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2,99

sur 433 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Apollinaire avait le sens de l'humour et de la provocation ainsi qu'une forte détestation pour la morale bourgeoise et son hypocrisie; ce même milieu qui aujourd'hui encore fait mine de s'extasier sur ses poèmes mais s'offusque de la crudité de ce livre ou de ceux de Pierre Louys sans parler de ceux du Marquis de Sade, pour citer quelques illustres prédécesseurs.
Certains trouveront donc la "vigueur" du prince Vibescu, décidément abusive et scandaleuse et sans doute fort politiquement incorrecte. Oubliant qu'Apollinaire fut aussi l'inventeur du terme "surréalisme". Un surréalisme qu'il illustre donc ici dans un domaine particulier avec le lyrisme et l'enthousiasme qui lui était propre. Ce qui est toujours surprenant avec la morale des bien-pensants, ce n'est pas tellement ce dont elle s'offusque, mais bien plutôt tout ce dont elle ne s'offusque pas et qu'elle cautionne benoitement.
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Découverte hors norme d'un Apollinaire dont le centenaire de la mort venait d'être fêté.

Court et dense roman plein de foutre, de sang et de merde retraçant le voyage du prince Mony Vibescu de Bucarest à la défaite Russe de 1905 contre le Japon en passant par Paris et Saint Petersbourg.

Je me demande pourquoi exacerber à ce point le sado-maso et la pédophilie? Choquer? Dégoûter? Faire de l'audimat?
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Ce livre est une farce, une facre immense. Apollinaire se doit de dépasser toutes les limites, ce qu'il fait allégrement. le résultat fait osciller le lecteur entre les éclats de rire et le dégout se lon la sensibilité de chacun. Mais il faut absolument être doté d'un solide sens du deuxième degré pour attaquer ce livre.

La scène dans le train entre la France et l'Allemagne lors de laquelle une orgie assez abominable se déroule, scène constament mis en paralèlle avec la campagne allemande qui subit elle aussi la féroce ironie de l'auteur est un exemple d'humour totalement débridé.

Pour lecteur averti, doté d'un estomac solide et dépourvus de préjugés et de principes.
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Mony Vibescu est un personnage atypique, roumain, richissime, héréditaire du titre d'Hospodar, c'est-à-dire ce qui pourrait correspondre au titre de sous-préfet, ce dernier s'auto-proclame "prince" trouvant ridicule de recevoir et porter un titre administratif. Lassé de se faire enculer par son ami Brandi Fornoski, vice-consul de Serbie, il décide de partir pour Paris, cette ville où les femmes sont, dit-on, toutes belles et ont aussi le cuisse légère.
C'est ainsi que débuteront les aventures du Prince Mony Vibescu qui l'emmèneront à traverser toute l'Europe, en passant par la Serbie pour finir à Port-Arthur en plein conflit russo-japonais.

A travers ce récit, Apollinaire trace un portrait caustique d'une Europe déchirée par des tensions intestines où fleurit les coups d'État fomentés au service d'intérêts personnels alors que l'Empire Russe affaibli est en lutte avec le Japon pour la domination du Pacifique. L'oeuvre d'Apollinaire est une satire politique visant à entacher les gouvernants et les puissants qui régissent une Europe vieillissante issue des poncifs décadents du 19ème siècle. Son récit est éminemment subversif et d'une grande richesse et il fourmille d'allusions politiques et militaires et les évènements évoqués et les personnalités citées appartiennent tous à l'histoire.

Le but d'Apollinaire est évidemment de choquer ses contemporains, avec violence, avec le secret espoir de réveiller les consciences mais sans jamais se départir d'une forte dose d'humour.
Son récit est jouissif, et même si aujourd'hui le contexte historique nous est bien flou (en tout cas pour des lecteurs comme moi peu au fait du contexte politique de l'époque), sa verve et son style font mouche.
Publié en 1907, ce roman est antérieur aux Exploits d'un Jeune don Juan qui paraît bien sage et bien conventionnel face à ce précédent opus. En effet dans Les Onze Mille Verges, toutes les perversions possibles et imaginables y passent. Pédérastie, pédophilie, scatologie, nécrophilie, ondinisme, onanisme, sadisme, masochisme, meurtres et j'en passe et des meilleurs. Ici on tue des hommes, des femmes, des enfants, des bébés même, sans aucun état d'âme. Enfin bref c'est comme si tout à coup vous étiez dans la peau d'un fornicateur tueur en série et tous ces événements horribles sont racontés avec le plus grand des naturels comme s'il s'agissait de la normalité. Il faut quand même avoir le coeur bien accroché pour en poursuivre la lecture et si le décalage volontaire entre les situations d'une extrême cruauté et la verve jubilatoire dont elles sont racontées ne rendaient pas le récit d'une grande drôlerie, je crois que sa lecture en serait carrément impossible.
Avez-vous vu ce film "C'est arrivé près de vous" de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde ? Nous sommes ici avec ce roman dans le même registre d'humour noir... Peut-être en pire même !!! Et en 1907 !!! C'est dire !!!

Avec Les Exploits d'un jeune don Juan, Apollinaire voulait alerter ses concitoyens sur la nécessité de procréer, ici il se livre à une satire politique de l'époque dans laquelle il vit.
En tout cas, Apollinaire, c'est sûr quand il a quelque chose à dire, il n'y va pas par quatre chemins et il ne fait pas semblant, c'est le moins qu'on puisse dire.
Jugez-en par vous-même...

