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EAN : 9782351852767
130 pages
Temps Présent éditions (11/06/2018)
4.15/5   10 notes
Résumé :
Ce n'est sans doute pas un hasard si, depuis quelques dizaines d'années, les récits rapportant un vécu d'expérience de mort imminente se multiplient. Que cherche à nous faire comprendre l'inconscient ? Pourquoi apparaît-il à notre conscience sous la forme d'un somptueux et pourtant terrifiant ballet de la mort ? Et surtout, que faire de cette expérience ? Dans une approche qui relève de la psychanalyse analytique des profondeurs jungienne, ce livre s'interroge moins... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Expérience de mort imminente est un livre intéressant à bien des égards. Il parle d'un sujet qui attire celles et ceux qui s'intéressent à une éventuelle vie après la mort, mais en choisissant un angle de vue psychanalytique qui laisse cette question de côté : les EMI sont considérées comme des phénomènes psychiques, qui, en tant que tels, « ne peu(ven)t rien nous dire du spirituel, du métaphysique ou du mystique ». Certes, je ne connais pas suffisamment les théories psychanalytiques pour commenter leur usage, mais c'est un point de départ qui me convient et m'était même nécessaire pour me rendre curieuse d'un livre sur ce sujet.

Plusieurs points de théorie sont rappelés au fil du texte, ce qui le rend lisible par des néophytes. Leur particularité est de ne pas choisir de courant de pensée, mais d'emprunter à des courants qu'on ne réunit pas habituellement, à commencer par Jung et Lacan. Autre point original, le livre présente des concepts très connus, voire galvaudés, mais au lieu d'en rappeler les caractéristiques consensuelles, il développe les théories opposées qu'ils ont suscitées. Par exemple, la régression, concept de base introduit par Freud, est généralement vue comme un mécanisme qui explique une souffrance. Mais cette conception originelle a été revue par Balint, Winicott ou encore Marty : il y a aussi une régression salvatrice, perspective qui éclaire les EMI. le coup de pied pour remonter qui ne devient possible que quand on a accepté d'aller toucher le fond, en quelque sorte...

Comme le suggère cette image, le livre ne prend jamais l'EMI au pied de la lettre, mais lui donne une symbolique. Cela ne signifie donc pas qu'il ne la prend pas au sérieux, bien au contraire : il s'agit d'une expérience existentielle, qui ramène à la question du sens de la vie. « Elle [l'EMI] interroge l'individu sur le sens de la vie qu'il a menée jusqu'alors : "est-ce que ça valait la peine ?" ». Elle nous empêche de devenir des « hommes qui refusent de voir leur part sombre, qui la répriment ou la projettent sur d'autres hommes qu'un jour, ils voudront combattre faute d'avoir su s'affronter eux-mêmes. »

Finalement, les idées que je retiens de ce livre vont à l'encontre de son titre : elles concernent toujours la vie, jamais la mort. Peut-être parce qu'il repose sur une expérience personnelle fondatrice originale de l'auteure : un rêve qui a pris une forme proche de ce que racontent les « expérienceurs » de mort imminente, à partir duquel elle a pu s'éloigner graduellement de l'anorexie. Un rêve qui avait revêtu toutes les caractéristiques de l'EMI, mais qui était directement tournée vers une renaissance. Résultat : une belle expérience littéraire à tenter !
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"Une recherche qui ne serait pas avant tout personnelle aurait-elle du sens ?"

C'est la question qui m'est apparue centrale dans Expérience de Mort Imminente - L'approche jungienne de Alexandra Arcé. La conjonction de l'individuel et du conceptuel apporte à une recherche sa force d'évocation. Elle éveille l'attention du lecteur, stimule son envie de s'immerger dans la réflexion proposée et de s'approprier son contenu.

Sur les concepts, l'auteure fait preuve d'une connaissance étendue et notablement assimilée de travaux de recherche ayant trait à la psychologie analytique, à la psychanalyse et plus généralement à l'étude de la conscience et de l'inconscient. Il en découle une densité de l'exposé mais surtout un didactisme que l'on souhaiterait trouver dans d'autres ouvrages.

