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Katerina Apostolopoulou (Autre)
EAN : 9782362292798
117 pages
Editions Bruno Doucey (28/05/2020)
4.28/5   34 notes
Résumé :
Une famille de pêcheurs dont le père disparaît en mer, un couple de gens modestes que la mort vient séparer, un homme seul qui abandonne maison, papiers d’identité et biens matériels pour vivre en vagabond sous les étoiles…Trois poèmes narratifs. Trois destins aux prises avec la vie. Trois histoires simples pour dire la fierté du peuple grec. Ce ne sont pas les héros des batailles homériques que chante Katerina Apostolopoulou dans ce premier recueil écrit en deux la... >Voir plus
Que lire après J'ai vu Sisyphe heureuxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le titre de ce recueil de trois histoires résonne comme une réponse à Albert Camus qui voulait croire que Sisyphe pouvait trouver le bonheur dans l'accomplissement absurde de sa tâche. Chez Katerina Apostolopoulou, ça se passe chez Maria et Manolis, Leur vie est rude, pauvre mais, tous les matins, ils empruntent le même chemin, comme Sisyphe qui escalade sans répit sa montagne. « Savoir que toute la vie sera ainsi/ Et en sourire » Une vie de pauvreté n'empêche pas d'être heureux et c'est avec des mots dont la simplicité fait la beauté que l'auteure nous conte cette histoire de petits riens qui font un monde.

Chacune des trois histoires abordent la mort et le deuil, mais sans misérabilisme. Comme cette famille d'un pêcheur disparu en mer alors qu'il croulait sous les dettes. A force d'acharnement, ils vont se relever en poursuivant le métier du père.
Dans la dernière, une jeune fille raconte l'histoire de Fotis qui avait tout abandonné pour devenir « l'ermite de la colline » après la mort prématurée de sa femme. Il était « l'homme qui écoutait l'âme de la vie » On le respectait, on le nourrissait et on l'écoutait.
Au-delà de la mort, ces trois récits parlent de vies simples et dignes, emplies d'amour et de générosité.
La langue pour conter ces destins use de la même simplicité qui la rend si poétique et universelle. Les phrases délicates sont des broderies à petits points pour des vies minuscules où l'on n'a pas besoin de grands exploits pour vivre libre, heureux, solidaires et dignes.
Le recueil donne à voir le texte dans les deux langues : grecque et française, et cette alternance d'écriture est le reflet de Katerina Apostolopoulou qui écrit dans les deux langues.

Un beau texte qui s'adresse aux adolescents mais qu'on peut déguster à tout âge.
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C'est comme un souffle chaud, rassurant et bienveillant, qui éclipserait juste quelques instants les frimas d'automne. Une résurgence de brise d'été qui nous viendrait de ce bout de Méditerranée, berceau de nos vies devenu – un temps - symbole de faillite. Une douce réminiscence que le chaos d'une économie n'effacera jamais la sagesse d'une civilisation.

Peut-on incessamment pousser son rocher et être heureux ? Probablement nous disait Camus. Oui car je l'ai vu et je l'ai vécu, lui répond Katerina Apostolopoulou.

C'est la dignité et la résilience après le deuil, aidée par la mer rédemptrice, le souvenir et le dialogue silencieux avec l'absent (« le savais-tu que nous t'aimions ? »).

C'est l'histoire simple des âmes qui se trouvent, dont la vie devient « comme une grande journée d'été », et décident d'en sourire, jusqu'au bout.

C'est ce centaure de notre enfance, cet homme qui écoutait l'âme de la ville pour mieux la mettre en garde, et qu'il ne tient qu'à nous d'écouter et d'entendre.

J'ai vu Sisyphe heureux nous rappelle la primauté de la liberté sur nos vies et l'importance de notre libre arbitre dans les choix que nous opérons – ou pas – pour la mener.

Une poésie comme je l'aime.
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Le 12 mai 2022,

« Pour tous et toutes,

Voici un livre heureux d'être entre vos mains.
Que la poésie illumine vos vies , que la littérature vous accompagne. Vous y trouverez tant d'idées sur tout, ça vous aidera à choisir comment vous voulez vivre !»

Katerina Apostolopoulou

Quelle chance et quel privilège d'avoir d'avoir rencontrer cette poète à la librairie de L'écriture à Vaucresson au sein d'une sortie scolaire au lycée !
Une dame remplies de gentillesse et de bienveillance.
J'ai pu lui faire lire certains poèmes que j'ai écris (oui j'écris des poèmes ahah) elle a adoré !

J'ai trouvé ça touchant comme échange et émouvant de pouvoir parler avec une poète !

Pour parler du livre en soi même j'ai trouvé ça touchant et d'un voyage vraiment atypique de partir à travers la poésie sans rime et avec le thème qui est la mer...

Mais bon c'est sûr que c'est pas du Baudelaire 2.0 !

