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Citations sur Les amateurs (11)

« Donc, Nicolas Hulot voit la photo de la petite-fille de François Mitterrand, il appelle Sipa et il lui dit : tu me l’envoies. C’est Nicolas Hulot qui l’a choisie. Elle, elle ne veut pas y aller. Elle veut être accompagnée. Ce que Sipa dit à Hulot, mais Hulot lui dit : “Non, non, elle vient toute seule.”
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Quel est le bilan de Chirac, Sarkozy et Hollande, dirigeants du pays pendant plus de vingt ans ? Nul, voire nullissime. Pendant cette période, la France s'est désindustrialisée, ses territoires se sont appauvris, les banlieues ont dépéri sous la double influence du communautarisme et des trafics, les impôts ont grimpé et les déficits se sont aggravés - ce qui constitue une contradiction fondamentale - , les services publics se sont délabrés, la confiance et l'optimisme ont chuté, l'idée de l'Europe a reculé, le terrorisme, pourtant combattu avec une certaine continuité, a frappé plus durement au fil du temps.
Cette situation sombre, désespérante, explique pour partie le succès d'Emmanuel Macron.
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Il faut regarder attentivement l’homme pendant cette allocution de treize minutes, peinturlurée au drame. La jeunesse a quitté son visage. Sa joie de vivre a disparu. Macron a fait ses valises, demeure un président malmené par l’Histoire.
Une expérience, qui aurait pu virer à la tragédie, explique la métamorphose.
Les images du saccage de l’Arc de triomphe, le samedi 1er décembre 2018, sidèrent l’opinion publique. Elles occultent une autre scène qui se déroule le même jour, à plusieurs centaines de kilomètres de là. Des Gilets jaunes lancent des cocktails Molotov sur la préfecture du Puy-en-Velay, en Haute-Loire. Une partie du bâtiment prend feu. Des fonctionnaires se trouvent à l’intérieur. Ils redoutent de périr dans les flammes. Massés devant les grilles, des femmes et des hommes crient leur joie mauvaise :
« Vous allez rôtir comme des poulets. »
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« Si les professionnels c’est ceux qu’on a virés il y a deux ans et demi et que les amateurs c’est vous, alors soyez fiers d’être des amateurs ! »
À cet instant, un flottement saisit l’auditoire. Le président s’arrête. Sans doute attend-il des applaudissements. Ils arrivent, maigres. Car beaucoup grimacent.
« J’aurais préféré qu’il parle de néophytes, remarquera ensuite Olivia Grégoire, l’une des députés de Paris, entrée depuis au gouvernement. Amateur, ça fait incompétent. »
Trop tard. Le mot est posé. S’il retient l’attention, c’est qu’il sonne juste, qu’il nomme une réalité que tout le monde a ressentie, et ressent encore.
Et puisqu’en plus, il s’accompagne d’une injonction à la fierté, entrons dans la danse sans remords, ni réserve.
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La tempête qui se lève est de force 12. Les problèmes sont innombrables, les polémiques furieuses.
Parmi ces dernières, dérisoire dans la hiérarchie mais symbolique dans une démocratie : faut-il ou non maintenir les élections municipales, prévues pour les 15 et 22 mars ?
Comme souvent, Emmanuel Macron et Édouard Philippe ne sont pas d’accord. L’un veut ajourner, l’autre maintenir. C’est l’homme de Matignon qui gagne, comme d’habitude.
Le premier tour se déroule le 15 mars dans un climat électrique. Les scientifiques reprochent au gouvernement de favoriser la circulation du virus en incitant au déplacement des cohortes d’électeurs. Le second tour des municipales ne survit pas à la bataille. Il est reporté à des jours meilleurs dont personne ne connaît la date.
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Un ministre de l’Économie qui joue au chef de gouvernement, normalement, c’est la porte. Chez les Amateurs, c’est différent. Édouard Philippe met un mouchoir sur sa colère. Il confirme le lendemain les propos de son subordonné. Les impôts, tous les impôts, seront baissés tout de suite (ISF, sociétés, dividendes). Et pour les milliards qui vont manquer, explique-t-il, des économies seront faites.