Sur le plan individuel, Alexandra Arcé sort de sa réserve pour témoigner d'une expérience qu'on devine intime, précieuse et personnelle. La façon dont elle relate son Expérience de Mort Imminente ne subjugue pas ni ne stupéfie. Sa narration se situe plutôt à l'équilibre entre confession et pudeur. Elle touche le lecteur. On va dire les choses plus simplement : j'ai été touché.

Ce positionnement m'a invité à me poser la question en retour : et moi, ai-je connu une telle expérience EMI ? J'ai effectivement connu une expérience comparable de Plénitude Imminente, je m'en souviens. Il y a quelques années en plein après-midi d'été, en marche sur un chemin quelque part en Ardèche. J'ai découvert à cette occasion un attachement durable envers une nature qui m'avait laissé jusque-là indifférent. de cette expérience, je tire le même constat que l'auteure avec mes pauvres mots : "il s'est passé quelque chose". C'est difficile à décrire et pourtant souhaitable de s'y atteler pour ré-offrir en partage ce précieux moment, encourager chaque lecteur à faire mémoire et peut-être à témoigner à son tour. C'est ainsi que se réactualise l'imaginaire collectif, par l'expression mimétique d'un vécu témoignant d'une expérience singulière en même temps que d'intuitions communes. La vie, la mort, le sens que l'on accorde et qui nous accorde aux évènements de l'existence ; font partie des soubassements de l'EMI ou de ce qui s'en apparente, c'est pourquoi elle est vecteur potentiel du mythe réactualisé. Ce type d'expérience est généralement le premier pas sur un chemin - osons les grands mots - initiatique.

La qualité d'un témoignage ne saurait à lui seul justifier un ouvrage. L'auteure convoque - pour ne citer que cet aspect théorique car ils sont nombreux - quelques-uns des travaux tardifs de Carl Gustav Jung à propos de ce qu'il nomme "le mythe moderne" : il s'agit du phénomène Ovni. Celui-ci apparaît comme la forme émergente à l‘échelle collective - propre à la période de l'après-guerre dans sa forme - d'un Tout autre face auquel les consciences individuelles puissent mettre en forme et canaliser leurs tensions diffuses ; au risque d'imaginer, de fantasmer ou d'idéaliser la réalité de ce Tout autre de nature totémique.

Quant à l'EMI, elle accède au statut de mythe actualisé, dont le phénomène Ovni fut la forme pauvre et temporaire : il a fait long feu. Changement d'époque ou d'ère – nous entrerions dans celle du Verseau - et peut-être de paradigme ; l'EMI semble nous faire renouer avec des mythes plus fondateurs, plus ancestraux, plus fidèles à la réalité des hommes dans ce qu'elle a d'universelle. On pense notamment aux grands récits des traditions – actualisés par les imaginaires de chaque culture et de chaque époque - qui gravitent autour de la transformation, la renaissance, la résurrection, la métamorphose, la métanoïa, l'anamnèse etc.

L'essai de Alexandra Arcé a trouvé sa place dans ma bibliothèque au côté de mes livres favoris. Se placer - comme le fait l'auteure - en disciple de guides de conscience aussi sages et inspirés que Jung ou Wilber – pour ne citer qu'eux - augure d'un beau chemin qui s'ouvre et qui vient. Il ne s'agit pas d'un essai fleuve, il est plutôt dense et ramassé, comme je les préfère. La nuance du propos est remarquable, on est bien loin des approches magistrales ou formelles qui peuvent lasser à trop vouloir démontrer, convaincre ou forcer l'intime conviction du lecteur.

