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EAN : 9781595824233
120 pages
Dark Horse (03/08/2010)
4/5   1 notes
Résumé :
You probably think Groo the Wanderer is the most destructive force in his world. Not so! Even at his most inept, Groo cannot destroy a village faster than the Hogs of Horder. Theirs is an evil species that has existed forever, spreading death and annihilation to this day. They control your mind, they control your body, and worst of all, they control your money. So what happens when Groo comes nose to nose with them? Find out in this latest Groo adventure!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les 4 épisodes de la minisérie du même nom, parue en 2009/2010. le précédent tome était Hell on earth, une minisérie de 2007.

Prologue - Alors que Groo vient de commettre une bévue catastrophique pour un marchand, il croise Le Sage. Il lui demande pour quelle raison il règne une telle pauvreté dans cette ville du royaume d'Horder. Le Sage lui indique que cette ville est la proie des cochons (hogs) d'usuriers, de financiers et d'entrepreneurs malhonnêtes.

Groo est vite engagé par une armée pour aller se battre contre celle de Khitan, une ville voisine. Un accord de reddition intervient rapidement et Groo peut constater que la ville semble prospère, bien que ses habitants reçoivent des salaires de misère. Il décide de se rendre dans le royaume d'Horder où les habitants sont prospères, les commerces florissants, et la main d'oeuvre bénéficie du plein emploi. Au fur et à mesure des petits boulots effectués par Groo, plusieurs chefs d'entreprise se retrouvent obligés d'aller négocier des prêts à la banque qu'ils obtiennent sans difficulté. le roi d'Horder apprend qu'Azzar l'un de ses vassaux à la tête de la province de Mesopia a abusé de son autorité au point qu'il met en péril le commerce d'élevage de chevaux qui participe pour beaucoup dans l'économie d'Horder. Une armée est envoyée pour le déposer, avec Groo dans ses rangs.

Il n'est nul besoin d'avoir lu d'autres histoires de Groo pour pouvoir se plonger dans celle-ci. Ce personnage difforme (gros nez, jambes filiformes, énorme panse, et 2 katanas) est l'invention de Sergio Aragones (créé en 1982, plus de 150 épisodes au compteur), l'humoriste qui dessine dans les marges du magazine MAD. Mark Evanier (ancien aide de Jack Kirby) retravaille les textes des phylactères, Tom Luth effectue la mise en couleurs, et Stan Sakai (le créateur d'Usagi Yojimbo) s'occupe du lettrage.

Groo est un barbare qui évolue dans une sorte de haut moyen-âge indéterminé, se rendant d'une ville à l'autre en exterminant armées et parfois monstres fantastiques. Il s'agit d'une série humoristique avec des personnages dessinés de manière caricaturale (gros nez, morphologie distordue pour un effet comique, etc.) et des gags récurrents. L'un de ces derniers est que chaque fois que Groo prend la mer sur un bateau, le navire finira inéluctablement par couler.

Le maître mot des histoires de Groo est un humanisme chaleureux, marié à une saine autodérision. Groo est un combattant hors pair, dénué de toute intelligence, il commet bévue sur bêtise, ne comprend rien à ce que lui explique Le Sage, voire l'interprète de travers, et agit au contraire de ce qu'il a suggéré. Dans cette histoire, au fur et à mesure des bourdes de Groo, Aragones et Evanier s'emploient à épingler les travers de la finance, de la mondialisation, d'une économie capitaliste hors de contrôle, sans jamais accuser un individu ou une profession.

L'aspect graphique est un choc intense si vous n'avez jamais lu de bande dessinée d'Aragones. Au-delà de l'apparence comique des personnages, Aragones insère un luxe de détails qui font sens. Il ne se contente pas de rajouter des fioritures ; ses dessins montrent qu'il comprend ce qu'il dessine, qu'il dispose d'une large culture historique et de bases pratiques relevant de plusieurs métiers manuels.

Une foultitude personnages - Page 8, Groo s'élance seul contre une armée d'une bonne centaine de personnages. En détaillant le dessin, le lecteur distingue l'uniforme de base de chaque soldat (différent de celui de l'armée dont Groo fait partie, avec des éléments culturels distincts). En fouillant le dessin, il aperçoit des tours de siège, des éléphants, les porteurs des couleurs de chaque bataillon, quelques cavaliers, un mangonneau, etc. Quelques pages plus loin, Groo arrive sur un site de construction d'habitation, il y a environ une quarantaine d'ouvriers en train de travailler. Aragones sait créer des scènes habitées par les personnages, souvent en grand nombre, donnant un aperçu saisissant de la vie de la ville ou de l'armée à cette époque médiévale imaginaire. L'un des gags récurrents des pages des lecteurs est la minutie du travail de Tom Luth le metteur en couleurs pour faciliter la perception de chaque personnage, chaque détail dans une case, ou une page.

Une multitude de détails pertinents - Lorsque Groo est engagé pour travailler dans une fabrique de carrosses, ou un atelier de tissage de tapis, ou un chantier de construction, les figurants effectuent des tâches plausibles et cohérentes avec les métiers correspondants dans la réalité. Sans mettre en avant le coté instructif de ces séquences (tout se passe en arrière plan), Aragones apporte une forte crédibilité aux aventures de Groo.

Humour & autodérision - Aragones et Evanier utilisent un humour bon enfant, loin de tout cynisme ou de toute moquerie méchante. La narration est ainsi conçue que Groo s'adresse régulièrement à Rufferto (son chien) prouvant ainsi sa bêtise. le lecteur a accès aux pensées de Rufferto qui renforce l'inanité des remarques de Groo. Sans être méchants, ils brocardent les travers des uns et des autres, y compris ceux du Sage qui n'a rien d'un intellectuel infaillible ou moralement supérieur aux autres.

À travers cette fable, Sergio Aragones et Mark Evanier exposent les mécanismes de base des fluctuations économiques. S'ils savent rester simples et terre à terre, ils ne pointent pas moins du doigt des pratiques paradoxales telles que les banques qui ne prêtent pas aux petits entrepreneurs (faute de garanties suffisantes), mais aux grosses entreprises (où pourtant le risque financier est sans commune mesure). À condition d'accepter ce coté pédagogique, le lecteur passe un bon moment à sourire franchement et rire parfois à la découverte des aventures de ce barbare atypique.
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