De cet épisode, il est resté un numéro de music-hall.
Souvent, au moment de l’apéritif du soir, le Premier ministre, qui possède un don en la matière, imite devant ses amis la voix profonde et l’expression ampoulée de son ministre de l’Économie :
« Que les choses soient claires entre nous, Édouard : je n’ai pas vocation à être un numéro deux. Ta place ne m’intéresse absolument pas. »
Les bons jours, on croirait entendre le vrai. L’auditoire éclate de rire et les verres s’entrechoquent. On souffre à Matignon, on s’amuse aussi.
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Ce matin, le président du Conseil constitutionnel adoube un homme qui aura son âge dans trente ans. Il cite Chateaubriand :
« Pour être l’homme de son pays, il faut être l’homme de son temps. »
La citation est belle. On peut la trouver creuse. On peut aussi la comprendre comme un défi.
Après avoir prêté serment, le nouveau président salue un à un tous les présents. Le chef du protocole décline leur identité. Honoré comme les autres, Gérard Collomb, maire de Lyon, laisse couler une larme, puis deux.
Il peut se le permettre. Il n’est pas encore ministre de l’Intérieur.
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Ce qui suit est inédit. Et, pour cette raison, semble incroyable.
Été 2018.
L’affaire Benalla souffle comme un ouragan. Elle déstabilise le pouvoir. Un ancien collaborateur de Gérard Collomb au ministère témoigne :
« Il était quasiment en burn-out. À partir de la révélation du Monde, il a mis beaucoup de distance entre lui et les membres de son cabinet. On ne le voyait pratiquement plus. »
Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement, confirme :
« À partir de ce moment, il décroche. Il est épuisé, il ne se bat plus. Il ne prend plus personne au téléphone, il faut passer par son directeur de cabinet. Et il vient le moins possible à l’Assemblée nationale. »
La France vit avec un ministre de l’Intérieur en pointillé cet été- là.
Où faut-il le chercher, si l’on a besoin de lui ? À Lyon bien sûr, la ville qu’il a dirigée entre mars 2001, date de sa conquête, et mai 2017, date de son entrée au gouvernement.
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On constate donc que les choses ne se passent pas si bien que ça, que le pouvoir issu des urnes en mai 2017 n’a jamais trouvé son assise, qu’il n’a jamais eu de sérénité.
Il a été mal élu, tout le monde le sait. Le cirque Fillon a déréglé le scrutin. Emmanuel Macron a recueilli 8,6 millions de voix au premier tour. C’est un record de médiocrité. François Hollande (2012) en avait drainé 10,2 millions, Nicolas Sarkozy (2007) 11,4. Le second tour a compté pour du beurre. Marine Le Pen n’était pas une adversaire, c’était un épouvantail. Noyée dans des dossiers dont elle ne maîtrisait pas la première ligne, elle répétait des propositions soufflées par d’autres sans en comprendre les conséquences, ni les effets.
La preuve par le sketch sur l’euro !
Cela aurait dû inciter Emmanuel Macron à la modestie.
Ce n’est pas son registre préféré.
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Parlons de la politique.
Il existe un moment organique qui a toujours placé le locataire de l’Élysée et celui de Matignon en situation de tête-à-tête. Il s’agit de cette demi-heure qui précède le Conseil des ministres hebdomadaire, au cours de laquelle les deux dirigeants de l’exécutif se retrouvent, dans le bureau du président, pour passer en revue les urgences, ou seulement les dossiers en cours. À l’inverse de tous ses prédécesseurs sous la Cinquième, Emmanuel Macron a imposé la présence du secrétaire général de l’Élysée lors de leurs discussions. Loin d’être un détail, cette décision dit un refus de la proximité et produit, c’est le pire, un empêchement de la franchise. Lors d’une discussion entre quatre yeux, des mots peuvent être prononcés, qui ne seront pas toujours aimables. Mais au moins, les abcès sont crevés. Quand un tiers est présent, la confiance ne s’installe pas, parce que la relation peine à s’épanouir. Des vérités ne sont pas dites, des incompréhensions sont entretenues. Ce sont des faiblesses avec lesquelles a vécu le couple exécutif.
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