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Une histoire qui commence dans l'Italie des années soixante-dix tristement célèbre pour ses brigades rouges et qui se termine à la fin des années quatre-vingt dix.
Une victime, deux êtres se croient coupables et pourtant…
Il voulait le bien des ouvriers, ses idées lui ont fait porter une énorme culpabilité. Il se sent coupable du suicide de son père.
Quand la vérité éclate ces deux êtres vont se déchirer, puis se reconstruire avec l'aide d'amis et donner le meilleur d'eux-mêmes.
Le filtre des émotions est intense : colère, vengeance, culpabilité, aveu, dénonciation, fidélité.
Tu seras mon père est un récit lumineux, la rencontre de deux hommes, deux âmes soeurs qui se retrouvent, une amitié exceptionnelle qui va se transcender au fil des ans.
« C'est étrange, comme ces deux-là se ressemblent, pensa Josy. Même délicatesse, même vulnérabilité… Quelque chose d'indéfinissable, aussi. Un retrait qui, par moments, les mettait hors d'atteinte. »
Et puis la vie porteuse d'espoir et d'apaisement continue de bien étrange façon.
Metin Arditi est devenu un de mes incontournables en quelques romans. Son style et ses thèmes (identité, handicap, amitié,…). Ses romans porteurs d'une humanité à fleur de peau. En font d'énormes COUPS de COEUR.
Merci aux éditions Grasset.
#Tuserasmonpère #NetGalleyFrance
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L'histoire s'ouvre en 1978 sur l'enlèvement de Francesco Barro, glacier réputé, patron sympathique qui prend le café avec ses ouvriers, dont certains même le tutoient. Il ne se croit pas menacé par les Brigades Rouges qui s'en prennent aux patrons qui exploitent leurs ouvriers et s'enrichissent sur leurs dos. Après d'âpres négociations (quand il s'agit de payer une rançon c'est compliqué, on voudrait négocier). C'est un homme brisé qui va être libéré, il est resté attaché sur un matelas nourri de sardines en boîtes… Sardines qui vont avoir du bon, car achetées en quantité, on pourra remonter jusqu'aux ravisseurs !

Le « cerveau », l'éminence grise des Brigades, est Paolo Rivolta qui a établi une liste des patrons à enlever, mais on ne remontera pas jusqu'à lui pour cet enlèvement ; il purge une peine de prison pour une autre affaire, et à sa sortie, nouvelle identité : Paolo Mantegazza qui s'exile en Suisse pour enseigner.

Paolo Rivolta, devenu Mantegazza enseigne à l'internat et monte chaque année une pièce de théâtre. Renato est passionné par le théâtre, mais il va y avoir une rivalité avec un autre élève, fils d'un magnat grec, à qui revient chaque année le premier rôle. Mais Paolo se sent coupable et, ayant compris qu'il était responsable de la mort du père de Renato, va ruser pour lui attribuer le meilleur rôle.

Il est tombé sous le charme du garçon, et inconsciemment voudrait se racheter. Une relation de type père-fils s'installe entre eux : Renato cherche en lui l'image du père, alors que Paolo se sent une âme de père.

Nadelmann qui, lui, a dû quitter Vienne à cause de l'antisémitisme régnant à l'université, donne aussi des cours au pensionnat. Il a deviné qui se cachait derrière Mantegazza… chacun se réfugie dans une oeuvre qui le conduit à se dépasser : traduire Nietzsche pour Paolo, se plonger dans Höderlin pour Nadelmann.

Peu à peu, Paolo entre dans la vie de Renato, dans le coeur duquel une place et à prendre, et dont la mère vient de se remarier. Il lui propose des cours de danses avec sa compagne Josy ; mais peut-on construire une relation authentique sur le mensonge, même par omission ? Peut-on rattraper le mal qu'on a fait autrefois, sous l'effet d'une idéologie à laquelle on a cru ?

J'ai un peu moins aimé celui-ci qui les précédents, on devient exigeant quand un auteur nous envoûte ! mais c'est une belle histoire et il ne faut pas être tenté de comparer. On n'est pas dans le même registre que « le peintre d'icônes » par exemple ! Mais je chipote ! Il suffit de regarder la note que j'ai donné à cette lecture.

