Un ouvrage très intéressant pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette nouvelle mode qu'est l'équicoaching, qui consiste à faire du coaching "classique" et à destination des managers ou équipes travaillant ensemble en utilisant les chevaux comme révélateurs impartiaux du comportement de chacun.
L'auteur revient sur des notions fondamentales du management (communication, autorité, bienveillance, réassurance, performance opérationnelle...) qu'il tente d'illustrer par des exemples, parfois inégaux.
Il détaille ensuite les différents types de séances proposées (connaissance de soi ou intelligence collective), et explicite leurs phases et les objectifs attendus du travail avec le cheval, tout en se fendant de réflexions sur le monde du travail et sur son évolution qui tend à brouiller les frontières entre salariés et managers (tutoiement systématique, généralisation des open spaces) quand elle ne complique pas les relations entre eux.
Enfin, la troisième partie se concentre sur l'émergence du métier d'equicoach et sur les différentes instances et méthodes qui constituent une niche en pleine expansion, et dont l'auteur redoute des dérives par des opportunistes non sérieux.
Un chouette exposé sur le sujet, qui permet d'avoir une triple vision managériale, équine et institutionnelle de l'équicoaching.
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Tout d'abord, force est de constater que le management est rarement considéré dans son acception étymologique. Rares sont les organisations qui corrèlent la qualité relationnelle à l'efficacité opérationnelle, probablement pour des raisons culturelles. Les écoles de management elles-mêmes substituent volontiers les compétences relationnelles à la maîtrise des process. Ensuite -et peut-être est-ce là une spécificité française -, nombreux sont les managers qui accèdent à la fonction sur la foi d'une expertise technique. Or, un bon technicien n'est pas nécessairement un bon meneur d'hommes, car ce sont là des aptitudes bien distinctes.
C'est oublier l'étymologie du mot et, par conséquent, la part d'animalité qui nous constitue et sur laquelle repose à vrai dire l'art du management des hommes. « Manager » nous vient du latin « manu agere», signifiant « conduire par la main ». A la Renaissance, en Europe, le terme devient « Managgiere », vocable largement répandu dans les académies équestres de l'époque et pouvant se traduire par « préparer sa monture au travail », c'est-à-dire « créer les conditions de la coopération ».
Ramené à la dimension de la connaissance de soi, le cheval permet, dans un laps de temps très court, d'effectuer une cartographie de son mode relationnel et managérial spontané. Une fois mis en évidence les points forts comme les axes de progrès, l'expérience se poursuit par la mise en œuvre des préconisations que la première séquence a dégagées. Chaque séquence d'expérimentation est suivie d'un débriefing « à chaud » au cours duquel la personne procède à une sorte d'auto-évaluation complétée par le «point de vue du cheval » décrypté par l'équicoach.
Rappelons-le, la performance durable et renouvelable exige que chacun des contributeurs mette pleinement ses compétences au service du projet. Le niveau d'engagement de chacun doit alors être optimal et il ne peut l'être que si la confiance préexiste. On retrouve là la notion d'effort, c'est-à-dire de la capacité d'aller au-delà des limites fixées par le contrat de travail. Sans confiance partagée, les compétences ne s'expriment qu'a minima et chacun peut être alors tenté d'estimer que sa (maigre) contribution est bien suffisante.
Le manager ne peut décemment donner le cap que dans la mesure où celui de l'entreprise est clairement annoncé. Ceci relève du bon sens, mais nombreux sont les managers tiraillés entre des injonctions paradoxales rendant difficile la tâche qui est la leur. Les changements de cap imposés par le contexte ou l'actualité ne peuvent être valablement supportés qu'à la condition que la confiance unisse les hommes. Rappelons-nous qu'elle engendre l'agilité, qualité requise pour affronter les changements.