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EAN : 978B08FH5YWDZ
296 pages
(15/08/2020)
4.57/5   80 notes
Résumé :
« Que Dieu me pardonne, je détestais l'Alabama. Je le haïssais !
L'Alabama était le pays où toute la misère du monde avait choisi d'élire domicile. C'était le pays où se donnaient rendez-vous toutes les haines, toutes les iniquités, toutes les bassesses humaines. Aucune région du globe ne mettait un tel point d'honneur à annihiler la vie d'un homme, à le rabaisser, à lui faire courber l'échine jusqu'à le contraindre à ramper à terre, éreinté, vaincu.
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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sur 80 notes
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Premier livre que je découvre d'Alexis Arend , est là je suis totalement bluffée
Will et Lindsay doivent se rentre dans l'état de l'Alabama , à un enterrement d'un écrivain qu'ils ne connaissaient pas
Ce dernier a légué un livre à Will ,sous forme biographie et de mea culpa .
Le livre se compose en deux parties l'Alabama des années 2000 et l'Alabama des années 60.
En 1960 l'Alabama , connait une forte haine raciale envers les personnes de couleurs.
Trent, n'a malheureusement pas connu une enfance facile le décès de sa mère et de son frère , l'oblige à quitter l'école pour venir en aide à la ferme.
Son père ayant des projets ambitieux, va embaucher la famille Coleman , et là l'histoire débute. Trent se lie d'amitié avec Toby.
Alexis Arendt , nous plonge dans un univers ségrégationniste, où l'amitié entre un enfant noir et un enfant blanc , est intolérable.
Il n'est pas facile de naitre , pauvre, noir et subir les plus ignobles sévices du KKK.
Les deux enfants, vont entretenir , malgré tous ces interdits, une amitié solide.
Pour la communauté noire , cette vie devient invivable , ils se regroupent autour de Martin Luther King, qu'ils voient comme leur sauveur.
L'auteur nous dépeint ,aves brio, cette partie de l'histoire ,nous sommes pris d'attachements envers les personnages , nous avons envie de renter dans le roman, leur venir en aide.
Ce livre poignant , bouleversant mélange d'amitié ,de violence et de racisme, on se sort pas indemne de ce récit
Une écriture fluide, addictive.
Il faut vraiment lire ce roman.

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Alabama est "encore" un roman sur le racisme ? Oui, mais...! Je suis toujours avide de nouvelles découvertes, ce qui se révèle de plus en plus compliqué au regard du nombre d'ouvrages à mon actif traitant du fondement de la ségrégation raciale, de l'injustice, de l'intolérance, de la persécution et de l'odieux KKK. Tout ce qui a existé au milieu du siècle dernier, laissant des cicatrices non cautérisées aux États-Unis et existant plus sournoisement encore de nos jours.

Il est donc très difficile de me surprendre sur le sujet et pourtant... le choix de la narration naviguant entre les années 60 et aujourd'hui est audacieux et subtil, en un mot : brillant ! D'emblée, le lecteur est happé par la curiosité et aspiré, telle Alice de Lewis Carroll, dans le tunnel de l'incompréhension de Will, jeune étudiant noir, à se retrouver dans un lieu inconnu, pour les funérailles d'un auteur, certes célèbre, mais dont il ne sait rien, au milieu d'une famille en deuil et... blanche. C'est au travers d'un manuscrit autobiographique de l'écrivain décédé, présenté comme un legs à la génération suivante, que le jeune homme va aller à la rencontre inattendue de ses racines. Comment trouver les termes justes pour parler de ce roman, quand l'histoire elle-même est si troublante de véracité et d'émotion, sans trahir l'auteur ?

Tout au long de ce tragique destin émanent douleurs, violences et injustices. le racisme est, évidemment, au coeur du roman incarné par des personnages haineux, suffisants et incultes. Cependant, le sujet est aussi ailleurs. Il prône la tolérance, l'entraide, l'admiration et surtout l'amitié, ignorante des différences sociales et des couleurs de peau. En mots choisis, l'auteur a signé un texte d'une profonde sensibilité malgré la fureur contenue omniprésente. Les ondes négatives planant sur la confession écrite n'étouffent pas les vibrations bienveillantes de fidélité affectueuse irradiant de la fraternité métissée entre les adolescents.

