Je ne sais pas à quoi carbure
Donald Antrim mais c'est efficace. Si vous ouvrez ce livre comme moi, par hasard, vous ne serez pas déçu si vous avez des visions de peintures mouvantes qui vous viennent facilement à l'esprit pendant la lecture et que vous aimez l'absurde. Personnellement j'ai vu le narrateur s'envoler comme Peter Pan, emmenant à sa suite, main dans la main une ribambelle de garnements, sauf qu'ici ils sont tous adultes et psychologues (ou approchant). Et ça plane bien chez les psy. L'envie, le désir (de sexe surtout) mais aussi comment ne pas se demander un peu plus : un enfant ? Qui couche avec qui, qui veut coucher avec qui, qui parade pour le faire... tout est exprimé, que ce soit avec la gestuelle ou les paroles, et ça se voit. Mais le narrateur ne s'arrête pas là car il a ce côté enfant devant une crêpe qui ressurgit et lui fait penser à sa peur de devenir père aussi. Avec quelques retour sur soi, il nous livre ses pensées les plus intimes et celles des autres convives pendant ce repas qui se tient dans une crêperie pendant une soirée incroyable. J'ai eu des images de peintures de personnes qui s'entremêlent pour donner leur vrai visage aux autres, comme une peinture cubiste très colorée. J'avoue m'être envolée avec certains convives dans la crêperie et m'être échappée des contraintes extérieures et intérieures pour me dire que ce n'est pas toujours facile la vie, dans la réalité.
« Qu'en était-il de cette lumière qui tombait en cascade pour changer en jour la nuit d'orage ? »