AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 62 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
Bien sûr, comme à chaque fois avec les sagas islandaises, il faut se familiariser avec le style, il faut accepter le long (ouh… trèèèès long) rappel généalogique avant la présentation de chaque protagoniste, et encore une ou deux petites conventions propre à ce type d'écrit si particulier (forme orale transcrite par écrit plusieurs siècles après les faits).

Mais lorsqu'on fait fi de tout cela, il reste des écrits particulièrement intéressants pour quiconque s'enquiert soit de l'histoire, tout simplement, soit de l'ethnologie, soit des croyances, soit de la sociologie de l'époque. Car malgré le miroir déformant des perceptions et des générations comme n'importe quel bon téléphone arabe, il y a forcément des altérations, mais certains éléments récurrents semblent avoir des fondements historiques tout à fait avérés de nos jours.

Ces deux courtes sagas, celle d'Eiríkr Le Rouge et celle des Groenlandais (qu'on désigne parfois sous l'enveloppe générique de sagas du Vinland) nous montrent d'une part comment les Scandinaves (Norvégiens et Islandais, ce qui revient, à cette époque, au même) ont d'abord prospecté plus à l'ouest et ont débarqué au Groenland.

Le personnage d'Eiríkr le Rouge ressort car il est d'abord banni de Norvège et s'installe en Islande, puis à nouveau a quelques démêlés en Islande, si bien qu'il reprend le bateau et échoue au Groenland.

Je précise, pour ceux dont la géographie nordique n'est pas extrêmement parlante que, malgré la situation particulièrement septentrionale de cette grande île, lorsqu'on part d'Islande, la pointe sud du Groenland se situe plein ouest, voire sud-ouest et donc qu'il n'est pas nécessaire de s'élever en latitude pour l'atteindre, bien au contraire.

Je signale enfin que le climat autour de l'an mille, date à laquelle se situent les faits mentionnés, était, semble-t-il, notoirement plus clément que ce qu'on a connu au XVIIIe et XIXe siècles, juste avant la grande phase de réchauffement actuel qui doit nous faire revenir à un climat assez comparable à celui qu'a expérimenté Eiríkr Le Rouge.

Le marrant de l'histoire, c'est que les sagas nous narrent de fréquents aller-retours entre le Groenland et l'Islande ou la Norvège et que c'est lors d'un de ces voyages retour qu'un fils d'Eiríkr loupe la pointe sud du Groenland à cause du mauvais temps et se retrouve encore plus à l'ouest, très probablement sur la côte de l'actuel Labrador canadien, terre nouvelle qu'ils désigneront plus tard sous le nom de Vinland car ils prétendent y avoir découvert de la vigne.

Très intéressant car on y lit encore la toute première rencontre entre des autochtones amérindiens et des explorateurs de l'ouest européen et la vision que ces derniers en donnent. Et, une fois n'est pas coutume, les Skraelingar (nom que les Scandinaves donnèrent aux autochtones, peut-être des Inuits) mirent la pâtée aux Européens, notamment en raison du nombre de combattants.

Les sagas sont peu claires sur les motifs qui ont conduit au conflit. Elles s'accordent toutefois sur le fait que c'est à la troisième rencontre que les choses ont mal tourné. Il semble que les Scandinaves, malgré le rapport qu'ils en ont fait ensuite, n'aient peut-être pas été irréprochables vis-à-vis des Skraelingar qu'ils semblent avoir très vite méprisés, tant pour leur " laideur " que pour leur mauvais sens des affaires ou encore leur méconnaissance de l'usage d'une hache, par exemple.

Donc, pourquoi l'Amérique s'appelle-t-elle Amérique ? Parce que, plus qu'être le premier à découvrir quelque chose, il faut être le premier à le maîtriser, or, les Scandinaves n'ont pas maîtrisé cette nouvelle terre pourtant prometteuse, ce qui fut le cas des Espagnols 500 ans plus tard.

Ensuite, plus qu'être le premier (le second en fait) Christophe Colomb ne croyait pas avoir découvert quelque chose de nouveau mais simplement une nouvelle voie pour aller dans un territoire connu, l'Inde. Il faut attendre Amerigo Vespucci pour tenir à la fois le discours de la découverte et celui de la nouveauté en plus de la maîtrise, d'où le nom d'America.