L'antagonisme de la douceur infinie au pays de l'animosité agressive est une belle réussite littéraire, d'autant plus que beaucoup de thèmes importants, sujets à réflexion, sont abordés sur cette toile de fond abrupte. L'amitié bien sûr, mais aussi les valeurs humaines, l'écoute, l'empathie, la force des convictions et le courage de les appliquer, l'ouverture d'esprit face aux autres et à leur différence, etc. Bien que ce roman se situe dans les pages refermées de l'Histoire, sa modernité réside dans toutes ces notions, malheureusement trop souvent absentes de notre monde dit moderne et évolué.

le talent de l'auteur permet de placer le lecteur, non pas en observateur détaché, mais en participant actif par le déferlement des vagues émotionnelles qui ne cessent de le frapper de plein fouet. Il est le troisième larron dans les liens qui unissent Trent et Toby. Il transpire dans les champs avec eux. Il se cache pour apprendre à lire loin des oreilles indiscrètes. En tremblant de peur, il soutient les convictions d'un jeune pasteur inconnu, un certain Martin Luther King. Il arrive même à ressentir de la pitié face à l'hostilité malveillante de l'oncle Dan.

La présence de la littérature est un point captivant du récit. Car ce sont les "demi-hommes", "sales nègres"," métèques", "macaques", "fainéants" et bien sûr "homosexuels", pour reprendre les termes sympathiquement fleuris des suprémacistes, qui apprennent à lire et à découvrir le plaisir de l'évasion qu'offre la lecture aux Blancs tellement supérieurs aux "animaux" que sont les Noirs. Un beau pied de nez aux idées reçues !

Je transposerais volontiers le slogan célèbre d'un hebdomadaire connu, "le choix des mots et le choc des photos" à la plume fluide et sensible d'Alexis Arend en "le choix des mots et le choc des images". Aucun doute sur sa qualité de conteur. Il saisit fermement l'imaginaire, tel un chef d'orchestre sa baguette, pour déployer l'étendue de sa poésie. le lecteur ressent le moindre souffle de vent caressant sa peau en sueur, hume les odeurs brûlantes du Sud, perçoit les changements de couleurs des paysages agricoles au fil des saisons. La personnalité de chaque protagoniste, même secondaire, est ciselée par l'orfèvre, utilisant des tons et des rythmes différents qui permettent au lecteur de vivre à l'unisson les bonheurs et les drames de ces familles brisées. Pas de fioritures inutiles, le coeur du sujet est abordé directement avec humilité et efficacité. Voilà bien ce que j'aime chez un auteur, me provoquer des émotions me fondant dans une aventure, vivant avec les personnages et non pas en restant spectatrice à distance, en marge derrière les pages.

Je ne peux occulter le choix de la couverture de ce roman. Au premier regard et en deux images superbes, elle affiche l'ambiance dans laquelle la vie va se dérouler, entre misère et servitude. Pourtant, certains, par l'opiniâtreté et la sincérité de leurs convictions, s'élèveront au-dessus des autres, sans chercher à les dominer, uniquement pour affirmer leur droit de vivre auquel aspire tout être humain.

Instantanément, Alabama a été, pour moi, une lecture passionnante. Je reconnais la partialité de mon avis, car j'ai été propulsée au coeur d'une période de l'Histoire américaine qui m'a toujours fascinée. Mais, le sujet seul n'est pas suffisant pour me charmer. Faut-il encore qu'il y ait les mots et le style pour me toucher. Là, j'avoue, Alexis Arend a fait "carton plein" ! Je le remercie sincèrement pour m'avoir offert une lecture bouleversante, me laissant sans voix et peu de mots pour en parler, malgré les apparences. Elles sont beaucoup trop rares, à mon goût, dans la littérature actuelle, c'est pourquoi ces pépites me sont extrêmement précieuses. Merci, également, à Jennifer pour l'envoi de ce roman et nos sympathiques échanges. Elle a vu juste, la plume de l'écrivain m'a séduite sans réserve.

