AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,23

sur 1203 notes
5
53 avis
4
16 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pauvre Bérénice, pauvre Aurélien! C'est ce qu'on a envie de dire en refermant ce livre. Il y est question d'amour, mais est-ce bien d'amour dont il s'agit? Quand l'Autre n'est souvent que prétexte pour fuir une vie de vacuité, que ce soit celle d'un Aurélien désabusé et brisé par une guerre dont il a subi les atrocités ou celle d'une Bérénice mal mariée à un pharmacien manchot ? L'auteur a voulu nous dresser le portrait d'une sorte d'anti-Bovary certes toujours insatisfaite, mais qui, cette fois, préfère rêver sa vie en refusant l'accomplissement d'un amour dangereusement réciproque pour privilégier l'absolu, révélant par là une inaptitude complète au bonheur qu'elle biffe d'un trait pour se complaire dans l'idéal quitte à se montrer cruelle et inhumaine. L'épisode du masque aux yeux clos qu'elle fait mouler pour Aurélien est significatif, de même que le dessin de Zamora qui mêle les lignes des deux expressions de Bérénice. Il y a coexistence de la morte et de la vivante et, contre toute attente, elle choisira de se figer et de demeurer la morte, la femme idéalisée, aux yeux d'Aurélien.
Louis-Aragon à travers ses personnages nous met face à des rencontres et des amours divers et variés, mais, à chaque fois, on y découvre in fine un certain opportunisme. L'autre n'est que prétexte, conscient ou non, pour fuir une réalité frelatée soit par l'appât du gain soit par une existence oiseuse qui jusque-là n'avait aucun sens. Et c'est souvent un jeu qui tourne mal, car la réalité reprend vite les rênes.
Aurélien y parait comme victime d'une guerre qui apparait absurde. L'auteur s'attache à nous faire sentir ce qui en lui est brisé jusqu'à en faire un homme dépourvu d'honneur qui accepte la défaite et la collaboration avec l'ennemi vainqueur. Bérénice qui désapprouve lui enverra le coup de grâce en le rejetant après vingt ans d'un amour sublimé par la séparation. On peut rêver qu'un amour digne de ce nom en ouvrant les portes de la compréhension aurait pu lui permettre de penser autrement.
J'ai trouvé de très belles pages où le poète était présent, mais j'ai aussi souffert de scènes ennuyeuses et interminables qui ressemblaient à un habile remplissage pour maintenir le suspens dans les décors surannés d'une bourgeoisie poussive avec des rentiers oisifs qui cherchent à tuer l'ennui.
Bref, j'ai refermé le livre avec soulagement, pas du tout convaincue que l'amour –le vrai – ce n'est que cela, même si bien des épisodes peuvent tout à fait s'apparenter à des situations que l'on observe dans la vie courante.


Commenter  J’apprécie          110
Aragon. Voilà bien une référence qui manque, forcément, à ma culture, me dis-je en observant Aurélien dans ma bibliothèque. Car je n'ai jamais rien lu d'Aragon. Aurélien, donc. Pourquoi pas. Me voilà embarquée à participer aux considérations de cet oisif insatisfait et hésitant. La phrase précédente, lue sous l'éclairage de ma patience en vacances, donne une indication sur mon niveau d'appréciation du livre.

C'est intéressant, moyennement intéressant… mais c'est bien écrit. Un style précis et élégant. Mais ! Arrrgh… Dans mon édition, de poche, c'est Aurélien, tome I. Déjà que je trouvais que 500 pages, ça allait être beaucoup, pour déverser ses pensées, parce qu'après il faut les écouter lire, ces pensées. Mais 2 fois 500 pages… comment dire ?
Bon, il est vrai qu'au moment de la reprise des cours en présence à la mi-mai (je suis prof), je ne voulais pas un livre trop prenant, sachant que ce retour dans le monde réel me demanderait plus d'énergie et de concentration que d'habitude. Là, je dois dire qu'à aucun moment ce livre n'a risqué de me détourner de quoi que ce soit. Il a plutôt fallu que je me force à le finir. Et c'est vrai qu'arrivée à la fin du tome I, j'ai eu comme une hésitation… faut-il vraiment lire le tome II ? me suis-je demandé. Mais cette séparation en deux parties est totalement arbitraire et je ne me résout pas à ne pas finir un livre.