Comment résister quand Metin Arditi propose une de mes citations préférées de Nietzsche : « Je ne crois qu'en un dieu qui sache danser » ? impossible…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume d'un auteur que j'aime vraiment beaucoup et dont je guette avec impatience chaque nouveau roman.

#Tuserasmonpère #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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1978, Francesco Barro, un industriel, est assis sur un lit, avec entre les mains un exemplaire du journal, derrière lui, sur un grand panneau figure le sigle des Brigades rouges. Mais Francesco ne pourra jamais se remettre d'un tel séjour aux enfers qui a duré deux mois, il ne sera plus le même, anéanti physiquement et moralement, il se suicide.
Onze ans plus tard, son fils Renato entre dans un institut privé à Lausanne, au fil des ans le théâtre s'est imposé dans sa vie. Il va rapidement se rapprocher de Paolo Mantegazza professeur d'italien et de théâtre. Tous les deux partagent cet amour du théâtre, mais aussi de la montagne, la solitude et le fait de ne pas avoir de père.
Quelle drôle d'idée a eu l'éditeur de révéler en quatrième de couverture la véritable identité de Paolo, un conseil abstenez-vous de la lire. Composé de très courts chapitres, ce roman nous offre une réflexion sur la résilience et le partage. Mais ce qui m'a vraiment intéressé dans ce récit c'est l'analyse de la situation dans l'Italie des années 70 et les motivations de Brigades rouges, refonder la société qui était entre les mains d'une bourgeoisie indigne et veule. Il était normal qu'une partie des fortunes accumulées sur le dos des travailleurs fût rendue à ceux qui méritaient un minimum de justice sociale. C'était la justification des enlèvements contre rançon.

Metin Arditi nous offre l'histoire d'une relation comme on en réussit qu'une dans sa vie. Et encore. Pas dans chaque vie. Deux portraits de deux êtres qui se vouent une admiration commune. Deux personnages en reconstruction avec en arrière-fond l'ombre des brigades rouges.
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Renato n'a que 7 ans lorsque son père disparait, enlevé par les Brigades rouges. Libéré contre rançon, il ne retrouve jamais sa joie de vivre. S'enfonçant dans un abîme de tristesse, il se donne la mort.
Bien des années plus tard, Renato devenu adolescent est admis comme pensionnaire dans une très sélecte école de Lausanne.
Malgré une quasi surdité, le jeune garçon suit une scolarité honorable avec une grande passion pour le théâtre, ce qui le rapprochera de Paolo Montegazza, son professeur d'italien.
« Tu seras mon père » est un magnifique roman sur la rencontre d'un homme et d'un adolescent.
Leur amitié, leur passion commune pour la montagne et le théâtre permettra à Renato de se construire en devenant adulte malgré les blessures de l'enfance.
Paolo, malgré un lourd secret et une énorme culpabilité face à son passé puise dans cette amitié improbable, la force d'avancer.

Metin Arditi ne se contente pas de nous proposer l'histoire de cette complicité, il s'attarde également sur le contexte politique qui secouait l'Italie dans les années 70 avec le rôle que tenait les Brigades rouges.
Les personnages, peu nombreux, sont magnifiquement décrits avec leurs parts d'ombre et de lumière qui nous les rendent tellement attachants.

Je remercie NetGalley et les Editions Grasser pour cette lecture.
#Tuserasmonpère #NetGalleyFrance
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En 1978, à Vérone, le père de Renato qui a sept ans est enlevé par les brig ades rouges.
Après deux mois il est relâché, mais se suicide quelques jours plus tard.
Onze ans après, Renato est interne dans un établissement réputé de Suisse.
Lui qui est passionné de théâtre tombe sous le charme du professeur Paolo Mantegazza.
Enchantement réciproque.
Or Mantegazza n'est autre qu'un organisateur des brigades rouges qui, après avoir purgé sa peine a changé d'identité.
Un jeu de confiance, méfiance, pardon, rancune va alors se jouer entre eux deux.
Encore un très beau roman de Metin Arditi.
Je suis une fois de plus tombée sous le charme de son écriture, de ses personnages, de l'histoire imaginée.
Renato et Paolo sont deux êtres magnifiques.
Les sentiments qui les habitent au cours de cette histoire nous mettent en émoi.
Comment pardonner ?
Comment ne pas pardonner ?
Faut-il laisser parler son coeur ou se tête ?
L'auteur nous prend au coeur de ces questions.
C'est vraiment de la belle littérature.
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Dix ans après la funeste période des attentats des Brigades Rouges en Italie, le destin met en présence la tête pensante du mouvement, anonyme sous couverture, et le fils d'un industriel qui fut kidnappé par idéologie sociale et qui se suicida après libération.
Cet improbable rapprochement entre Paolo, professeur de théâtre et le jeune Renato doit affronter la résurgence du passé, en une déflagration d'amitié et de douleur.