En somme, il y a la découverte et il y a la publicité faite autour de la découverte et, comme dans notre XXIe siècle triomphant, ceux qui ont la fibre commerçante et qui usent des moyens de communication recueillent les fruits des découvertes des autres. Une découverte non brevetée ne vous est pas attribuée, une découverte associée à une mauvaise campagne de com fait un flop. Bref, rien n'a changé…

Mais, revenons à notre livre, il y a encore des tas de notions abordées dans ces sagas et je me limiterai à une seule d'entre elles, celle de la position de la femme en cet an mille, époque qui correspond également à l'introduction du christianisme en Islande et, par contagion, au Groenland.

On constate sans peine que malgré (ou en vertu de, peut-être) leur statut de païens, les Scandinaves donnent notablement plus d'importance aux femmes que ce qu'on connaît en Europe médiévale continentale. Et ça aussi c'est intéressant quand on retrace l'histoire de l'émancipation des femmes, ou si l'on s'intéresse aux premiers auteurs, tels Henrik Ibsen, à promouvoir l'égalité homme-femme.

En somme, une plongée en immersion dans un mode de pensée et un mode de vie très éloigné du nôtre, très dépaysant et qui, en ce qui me concerne, m'a donné beaucoup de plaisir à la lecture, mais je conçois que ce type d'écrit ne soit pas du goût de tous. À vous de voir car ce n'est là qu'un avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          902
Les viking en Amérique du nord ?
Oui bien sûr : Sur le sujet il faut lire les deux sagas qui sont presque les deux seules (presque) sources littéraires sur le sujet (dispo en poche chez folio ) :
- La saga d'Erik le rouge .
- La saga des groenlandais .
Ce sont deux textes agréables à lire , assez brefs et détaillés , qui se trouvent être croustillants de détails et assez émouvants si on compare la faiblesse des moyens à l'immensité de la tâche.
L'Islande ,le Groenland , l'Amérique du Nord : Terre-Neuve et les Territoires du Nord .Le moteur de cette démarche était: la curiosité sans doute , ponctuellement des contraintes politiques, la recherche d'ivoire (morse) et de bois qui manquaient cruellement en Islande et Groenland.
Le site de L'anse au Medow à Terre-Neuve a gagné des gallons d'ancienneté . La datation actuelle place les débuts de l'implantation scandinave au sud de Baffin et donc à Terre-Neuve , à 1021 ( certitude absolue).
Il y a un second site à Terre-neuve , cf les travaux de Bolender (minerais de fer des marais torréfié selon un procédé norois , et présence de graines de noyers cendrés). C'est un site daté entre le IXe et XIIIe siècle par le carbone 14. Mais principalement je trouve , il y a le site exploré par madame Sutherland (archéologue) dans la terre de Baffin.
Elle a solidement établi la constante présence occasionnelle et renouvelée scandinave sur la Terre de Baffin et en général sur le Nunavut ente le XIe et le XIIIe siècles.
Les découvertes de l'arctique canadien laissent entrevoir des rapports fructueux et réguliers entre les populations (scandinaves et amérindiennes) ,au contraire des sagas ,qui posent des conflits occasionnels et assez ponctuels entre vikings ,amérindiens et Inuits.
Le Groenland payait le denier De Saint Pierre en ivoire de Morse (cf. Musset).
La saga d'Éric le Rouge et celle des Groenlandais Parlent d'évènements situés entre le Xe siècle et le XIe siècle. Les deux textes sont conservés dans des manuscrits différents .Le texte Eric date du XIIIe et celle des Groenlandais aussi mais peut-être plus tardive car possiblement du XIVe siècle.
Les deux textes ne parlent pas tout à fait de la même chose et sur leur fond commun ils divergent quelquefois. Les textes divergent surtout autour des noms des découvreurs ou encore sur le nombre de navigations effectuées et par qui elles le furent
La route est dans les deux textes une route du nord (Helluland ,Markland ,Vinland ) La terre de Baffin (Helluland) le pays aux pierres plates , le Labrador boisé , il doit son nom Mark … aux bois et forets et le Vinland avec ses vignes (si Winland ,ce serrait des pâturages qui expliquent le nom) scandinave de Terre-Neuve.
A l'époque la limite nord de la vigne semble avoir été le New Brunswick et inciterait donc à placer le Vinland plus au sud donc. Personnellement je dis que pas forcement car les noms des territoires de ce nord encore obscure dans les consciences étaient souvent des publicités incitatives à s'y établir. Comme :
Vinland pays du vin ,Groenland (pays vert), Markland (pays boisé).
Les deux textes permettent d'imaginer la route du nord. Il reposent en fait sur des documents faisant référence à un train de plusieurs expéditions. En fait ils décrivent probablement une route du nord .Islande Groenland ,Amérique du nord. le but de navigations qui durèrent près de trois siècles ,était logé dans des besoins en bois (très importants (même en Islande)) et en ivoire également .Les tombes des dernières personnes scandinaves du Groenland au XIVe siècle sont vêtus d'étoffes en laine précieuses et de vêtements ultra contemporains et de grande qualité.
En fait le nord de l'Amérique du nord fut le lieu de fréquentations occasionnelles et régulières par les Norois (d'Islande ou du Groenland) motivées par un approvisionnement en matières naturelles d'une absolue nécessité (Le bois) et précieuses aussi (ivoire) qui permettaient de payer le denier De Saint Pierre et d'acheter des produits nécessaires (ou luxueux) pour la vie courante. On peut conclure en soulignant qu'il n'y eu pas de colonisation massive du Groenland de l'Islande et de l'Amérique du Nord à cause du faible effectif du peuplement nordique dans l'aire considérée . Aussi parce que l'Amérique du nord était partout déjà peuplée et enfin parce que l'écart civilisationnel entre les populations (natives et noroises) n'était pas très significatif en terme de rapport de force et donc, loin d'ère en faveur des faibles effectifs scandinaves qui vinrent finalement dans ces parages poussés par la nécessité finalement.
A noter je trouve que l'archéologie et les textes dessinent une route qui repose largement sur le cabotage et qui se cantonne à l'espace situé entre terre neuve et l'Amérique du nord continentale.
Commenter  J’apprécie          662
Intéressante plongée dans deux sagas nordiques rédigées vers le 12eme ou 13eme siècle et qui conte pour l'essentiel des événements du tournant du 11eme siècle.

