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Critique de marina53


Naples, 1946. Au coeur des ruelles des Quartiers espagnols, Amerigo peine à suivre sa maman, Antonietta, qui marche d'un pas vif. Ils ont rendez-vous chez une certaine Maddalena Criscuolo. L'enfant ne comprend pas tout le sens des paroles échangées mais il y est question de trains spéciaux, de cadeau fait aux enfants, de honte que certains ressentent. Une fois sortis de là, Amerigo sent que quelque chose cloche : sa maman lui offre une pizza frite en pleine matinée. Il est, évidemment, surpris, lui qui n'a jamais eu de cadeau, ni beaucoup de tendresse. Dans son quartier, des rumeurs circulent. Certains disent que les enfants seront envoyés en Amérique pour trimer, d'autres affirment qu'ils iront en Russie pour être cuits dans des fours. Son copain, Tommasino, lui, est certain qu'il ne partira pas, sa maman ayant trop besoin de lui. Et pourtant, il partira dans le Nord de l'Italie, tout comme Amerigo, dans une famille désireuse d'aider celles, plus pauvres, du Sud...

Au coeur de ce roman, Viola Ardone revient sur un fait historique assez méconnu : "Les trains du bonheur". Après la guerre, l'Union des Femmes Italiennes, en collaboration avec le parti communiste, organise des convois d'enfants pauvres du Sud afin qu'ils soient accueillis dans des familles du Nord, plus aisées, où ils pourront être habillés et nourris correctement et fréquenter l'école. Soixante-dix mille enfants seront ainsi acheminés. de ce fait, l'auteure imagine et raconte l'histoire d'Amerigo. Petit garçon âgé de presque 8 ans, il vit auprès de sa mère qui peine à ramener de l'argent à la maison, son père étant, aux dires de cette dernière, parti faire fortune en Amérique. Enfant espiègle et malin, en manque de câlins et d'amour, il voit cet exode comme une chance. Une chance mais à quel prix ? le narrateur, qui n'est autre qu'Amerigo, nous raconte son histoire, avec ses mots d'enfant, sa naïveté, ce qui rend ce roman d'autant plus touchant, fort et émouvant. Viola Ardone dépeint parfaitement ses sentiments, ses craintes, ses espoirs, ses contradictions, ses déchirements, et ce jusqu'à des décennies plus tard. Un roman doux-amer, mélancolique et tristement beau...
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