L'ouvrage est là, à portée de vue et de main, accessible et disponible pour être ré-ouvert, ré-annoté, relu, feuilleté à nouveau. On le laisse reposer un peu pour le redécouvrir un autre jour, comme on le fait avec tout livre qu'on a aimé.
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Il nous est donné parfois la chance de trouver des livres qui délivrent au fil des pages, émotion, interrogation, réflexion... celui d'Alexandra Arcé en fait partie.
L'auteure s'est intéressée jeune au questionnement du but de la vie, par la lecture de "La vie après la vie" de R. Moody.
"J'espérais au fond de moi que la vie avait un sens et qu'elle ne se terminait pas abruptement. Ce qui m'effrayait le plus, c'était l'absurdité." (page 22)
Après une période de pause dans cet intérêt, l'auteure s'est retrouvée confrontée aux E.M.I. par le biais d'une expérience personnelle qui a complètement changé sa manière de voir la vie.
"Cette lumière m'apprenait que tout était simple et bon une fois que le voile était soulevé : on vivait avec ou sans les autres, on était heureux d'être vivant et tout le reste, toutes nos occupations quotidiennes, n'étaient là que pour apporter du relief à notre quotidien".
C'est une des réflexions personnelles de l'auteure qui me touche le plus et que je me remémore dans mes moments de spleen...
On trouve dans ce livre une approche différente des EMI que celles qu'on peut trouver dans d'autres ouvrages, parce que reliée et expliquée par la psychanalyse
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Petit ouvrage ma foi très intéressant.
D'abord les bémols, bien naturels pour une première tentative. La forme est très perfectible, sans entrer dans les détails, mais c'est un grand lecteur, ancien typographe et éditeur qui vous le dit. Un peu dans le même ordre d'idées, il y a un déficit de clarté, ou défaut de vulgarisation, malgré une volonté claire de l'auteure dans ce sens. Il est des domaines si fouillés qu'une exégèse préparatoire s'avère nécessaire pour le non initié. Lorsqu'on pénètre les profondeurs du "troisième monde", (expression perso pour différencier l'humaine vision intérieure, des deux réels qui la prennent en sandwich : passé historique formateur et futur spéculatif inquiétant), il est nécessaire d'avoir quelque bagage en terminologie et histoire psy, et bien souvent de l'historique des humains qui en furent la source.
Bref ce petit livre est d'une grande densité et il prend à contre-pied les routines mystico-mercantiles qui accompagnent les récits sur les expériences de mort imminente puisqu'il propose un angle qui tient ma foi la route. Une EMI pourrait se présenter comme un "reset" de l'inconscient, une réintégration de notre réel partagé... pour faire très simple et ne pas spoïler l'opus, comme on dit de nos jours.
De plus le vécu anorexique d'Alexandra est à la source de ces textes, et comme cette dame possède une appétence certaine pour les mots, aime clairement la littérature tous azimuts, possède un réel talent pour l'écriture et son analyse critique (ceux qui connaissent son pseudo Babelio pourront le vérifier), et combine tout ceci avec un tropisme patent pour la quête métaphysique, nous voilà avec une lecture prenante, éclairante, porte d'entrée possible vers la psychanalyse pour certains...
Un livre-outil, je pèse mes mots, qui pourra possiblement permettre de se retrouver plus profondément, de s'introspecter de manière nouvelle...
En prenant bien son temps.

D'autres extraits ci-dessous
Lien : https://filsdelapensee.ch/
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À proprement parler, l'expérience de mort imminente (EMI) est un ensemble de sensations qui suit une mort rattrapée. Peut-être accompagne-t-elle aussi la mort elle-même, mais nous n'en savons rien. Elle fait suite à une urgence vitale comme l'arrêt cardiaque, la noyade et le choc hémorragique. L'arrêt cardiaque est le cas le plus fréquent et le plus fréquemment rattrapé, et si l'EMI semble maintenant fréquente, c'est qu'on en parle mieux ou du fait de la diffusion des défibrillateurs automatiques externes. L'EMI combine un nombre assez limité d'images et de sensations et laisse souvent un souvenir positif, précieux ou même décisif, à l'origine parfois d'une nouvelle orientation vitale. Ces images et ces valeurs positives — amour, lumière et paix pour faire simple — se rencontrent aussi au décours d'une régression psychique massive où elle sauve, comme le coup de pied au fond de l'eau.