Eiríkr le Rouge, banni d'Islande, fit voile à la recherche d'une terre à l'ouest et s'installa au Groenland. Ses fils Leifr le Chanceux et Thorvaldr, suivis par Thorfinn Karlsefni, partirent à leur tour explorer des terres encore plus à l'ouest : le Vínland. Ils s'installèrent quelques hivers dans des régions du Labrador ou de Nouvelle Angleterre, commercèrent et combattirent les Skraelingar qui pourraient être des esquimaux, mais ils ne restèrent pas et revinrent tous au Groenland ou moururent sur place.
Si vous en doutiez encore, ces sagas prouvent que les vikings étaient de remarquables explorateurs qui ont fait la nique à Christophe Colomb (bon, c'était peut-être plus simple pour eux car l'Islande et le Groenland leur ont permis de faire le voyage en plusieurs étapes).

Ces sagas assènent l'information de manière concise et directe, en prose parfois entrecoupée de passages en vers. Elles alignent les longues généalogies dont la sonorité (traduite) à l'exotisme nordique n'est pas sans véhiculer un effet hypnotique — comment ne pas sourire à ces noms éclatants tels Thorfinnr Fendeur-de-Crâne, Eyjólfr la Fiente ou Bjõrn Beurre-en-Boîte ? Elles baignent dans la magie prophétique tout en rappelant que le christianisme s'est à l'époque largement implanté.
Elles sont aussi un peu redondantes dans la mesure où l'on retrouve peu ou prou les mêmes événements dans les sagas d'Eiríkr le Rouge et des Groenlandais. Ce n'est pas un mal car cela permet de les fixer plus robustement dans ma mémoire de poisson rouge.

Le style est-il trop sec et trop austère ? Bof ! C'est sûr que ce n'est pas de la prose contemporaine mais pour qui lit des récits antiques cela n'a rien de particulièrement indigeste.
Bref je suis plutôt conquis, paré à me confronter à d'autres sagas et surtout prêt à lire la version hommage écrite au 20eme par un descendant des grands navigateurs : Poul Anderson et sa saga de Hrolf Krakí.
Commenter  J’apprécie          420
J'adore !

