«
Ni vu ni connu » est mon premier abandon de 2021. Il en fallait bien un. Pourtant, comme beaucoup de lecteurs et lectrices, je déteste ne pas aller au bout d'une histoire, notamment parce qu'une bonne surprise peut se révéler tardivement. J'ai donc persisté jusqu'à la moitié du livre, mais je n'arrivais pas à rentrer dans l'histoire. J'ai donc préféré arrêter pour me consacrer à d'autres titres qui me donnent plus envie (notamment au sein du catalogue des Escales).
Quelques unes des raisons de ce désarroi littéraire :
Tout d'abord, sur la forme : «
Ni vu ni connu » ne se compose presque que de dialogues à la façon d'un script de théâtre. Seuls quelques passages narratifs permettent rapidement de planter le décor. Je ne suis pas particulièrement friande de ce style d'écriture qui instaure une certaine distance avec le lecteur qui reste nécessairement spectateur des interactions entre les personnages sans vraiment pouvoir s'impliquer dans l'histoire.
On sait donc peu de choses de la psychologie des personnages, lesquels restent relativement impénétrables.
Impression renforcée par le fait que «
Ni vu ni connu » constitue une suite aux enquêtes de William Warwick. Je m'en suis rendue compte après quelques chapitres (My blame, c'est pourtant moi qui ai choisi ce livre). Si l'histoire peut se comprendre indépendamment, on passe tout de même à côté de pas mal d'éléments (surtout que le manque de narration ne permet pas de combler nos lacunes).
Sur le fond désormais : «
Ni vu ni connu » tourne principalement autour de deux intrigues :
- l'arrestation de Miles
Faulkner, un faussaire qui donne du fil à retordre à notre personnage principal (il semble s'agir de son Moriarty personnel) ;
- la traque d'un baron de la drogue et le démantèlement de son réseau. L'héroïne envahit, en effet, le marché anglais dans les années 1980, ce qui devient une véritable problématique de santé publique.
Les jalons des deux enquêtes sont posés assez rapidement et donnent un rythme à l'histoire (c'est d'ailleurs ce qui m'a permis de poursuivre jusqu'à la moitié du livre).
En dépit de ce bon point, j'ai buté sur les dialogues et considérations de certains des personnages (notamment William et son père, Julian, un avocat qui est assez présent dans l'histoire) que j'ai trouvé légèrement « hors-sol ». Si je reconnais un flegme britannique certain, ces personnages sont, selon moi, assez antipathiques, politisés et très peu emphatiques, ce qui ne correspond pas à l'idée que je me fais des professions de policier et d'avocat.
En bref : le style, en sus de l'animosité que j'ai développé pour ces personnages, aura eu raison de cette lecture. Dommage, la quatrième de couverture était pourtant prometteuse…
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