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EAN : 9782080436016
192 pages
Flammarion (18/10/2023)
  Existe en édition audio
3.7/5   1722 notes
Résumé :
La passion dans les veines

Quelle leçon d’amour l’histoire de Tristan et Iseut nous donne-t-elle ? Que nous dit-elle sur la société et sur la passion ?
Parmi tous les noms qui émergent presque spontanément du « maquis » arthurien figurent ceux du chevalier Tristan et de son indissociable Iseut. Tristan fait partie de ces hommes valeureux, désintéressés par la vie et capables de s’oublier par désespoir. Il a toutes les qualités du chevalier err... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
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sur 1722 notes
C'est avec un plaisir qu'on retrouve une fois de plus cette légende de Tristan et Yseult, une histoire de grand amour où les passions n'ont aucun point de chute pour arriver à la raison même au risque de mettre sa vie en danger, la passion domine tout, comme si les deux personnages n'avaient pas un seul moment de réflexion respectif à chacun, tout en eux est ramené à leur amour, un amour toujours embryonnaire, un amour impossible, mais sous la plume de Beroul, on adopte aussi facilement cette passion presque naïve qui a les anime , on partage leurs peines, leur combat pour faire triompher leur amour contre vents et marais même s'il faudrait poursuivre leur amour dans le monde de l'au-delà, ils y sont prêts...
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Catapultés au milieu du récit mythique de Tristan et Iseut, nous ne devrons pas nous attendre à ce que Béroul nous livre une histoire intégrale, depuis son début jusqu'à sa fin. C'est là l'une des premières déconvenues que peut découvrir le lecteur novice, non initié aux subtilités de la littérature médiévale ; les récits, oraux avant d'être manuscrits, font partie d'une tradition qui ne doit rien au copyright et dont chacun peut se faire l'auteur dans le sens médiéval du terme : c'est-à-dire « qui augmentent (en latin, le verbe augere, « augmenter », est apparenté au mot auctor), élaborent et enrichissent un canevas légendaire hérité » (préface de Philippe Walter).


Heureusement, la préface, justement, retrace les grandes lignes de la légende et, en nous rappelant les évènements qui précèdent ceux que nous rapporte Béroul, on peut se faire une idée de ce que nous loupons. On découvre donc Tristan et Iseut dans une mise en scène des plus rusées qui n'est pas sans rappeler les plus audacieuses marivauderies, à savoir : Tristan et Iseut, amoureux fous l'un de l'autre mais d'un amour impossible puisque Madame est épouse du Roi et Monsieur en est le neveu, ont été prévenu qu'un félon avait révélé leur liaison illicite au roi. Pour donner tort à cette mauvaise langue bien informée, Tristan et Iseut décident de mettre en scène une entrevue, faisant en sorte que le roi en soit informé. Ne se doutant pas que celui-ci viendra les espionner pour confirmer ses soupçons, ils simulent une scène de déconvenue qui rassurera le roi quant aux sentiments que lui voue son épouse. Et ainsi de suite, l'histoire se poursuit sur une trame qui ne déviera guère de celle-ci. Un félon prévient le roi de quelque entrevue amoureuse volée aux lèvres de Tristan ou d'Iseut, le roi décide d'avoir le coeur net, Tristan et Iseut se dépatouillent comme de possible, parfois avec succès, mais rencontrant aussi l'échec, brodant autour de cette liaison amoureuse un va-et-vient qui s'étend du soupçon à la confiance, de la satisfaction à la frustration, de la punition au pardon. La vie entière autour de ces trois personnages principaux semble consacrée exclusivement à suivre les dénouements d'une relation triangulaire plus alambiquée que n'aurait pu l'imaginer n'importe quel petit roman de la collection Harlequin…


Là où Tristan et Iseut se distingue (heureusement !) de la collection de livres à l'eau-de-rose, c'est dans l'origine surprenante de cet amour indéfectible qui lie les deux amants. Avec une pointe d'accent britannique –l'histoire se passe après tout aux Cornouailles- on désignera comme coupable : a lovedrink, philtre d'amour dont les effets sont toutefois limités à trois ans pour Béroul, mais dont ceux-ci seront éternels pour d'autres contributeurs médiévaux de la légende comme Thomas d'Angleterre. Tristan et Iseut en sont bien conscients et se lamentent parfois des malheurs qu'ils subissent à cause de ce simple philtre d'amour, avalé à leur insu.


