Qu'est-ce que l'amour, le vrai, le pur?
Serait-ce la jalousie maladive de l'épouse du général coureur invétéré de jupons? Serait-ce dans le ménage à trois de la comtesse qu'on va le dénicher? Ou encore entre ces deux jeunes: elle a épousé le frère de celui qu'elle aimait pour sortir de la misère.
L'amour n'est-ce pas plutôt ce sentiment qu'éprouve sur le tard la soeur bossue du général?
Mais comment peut-elle oser ne serait-ce que penser à aimer, elle qui est bossue? Et voilà que le scandale éclate dans la famille, jusqu'au dénouement dramatique.
On rit jaune dans cette pièce où toutes les conventions semblent inversées. Cela m'a fait penser à un vaudeville «à l'envers»: ce n'est pas le mari trompé qui se plaint mais l'amant qui se plaint du mari!!
Les dialogues sont savoureux, subtilement parsemés d'humour. Il y a pas mal de didascalies permettant de guider le jeu des acteurs. J'ai aimé le comique dans le jeu de l'amant qui hésite toujours à se lever ou s'asseoir. J'ai aimé aussi le petit plus qu'ajoute la présence des deux enfants qui concluent la pièce comme par un effet de miroir.
Cette pièce ressemble à une grosse moquerie sur l'amour mais finit en drame donc le rire a ses limites.
Je découvre ici
Jean Anouilh et je crois que je me laisserai bien tenter par d'autres pièces de lui.