« La Saga d'Eiríkr le Rouge et la Saga des Groenlandais font partie des sagas du Vínland qui racontent la découverte et la colonisation du Groenland. Elles sont plus connues sous le nom de « Sagas du Vínland ». Cette région est en fait Terre-Neuve. » (note de l'éditeur)

Nous sommes proches de l'An 1000. Suite à un meurtre, Eiríkr le Rouge est condamné à l'exil pendant 3 ans. Il profita de ce temps pour découvrir et explorer le Groenland, puis de s'y installer définitivement en invitant ses relations à l'y rejoindre. Ses fils poursuivront ces explorations encore un peu plus loin en allant jusqu'au Vinland (région de Terre-Neuve), allant même au contact de populations autochtones nord-américaines.

Je ne peux m'empêcher d'être impressionnée et admirative en lisant ces sagas. La chance que l'on a d'avoir ces récits qui racontent les périples et explorations de ces vikings !
Je ne sais pas si c'est du courage ou de la folie qu'ils avaient en eux, peut-être un peu des deux, mais ces hommes et ces femmes ont tout mon respect de s'être lancés dans ces expéditions si hostiles par les températures et si dangereuses en mer.

Régis Boyer, grand spécialiste de la littérature et de la civilisation scandinave, a traduit et annoté ces textes. J'ai grandement apprécié toutes ses annotations qui ont complété et guidé mes allers-retours sur internet pour en apprendre un peu plus.

On a davantage l'impression de lire un journal de bord qu'un roman, car la forme est plutôt neutre et résumée. Mais elle est riche de détails sur les habitudes et traditions vikings (leur hospitalité, le commerce, les croyances…).

C'est également très détaillé au niveau des généalogies des personnages cités, sans doute une mine d'or pour les historiens, mais un peu indigeste pour des profanes comme moi, je l'avoue. J'ai renoncé à mémoriser les noms imprononçables à voix haute, mais d'autres m'ont bien fait sourire :

« Il y avait un homme appelé Thórdr, qui habitait Höfdi dans les Höfdaströnd. Il avait épousé Thorgerdr, fille de Thórir le Paresseux et de Fridgerdr, fille de Kjarvalr roi des Irlandais. Thórdr était le fils de Björn Beurre-en-Boîte, fils de Hróaldr le Triste, fils d'Áslákr, fils de Björn Flanc-de-Fer, fils de Ragnarr aux braies velues. »

Mais que cet extrait ne dissuade pas de futurs lecteurs, les deux sagas ne sont vraiment pas longues à lire et se complètent.
Pour ma part, ce fut l'occasion d'en apprendre beaucoup sur ces vikings du Groenland en seulement une centaine de pages.

Lecture incontournable pour qui s'intéresse à ce sujet !
Commenter  J’apprécie          279
J'ai adoré. Je ne sais pas si je suis très objective, mais j'ai adoré.
La filiation et les surnoms, qui sont quand même drôlement marrant, et pas aussi longs que dans la Bible, puisqu'on s'arrête à 3 ou 4 générations maxi.

J'ai également été impressionnée par les descriptions des découvertes des côtes nord (très très au nord) américaines. Il est vrai qu'ils y sont allés "par escales" mais c'est quand même dingue de penser qu'ils sont allés là-bas dans leurs coquilles de noix.
Je suis encore en train de me demander ce que sont les "vers de mer". Sans doute des trucs qui bouffent la coque ? ou bien est-ce autre chose ?

Le fantastique est présent, avec les "unipèdes", qui "courent", les morts qui se relèvent, ah ben oui, c'est fantastique ou ça l'est pas, hein.

J'ai lu ça assez facilement, et j'ai été absolument fascinée par la description des femmes chamanes, femmes de grand pouvoir à l'époque, et riches, vu leurs habits. C'est amusant car clairement la saga est "chrétienne" et très orientée "apport de la bonne parole", mais nous conte quand même des choses très mystérieuses. Preuve qu'ils n'ont pas toujours été aussi obtus qu'ils semblent aujourd'hui, lol.