Mais ça reste très beau


Je vous rétorque tous mes mots et mes salutations pour votre avenir !

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Frileuse que je suis à l'idée de lire de la poésie – vous savez, celle que l'on nous fait apprendre (que dis-je, ingurgiter) de force à l'école, dans un sempiternel par-coeur
qui n'aurait comme unique conséquence que de nous donner des haut-le-coeur (ça rime) –
je n'avais encore jamais ouvert un recueil des éditions Bruno Doucey, quelle grossière erreur (ça re-rime !) !!
.
J'ai tenu ici entre mes mains un petit écrin, signé Katerina Apostolopoulou, recelant en son coeur 3 petites pépites.
.
3 histoires pour nous dire la Grèce, une Grèce : celle des petites gens, qui font avec ce qu'ils ont, avec ce qu'ils sont, et qui ne s'empêcheront jamais d'être heureux, même sous le joug de la morne routine et des douleurs de la vie auxquelles ils ne peuvent échapper.
L'autrice nous dit aussi la Nature, et quelle Nature ! La mer est omniprésente, elle rassure autant qu'elle inquiète, elle transmet sa puissance autant qu'elle enlève des vies...
La Grèce, les hommes, les femmes, la Nature... C'est la Vie qui nous est contée ici !
.
Eh oui, contée. Car j'ai compris grâce à ce recueil que la poésie narrative ressemble beaucoup aux contes et les contes, ça se raconte. Katerina Apostolopoulou m'a raconté ces 3 histoires, au creux de mon oreille, tandis que j'étais blotti sous mon plaid et mon chat, savourant la douceur de ses mots et la puissance de son message. Toutes ces histoires auraient pu commencé par "il était une fois", tant elles sont universelles et hors du temps.
.
Et puis bien sûr, je ne peux pas éviter de vous parler de la forme de ce recueil : 3 nouvelles écrites en grec et en français, dont les pages et les langues résonnent face à face, tel un écho dans une vallée. Si j'ai de (très) vagues souvenirs du grec des années collège, je n'ai absolument plus aucune capacité à le lire, alors je me suis contentée d'admirer ces caractères graphiques, tentant (vainement) de reconnaître leur homologue français... Expérience de lecture inédite pour moi, d'autant plus quand on sait que ce n'est pas une traduction mais bien un double exercice d'écriture de l'autrice, grecque de naissance mais vivant à Paris.
.
Alors quoi ? Ce serait donc un livre parfait ?
La perfection n'existe pas les amis, et voici le reproche qu'on pourrait lui faire :
Trop court !
Ce recueil est bien trop court ! (rime de fin)
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Je continue de découvrir cette maison d'édition avec ce titre. Je l'ai lu il y a quelques semaines avant la soirée poésie musicale. J'ai donc deux visions de ce recueil magnifique. J'ai toujours du mal à chroniquer de la poésie. Comment rendre ce que m'apporte un recueil? Je me dis que l'essentiel est de vous donner les émotions que j'ai ressenti à la lecture mais aussi à l'écoute lors de cette soirée.

J'ai lu ce recueil un samedi soir. Je voulais lire quelque chose de court. Petite précision : vous trouverez les poèmes en grec et en français. À la fin de ma lecture, j'ai posé le livre le sourire aux lèvres. Ça m'a fait un bien fou de lire trois histoires simples et efficaces. Il n'y a aucunes fioritures dans ces textes, juste l'humain dans toute sa beauté et sa simplicité. Et c'est ça qui apaise. Les personnages que Katerina met en avant ont choisi de vivre comme ils l'entendent même si ce n'est pas les normes de la société. Rien que ce livre présente pour moi ce que l'être humain devrait être.

Juste pour vous donner une idée, je vous propose l'extrait disponible sur le site de la maison d'édition :

« Vivre pauvre sans être rustre
Avoir peu et tout offrir
Garder le meilleur pour l'ami ou l'étranger
Reprendre tous les matins le même chemin
Savoir que toute la vie sera ainsi
Et en sourire

Moi
J'ai vu
Sisyphe heureux. »

Je n'ai pas écrit la chronique parce que je ne savais pas comment rendre l'émotion de ce livre. Finalement, j'ai bien fait d'attendre la soirée poésie musicale. le fait d'écouter ces poèmes lus par la poétesse accompagnée à la harpe et la contrebasse donnent une autre dimension. Je savais que je passerai un bon moment. La voix de Katerina est très belle. Elle a lu les poèmes en grec et en français. Ce n'est absolument pas dérangeant. Au contraire, ça apporte bien plus. La musique nous emmène en Grèce et les poèmes nous raconte l'histoire de ces personnages. Je me suis laissée emporter sans lutter. J'en avais des frissons pendant et après.



En bref, ce recueil est une merveille que je ne peux que vous recommander. N'ayez pas peur de lire de la poésie et de laisser les émotions vous envahir. C'est le but premier de la poésie.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Jour après jour
Ils retournaient à la mer
Les rames dans les mains
Les filets autour du cou
Et le vague à l'âme

Comment oublier ?
Comment ne pas oublier ?

