Voilà une histoire complètement incroyable ! Un conservationniste d'Afrique du sud s'est mis en tête, en 2003, d'aller sauver les animaux du zoo de Bagdad, pauvres victimes d'une guerre qui ne les concernaient en rien.
Un projet totalement fou et rocambolesque mis en oeuvre par un passionné de la cause animale, qui ne peut inspirer que le respect et l'admiration.
Lawrence et sa femme gèrent une réserve naturelle en Afrique du sud. Après avoir vu les images d'un zoo détruit par la guerre, Lawrence décide d'aller sauver celui de Bagdad en 2003. Au beau milieu des hostilités, il parvient non seulement à entrer dans la ville, avec l'accord des Américains, mais aussi à récupérer les animaux survivants et à reconstruire peu à peu le zoo avec l'aide de quelques anciens employés. Une aventure hors du commun. On peut facilement imaginer les problèmes insolubles qui se posent à une équipe de protecteurs des animaux en pleine zone de guerre : trouver de l'eau, de la nourriture, des médicaments, des outils pour réparer, tout en évitant les balles, les attaques de pillards et en supportant la chaleur. pourtant, au milieu de cet enfer, les bêtes ont parfois causé des moments de joie et donné lieu à des spectacles surréalistes : lisez l'histoire du sauvetage des autruches par exemple...
Le récit de Lawrence fourmille d'anecdotes en tous genres, certaines proprement incroyables. Ce conservationniste a eu beaucoup de chance : d'abord sa nationalité sud-africaine lui a épargné certaines animosités, ensuite une chaîne de solidarité s'est créée autour de ces animaux : soldats américains, reporters étrangers, gardes du corps et les locaux désireux de sauver les bêtes. Toutes ces personnes si différentes ont ressenti la nécessité de soustraire des animaux à la folie des hommes. Lawrence le rappelle à de nombreuses reprises dans son récit : c'était un projet fédérateur car il redonnait un but à certains, de l'espoir à d'autres et permettait aux hommes de faire preuve de générosité envers des créatures plus faibles. Sans compter que la petite reprise d'activité du zoo a permis aux anciens employés de retrouver un travail et de pouvoir nourrir leurs familles.
Tout comme l'auteur de ce livre, je n'aime pas les zoo et je souhaiterais la fermeture de tous ces établissements. pourtant, il était impensable de laisser des animaux mourir à petit feu, sans rien tenter; Ils ont certes retrouvé une captivité mais de meilleures conditions de vie. Certains de ces pensionnaires ont énormément souffert, notamment les guépards ou les ours.
Je dirai évidemment que ce livre s'adresse en priorité aux amoureux des animaux. Pourtant, il apporte un éclairage intéressant sur un conflit extrêmement médiatisé certes mais souvent montré de manière faussée. Il n'y a pas les gentils d'un côté, les méchants de l'autre : les bonnes volontés se trouvent dans les deux camps. Et bien que l'auteur ne soit resté que quelques semaines, il a su restituer de manière très réaliste l'atmosphère d'une ville en état de siège et décrire le chaos, la peur et les absurdités qui ponctuaient la vie quotidienne.
Je suis très heureuse de débuter le mois de janvier avec une belle lecture...
Lawrence Anthony a fondé une association et bataille actuellement pour faire attribuer un statut spécial aux zoo dans les zones de guerre.
http://www.lawrenceanthony.co.za/
Je remercie les éditions Les 3 génies pour ce partenariat. J'espère qu'ils traduiront également l'autre livre de
Lawrence Anthony sur les éléphants. Merci à eux d'avoir imprimé cet ouvrage sur papier recyclé !
L'arche de Babylone a obtenu le prix Trente Millions d'Amis 2010.
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