle est très courte, je me dis qu'il faudrait bien que je fasse l'exercice de la relire en vieux français. Bref, ce fût un temps bien investi. Un cocasse moment de lecture.
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C'est court, c'est simple, c'est un rire facile et un peu bête mais c'est efficace. On s'imagine bêlant comme le berger et on rit de Pathelin qui se fait bien avoir.
Un bon livre pour revenir aux sources de la comédie, surtout que cette édition Magnard insiste sur le comique avec d'autres extraits de pièces à travers les âges.
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A lire absolument en vieux français pour profiter de la savoureuse langue de l'époque. Assez dure à suivre, il faut le reconnaître: question de rythmique, tout est écrit en octosyllabes, la grammaire est plus que fluctuante. Certains textes plus anciens m'ont parfois paru moins compliqués, du temps où il y avait encore des cas sujets et cas régimes pour s'y retrouver. Tout ça ayant disparu dans la langue de Pathelin, la langue est déjà très libre, on se dit parfois qu'il était temps que le XVI° siècle approchant vienne standardiser un peu tout ça pour plus de clarté, même si on perd un peu en verve.

Très intéressant aussi dans cette édition les notes et commentaires philologiques qui viennent mettre également un peu plus de clarté dans tout ça ( enfin, moi j'aime l'étymologie donc, ça ne me gêne pas de passer du texte au commentaire). En tout cas, c'est avec un grand plaisir que j'ai découvert la preuve formelle que la Fontaine est un copieur: les flatteries de Pathelin au marché rappellent déjà beaucoup le Corbeau et le renard, la preuve est faite aux vers 438 à 459, où la fable est citée intégralement... vers 1460, elle était donc déjà connue du peuple, suffisamment pour qu'on y fasse référence sur les marchés dans une pièce populaire.
Lien : http://chezpurple.blogspot.c..
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J'ai passé un agréable moment avec ce cher Pathelin ! J'ai même repris la bonne habitude lire mes pièces de théâtre à voix haute. Autant vous avouer que je me suis bien amusée à donner des voix différentes et loufoques à cette joyeuse troupe ! Bon, j'admets avoir fait cela avec l'excellente version de Jean Dufournet et non l'originale.

Vous l'aurez compris, l'adaptation contemporaine est vraiment très bien faite. Tous les choix de "traduction" sont soigneusement expliqués dans des notes de fin qui n'embarrassent donc pas les bas de page. Des notes plus ou moins intéressantes selon les centres d'intérêts du lecteur. Pour ma part, j'y ai jeté un oeil surtout pour voir comment certaines expressions et certains mots avaient pu changer de sens avec le temps.

Quant à la pièce en elle-même, elle est pleine de jeux de mots très intéressants et très drôles. Tout du long, je n'ai cessé de penser à cette célèbre morale de la Fontaine : "Tel est pris, qui croyait pendre" !

Je conclurai donc, si vous le permettez, par ce très bon mot de fin : "Béé" !
Lien : http://belykhalilcriticizes...
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Je continue mon petit chemin vers de nouvelles contrées avec cette pièce anonyme datant du moyen âge.

Je dois dire qu'au début, j'ai été intrigué par l'histoire. le texte étant assez court, je me suis demandé comment l'auteur allait arriver à s'en sortir pour nous montrer qui est vraiment celui qui s'est fait berner.

J'avoue que le personnage de Panthelin est certes astucieux mais pas très agréable. C'est un avocat a triste réputation et il vit pratiquement dans la pauvreté avec sa femme depuis un bon moment. A qui la faute me direz-vous? A lui-même. Il a l'air d'être un sacré menteur et cela lui a valu le désintérêt de la population, ainsi que sa méfiance.

Concernant l'histoire en elle-même. Elle est intéressante car elle nous montre un pan de vie de cette époque, il y a du vocabulaire intéressant, de bonnes explications et une forme d'humour sous-jacent. Une forme de comique de situation que l'on retrouve parfois dans les pièces de notre époque. A la fin, ce n'est pas une surprise que notre trompeur soit à son tour trompé, et de belle manière.

Pour conclure, cette pièce est intéressante du côté de la morale, de la culture et du vocabulaire de l'époque. Elle se lit vite et peut être une bonne leçon pour les plus petit.
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Cette farce se déroule en 3 actes. Son titre sonne comme celui d'une pièce de Molière.
Qui en est l'auteur ? Personne ne sait. Quelle époque ? Sûrement celle de François vIllon puisque certains s'avancent à lui en accorder la paternité.

L'histoire est celle de l'arroseur arrosé. Maître Patelin, avocat sans titre, entraîne, malgré elle, sa femme, Guillemette, dans une tromperie dont son drapier est la victime. Il achète sans le sou 6 aunes de drap qu'il sait ne jamais avoir la moindre envie de payer. de son côté, malgré tout, le drapier sait qu'il vient de lui vendre un drap qui n'en valait que la moitié.
Maître Pathelin a trompé le drapier mais un autre personnage, le berger, vengera en toute ignorance le drapier.
La tromperie est cocasse. La pièce drôle.

Félicitations à son auteur même s'il est, sûrement à jamais et pour toujours : l'auteur inconnu
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J'ai adoré cette pièce ! Beaucoup d'humour, et une bonne traduction de l'ancien français. A découvrir !
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