Les Onze Mille Verges... Une lecture que je ne vous conseille pas !!!
Lien : http://www.michel-danzo.com
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La chanson du mal aimé publiée en1909 au Mercure de France, puis son premier recueil: l'Enchanteur pourrissant, commenceront à faire leurs effets sur deux périodes importantes qui ont scindé son talent littéraire, nourrissant une poésie savante tour à tour ironique et mélancolique ou le poète contemporain sacrifie son lyrisme et son héritage esthétique. Les mille et une verge, sont à elles seules, une forme éclatée, une surabondance d'informations émises et triviales, immorales...pour une bourgeoisie fréquentant tous les lieux de perdition ou leur train collé au cul de Cuculine et autre prêtresse du sexe, où les hommes se sodomisaient en faisant bon ménage avec l'hypocrisie ambiante de l'époque, en se trempant allègrement dans la merde. Appolinaire a su sonder une nouvelle matière verbale et picturale, et pas la moindre...
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« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours faut-il qu'il m'en souvienne »
Ah ! Culculine, divine Culculine !
Que diable faisais-tu avec ce Mony, hospodar sans morale dont les comparses d'un jour deviennent les victimes le lendemain ?
Faisant feu de tout bois de son boute-joie, cet énergumène sans foi ni loi, auto anoblis en Prince, fait un serment à la charmante Culculine et après moult péripéties sexuelles outrageusement déviantes, qui le conduisent dans toute l'Europe, et plus loin encore, il en paiera le prix.
Guillaume Apollinaire, celui dont on étudie les poèmes au Lycée, aurait-il écrit cette grivoiserie excessive et outrancière, ce délire textuel défoulatoire et provocateur, même s'il n'en a jamais revendiqué la paternité ?
Et bien, oui...moins trash que du Sade, un zeste d'humour noir (si, si..), ce récit enlevé, totalement immoral n'est pas à mettre entre toutes les mains.
Prudes et sensibles lectrices et lecteurs, passez votre chemin.
Ah ! Culculine d'Ancône, Parisienne à la cuisse légère et à l'âme foutative…
« Ni temps passé
Ni les amours reviennent
sous le pont Mirabeau coule la Seine »
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Dans la série "romans érotiques", il convient de lire Les onze mille verges. C'est le chef-d'oeuvre du genre, bla bla bla, si tu l'as pas lu, t'as rien compris, bla bla bla. Voilà grosso modo ce que j'ai entendu quand j'ai commencé à m'intéresser au genre. Après, j'ai rencontré l'excellent libraire de la Musardine, librairie érotique à Paris. Au-delà de confirmer l'assertion originelle, il a émis un petit avertissement préalable en précisant que Les onze mille verges, oui, mais ça peut être un peu trash par moments.

Et en fait, ouais, carrément. Mais ça passe bien. Je développe. Il faut voir le roman d'Apollinaire comme un film porno où le scénario n'est pas particulièrement recherché. le héros arrive quelque part, il trouve un homme ou une femme ou plusieurs personnes et ça baise dans tous les sens et toutes les positions. le but ici n'est clairement pas de raconter une histoire mais de montrer les choses, toutes les choses, explicitement. Et tout y passe, même les trucs les plus odieux. Au-delà des délires scatophiles ou SM, on a droit à une charmante scène de viol incestueux de nourrisson. Et pourtant, ça marche. Évidemment, tu grimaces un peu en lisant ça mais c'est écrit sur le ton du délire, de telle sorte qu'on en est réduit à dire que c'est n'importe quoi.

Après, il faut ramener le roman à ce qu'il est, un roman érotique écrit en 1907. C'est pour l'époque une oeuvre parfaitement subversive plus destinée à choquer qu'à révolutionner la littérature. Mais il faut également préciser que c'est vraiment bien écrit, de façon très rythmée, très potache. Si Les onze mille verges n'ont aucune vocation excitatrice, le roman n'en demeure pas moins un pilier de la littérature érotique qu'il convient de lire avec l'option "second degré" activée.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Alors là comment ne pas adorer ce livre, il est amusant, époustouflant et perturbant. Mais soit on aime soit on déteste et pour ma part j'ai adoré. Les onze mille verges ou les amours d'un Hospodar n'est pas un roman érotique mais plutôt pornographique dans un style exagéré et humoristique. Alors là je dois vous dire que Guillaume Apollinaire signe un livre décapant et scandaleux pour son époque où il y mêle charme et horreur. A travers les aventures de Mony Vibescu, Apollinaire dépeint les moeurs de son époque, ce livre est une satire sociale et politique. Guillaume Apollinaire racontes des scènes très scabreuses et licencieuses avec des situations sont très amusantes. Tous les faits historiques évoqués sont tous réels, même si pour moi cela reste obscur car je ne connais rien au conflit russo-japonais du début du XXème siècle
Lien : http://lesmotspourrever.com/..
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Tous ceux qui n'ont pas pu terminer je vous comprends, les pratiques décrites sont extrêmement choquantes (la plupart même interdîtes par la loi) … cependant, il ne faut pas s'y tromper, elles ne sont pas décrites de manière complaisante. A mon sens ce livre ce serait le Voltaire de Candide qui aurait croisé Rabelais et San-Antonio … c'est gras, c'est vulgaire, c'est du guignol, c'est une farce gauloise. En fait, c'est « pornosophique ». Il y a une gradation dans l'abjection et l'interdit au fil des chapitres pour arriver aux 2 chapitres de conclusion sous forme de morale, mais là encore c'est un pastiche.
On est libre d'aimer ou de ne pas aimer, moi, au 3ème degré, je trouve ça très drôle.
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Je me lance dans une aventure un peu folle, celle de mêler "cul & culture", comme j'aime à le dire. Tout cela pour tenter de révéler les bijoux érotiques que nous ont laissé quelques uns des plus grands noms de la littérature. Souvent cachés, par déni ou peur de choquer, j'essaie de les sublimer et de montrer, avec humilité, leur force poétique. Voici donc la première vidéo de ce périple, traitant "Les onze mille verges" tout en finesse...
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