C'est la contribution de l'auteure qui apporte une expérience personnelle et une boite à outils — sa vaste culture analytique. Sa première hypothèse est que l'EMI s'adresse seulement à l'âme : « à défaut de sonder les Cieux par le prisme des EMI je sonderai l'âme puisque je postule que cette expérience se passe avant tout dans la psyché d'un individu », hypothèse non démontrable mais à laquelle j'adhère sans hésiter. Sa deuxième hypothèse est que « même si l'EMI semble imprégnée par l'imaginaire de la mort, elle est aussi souvent vécue comme une expérience qui témoigne d'un courant de vie intense et réanimateur », magnifique paradoxe qui semble le vécu dominant des « expérienceurs ». C'est vrai dans beaucoup d'EMI au sens littéral, et aussi dans une expérience vécue de mort symbolique. Alors pourquoi ? L'oeuvre de Jung et la familiarité d'analystes comme Lacan ou Marty l'amènent à conclure à une « tentative de combler l'effroi sidérant du Réel par des hallucinations mobilisant les forces de vie ». Ces chemins ne me sont pas familiers, mais d'autres lecteurs doivent les connaître et l'auteure nous accompagne de façon convaincante et pédagogique, avec des commentaires et encadrés. Son troisième apport concerne l'imagerie habituelle des EMI qui lui évoque l'imagination active, l'inconscient collectif et les autres avertissements mystérieux des « numina » de Jung : « des conversions, des illuminations, des ébranlements, des coups du sort, des expériences religieuses, c'est-à-dire mystiques ou analogues ». L'auteur pardonnera mes lacunes et mes contresens. Son livre dévoile un vécu et un champ de réflexion.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
L'homme moderne a cru pouvoir circonscrire le monde en projetant toute son énergie sur lui. Il a dilapidé son âme aux quatre coins de la terre, voulant tout voir d'elle et se faire payer de retour en l'exploitant. La conscience objective du monde extérieur voudrait nous faire croire qu'à son image, il n'existe qu'une conscience objective du mode intérieur et qu'à défaut de la penser, nous devrions l'exploiter. Comment peut-on se laisser persuader par une idée qui dénie outrageusement nos intuitions les plus évidentes ? Comment arrivons-nous à croire que notre pensée ne peut être que consciente ? Que faisons-nous de l'évidence de nos rêves et des expériences psychiques singulières ou extraordinaires comme celles des E.M.I. ? Par quelle force de persuasion finissons-nous par nous détourner de ces possibles auxquels les messages de l'inconscient nous invitent à nous abandonner ? Pourquoi refusons-nous d'éprouver ces numina et de leur donner une forme, ce qui nous ferait artistes de notre destinée ? Qu'est-ce qui se dissimule derrière les arguments d'autorité affirmant que notre âme n'est qu'une conscience, sinon la terreur face à l'étendue infinie de l'inconscient ? Que craignons-nous en nous-mêmes ? Nous qualifions d'obscurantistes les siècles derniers pour éloigner de nous le souvenir de massacres et de comportements terrifiants et nous brandissons une conscience que l'on imagine raisonnable pour se garder du retour de tels débordements. Mais ce comportement n'est pas celui d'hommes sages qui ont conscience de leurs démons, qui peuvent les identifier et qui restent vigilants lorsque ceux-ci se réveillent, c'est le comportement d'hommes qui refusent de voir leur part sombre, qui la répriment ou la projettent sur d'autres hommes qu'un jour, ils voudront combattre faute d'avoir su s'affronter eux-mêmes. L'inconscient est chargé de tous les maux et pourtant, il est un allié du conscient. De leur dialectique peut se développer un conscient plus fort, plus sûr de son existence, moins suggestible et moins malléable. Par le mythe de l'E.M.I., nous apprenons que le monde extérieur n'est pas tout et qu'il peut être bon de renoncer à nous en faire le maître pour que notre conscient s'abandonne aux messages de l'inconscient, pour qu'il en comprenne les numina. Au lieu que ce soit le destin qui nous attrape, peut-être arriverons-nous à suivre notre destinée à l'endroit où elle souhaite nous conduire.
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Une recherche qui ne serait pas avant tout personnelle aurait-elle du sens ?
En ce qui me concerne, j’ai découvert les E.M.I. pour la première fois alors que j’avais une douzaine d’années avec La vie après la vie de Moody.
