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Critique de Hugo


J'étais accoudé à ce bar, d'une couleur dégueulasse, l'odeur reflétait l'ambiance miteuse qui se dégageait de tous les ambitieux de comptoir, les pochtrons comme qui disait mon père, ce « sein » homme, au bavardage alcoolisé qui dans ses moments de profonde lucidité dormait d'un ronflement lourd de solitude… maman était partie depuis un long moment, papa avait sombré depuis ce long moment… Il était 19 heures, j'étais en avance, du coup j'ai choisi l'endroit le plus bandant de de médiocrité, à la devanture qui donnait déjà envie d'être bourré avant même d'être rentré, même la porte tenait à peine debout, elle grinçait de colère témoin malgré elle de la déchéance grammée à l'alcool à volonté, elle s'ouvrait et se refermait poussant un son aiguë et bien casse couille pour l'homme sobre que j'étais… J'ai jeté un coup oeil rapide pour me faire une idée de l'atmosphère aux effluves salines qui déjà te glissaient un gramme dans chaque poche, j'avais bien choisi le lieu pour pisser un coup et boire mon ennui en attendant l'heure de mon putain de rendez-vous qui n'en finissait pas de se faire attendre.

Je me suis approché du bar, j'ai posé un coude sur le laiton graisseux et collant, mais pas deux, je voulais en garder un de propre au cas où, le mec derrière le comptoir respirait la joie de mourir, on sentait dans son aspect une chouette envie de rien, dans ses yeux se noyait le néant, il n'avait pas l'air d'avoir apprécié sa journée, ni sa semaine, ni sa vie d'ailleurs, bref le mec s'approche raclant des pieds avec une motivation proche du quantique….

- Je vous sers quoi à vous ?
- Bonjour monsieur, je vais prendre un Indien

Un silence s'est abattu, avant même que je n'ouvre la bouche, ça discutait fort intellectuellement sur un peu près tout ce qui leur échappait, convaincu et certainement convaincant pour l'assemblée titubante que ce théâtre de la soif rinçait d'un langage fleuri aux accents de beuverie, l'oeil vitreux, « Enculé » semblait être le plus grand philosophe de tous les temps… Mon indien attirait la curiosité, j'étais devenu le héros de cette pièce pittoresque ou se dessinait dans ma tête de con mes souvenirs d'enfance à l'aura paternelle qui rampant sur le parquet m'annonçant avec perte et crachats :

« Je suis fait comme un rat mon fils... »

- C'est quoi que tu dis là mon gars, un indien, c'est quoi ce truc ?
- Hum de l'Orangina avec de la grenadine…

du coup le Barman est parti me préparer mon originalité, et chacun a repris le cours de son existence profonde au son des glaçons…

- C'est 2,50 € mon gars

J'ai sorti mon portefeuille de ma poche, et lorsque je l'ai ouvert une photo a glissé, un mec proche de moi, affalé au comptoir depuis un peu près toute la journée, se mit dans l'idée de se baisser pour la ramasser, tant bien que mal, il réussit à récupérer la photo, et comme de bien entendu, il se fit l'originalité lié à sa condition actuelle d'y jeter un oeil averti, le sifflement qu'il émis en disait long, la main qu'il déposa sur son entre jambes en disait encore un peu plus, bien sur il en alla de son petit commentaire à la bienséance éduquée depuis certainement de très longues années aux liquides animées d'une ambition certaine de te rendre très con :

« Putain d'enculé, elle est bonne cette petite pute »

Ma condition à moi me permettait certainement un dialogue plein de sens et de poésie, histoire de faire honneur à certaine de mes convictions, comme la non violence sur plus grand, plus gros et plus bourré que moi, mais la petite pute en question était ma fille….

A plus les copains…(c'est pas une histoire qui m'est arrivée hein)

PS : Donne ça à lire à ton curé et tu vas bouffer de l'hostie empoisonnée je te le dis…

« le cimetière du Diable » : ça se passe avant «le livre sans nom« , une histoire indépendante qui peut avoir de l'importance si tu continues dans cette débauche de grand n‘importe quoi…

Bon moi, je suis un « putain » de fan de l'auteur, un vrai coup coeur, je sais pas qui c'est et je m'en cogne.

Humour très second degré, poésie délurée, verve d'enculé… bref ce gars ferait bander n'importe qui, enfin n'importe qui, n'exagérons rien, au moins les décomplexés du cul, les décontractés du cal bute…C'est sur : on aime ou on n'aime pas, l'utilité il n'y en a pas, c'est juste pour se marrer, un trip d'enfer pour adultes consentants…une vraie satire carrément rock...

Au nom du père du fils et du saint esprit…Même si c'est pas très « sein » tout ça…(jeu de mot)

Fin (peut-être…)
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