« Seigneur, par le Dieu tout-puissant, il ne m'aime et je ne l'aime qu'à cause d'un breuvage que j'ai bu et qu'il a bu. Voilà notre péché ! »


On découvre également d'autres éléments burlesques que jamais aucun roman de la collection Harlequin n'oserait faire paraître : des scènes de meurtre si cruelles qu'elles en deviennent tordantes, une violence qui se déchaîne subitement puis se calme aussitôt, une franchise qui dépasse toute hiérarchie et un érotisme grivois bien caché derrière tout cela.


« La flèche part si vite que Godoïne ne peut l'éviter. Elle se plante en plein dans son oeil, traverse son crâne et sa cervelle. L'émerillon et l'hirondelle n'atteignent pas la moitié de cette vitesse. La flèche n'aurait pas traversé plus vite une pomme blette. L'homme tombe, heurte un pilier et ne remue plus ni les bras ni les jambes. »


Et puis le récit de Béroul s'interrompt aussi brusquement qu'il avait commencé. Petites notes en fin de texte pour nous évoquer rapidement les suites rapportées par d'autres auteurs, afin de nous mettre l'eau à la bouche et de nous donner envie d'en savoir plus…



Que dire de Tristan et Iseut sinon que la lecture entière de cette légende nécessite de procéder à l'accumulation de plusieurs volumes d'auteurs différents, sous peine de n'en avoir qu'une connaissance lacunaire. Pour en apprécier la lecture, sans doute faut-il se mettre à la place d'un lettré médiéval qui dégusterait le texte moins pour son intrigue saugrenue que pour ce que ses différents auteurs et ce que sa symbolique peuvent révéler sur une époque et une région. Tout un public d'auditeurs qui se réunit autour de quelques auteurs dans le périmètre défini d'une région –n'est-ce pas l'image d'une cohésion au Moyen Âge aussi spectaculaire que celle qui permet aujourd'hui de réunir plus d'un million de spectateurs autour d'un prime-time de la Star Académie ? A bon entendeur…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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L'introduction du livre commence par " Un ouvrage qu'on ne peut pas ne pas avoir lu". Je confirme. Cette histoire est tout simplement exceptionnelle, à un tel point que Roméo et Juliette peuvent aller se rhabiller.

Si le fait que ce soit un roman médiéval rebute, il ne devrait pas. En effet, aujourd'hui, les versions qu'il existe ont été retranscrites en français "moderne", ou au pire, plein de notes de bas de page viennent aider à la compréhension. Ça reste un français malgré tout assez compliqué à lire, mais pour qui sait prendre son temps pour lire saura apprécié cette oeuvre à sa juste valeur. Si on butte sur le début, il ne faut pas se démoraliser et craindre de ne rien comprendre, il faut s'accrocher et au bout de 50 pages, on prend le rythme et on rentre dans l'histoire si bien qu'on ne se rend plus vraiment compte de la difficulté de la langue.

J'ai lu plusieurs versions de cette histoire. Tout d'abord, ma première édition proposait une compilation de passages hérités de la tradition orale et composés par un/des anonyme(s). J'ai apprécié de découvrir l'histoire dans son intégralité. C'est avant tout un roman d'amour et de chevalerie, certains moments n'échappent pas aux clichés de ces deux genres. Des dialogues et des situations peuvent paraître incroyablement ringards pour nous lecteurs modernes, mais il ne faut pas oublier que les lecteurs au Moyen Âge, en plus d'être peu nombreux (les taux d'alphabétisation, c'était pas ça ^^), n'avaient pas accès à autant d'histoires que nous. Ce qui à nous paraît déjà vu et trop gros pouvait très bien passer à l'époque. Il est donc très important de remettre ce livre dan son contexte de composition pour l'apprécier ! A part ça, je pense que personne ne devrait se contenter de lire des résumés de cette histoire. Elle est bien trop riche et bien trop captivante pour qu'on puisse comprendre les raisons de son succès sans l'avoir lue en entier.

La deuxième version que j'ai lu était celle de Béroul. J'ai été surprise de découvrir qu'il ne s'agissait pas de l'histoire de Tristan et Iseult dans son intégralité. Elle commence au moment de la rencontre des amants sous l'arbre alors qu'ils savent que le roi les espionne. Comme il manque de nombreux passages qui m'avaient beaucoup plu dans la version "anonyme", j'ai forcément moins accroché avec cette version.