Je ne savais pas vraiment ce que j’allais trouver dans ce livre mais la rencontre fut réussie : c’était le livre que j’attendais pour nourrir les questionnements qui m’occupaient alors sur la vie, la mort et le destin.
J’espérais au fond de moi que la vie avait un sens et qu’elle ne se terminait pas abruptement.
Ce qui m’effrayait le plus, c’était l’absurdité. J’entrevoyais déjà ce qui menaçait l’apparence stable des existences que chacun se construisait de son côté. Les efforts qu’il fallait déployer, parfois jusqu’à l’usure, pour se construire une identité, pour mener une carrière, pour gagner sa vie, pour fonder une famille, pour développer une oeuvre ou n’importe quoi d’autre, s’achevaient sur la mort.
Je ne suis pas sûre de me situer encore dans cette ligne de pensée aujourd’hui mais peu importe, lorsque j’ai lu le livre de
Moody pour la première fois, il m’a fascinée. Les témoignages des patients qu’il avait rencontrés me confirmaient dans cet espoir que la vie se poursuit même après la mort.
Pour moi, cela ne faisait aucun doute. J’interprétais ce que je lisais en fonction de ce que j’avais besoin de croire. Mon inté-
rêt pour l’ésotérisme s’est poursuivi pendant un an ou deux encore. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main pour trouver de nouvelles confirmations.
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La rencontre numineuse avec l'être de lumière se poursuit parfois par un dialogue qui n'utilise pas forcément le canal de la parole. L'être de lumière l'introduit par une interrogation. "La voix m'a posé une question : "Est-ce que cela valait la peine ?" et ce qu'elle voulait dire concernait la vie que j'avais menée jusqu'à ce terme, et le jugement que je portais sur sa valeur, sachant désormais ce que je savais". Moody présente d'autres déclinaisons de cette interrogation : "parmi les traductions qui m'ont été soumises, je relève : "Es-tu préparé à la mort ?" "Es-tu prêt à mourir ?" ou "Qu'as-tu fait de la vie que tu estimes suffisant ?" Ces questionnements constituent souvent le prélude à une nouvelle étape marquante de l'E.M.I. au cours de laquelle l'expérienceur assiste à la vision panoramique de sa vie. Comparable à une hypermnésie, cet épisode fait surgir des souvenirs qui avaient été enfouis, oubliés ou perdus, et qui réapparaissent au conscient dans leur pleine intensité. Les expérienceurs parlent d'"une vision panoramique, instantanée, de tous les événements qui ont marqué (leur) destin" et qui a pu leur donner accès à "toutes les pensées de leur vie passée". La vision du temps semble modifiée par cette résurgence de souvenirs. "Je ne sais pas comment vous l'expliquer, mais tout était là, tout se trouvait là en même temps ; je veux dire : pas une succession de tableaux scintillant l'un après l'autre, c'était une vue mentale de tout l'ensemble à la fois". Présent, passé et futur ne se distinguent plus.
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Retourner à la vie communément ordinaire après une telle expérience pourrait entraîner du désespoir ou de la déception. L'expérienceur dit avoir rencontré l'absolu mais il retrouve finalement son état de conscience ordinaire pour continuer à mener son existence ordinaire sur terre. Pourtant, la déception est rarement évoquée dans les témoignages. Briser les idoles, reconnaître qu'elles ne savent rien du désir du sujet, c'est retourner dans le même monde qu'avant mais le retrouver transfiguré, libéré de tous les filtres qui en modifiaient la couleur et la pureté-ces filtres que l'individu ne s'imposait que de soi à soi-même dans l'attente du regard de l'Autre qui seul pouvait alors lui donner forme et substance. Désormais, le sujet est prêt à s'en passer. (page 80)
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C'est au cours de la rencontre avec l'"être de lumière " que le sentiment d'absolu se manifeste dans l'E.M.I. Cette entité lumineuse est le "tout autre" ; elle produit sidération et stupeur avant que le sentiment ne se délie comme si, par une transmission immédiate des qualités de l'entité à l'experienceur, celle-ci acceptait de le faire entrer dans le territoire du sacré. Moody résume ainsi : "La chaleur et l'amour qui émanent de cet être à l'adresse du mourant dépassent de loin toute possibilité d'expression. L'homme se sent comme envahi et transporté par cet amour ; il s'abandonne en toute sérénité au bienveillant accueil qui lui est fait". L'expérience relève en partie du numineux mais elle y incorpore quelque chose de plus.
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