J'ai rarement lu un livre qui appuie autant sur le concept du pardon. Metin Arditi porte haut des sentiments ambivalents, en forçant aussi un peu trop les rapports d'amour entre les personnages. Il n'empêche que son histoire se tient admirablement, avec une concision narrative apportée par des petits chapitres courts et sans fioriture.
Un roman sur la filiation, initiatique, politique et humaniste qui se lit avec un réel plaisir.
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Vérone, 1978. Alors que Renato n'a que sept ans, son père, un très grand entrepreneur dans le domaine des glaces, va se faire enlever par les Brigades rouges. Francesco sera relâché en échange d'une rançon, mais ce sera un homme défait qui reviendra à la maison. L'homme étant détruit, il va décider de mettre fin à ses jours. Renato ne va jamais s'en remettre. Quelques années plus tard, sa mère décide de l'envoyer en internat en Suisse. Là-bas, il y fera la rencontre de plusieurs amis, mais aussi de deux professeurs, Josy et Paolo. Ce dernier monte des pièces de théâtre chaque trimestre. Peu à peu, Renato va s'attacher à lui, mais lorsque la véritable identité de Paolo apparaît au grand jour, pour le jeune homme, c'est le choc. Pourra-t-il lui pardonner ? En effet, Paolo faisait partie des Brigades rouges, et c'est lui qui avait ordonné l'enlèvement de son père.

Je ressors conquise par ce roman. Je me suis beaucoup attachée à Renato, et c'est avec beaucoup d'émotions que j'ai suivi son parcours, sa reconstruction, mais aussi les trahisons qu'il va subir. J'ai trouvé très intéressante l'évolution du personnage, qui ne reste jamais statique et qui n'hésite pas à se remettre en question.

Les personnages qui évoluent autour de Renato participeront tour à tour à sa reconstruction mais également à le rendre plus fort. Il devra se battre constamment pour se faire accepter par certains élèves de l'internat. Ce personnage est très touchant. Il porte à lui-seul l'histoire, même si la galerie de personnages qui forment également part de cette histoire sont essentiels.

Au travers du personnage de Renato, l'auteur pousse une réflexion sur la capacité de résilience. J'ai été très émue de suivre le parcours du jeune homme et ses divers questionnements suite à la terrible trahison dont il est victime de la part de Paolo.

La plume de l'auteur est très fluide. Je ressors conquise par le schéma narratif proposant des petits chapitres et changeant de décor régulièrement. Les pages ont défilé.

