Ce troisième et dernier tome fait suite au précédent sans discontinuité, nos héros font voile vers les Terres de l'Est où ils espèrent trouver de l'aide auprès de la colonie originelle des Ondins. Bastien l'Anuki, métamorphe dragon, est mis au premier plan et certaines réponses sont apportées sur l'origine des trois races peuplant le monde.
Mille ans après qu'Odhain, le pirate métisse d'humain et d'Ondin, les ait quittées lesTerres de l'Est et les descendants du roi qui l'avait asservi ont bien changé, nos héros vont trouver des réponses, mais devront aussi déchanter sur certains espoirs. Lorsqu'ils sont de retour auprès de la colonie des Ondins terrestre la guerre avec les Ondins insulaire menace, Taren va devoir prendre confiance en lui et assumer le rôle que lui a assigné la Déesse, l'épopée se rapproche de son aboutissement …
Une écriture fluide et addictive sert ce roman mêlant la fantasy à la romance de façon équilibrée, au final nous obtenons un bon roman de délassement abordable par tous les lecteurs.
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Bastian hocha la tête et son visage s’illumina.
— Je ne t’aime pas comme un parent. Je t’aime comme Taren aime Ian. Amour et désir. Mon corps est chaud quand tu es près de moi. Mon cœur bat plus fort.
— Non, dit Odhrán trop vite. Tu es un enfant. Tu ne ressens pas le désir...
— Alors quand pourrais-je avoir l’amour comme Taren et Ian ?
L’expression sérieuse de Bastian indiqua à Odhrán qu’il posait la question en toute sincérité.
— Combien de temps dois-je attendre ? Quel âge dois-je avoir pour pouvoir avoir cet amour ?
— Je ne... ce genre d’amour n’est pas quelque chose que l’on obtient simplement à cause de l’âge que l’on a.
Il s’y prenait horriblement mal dans ses explications. Et cela te surprend ? Toi qui as juré de ne plus jamais aimer ?
Taren enveloppait le garçon frissonnant dans une couverture ; il était assis, les genoux serrés contre sa poitrine. Taren ébouriffa tendrement ses cheveux roux vif. Le garçon se pencha vers lui, cherchant son contact, et émit un bruit satisfait très semblable au ronronnement d’un chat.
Pas un garçon, se rappela Ian. Bastian. Un Anuki. Les frères célestes des Ea. Un dragon métamorphe ressuscité des cendres. Certes, cet enfant-dragon au visage parsemé de taches de rousseur ne ressemblait en rien à l’énorme créature qui avait failli tous les anéantir la veille, mais ils en savaient peu sur les Anuki. Cela ne faisait-il vraiment qu’une journée que les hommes de Seria les avaient attaqués et que la balle tirée par Seria leur avait arraché Rider ?
Le dragon disparut dans une brume de couleur et de lumière. En son centre, la lumière prenait la forme d’un homme qui devenait plus solide d’instant en instant tandis que ses ailes rétrécissaient. Bastian descendit en flottant et se posa sur le pont près d’Odhrán. Cette fois, cependant, quand il replia ses ailes dans son dos, elles disparurent sous la peau.
Bastian regarda Odhrán. Ses yeux avaient repris leur couleur verte et des taches de rousseur saupoudraient son nez et ses joues. Mais là où auparavant Bastian avait le corps d’un enfant, il se tenait maintenant fièrement debout, les épaules en arrière et le menton levé, dans le corps d’un homme adulte à part entière. Un homme qu’Odhrán se rappelait avoir vu sur la Sorcière des Mers.
Taren entendit des cris provenant de l’équipage au-dessous. Il baissa les yeux à temps pour voir Bastian déployer ses ailes, chaque écaille semblable à une plume scintillante. Alors qu’elles attrapaient la lumière vive du soleil, les ailes de Bastian lui rappelèrent les vitraux d’une vieille église.
Taren l’observait, fasciné par la profusion de couleurs. Ses ailes s’étaient développées depuis qu’il les avait vues pour la première fois, sous l’eau. Bastian s’éleva gracieusement sur le vent et tourna autour du navire tel un ange flamboyant, ses cheveux roux volant autour de son visage de chérubin alors qu’il se posait à quelques mètres de Taren sur la voile d’étai du perroquet.
Plus ! Taren cajola la pierre, combinant le vent et la tempête pour produire une houle de plus en plus haute. Bastian déploya ses ailes et en battit pour les stabiliser Taren et lui, alors que le navire se soulevait lourdement et tanguait de plus en plus fort.
Le pouvoir émana du fond de l’océan vers la surface, lançant une vague plus haute que le grand-mât du Fantôme. Bastian écarquilla les yeux alors que la vague s’élevait, puis retombait sur deux des navires qui les poursuivaient.