Et il faut persévérer, car ce livre offre quelques trésors de réflexions bien vues sur le genre humain. Quelle précision et quelle justesse dans la description de certains sentiments. Il faut persévérer aussi parce que les personnages prennent du temps à se révéler, et que si l'on veut connaître leur destin, il faut se résoudre à les accompagner longtemps.

Sentiment très mitigé donc. L'occasion de se rappeler que si le contexte change, si la société évolue, les caractères, les sentiments, les réactions ont des constances. Ce qui fait de ce livre un classique bien sûr.
Mais quel ennui, quel ennui !

Lien : https://chargedame.wordpress..
Commenter  J’apprécie          110
En voilà un sacré pavé! Mais je me suis globalement laissée emporter par l'histoire d'amour impossible et ce fameux goût de l'absolu.
Aurélien fait partie de cette génération d'entre deux guerres, partagée entre les horreurs vécues de 14/18 et reprendre le cours d'une vie classique pendant les années folles.
J'ai bien aimé l'ambiance de ce Paris des années 20 (les receptions chez les Babentane avec Rose Melrose, la référence à de nombreux artistes de l'époque). Seules les réunions d'anciens combattants m'ont paru très très longues....
Comme je le disais, on se laisse emporter par les multiples rencontres, les états d'âmes d'Aurélien et de Bérénice et tous ces personnages secondaires qui participent à leur éloignement comme à leur rapprochement.
Le personnage de Bérénice évolue beaucoup, de la petite provinciale timide, elle devient une femme sûre d'elle, qui expose ses idées politiques (Aragon l'explique par le fait qu'à cette époque, les femmes ont une continuité de vie et de pensée, que n'ont pas pu avoir les hommes qui sont partis, parfois par deux fois au front).
L'épilogue et l'exode de 1940 est passionnant tant par son dénouement que par l'opinion des personnages sur cet armistice.
J'ai lu la préface après le livre ce qui m'a permis d'apprécier encore mieux cette oeuvre et de comprendre quand et dans quel état d'esprit Aragon l'a écrite.
Commenter  J’apprécie          100
Aurélien rencontre Bérénice de prime abord il ne l'a trouve pas à son goût et pourtant au son de sa voix les choses vont changer et il va être totalement fasciné par elle mais de son côté marié et mère de famille, Bérénice est distant ne laisse que peu transparaître ses sentiment.

Ce fut une lecture intéressante avec de très beaux passages, j'ai aimé le décor du roman, j'ai aimé les échanges verbaux entre Aurélien et Bérénice, pour le reste j'ai trouvé l'histoire trop longue, le style est parfois complexe mais ça reste très bien écrit. Je suis contente de l'avoir découvert mais ce n'est pas mon classique préféré.
Commenter  J’apprécie          70
De la production romanesque d'un des plus grands poètes français du 20e siècle, je connaissais " les Beaux Quartiers " et je n'ai pu m'empêcher à la lecture de ce livre-ci ,de trouver plutôt amusant et singulier , pour un apparatchik du PCF , cet intérêt pour la Bourgeoisie et la description plutôt complaisante qu'en définitive il en fait .
D'essence volontiers autobiographique , le personnage titre du livre - dandy velléitaire, qui évoque aussi l'ami Drieux, l'homme couvert de femmes - tout comme cette bourgeoisie d'affaires de l'entre deux-guerre, ne parviennent malheureusement jamais à exister véritablement tant l'écriture d'Aragon manque cruellement d'incarnation et d'épaisseur . de ce qui se voudrait vraisemblablement être un récit à l'atmosphère fitzgeraldienne , se réduit la plupart du temps à une description factuelle assez fade et attendue de la vénalité des uns et de l'oisiveté des autres.
Seules les pages ou il est question de passion amoureuse, et de ce qui illustre et caractérise sa cristallisation donnent à de trop rares moments au livre , une dimension romanesque véritable enfin digne de l'ampleur et de l'ambition poétique de l'auteur des Yeux d'Elsa.