Je ne peux résister à l'envie de conclure cette chronique par les paroles d'une chanson, version française de "Go Down Moses" composée par Louis Armstrong. Cet hommage de Claude Nougaro pour le célèbre trompettiste de jazz américain n'a cessé de virevolter dans mon esprit au fil des pages :

Armstrong, je ne suis pas noir
Je suis blanc de peau
Quand on veut chanter l'espoir
Quel manque de pot
Oui, j'ai beau voir le ciel, l'oiseau
Rien, rien, rien ne luit là-haut
Les anges zéro
Je suis blanc de peau
Armstrong, tu te fends la poire
On voit toutes tes dents
Moi, je broie plutôt du noir
Du noir en dedans
Chante pour moi, louis, oh oui
Chante, chante, chante, ça tient chaud
J'ai froid, oh moi
Qui suis blanc de peau
Armstrong, la vie, quelle histoire?
C'est pas très marrant
Qu'on l'écrive blanc sur noir
Ou bien noir sur blanc
On voit surtout du rouge, du rouge
Sang, sang, sans trêve ni repos
Qu'on soit, ma foi
Noir ou blanc de peau
Armstrong, un jour, tôt ou tard
On n'est que des os
Est-ce que les tiens seront noirs?
Ce serait rigolo
Allez louis, alléluia
Au-delà de nos oripeaux
Noir et blanc sont ressemblants
Comme deux gouttes d'eau
Armstrong, je ne suis pas noir
Je suis blanc de peau
Quand on veut chanter l'espoir
Quel manque de pot
Oui, j'ai beau voir le ciel, l'oiseau
Rien, rien, rien ne luit là-haut
Les anges... zéro
Je suis blanc de peau
Armstrong, tu te fends la poire
On voit toutes tes dents
Moi, je broie plutôt du noir
Du noir en dedans
Chante pour moi, louis, oh oui
Chante, chante, chante, ça tient chaud
J'ai froid, oh moi
Qui suis blanc de peau
Armstrong, la vie, quelle histoire?
C'est pas très marrant
Qu'on l'écrive blanc sur noir
Ou bien noir sur blanc
On voit surtout du rouge, du rouge
Sang, sang, sans trêve ni repos
Qu'on soit, ma foi
Noir ou blanc de peau
Armstrong, un jour, tôt ou tard
On n'est que des os
Est-ce que les tiens seront noirs?
Ce serait rigolo
Allez louis, alléluia
Au-delà de nos oripeaux
Noir et blanc sont ressemblants
Comme deux gouttes d'eau

Let my people go ou Armstrong (1965)
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Alabama
Alexis Arend
296 pages
Sorti le 15/08/2020

J'ai déjà dévoré 5 romans d'Alexis, si je ne me trompe pas ! Donc, quand l'auteur me contacte pour savoir si je veux découvrir Alabama, je réponds, oui instantanément et le soir même, je commence la lecture simplement pour me faire une idée et là..... Mon coeur s'est rempli d'émotions et à gonfler de bonheur. Et ça fait un bien fou...

Octobre 2013

Will et Lindsay sont invités à l'enterrement de l'écrivain Trent P. Chestwood, qui ne connaissent pas.
Après la cérémonie, ce jeune couple est reçu par les enfants de l'auteur décédé, qui remet à Will, une enveloppe contenant une lettre et un manuscrit.
Et là......

Plus d'une heure à rester devant une page blanche, impossible d'écrire un seul mot et surtout, je ne sais pas par où commencer et je sais pertinent que mon ressenti, ne pourra pas être à la hauteur de ce roman. Je suis tellement bouleversée par cette douce et incroyable lecture.

À peine finis de lire et de faire la connaissance d'Alabama que de chaudes larmes sont montées au coin de mes yeux et qui se sont transformées en un torrent de larmes, je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer de bonheur, de joie...

Pourtant, le thème de ces histoires est le racisme dans toute son horreur. Mais ce n'est pas un roman noir, triste, déprimant, bien au contraire.