Le plus pénible, à dire vrai, ce sont les types qui s'appellent pareil (notamment autour de Gudrir, la femme de Thorsteinn, un fils d'Eirikr si je me souviens bien (mais pas sûr) ça demande un peu plus d'attention que "la normale" pour arriver à suivre...

Les vikings étaient en fait, tels que décrits dans ces sagas, surtout des commerçants. L'hospitalité était extrêmement importante, et ça se conçoit sous ces climats, mais il y avait toujours des "cadeaux" à la clé, marchandises précieuses ou partages de denrées alimentaires. On n'arrivait jamais les mains vides (hors naufrage, bien sûr, ce qui arrivait, beaucoup disparaissaient en mer...). Toujours à la recherche de terres à coloniser, ils exploraient les côtes dans l'espoir de pouvoir s'installer. Mais manifestement les indiens déjà présents en Amérique de Nord les ont dissuadés...

Bref, j'ai adoré. :)
Commenter  J’apprécie          242
La saga d'Eirikr le Rouge suivi de la saga des Groenlaidais sont deux des textes emblématiques de la littérature médiévale islandaise des XII et XIIIe siècles.
On y retrouve les us et coutumes de ces peuples nordiques, leurs alliances, leurs voyages pour étendre leurs territoires mais on s'y perd aussi entre les noms et généalogies de ces personnages et la quantité de notes d'auteurs presque aussi importantes que les textes eux même.
Heureusement, les histoires sont intéressantes et courtes.
Commenter  J’apprécie          180
Si vous souhaitez vous rafraichir la mémoire au sujet des sagas, n'hésitez pas à consulter ma chronique de la "Saga de Gísli Súrsson" qui reprend quelques éléments en introduction ! Dans la "Saga d'Eiríkr le Rouge", nous assistons à la fuite d'Eiríkr, condamné à l'exil pour les meurtres qu'il a commis, vers une terre promise dont il a entendu parler, la "Terre verte". Ce texte s'inscrit parmi les "sagas du Vinland" qui racontent la découverte et la colonisation du Groenland.

J'ai trouvé cette saga plus agréable à lire que d'autres auxquelles j'ai pu être confrontée. Elle apporte beaucoup d'éléments qui donnent à voir la société de l'époque comme les conquêtes de nouveaux territoires, la conversion d'une partie de la population au christianisme, le mariage et les règles de parenté, les rites funéraires, le rôle des prophétesses… Ce dernier point est décrit avec vivacité (p. 23-28) alors que les habitants du Groenland consultent une völva afin de savoir si la disette qui les frappe va durer.

Finalement, le périple de certains personnages va se prolonger jusqu'à atteindre l'Amérique du Nord en passant par le Labrador, le cap Gaspé à l'embouchure du Saint Laurent, le Nouveau Brunswick dans les années 1002 à 1003. Si ce récit vous semble familier, c'est peut-être parce que vous avez regardé la série "Vikings" qui s'en inspire pour ces dernières saisons ! A cette histoire s'ajoute la "Saga des Groenlandais" qui relate les expéditions dans le Vinland de certains protagonistes de la "Saga d'Eiríkr le Rouge".
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          90
Plein d'enthousiasme à l'idée de parcourir cette saga, j'ai vite été rebuté par le style très austère. C'est la première saga dont je fais la lecture et je ne m'attendais pas à ça. de plus la première partie s'attarde longuement sur la filiation des différents personnages, ce qui n'aide pas à se motiver pour la suite.
Je ne néglige pas l'intérêt du texte mais je dois avouer ne pas en avoir tiré beaucoup de plaisir.
Commenter  J’apprécie          80
Un peu dépitée de n'avoir pas été capable de terminer la Saga d'Olafr de Snorri Sturluson que j'ai abandonné à peine à mi-parcours, j'ai cherché une autre saga plus abordable, et j'ai trouvé!

La Saga d'Eirikr le Rouge est un texte court et facile d'accès, avec la restriction qu'il faut se reporter aux notes de fin de chapitre pour se situer dans la géographie ou les titres islandais ainsi que les noms de bateaux.

Comme c'est la règle, chaque personnage est introduit par une généalogie abondante qui aurait pu être fastidieuse si les noms (récurrents) n'avaient pas été affublés de surnoms amusants.

