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Critique de Ziliz


On connaît l'image de l'artiste écorché vif, et seul au monde.
'Le chanteur abandonné' ♪♫ et autre 'Mal-aimé' ♪♫... Celui qui se voyait en haut de l'affiche ♪♫ mais qui, une fois au sommet, doute et souffre, réalisant qu'il a laissé pas mal de plumes pour conquérir ses paillettes.

Edouard Bresson, humoriste à la carrière fulgurante, est comme ça.
Au faîte de sa gloire, le bilan de sa vie privée n'est pas joyeux. C'est même carrément la misère affective - sentimentale, familiale...
Derrière l'artiste adulé se cache un homme très seul, derrière le boute-en-train, un dépressif, un être fragile en proie à des démons.
La question de la poule et de l'oeuf : si ce qu'il exprime rencontre autant de succès, c'est parce que le public se retrouve en lui. Et cette sensibilité particulière, la doit-il à ses souffrances passées et jamais cicatrisées ? Mais sa notoriété et son exposition ne rendent-elles pas l'artiste encore plus nombriliste, plus focalisé sur ses blessures ?

Cet ouvrage n'est pas vraiment un roman noir, même s'il est sombre, ni un thriller psychologique, malgré le suspense. Amélie Antoine nous raconte l'histoire triste d'un clown triste. Elle décrit l'état de cet homme fatigué, revient sur ses traumatismes de jeunesse, retrace son parcours, la genèse de sa vocation d'humoriste, et évoque la façon dont ses proches le perçoivent, notamment son fils.

Edouard Bresson rappelle évidemment quelques célébrités.
On peut trouver la première partie du roman longuette et la seconde partie un peu mièvre, même si les rebondissements sont souvent poignants. J'ai pensé à 'Effroyables jardins' (Michel Quint), dont le personnage principal me semblait aussi attachant que pathétique, où j'oscillais entre empathie, émotion et agacement.

Quoi qu'il en soit, les relations père-fils sur trois générations sont bien vues. On voit que les extrêmes se rejoignent : quand on veut faire exactement l'inverse de ses parents parce qu'on estime en avoir bavé à cause d'eux, on peut finir par rater, aussi...
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• Le titre original de ce roman, 'Quand on n'a que l'humour', était plus adapté, plus représentatif de l'esprit du livre. Mais sans doute moins vendeur ? Un auteur m'avait expliqué sur un salon qu'il ne choisissait ni ses titres, ni ses couvertures ; son éditeur décidait. C'est bien dommage.
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