Nicolas Roerich

Je vois que personne encore sur Babelio n'a découvert cet ouvrage sublime, qui nous offre les plus belles toiles du grand maître que fut Roerich.
J'ai eu le bonheur un jour d'acheter ce grand livre, au papier glacé d'excellente qualité, il faut le dire car c'est important pour ceux qui aiment regarder des reproductions d'artistes.

Kenneth Archer donne toutes les indications nécessaires et suffisantes en début du livre et quelques détails pour chaque étape importante. Je n'aime pas voir d'ailleurs trop de littérature qui empêche de se concentrer sur les toiles.
On découvrira la brillance des montagnes glacées des pics, des lacs, le ciel étincelant recouvrant la splendeur inouïe des paysages, qui donnent très exactement l'idée que l'on se fait du Sublime, à la manière du Pseudo-Longin, tout comme les couleurs safranées et givrées et tout en guirlandes des différents personnages.

Les grandes toiles Étoile du héros, ou Étoile du matin. deux détrempes sur toile, offrent un raccourci pour l'oeil de la beauté de la nuit comme de l'aube avec quelques façades de petites maisons. Des couleurs oxymoriques.

J'aime aussi Les Très Grands et Très sacrés du Thang-La (1829) , pour la mise en perspective étonnante et le foisonnement des lignes aux premier et second plans du tableau, tandis que se dessinent les pics enneigés dans un ciel fait de strates d'un bleu se diluant en différentes couches lui aussi. C'est sidérant.

La stupéfiante toile quasi mystique Et nous ne craignons point (1922), figurant un ours et deux moines noirs face à face, entourés d'un paysage de neige et de rochers sur un fond de ciel rose et bleu, est une de mes toiles préférées tant elle suggère le calme, la simplicité, l'indicible beauté, la puissance de l'Art qui sauve le monde.

Bref je ne puis citer toutes les toiles rendant hommage à l'Himalaya, ni celles illustrant le mysticisme propre à Roerich, les détrempes sur cartons destinées aux costumes pour la musique de Rimski-Korsakov, je rappellerai simplement que la toile intitulée L'Adoration de la terre (pour la création du Sacre du Printemps) est la page de couverture de cet ouvrage.

Je conseille à tout amateur de peinture qui ne connaît pas Roerich de le découvrir grâce à cet livre d'art. Passer à coté de ces merveilles serait dommage.

Un artiste russe extraordinaire, découvert par cette monographie offerte par un ami, en 2003. Ami qui était à juste titre inconditionnel de l'oeuvre de ce créateur dont on parle trop peu, je trouve.

Poursuivant le reclassement de ma bibliothèque, j'ai pris le temps d'admirer à nouveau ses toiles où la majorité de celles-ci sublime la nature , et des Hommes en quête... dans des vastes paysages éblouissants...

L'oeuvre du russe Nicolas Roerich (1874-1947) est marquée par ses nombreux voyages à travers l'Europe, l'Amérique et l'Asie, notamment l'Inde. Il a puisé dans ses pérégrinations une inspiration empreinte d'un certain mysticisme. Ainsi, ce passionné d'archéologie s'est plu à représenter l'origine du monde telle que la voient les grands mythes sacrés et profanes.
Il a peint, dessiné et sculpté. La diversité de son oeuvre se retrouve dans cette monographie dont l'essentiel des toiles reproduites provient du Musée Roerich de New-York. le texte est Kenneth Archer, le spécialiste anglais du peintre russe. Il présente une vision originale de la vie de l'artiste et offre une étude détaillée de trente-deux tableaux.

Monographie unique, fruit de 30 ans de réunion d' informations de l'auteur sur cet artiste...

"Nicolas Roerich (1874-1947) vit le jour dans la Russie impériale, point de rencontre de l'Orient et de l'Occident. Il s'éteignit dans l'Himalaya britannique, bastion de la société occidentale en Orient. Jeune artiste et universitaire, il se forma au contact de l'intelligentsia de Saint-Pétersbourg, ville décrite dès sa fondation comme " la fenêtre de l'Occident" de la Russie. A l'instar de plusieurs générations de peintres européens, il poursuivit sa formation artistique en France et en Italie, mais il demeura fasciné par l'orientalisme de la Russie. (...) Son travail de décorateur pour les ballets russes de Diaghilev lui fit découvrir l'Europe de la fin de la Belle Epoque, marquée par une explosion créatrice dont témoigne par exemple l'exposition internationale où il montra ses tableaux, élan brutalement par la Première Guerre mondiale. " (Introduction de Kenneth Archer)