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Critique de babel95


Une troupe de théâtre qui s'évertue à jouer Shakespeare devant un public clairsemé, une actrice passionnée, un petit garçon qui aime sa maman plus que tout, une caissière de supermarché au bord de la dépression, un voisin ronchon dénommé Champion….

Certains titres sont vraiment trompeurs : le jour où Maman m'a présenté Shakespeare est de ceux-là ; pour être tout à fait honnête, il me semble bien recherché, et ne reflète pas vraiment la réalité du roman.

En effet, il s'agit du récit d'une enfance puis une d'adolescence, racontée à la première personne. Un petit garçon partage avec sa mère, comédienne de théâtre, une vie de bohème, heureuse, fantasque, jusqu'au jour où les huissiers font irruption dans leur petite maison de Meudon, et font voler en éclats cet équilibre précaire.
La mère et le fils sont séparés, la vie du jeune ado bascule, il est accueilli par sa tante Myriam, à la personnalité froide et psychorigide, et fréquente un collège chic dans lequel il fait vite l'objet de brimades. Mais pour les comédiens comme pour tous les autres, la vie peut prendre quelquefois des allures de coup de théâtre….

J'ai lu le roman de Julien Aranda avec beaucoup de plaisir, et j'ai particulièrement aimé un texte qui fait toujours la part belle à l'humour. de nombreux mots sont écrits en italique – il s'agit souvent d'expressions utilisées par l'enfant qui les « détourne » à sa manière : les forces du désordre, Paul Emploi, l'huissier d'injustice, les réseaux asociaux, la télédébilité.. Il est clair que pour le romancier l'humour et la poésie servent à fuir la « réalité des choses », et à retrouver l'essentiel, une âme d'enfant, un rapport authentique à la vie et aux autres.

Un conseil : il me semble important de lire (ou de relire) ce roman en écoutant les chansons de Brassens « Ce bon vieux Georges », comme l'appelle l'enfant, « cette voix teintée de soleil et ces accords de guitare qui tuaient dans l'oeuf tous les mauvais sentiments ».
La référence à Brassens et à sa philosophie de la vie est omniprésente, et « Les braves gens n'aiment pas que, l'on suive une autre route qu'eux" sert d'ailleurs d'introduction au roman.

Un roman à l'écriture faussementt simple qui a le grand mérite de susciter le débat, chacun se sentant concerné par un des multiples thèmes qu'il développe : les choix de vie, l'humour, la poésie, la maltraitance, la violence d'un monde qui met au centre de tout rentabilité et recherche du profit...
Lors de la rencontre Babelio, j'ai été frappée par tous ces échanges entre lecteurs, lectrices, échanges quelquefois même passionnés…

Je remercie Babelio et les Editions Eyrolles de m'avoir permis de lire le jour où Maman m'a présenté Shakespeare, de Julien Aranda, et de participer à la très belle rencontre-auteur du 31 mai chez Babelio.
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