Et ils pêchaient
Ils pêchaient
Et la mer était généreuse

Pendant le voyage
Les enfants demandaient
Qu'est ce qu'il t'arrive aux hommes
Après la mer
Après la terre
Pendant le ciel ?

Et leur mère avait toujours une réponse

Et les semaines passaient
Et ils pêchaient
Ils pêchaient
Et la mer était généreuse

Et les enfants demandaient
Quelle est la place exacte
Où l'on doit se tenir
Dans la mer
Sur la terre
Sous le ciel ?

Et leur mère avait toujours une réponse

Et les mois passaient
Et eux partaient chaque jour plus loin
Les filets autour des bras
Et les vagues dans l'âme
Et ils pêchaient
Ils pêchaient
Et la mer était toujours généreuse

Et les enfants demandaient
Que doit-on faire
Lorsque la mer rugit
Lorsque la terre devient aride
Lorsque les cieux se ferment ?

Et leur mère avait toujours une réponse

Et les années passaient
Et ils pêchaient

Et ils pêchaient encore
Ils vendaient leur poissons aux marchés
Toute la ville venait acheter

Ils ont remboursé leurs dettes
La barque maintenant était à eux et ils l'avaient repreinte
La maison était à eux et leur jardin était fleuri
L'école était payée
Et la mère portait une robe toute neuve
Personne dans la ville ne les regardait plus
Comme on regarde les veuves et les orphelins

Et dans les yeux du fils et de la file brillait toujours
la réponse maternelle

Il faut s'allier avec la mer
Pour sauver notre dignité sur terre
Malgré les intentions du ciel

Envers et contre tout
Comme seule arme et remède
La dignité.
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Il s’appelait Fotis…



Il s’appelait Fotis
Une légende de notre enfance
L’homme qui écoutait l’âme de la ville

Nous avons grandi avec cet être étrange
Qui errait parmi nous

Personne ne se souvenait du jour
Où Fotis avait tout laissé derrière lui
Pour devenir l’ermite de la colline

Lorsqu’il était jeune
Il était cordonnier

Était-il possible que Fotis ait été jeune un jour
enfant
comme nous ?

Il faisait du bon travail
Et son affaire marchait bien
Mais il donnait tout ce qu’il gagnait
À qui avait plus besoin que lui
Il a dû fermer la boutique
L’année juste avant les grands tremblements de terre
– nous n’étions pas encore nés –
Il s’était marié avec une femme belle et douce
Ils s’aimaient comme des fous
Elle était morte subitement

Fotis a abandonné sa maison
ses papiers
sa carte d’identité
le peu de biens qu’il possédait
Il a quitté la ville
A disparu

Plusieurs mois plus tard
Des pêcheurs racontaient l’avoir croisé en banlieue
près de la mer
Sortant d’une grotte taillée dans la colline

Petit à petit
Il s’est transformé en vague
Qui traversait la ville le jour
Mouillait tous les quartiers de ses bonjours
Et de son regard frais
Et puis le soir
Se retirait.
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Et les enfants demandaient
quelle est la place exacte
où l'on doit se tenir
dans la mer
sur la terre
sous le ciel?
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Vous êtes les bienvenus
Venez les mains vides
Cette maison n'a besoin de rien.
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La grande bulle dans laquelle
la ville s'était rêvée autre
avait explosé;
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Videos de Katerina Apostolopoulou (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Katerina Apostolopoulou
Avec Katerina Apostolopoulou, Caroline Boidé, Bruno Doucey, Mohammed El Amraoui, Hubert Haddad, Marie Pavlenko & Murielle Szac Accompagnés par le musicien Issa Hassan
Prenez le mot Grâce. Soupesez-le pour en estimer la richesse de sens. Puis déployez-le, en éventail, de manière à faire apparaître ses innombrables significations. Qu'y a-t-il au-delà de ce don accordé, de cette faveur ou non divine ? Un état, un moment, l'extase. Une supplique, une embellie, d'autres extases encore. Sans oublier ces vies que l'on épargne, ce coup souvent fatal, ces inquiétudes et cet accueil, le consentement ou le refus. Les uns disent « Grâce à Dieu », tandis que d'autres ne croient qu'en la chaleur d'une main dans la leur. Mais de textes en textes, de mots d'amour en chants des morts, de cimes en abîmes, les 118 poètes de cette anthologie entonnent sans relâche la grande partition de la vie. Et s'ils viennent de tous les horizons – si elles viennent, car plus de la moitié sont des femmes –, c'est pour dire d'une voix multiple et une : Gracias a la vida !
À lire – Grâce… Livre des heures poétiques, Anthologie établie par Thierry Renard & Bruno Doucey, éd. Bruno Doucey, 2024.
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