Apollinaire a raison : les contes ne disent pas tout. « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants », ça donne à penser mais c'est une queue de poisson bien abrupte. « Ils vécurent heureux bien qu'ils eussent beaucoup d'enfants » ne fait pas mieux. Et encore, on sait presque toujours ce que deviennent les héros principaux, mais les autres ?
Ce que raconte
Apollinaire dans ce bref « conte à rebours »*, faisant suite à Cendrillon, c'est le destin du rat devenu cocher et des six lézards devenus laquais. Il le fait avec humour et à rebours en effet du gentil conte dont la morale valorise les besogneuses au grand coeur. Nos sept héros vont immédiatement chercher à s'enrichir par des moyens répréhensibles.
Je ne vous en dis pas plus, le post-conte est d'ailleurs bien bref, et à mon avis tourne bien court, ce qui m'a déçu comme le travail d'un amateur. Pour rallonger ma notule, oyez que moi aussi, tentant d'endormir un nourrisson porté sur l'avant-bras gauche, faisant des allers-retours dans un couloir en lui tapotant le dos de ma main droite, il m'est arrivé de déformer des contes, expliquant que les princes charmants avaient fait la place à des présidents et des députés pas tous très recommandables. le son de la voix est parfois plus important que ce qu'on dit.... au fait, n'est-ce pas aussi le cas dans ce récit plein d'humour?
Ce joli petit livre jaune est agrémenté de gravures de
Nathalie Trovato, évoquant peut-être des dessins d'enfant, qui ne m'ont pas transporté
*Quelques volumes tentants dans cette collection