"Il y avait un homme appelé Thordr qui habitaitt Höfdi dans les Höfdaströnd. Il avait épousé Thorgerdr, fille de Kjarvalr, roi des Irlandais. Thordr était le fils de Björn Beurre-en-Boîte, fils de Hroaldr-le-Triste, fils d'Aslakr, fils de Björn Flanc-de-Fer, fils de Ragnarr-au- braies-velues..."

Ces Vikings ne se contentaient pas de l'océan autour de l'Irlande et de la Norvège. On les suit en Irlande où le roi de Dublin (Dyflinn) était viking comme en Ecosse (Katanes) aux Hébrides et aux Orcades où aborde la dame Audr après avoir fait confectionné un knörr (navire) en secret.

Le voyageur du soleil sur le port de Reykjavik

Eirikr le Rouge fut d'abord mêlé à nombreuses querelles de voisinage quand ses esclaves provoquèrent un glissement de terrain sur les fermes d'un parent d'Eyjolf la Fiente qu'il tua, ce qui lui valut un bannissement. Puis une querelle à propos d'un prêt de poutres de sa salle

"alors il réclama ses poutres et ne les obtint pas. Il vint chercher les poutres à Breidabolstadr mais Thorgestr se mit à sa poursuite. Il se battirent à peu de distance de l'enclos de Drangar. périrent les deux fils de Thorgestr..."

Deux morts pour des poutres, ces vikings étaient vraiment très querelleurs!

Eirikr équipa un bateau et partit coloniser le Groenland.

Grands navigateurs, les vikings étaient aussi des voyageurs de commerce comme Einarr qui s'enrichit si bien qu'il pensa demander la main  de la fille du bondi Thorbjörn

"tu pourras, bondi, en retirer grand appui pour raisons pécuniaires"...- "Je ne m'attendais pas de toi de tels propos que je doive marier ma fille à un fils d'esclave ; et vous devez trouver que mon bien diminue pour me donner de tels conseils..."

Plutôt que déroger ils s'embarquèrent aussi pour le Groenland.

La saga se déroule autour de l'an mil, alors que les Vikings n'étaient pas encore tous christianisés. Des pratiques païennes étaient encore en vigueur et des prophétesses disaient l'avenir lors de banquets.

parures vikings au Musée National de Reykjavik

J'ai beaucoup aimé tous les détails relatifs à ce banquet et aux atours de la prophétesse:


Pour que sa magie opère, il fallait chanter un poème Vardlokur. La seule qui le connaissait était une chrétienne qui fit d'abord des difficultés à se mêler à ces pratiques magiques...

Eirikr avait épousé une femme qui s'appelait Thjodhildr et eut d'elle deux fils Thorsteinn et Leifr. Alors que Thorsteinn était resté au Groenland auprès de son père, le cadet fit voile d'abord vers la Norvège à la cour du roi Olafr qui le chargea d" christianiser le Groenland.

Leifr le découvreur de l'Amérique a sa statue devant l'église de Reykjavik



Leifr avait découvert l'Amérique qu'un bon nombre d'Islandais cherchèrent à coloniser. La coexistence avec les Indiens (ou les Inuits) fut d'abord pacifique puis la situation s'envenima et ils rebroussèrent chemin dans les années 1004.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
Commenter  J’apprécie          40
Les sagas islandaises écrites au courant des XIIe et XIIIe siècles par des auteurs islandais anonymes retracent avec une grande fidélité les histoires des grands héros de l'Islande. Ainsi les Islandais consignaient par écrit les récits du passé, établissaient les hagiographies des grands rois de Norvège, des premiers évêques islandais, puis des héros illustres et légendaires. Et parmi ceux-là Eirikr, ou Erik, le Rouge, est certainement l...
...
Article complet : Cliquez sur le lien ci-dessous !!!
Lien : http://www.bibliotheca.be/ar..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (159) Voir plus



Quiz Voir plus

l'histoire médiévale française niveau facile à moyen

Entre quelles période situe-t-on le Moyen-Age?

Période moderne et Révolution Française
Préhistoire et Antiquité
Antiquité et période moderne
Révolution française et période contemporaine

23 questions
262 lecteurs ont répondu
Thèmes : médiéval , moyen-âge , histoire de franceCréer un quiz sur ce livre

{* *}