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Pierre-Yves Mocquais (Éditeur scientifique)
EAN : 9782894061336
619 pages
Bibliothèque Québécoise (02/02/1998)
4.06/5   18 notes
Résumé :
Entre la Norvège et Montréal, un couple se défait. Un roman sur la cruauté et sur l'incommunicabilité entre les hommes et les femmes.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Neige noire est, apparemment, le chef d'oeuvre et l'aboutissement de la carrière d'Hubert Aquin, ce grand auteur, cinéaste et intellectuel québécois. Cette lecture m'a quelque peu dérouté. Je dirais que ce roman est davantage une expérience. L'auteur a voulu mélanger les arts, incorporant à son oeuvre des éléments du théâtre et du cinéma. Oui, oui, du cinéma. En plus de présenter les dialogues à la manière des scripts, il a inséré des indications quant au point de vue à partir duquel le lecteur doit visualiser l'histoire. Par exemple : « Salle à manger à l'hôtel Arctic à Ny Alesund. Gros plan de Nicolas, le regard fixe, les traits figés. Contrechamp : Sylvie avale une gorgée de vin. »

À d'autres endroits, il nous propose un travelling, un fondu enchainé, des plans multiples et un tas d'indications techniques. Bref, beaucoup d'expérimentation. Un peu normal quand on pense que, vers la même époque, OULIPO gagnait en popularité de l'autre côté de l'Atlantique. Je tiens à annoncer tout de go que je n'ai pas aimé les oeuvres qui se réclamaient de ce « mouvement » alors, évidemment, ma lecture de Neige noire en a été teintée.

Ce roman est très original mais je ne suis pas certain d'avoir vraiment accroché. D'autant plus que l'histoire en elle-même ne m'a pas particulièrement plu. Deux artistes, le scénariste Nicolas et l'actrice Sylvie, quittent emplois et Montréal le temps d'un séjour en Norvège. Ils s'intéressent à l'histoire d'Hamlet et de Fortimbras (occasion pour l'auteur de faire valoir son érudition ?). Là-bas, ils se marient mais le voyage de noces est de courte durée car Sylvie meurt, (se suicide ?) et Nicolas trouve le réconfort dans les bras d'Ève. Il surmontera toute cette épreuve en couchant sur papier et en montant cette histoire sur la scène avec l'aide d'amis acteurs.

Malheureusement, je ne m'y suis jamais attaché, à ces personnages. J'y ai à peine cru. Nicolas et Sylvie et leurs amis me semblaient froids, inintéressants. Ajoutez à cela une écriture minimaliste, toute aussi froide (des indications scéniques sont à des années-lumière de riches descriptions). À plusieurs moments, je perdais concentration pendant ma lecture et je devais retourner quelques pages en arrière pour comprendre.

Une petite déception. Mais je me dis que j'ai sans doute lu Neige noire trop tôt et que, dans une dizaine d'années, j'y découvrirais un sens qui m'était resté caché. J'ose espérer…
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L'histoire met en scène deux artistes, Nicolas le scénariste et Sylvie l'actrice. Ces derniers quittent emplois et Montréal afin de se rendre en Norvège. Ils ont à coeur l'histoire d'Hamlet et de Fortimbras. Dans le pays nordique, ils se marient mais le voyage de noces s'avère très court car Sylvie meurt ou se suicide et Nicolas se réconforte dans les bras d'une autre femme, Èva. Ce dernier abordera la mort de sa femme en écrivant leur histoire et en la montant sur scène avec des amis acteurs.
Ce livre regorge de références littéraires et il est mentionné sur la quatrième de couverture que le tout est construit sur fond de palimpseste de Hamlet et d'Ulysse.  

