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Citations sur Rien ne t'appartient (87)

Pendant longtemps, je suis persuadée que la vie que je mène est immuable.
C’est une vie délicieuse : des mangues, de l’eau de coco, du riz fumant, du curry rouge, du poisson frit, du yaourt et du miel, des beignets gonflés et moelleux, du lait frais, de la glace faite avec la crème de ce lait frais et des gousses de cardamome, des concombres confits, du melon amer caramélisé. J’aime le sucré, l’amer, l’acide, le salé, l’astringent, j’aime le cru, le cuit, j’aime le vert, le mûr, j’aime le croquant et le moelleux. Mes parents disent que j’ai un palais d’adulte, ils sourient de mon appétit enthousiaste, de ma curiosité. Est-ce possible qu’au fond de moi je sache que cela ne va pas durer ?
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Tous les regards nous suivent, nous les gens riches et athées de la grande maison, la fille qui danse mais qui ne va pas à l’école, l’homme qui passe à la radio et même à la télévision pour dire que les habitants de ce pays ne font qu’un, que chaque personne devrait avoir la liberté de prier le dieu qu’il veut ou de ne pas croire en seul dieu, que les dirigeants sont des idiots, l’homme qui parle plusieurs langues dans la même phrase, l’époux de la femme sorcière.
(page 70)
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J’aime le sucré, l’amer, l’acide, le salé, l’astringent, j’aime le cru, le cuit, j’aime le vert, le mûr, j’aime le croquant et le moelleux. Mes parents disent que j’ai un palais d’adulte, ils sourient de mon appétit enthousiaste, de ma curiosité.
(page 59)
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Nous passerons la matinée à nettoyer les trois temples qui accueillent encore des visiteurs. Il faut laver et brosser les sols, balayer la cour, s’occuper du potager. Tout doit être propre quand les grilles du refuge s’ouvriront pour recevoir les touristes. Certains hôtels organisent des déjeuners dans les vestiges des temples, d’autres utilisent les ruines pour des séances photo, il y a même parfois des tournages de films. Nous devons, nous, à ce moment-là, être hors de vue, invisibles.
(pages 121-122)
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Je me mets à courir mais mes jambes pèsent des tonnes, mon corps est engoncé dans une substance gluante. J’avance centimètre par centimètre, l’air qui me semblait si liquide et doux tout à l’heure appuie sur ma tête et mes épaules jusqu’à me faire courber le dos. Ma jambe gauche est lourde, ma cicatrice palpite, comme si elle était sur le point de se rouvrir. Je vois enfin le pont.
(pages 53-54)
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Le temps est caoutchouteux quand on a peur. Il ressemble au tableau de Dali, il fond, il se déforme, il dégouline et on ne sait si c’est le jour ou la nuit, si ce sont des minutes qui s’écoulent ou des heures entières.
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Est-ce cela la mort qui vient, cette impression de me dédoubler, de voir un corps s’extirper de moi, aller au-devant, sans peur, sans gravité, sans âge, courir vraiment, escalader le treillis métallique, se hisser sur la barre la plus haute et se tenir là, en équilibre au-dessus de l’eau, au-dessus de ce bois, au-dessus de moi-même ? Qui est debout, qui est à terre ?
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Ce que j’ai vu et que je ne peux pas oublier c’est un visage aux contours flous, aux traits à moitié gommés. Je me demande, le cœur battant, abandonnant mon vélo contre un arbre, qui est ce filigrane que j’ai aperçu : est-ce Tara ? est-ce Vijaya ?
(page 51)
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Pour l’instant, ce rien ne t’appartient ici ne concerne que mon sac et ce qu’il contient. Je ne sais pas encore que ces mots englobent la robe que je porte, ma peau, mon corps, mes pensées, ma sueur, mon passé, mon présent, mon avenir, mes rêves et mon nom.
(page 108)
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Tout de même, cet homme me regarde comme personne. Il a cette manière de m’appeler, je ne sais pas ce qu’il met dans ce prénom mais je voudrais qu’il me le dise encore et encore, qu’il me fasse croire en cette Tara-là, celle qu’il voit, celle qu’il ramène à la vie. Il agit tel un sculpteur, à former un corps, à dessiner un visage, à lisser une folie, à faire émerger d’une fille gâchée une autre à promesses.
(pages 152-153)
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