Je suis comme ces femmes qui aiment les mauvais garçons : j'aime
Louis Aragon.
Ce poète au verbe envoûtant, irrésistible.
Cet homme qui toute sa vie a joué avec tout le monde, peut être, avec soi-même aussi.
Tantôt un veuf flamboyant, tantôt un dandy maquillé et masqué.
Qui affrontait les femmes par le double jeu de la rouerie et l'ironie, le lyrisme en décore théâtral, le savant dosage de la sincérité et du mensonge.
Qui avouait que
« Si l'on voudrait élever une statue à la mobilité des idées, le sculpteur ne trouverait pas de meilleur modèle que moi ».
….Finalement , peut être, je ne l'aime pas tant que ça ….
Et pourtant :
"Pourquoi ce jour-ci, pourquoi ce moment leur est-il le dernier.
Quelle est cette fatigue subite et quel est ce renoncement.
Ils n'ont pas voulu, ils n'ont pas pu marcher plus loin disant qu'après tout
Après eux le futur commence.
Et vais-je aussi comme eux m'asseoir tout d'un coup
Voyant devant moi l'immensité de l'étendue.
Désespérant de l'effort si grand pour avancer si peu.
Pourtant donne-moi ta main qu'ensemble
Allons veux-tu bien jusqu'au tournant .
Peut- être après
Le paysage change-t-il et ce serait bien assez
De voir qu'il change."
Aragon