Je vous conseille donc vraiment de lire une version intégrale de cette histoire, peu importe l'édition du moment que vous avez un aperçu du génie de cette grande et tragique histoire d'amour qui m'a transportée. Tristan et Iseult ont été une de mes révélations livresques de 2013 !
Lien : http://mariae-bibliothecula...
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Tristan et Iseult est une lecture scolaire que j'ai découverte en ce début de ma Seconde. Je suis une grande lectrice et n'avais pas spécialement peur de sortir de ma zone de confort pour ce livre qui est, de plus, très court, mais malheureusement, sans surprise d'ailleurs, je n'ai pas du tout accroché. J'ai beaucoup de mal avec le programme de Seconde en français en ce début d'année : la prof a démarré avec la poésie médiévale et j'avoue que ça ne me passionne absolument pas.
Même si j'étais curieuse de découvrir ce livre écrit il y a tant de temps, ce fut impossible pour moi d'accrocher à l'oeuvre. L'écriture ne m'a pas du tout permis d'aimer l'histoire en elle-même, aussi incroyable et tragique fusse t-elle. Non, je n'ai pas aimé, je crois n'empêche que le contraire aurait été étonnant venant d'une ado de quinze ans comme moi qui a l'habitude de lire du young adult et du jeunesse en masse... !

Malheureusement pour moi, cela restera donc une lecture scolaire barbante que je n'ai clairement pas lu avec plaisir... !
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Je ne dédaigne pas, en littérature médiévale, aborder d'autres rivages que ceux de la légende arthurienne, même si ces derniers demeurent pour moi les plus beaux et de loin. Néanmoins, il est une histoire qui peut prétendre défier l'épopée d'Arthur: celle de Tristan et Iseult dont la grâce déchirante nous offre des pages sublimes, qu'elle qu'en soient les interprétations.
Il n'y a pas qu'une version de Tristan et Iseult et le récit que nous connaissons tous s'enracine dans de multiples traditions dont il est la synthèse.
Une gwerz bretonne du IX°siècle chante déjà la passions des amoureux cornouaillais et se serait inspirée pour ce faire de légendes celtiques très anciennes voire archaïques, de mythes irlandais et gallois. le XII°siècle en donne ensuite ses versions, qui, si elles se parent des oripeaux brillants de l'amour courtois lui font perdre un peu de ses brumes et de son souffle. le normand Béroul rédige la sienne -qui demeure fameuse- vers 1170, Thomas d'Angleterre s'y emploie cinq ans plus tard suivi de près par Marie de France, Eilhart von Oberge ou Strassurd. D'autres encore suivront qui conserveront de la légende sa trame originelle tout en y injectant un peu de leur époque... et c'est aussi cela: ses multiples réécritures qui confèrent à ce récit son immortalité...
Au XX°siècle, on doit à Joseph Bédier d'avoir reconstitué une version complète de l'histoire à partir des textes connus et de fragments divers et anonymes. A lui aussi le soin de lier ensemble les pièces du puzzle.
L'histoire des deux amants de Cornouailles est donc un diamant brut que les siècles ont enchâssé dans des gangues successives, cohérentes. Si on les dépouille, si on les arrache, si on cherche la pureté du fond derrière les volutes, que trouve t-on? On y reconnait, intacte, une histoire somme toute pas si compliquée bien que tourmentée.
La passion sous l'amour courtois.
La sorcellerie et la cruauté derrière la mer d'azur.
La beauté derrière la joliesse.
Le poids du destin plus fort que la main de dieu.
Voici ce qu'elle révèle l'histoire ainsi déshabillée, offerte, si on prend le temps de la bien lire et mise en mots comme jamais auparavant (et ça!). Mais après tout, qu'importe qu'on la préfère vêtue de soie ou dénudée cette histoire... Elle demeure ce qu'on fait d'elle depuis toujours, Tristan et Iseult seront toujours des amants magnifiques et ce quelle que soit leur apparence, desquels la passion et la mort auront raison, desquels aussi l'amour décuplera le feu. Ils seront toujours les premiers amoureux maudits, riche de leur malédiction et c'est sublime.
L'histoire des bardes et des poètes commence par les noces du roi Rivalen avec Blanchefleur (Bleunwenn) , la soeur de Marc (ou Marc'h), souverain de Cornouailles. C'est un mariage d'amour mais le bonheur est fragile: Rivalen ne tarde pas à quitter son épouse pour guerroyer. Il périt avant même que Blanchefleur n'ait mis au monde leur fils. L'enfant né dans le chagrin s'appellera Tristan. L'histoire ne dit pas combien furent déchirants les sanglots de l'enfant né sans père et dont la mère mourut juste après lui avoir donné le jour. Passant des mains de Rohalt à celles de l'écuyer Gorvenal, Tristan sera ensuite recueilli pas son oncle Marc qui l'aime comme un fils. En ce temps là, les Cornouailles devait un lourd tribut à l'Irlande auquel Tristan, devenu beau et fort, veut mettre en fin. Il aborde les côtes de la verte Irlande où son histoire s'emballe.Blessé par l'épée empoisonné d'un géant sanguinaire il ne doit son salut qu'aux talents de guérisseuse d'une princesse irlandaise. La belle Iseult -car c'est elle- est bientôt choisi pour devenir l'épouse du roi Marc, en gage de réconciliation entre les deux royaumes. Parfois, les événements ne tiennent qu'à un fil...ou à cheveu (d'or). Marc confie à son neveu -il lui fait pleinement confiance- le soin d'escorter sa future reine de son île à la Grande-Bretagne. de son côté, la mère de l'épousée, inquiète pour sa fille, avait concocté et remis à la servante d'Iseult un philtre destiné aux futurs époux, philtre puissant qui devait faire naître en eux un fol amour, au point de rendre fatale la moindre séparation. le breuvage épanchera par erreur la soif de Tristan et Iseult pendant leur voyage en mer et les liera plus étroitement qu'il n'est possible de le croire. Mais cet amour est impossible et interdit et s'il offre aux amants éperdus d'ineffables joies, il leur fera aussi don d'intolérables souffrances, puisqu'ils ne veulent pas y renoncer. Les histoires d'amour finissent mal en général... mais avant son dénouement "Tristan et Iseult" nous réserve des passages extraordinaires, inoubliables: la fuite en forêt, la chasse, l'épée plantée entre les deux amants, les lépreux, l'eau hardie, la souffrance et la naïveté du roi Marc, la cachette dans l'arbre, l'ordalie d'Iseult... et ce jardin, et cette chambre dans laquelle coule une rivière! Tant d'épisodes fameux, marquants, forts comme dans un roman d'aventures et surtout comme autant de bijoux offerts à la légende pour qu'on la regarde encore et encore, même après des siècles et des siècles.

