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EAN : 9781593079994
112 pages
Dark Horse (20/01/2009)
5/5   1 notes
Résumé :
Groo is BACK! And, oddly enough, that might not be the biggest disaster looming over the planet. It seems that things are getting hotter everywhere . . . that is, in those places where it isn't getting colder than ever before! The usual suspects - Sergio Aragones and Mark Evanier - once again join forces to bring you a sidesplitting tale of the world's stupidest barbarian. Unfortunately, there might not be much world left by the end of their story! "He's the same ol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète indépendante de toute autre. Il n'est pas besoin d'avoir lu d'autres histoires de Groo pour comprendre celle-ci. Elle est constituée des 4 épisodes de la minisérie du même nom parue en 2007/2008.

Le Ménestrel (Minstrel) effectue les introductions, les conclusions et les transitions de chaque scène. Il introduit la première scène en mettant en évidence que Groo vit à une époque où la terre fournit la majeure partie des ressources pour les populations (une sorte de haut moyen-âge), et que le plus gros désastre est l'arrivée de Groo dans quelque endroit que ce soit. Les vagabondages de Groo l'amène dans la cité état d'Uslip, en compagnie de Rufferto son chien. Groo constate que la ville bénéficie d'un plein emploi et il réclame un boulot à la fabrique d'armes du village. Là un faux pas le fait passer à travers le toit, ce qui permet aux ouvriers de découvrir que l'air de local est beaucoup plus respirable avec cette aération. Ils construisent donc plusieurs cheminées d'aération. La conséquence en est la pollution aérienne pour toute la ville. Rien de grave, il suffit de construire des cheminées plus hautes pour que ces fumées aillent se propager ailleurs (une cité état voisine). À Uslip, le roi Buco règne en monarque semi-éclairé et un peu belliqueux sur les bords. Il voit dans l'amélioration des conditions de travail des ouvriers de la fabrique d'armement, l'occasion d'augmenter la production. Immédiatement, son frère (écarté du trône) reprend cette décision pour rallier les foules en dénonçant les priorités mal choisies du régent. Dans la ville état voisine, le régent s'inquiète des remarques de son peuple qui souffre de la pollution, et des rapports de ses espions qui ont remarqué l'augmentation d'activité de la fabrique d'armes.

Pas besoin de vous faire un dessin, cette histoire de Groo sert de prétexte à Mark Evanier (dialogues & fignolage du scénario) et à Sergio Aragones (scénario & illustrations) pour évoquer les phénomènes de dérèglements climatiques dus à l'activité humaine. Ils font donc voyager Groo et Sage (chacun de leur coté) pour observer les activités humaines s'accompagnant d'une dégradation de notre environnement, ainsi que les évolutions climatiques constatables (fonte accélérée de la banquise, déforestation, désertification, etc.). Evanier et Aragones prennent soin de ne pas reprendre un lien de cause à effet simpliste entre les activités et les évolutions. Ils insèrent quelques exemples simples comme la pollution aérienne, et la frilosité des gouvernements à imposer des politiques préservant l'environnement pour les générations futures. Par contre, ils montrent bien comment l'évolution des climats remet en cause l'équilibre des écosystèmes et détruit le biotope. Au milieu des blagues et des gags visuels, ils évoquent la responsabilité de la société et de l'individu pour la préservation de notre milieu de vie. Dans la postface de 8 pages, Mark Evanier commence par préciser que c'est Aragones qui l'a obligé à l'écrire, et ensuite il clarifie quelques points qui avaient troublé les lecteurs lors de la parution mensuelle. Les auteurs ne se prétendent aucunement expert : ils ne savent pas si le lien de cause à effet est réel et direct, ou ténu. Ils souhaitaient juste raconter une histoire sur le thème de l'environnement, en illustrant le principe de précaution de manière divertissante.

Effectivement la verve de Sergio Aragones (épaulé par Evanier) permet à ce conte un peu moralisateur de conserver son potentiel de divertissement. Pour commencer, il y a l'art consommé d'illustrateur d'Aragones qui est toujours un plaisir à contempler. Il utilise un style d'apparence simpliste à destination des enfants (en particulier du fait de l'exagération des nez des personnages). Dans une première approche, le lecteur est rasséréné par cette apparence chaleureuse, accueillante et conviviale ; il a l'impression d'arriver dans un endroit sympathique où il fait bon vivre, où la bonne humeur est de mise. le facsimilé moyenâgeux permet également de se sentir à l'aise dans une société pas trop complexe et facile à appréhender. Dans un deuxième temps, le lecteur peut apprécier les petits clins d'oeil humoristiques discrets. Ça commence dès la première page avec la mandoline du Ménestrel qui s'orne à chaque case d'un élément décoratif différent (en lien avec ce qu'il est en train de raconter). Ça continue avec les scènes de foule où chaque personnage (qu'il y en ait 3 ou 4, comme plusieurs dizaines) a une apparence différente (de sa morphologie à sa tenue vestimentaire) avec des occupations parfois très personnelles tel ce soldat lors d'une bataille qui pousse en avant celui devant lui pour éviter d'être en première ligne. N'oublions pas la scène où les soldats préparent les pigeons voyageurs pour transmettre les messages, dans laquelle l'un d'entre eux se soulage sur un casque.

Puis, comme dans chaque tome de Groo, le lecteur est saisi par l'intelligence des décors. Lorsqu'Aragones dessine une vue d'ensemble d'un village, il ne s'agit pas de quelques masures jetées pêle-mêle au pied d'un château. Il s'agit d'une vraie ville construit selon un plan d'urbanisme plausible. Lorsque des paysans sont en train de travailler aux champs, ils ne se réduisent pas à un groupe de beaux gars musclés et miséreux, il s'agit d'un groupe d'individus travaillant selon une organisation réaliste, avec de vrais outils. Et le plus fort est que tous ces éléments sont en arrière-plan, uniquement pour donner corps à l'environnement dans lequel évoluent les personnages. Tous les accessoires bénéficient du même traitement minutieux et intelligent : les tenues des soldats, leurs armes, les jougs pour harnacher les bêtes de somme, les paniers en osier pour porter les fruits, les toitures surélevées dans les zones à forte température pour laisser les courants d'air circuler, les différents modes de transports des souverains (chaise à porteur par exemple) ou des personnes impotentes lors des exodes, etc. Il serait possible de remplir 3 pages d'exemples de détails aussi exacts que discrets.

Derrière l'apparente bonhommie enfantine des dessins, le lecteur découvre un luxe de détails pertinents qui transforment la lecture en un voyage d'une grande richesse visuelle et culturelle. du coup, le message un peu appuyé et édulcoré se laisse lire sans trop faire grincer des dents. L'idée d'éviter de scier la branche sur laquelle on est assis est aussi logique que basique. La composante écologique du discours est tirée vers le bas du fait de l'environnement trop bucolique (trop "petite fleur"), mais l'illustration du concept du principe de précaution est parlante. Et puis il est difficile de résister à l'insertion de l'effet des rots de vache sur l'évolution climatique. le tome se conclut avec 4 gags silencieux en une page consacrés à Rufferto, imparables comme d'habitude.
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