Commenter  J’apprécie          71
Dans un Paris des années 20, Aurélien aime Bérénice. Peut être. Bérénice aime Aurélien. Peut être pas.
Un roman sur l'amour, mais plus particulièrement sur toutes les formes d'amours, car il existe mille façons d'aimer quelqu'un. L'inconstant, le pur, la repentie, le romantique, le désabusé... Cette oeuvre nous permet de traverser les personnalités, les facettes d'une société passée mais moralement intemporelle. Les cercles culturels sont fidèlement évoqués, et de très belles références littéraires sont alimentées de rebondissements amoureux inattendus, qui, cependant, subissent parfois une certaine lenteur, en ce sens que les aspects psychologiques intérieurs sont souvent visités, interrogés sur des thèmes réguliers, qui le sont un peu trop à mon goût.
Une fin époustouflante cependant, et une petite gifle littéraire qui fait du bien.
Commenter  J’apprécie          60
Aurélien est un jeune homme désabusé. Il a fait la guerre des tranchées en tant que sous-lieutenant. Les disputes incessantes de ses parents l'ont découragé de se marier. Il fait la connaissance de Bérénice, mariée, dans une des soirées mondaines qu'il fréquente. Elle est la cousine d'un compagnon d'armes. Il la trouve franchement laide, puis finit par être troublé. Bérénice efface ses souvenirs de guerre et il se sent revivre. Ils se débattent dans leurs incertitudes. S'aiment-ils vraiment ? Ils n'arriveront pas à se rejoindre dans cette quête de l'absolu et se retrouveront au début de la deuxième guerre, tragiquement. J'avais trouvé un souffle lyrique à cette histoire lorsque j'étais étudiante et j'avais adoré. Aujourd'hui, je le trouve désuet et je n'adhère plus à cette histoire d'amour hésitante et platonique.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai mis tellement de temps à lire ce livre que je me demandais si j'arriverai à le finir un jour. Pour être honnête je ne l'ai pas détesté, mais je ne l'ai pas adoré non plus. D'un côté, ce n'est pas une lecture difficile dans le sens où on arrive à suivre l'histoire, on la comprend et on n'est pas trop perdu. D'un autre côté... C'est long... Très long... Vous commencez à me connaître, la romance ce n'est pas trop mon truc mais alors la romance du XXème qu'est ce que ça m'énerve. Il ne se passe rien. Rien du tout. C'est plat. Ça n'avance pas. On s'ennuie. Et c'est tellement machiste. Il y a quand même des passages où c'était sympa et j'ai quand même réussi à le lire mais honnêtement je ne le conseille pas à tout le monde. C'est un livre typique du XXème : histoire d'amour impossible qui dure 700 pages pendant lesquels le personnage se demande ce qu'il doit faire.
Commenter  J’apprécie          40
Longue histoire qui s'égare parfois. urélien et Bérénice s'aime d'une passion dévorante et passent l'un à côté de l'autre. Quelle est cette vitre entre eux qui empêche cette passion de s'enflammer. Idéalisme conduisant à l'inaction...
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (4363) Voir plus



Quiz Voir plus

Aragon (difficulté moyenne)

Aragon a été journaliste dans un de ces journaux. Lequel ?

Minute
Le Figaro
Libération
L'Humanité

10 questions
143 lecteurs ont répondu
Thème : Louis AragonCréer un quiz sur ce livre

{* *}