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Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
- Sire, j'aime Yseut éperdument, au point d'en perdre le sommeil. Ma décision est irrévocable: j'aime mieux vivre comme un mendiant avec elle, me nourrir d'herbes et de glands, plutôt que de posséder le royaume d'Otran. Ne me demandez pas de la quitter car, vraiment, c'est impossible.
Au pied de l'ermite, Yseut éclate en sanglots. Son visage change de couleur.
- Sire, il ne m'aime et je ne l'aime que'à cause d'un breuvage que j'ai bu et qu'il a bu.
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Colère de femme est chose redoutable : tout homme doit bien s'en garder car, là où une femme aura le plus aimé, là elle mettra le plus d'ardeur à se venger. Le ressentiment chez les femmes est plus durable que l'affection : elles qui marchandent l'amour prodiguent sans compter la haine aussi longtemps que dure leur colère.
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Maintenant, le bois appartient aux amants. C’est dans cette forêt que Tristan invente l’Arc Infaillible. Il le dispose dans la forêt de manière à tuer tout ce qu’il peut trouver. Si un cerf ou un daim court dans la forêt, s’il frôle les rameaux où l’arc tendu est fixé et s’il les heurte en haut, il est frappé en haut, mais s’il touche l’arc par le bas, il est frappé en bas.
Quand il eut fabriqué l’arc, Tristan lui donna le nom qui convenait. Il est parfaitement nommé l’arc qui ne manque rien de ce qui le touche, en bas ou en haut.
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J'ai un peu retranché du récit ; ce que j'ai conservé , je l'ai choisi pour illustrer et embellir cette histoire afin qu'elle plaise aux amants et qu'ils y trouvent de quoi se verser au coeur quelques délices. Puissent-ils en avoir reconfort contre les trahisons, contre les peines , contre les larmes , contre tous les chagrins d'amour.
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-Seigneurs, fait-elle, je vois ici,
Par la grâce de Dieu, de saintes reliques.
Écoutez donc ce que je jure
Et dont j’apporte ici la garantie au roi.
Par Dieu et par saint-Hilaire,
Par cette châsse, par toutes les reliques
Du monde, [par celles qui sont ici]
Et par celles qui n’y sont pas, je jure
Que ne passèrent pas entre mes cuisses
D’autres hommes que le lépreux qui se fit bête de somme
Pour me faire traverser le gué
Et le roi Marc mon époux.
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