Un très beau roman dans lequel on suit un personnage en reconstruction. Un récit à découvrir sans hésiter.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Dans une interview à une revue suisse, Metin Arditi avouait qu'il il n'y a pas un livre qu'il n'ait écrit sans avoir eu de nombreuses discussions avec un psychiatre. "Son rôle est celui du miroir. Il m'aide à savoir si ce que je projette est juste et a du sens".  Pas si étonnant, finalement, tellement le romancier aime à sonder au plus profond l'intime de ses personnages dont le parcours de vie n'est jamais un long fleuve tranquille. C'est le cas de Tu seras mon père qui commence par le traumatisme d'un garçon de 7 ans dont le père, chef d'entreprise à Vérone à la fin des années 70, vient de se suicider après avoir été kidnappé par les Brigades rouges. le livre progresse ensuite dans le temps avec le même personnage, désormais interne dans une très chic et cosmopolite école de Lausanne où il côtoie un professeur qui devient comme un père de substitution. Sauf que, évidemment, la vie va lui réserver de mauvaises surprises, lesquelles sont d'ailleurs un peu trop divulguées par la quatrième de couverture. Les lecteurs de Metin Arditi ne seront pas surpris par les thèmes abordés par l'auteur, qui lui sont pour la plupart habituels : l'enfance, la filiation, le déracinement et la consolation des arts (ici, le théâtre), entre autres. Au fil de très courts chapitres, le romancier déroule une mécanique bien huilée, qui laisse parfois une place un peu excessive aux hasards et coïncidences, tout en faisant preuve d'une bienveillance constante à l'égard de ses personnages, en leur permettant d'accéder à la résilience et au pardon, même tardif. Au-delà d'une intrigue bien menée, quoique semblant parfois trop mélodramatique, les passages concernant les Brigades rouges, leur philosophie et leurs dérives, sont parmi les plus intéressants qui soient, là où, comme souvent, Arditi excelle à encapsuler avec précision et sensibilité les turbulences d'une époque, en l'occurrence ici les années de plomb en Italie.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Renato est un petit garçon, atteint de surdité, qui adore son père Francesco Barro, le roi des glaces Barro. En 1978, Francesco, qui se croit un patron très aimé, est enlevé par des ouvriers mécontents qui demandent une rançon. Quand le patron retrouve ses proches, profondément affecté de se rendre compte qu'il n'est pas le patron qu'il croit être, il n'est plus que l'ombre de lui-même et met fin à ses jours. Profondément marqué par le décès de son père, Renato grandit en se sentant coupable du mal de vivre de son papa. Passionné et très doué pour le théâtre, Renato va aller à l'université étudier la littérature et le théâtre et fait la connaissance d'un professeur de théâtre avec qui il va nouer une profonde amitié. Mais un autre lien, secret, les lie. Leur amitié va-t-elle y survivre ?
Je reste sur un avis mitigé.
L'écriture est belle et simple. Les chapitres sont très courts et ça se lit vite. J'ai été touchée par Renato, qui est très seul, avec une mère absente et un père décédé. Seule la gouvernante de la famille lui apporte du réconfort. Renato trouve refuge dans le silence et refuse de porter ses appareils. La culpabilité de la mort de son mort le suit jusqu'à l'âge adulte. Ainsi dans ce contexte, l'amitié avec Paolo, qui a l'âge d'être son père, va être vite intense. J'ai compris l'attitude de Paolo vis à vis de son secret. La fin m'a fait sourire et cette histoire est émouvante.
Pourtant, ça n'a pas pris sur moi. Peut être que les chapitres étaient trop courts pour moi et je n'ai pas assez vu l'amitié entre Paolo et Renato se construire, j'ai donc eu du mal à en mesurer la profondeur.
Ce livre aborde plusieurs sujets qui me touche comme l'amitié, la solitude, le pardon. L'auteur y parle aussi de lutte sociale en Italie. Tout le monde voulait que Renato pardonne tout de suite Paolo, sans prendre en compte son besoin de prendre son temps pour digérer.
Peut-être est-ce aussi une histoire de timing.
Je vous invite à vous faire votre propre opinion.
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Magnifique roman ! Renato perd son père à l'âge de sept ans. Il en trouve un, un substitut, mais voilà que la vie se mêle de les brouiller. Y aura-t-il réconciliation ? Qu'adviendra-t-il de leur belle relation ? Je ne peux en dire plus sans dévoiler les ressorts de l'intrigue et il ne faut surtout pas lire le résumé du site Les libraires encore une fois. L'oeuvre est bien construite, prenante et très touchante. On y retrouve une belle variété de thèmes : amour, solitude, affection, rivalité, tendresse, théâtre, culpabilité, regrets, pardon, noblesse, paternité, suspense, etc. On en sait un peu plus aussi sur les Brigades rouges. J'ai lu d'abord lentement puis fiévreusement, avec le goût de ne pas laisser en plan des personnages attachants, avec le goût de savoir avant d'aller dormir. J'écris ce commentaire à chaud, bien consciente qu'il n'est pas à la hauteur de l'oeuvre que je vous recommande fortement.
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