Dans ce dernier, c'est l'écriture d'Aquin qui vient me happer en raison du discours amoureux qui apparaît indissociable du temps…

Le temps est le secret même de la subjectivité et si on doit se référer à un voyage pour le capter avec plus d'acuité, il faut invoquer le voyage intérieur. Quand on objective le temps, c'est qu'on parle du temps des autres et, par conséquent, de l'espace qui nous sépare des autres. En amour, si on réduit soit cet espace, il n'en figure pas moins l'infranchissable frontière entre deux êtres. le temps intérieur de l'autre ne peut être perçu au plus fort de l'extase, que comme l'espace irréductible qui sépare deux amants, les confine à des caresses superficielles et leur interdit la vraie fusion! (p. 194)

Une lecture pour amener le lecteur ailleurs…où Éros sépare peut-être l'amour…

L'amour, si délibérément intrusif soit-il, se ramène à une approximation vélaire de l'autre, à une croisière désespérante sur le toit d'une mer qu'on ne peut jamais percer. (p. 195)

https://madamelit.me/2017/08/30/madame-lit-une-ecrivaine-ou-un-ecrivain-par-mois-aout-2017-hubert-aquin/
Lien : https://madamelit.me/2017/08..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les baisers qu'on donne, les caresses esquissées, cette préhension tactile si peu organisée et si sauvage ne font que rendre plus angoissantes la fuite du temps, car la main qui court sur une cuisse aura bientôt fini sa course et les lèvres unies dans un baiser finiront bientôt de s'entre-palper. Comme dans la musique, il n'y a jamais de reprise identique; quand les corps s'unissent à nouveau, la mémoire des étreintes qui ont précédé est anéantie par l'émotion nouvelle. Tout reprend parce que tout finit; et cette mélodie qui ne se ressemble jamais tout à fait nous rapproche d'une étreinte finale qui abolit tout.
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Le temps est le secret même de la subjectivité et si on doit se référer à un voyage pour le capter avec plus d’acuité, il faut invoquer le voyage intérieur. Quand on objective le temps, c’est qu’on parle du temps des autres et, par conséquent, de l’espace qui nous sépare des autres. En amour, si on réduit soit cet espace, il n’en figure pas moins l’infranchissable frontière entre deux êtres. Le temps intérieur de l’autre ne peut être perçu au plus fort de l’extase, que comme l’espace irréductible qui sépare deux amants, les confine à des caresses superficielles et leur interdit la vraie fusion!
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Les désignations de la réalité n'ajoutent rien à la réalité, sinon un masque nominal...
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L’amour, si délibérément intrusif soit-il, se ramène à une approximation vélaire de l’autre, à une croisière désespérante sur le toit d’une mer qu’on ne peut jamais percer.
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Peut-être; mais peut-être aussi que je cherche plus simplement à vous faire parler de n'importe quoi pour que la nuit passe inaperçue.
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Videos de Hubert Aquin (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hubert Aquin
Camille Bui, maîtresse de conférence en cinéma, nous parle de la manière dont les villes sont filmées dans les documentaires canadiens. du cinéma direct aux films les plus récents, cinéastes francophones et anglophones montrent les villes canadiennes, et notamment de Montréal, comme des milieux habités, multiculturels et en mutation. Le podcast Pour une poignée de docs explore des sujets qui traversent les documentaires programmés par la Cinémathèque du documentaire à la Bpi. Il est produit par Balises, le magazine de la Bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou. Cet épisode a été préparé et réalisé par Marion Carrot, avec l'aide de Marion Bonneau. Musique du générique de début : Danijel Zambo Musique du générique de fin : Raymond Lévesque (extrait) Extraits entendus : Village mosaïque Côte-des-Neiges, de Lucie Lachapelle (1996) © Office national du film du Canada À Saint Henri le 5 septembre, de Hubert Aquin (1962) © Office national du film du Canada Les Voleurs de job, de Tahani Rached (1980) © ACPAV Le Plan, d'Isabelle Longtin (2011) © Office national du film du Canada Où êtes-vous donc ?, de Gilles Groulx (1969) © Office national du film du Canada La P'tite Bourgogne, de Maurice Bulbulian (1968) © Office national du film du Canada
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