C'est dû surtout à la manière originale que l'auteur utilise pour nous emporter dans le passé de l'Alabama , le passé de Will, notre passé à nous tous.

Tous mes ressentis continus à se bousculer dans ma tête. Et pour un long moment, tellement que ce livre est tatoué en moi.
Laquelle des émotions, dois-je mettent en avant pour vous convaincre de lire Alabama ? Il y en a tellement qui me tiennent à coeur dans ce livre, ce qu'apporte la lecture, l'amitié, la découverte de ce qui nous entoure, de l'autre, l'ouverture de l'esprit, le racisme, soutenir et appliquer ces convictions....

Vous voyez, il y a énormément de thèmes traités qui se croisent, s'entrecroisent, sont liés les uns aux autres...
C'est tout simplement exceptionnel, extraordinaire.....

Vous savez, je me suis reconnue dans Tobias à un point que je suis devenu ce jeune ado noir, mais j'étais aussi Abe, Trent, enfin tous les personnages, même l'oncle de Trent et ce n'est pas peu dire que d'être rongé par la haine, la peur, la jalousie....

L'écriture d'Alexis à atteinte les plus hauts sommets, elle est fluide, sensible, je dirais même poétique et tellement prenante, elle ne laissera personne indifférent.
En ce qui concerne les personnages, descriptions, ambiance, c'est tout simplement phénoménale, ça vous prend à la gorge, aux tripes, des frissons nous parcourent de la tête aux pieds. On a envie d'intervenir de les aider et on est au plus près d'eux, on est Eux !

J'espère vraiment que vous lirez Alabama et ferez sa connaissance comme moi.
Car, c'est plus qu'un coup de coeur, c'est une bombe littéraire qui va vous exploser en plein coeur.

Je rajouterais que ce roman mériterait d'être publié par une grande maison d'édition et d'être mis dans toutes les librairies, bibliothèques du monde entier. Il doit être lu par tous les lecteurs, que vous connaissiez ou pas Alexis Arend.

À lire impérativement dès sa sortie.

4ème de couverture +bio de l'auteur

« Que Dieu me pardonne, je détestais l'Alabama. Je le haïssais !
L'Alabama était le pays où toute la misère du monde avait choisi d'élire domicile. C'était le pays où se donnaient rendez-vous toutes les haines, toutes les iniquités, toutes les bassesses humaines. Aucune région du globe ne mettait un tel point d'honneur à annihiler la vie d'un homme, à le rabaisser, à lui faire courber l'échine jusqu'à le contraindre à ramper à terre, éreinté, vaincu.
Et, pour tous ceux dont le malheur était de ne pas avoir la peau claire, l'Alabama était tout cela aussi, en pire. Pour eux, il déployait tout son ignoble talent, il déchaînait toute sa noirceur contenue, toute sa dureté réfrénée. Oh oui ! Pour eux, l'Alabama se surpassait.
« Il n'y a rien de pire au monde, ni de plus éprouvant pour un homme, que d'être pauvre. Excepté le fait d'être un nègre, naturellement » , disait mon père.
Ô combien il avait raison ! »

Trent P. Chestwood

Alexis AREND est né en 1974.
Ancien ingénieur, il s'est aujourd'hui tourné vers sa vraie passion : l'écriture. Une passion qui l'habite depuis ses douze ans. Ses romans sont de véritables récits de voyage aux portes de l'étrange, dans lesquels transparaît toujours une très grande humanité, et où l'on y découvre en permanence ce fragile équilibre entre Bien et Mal.
Féru d'auteurs comme John Steinbeck ou Stephen King, mais également Bernard Clavel ou encore Émile Zola, c'est un fou de mots et d'images, un passionné d'Histoire et d'histoires, qui aime tout particulièrement voyager au travers de beaux récits.
N'hésitez pas à le contacter à cette adresse :
alexisarendpro@outlook.fr
ou sur son blog :

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J'avais adoré Perdition il y a quelques mois et j'étais ravie de me lancer dans la lecture du nouveau Alexis Arend : Alabama.
Livre à la couverture magnifique, hypnotisante qui donne directement au roman son ton dépaysant et coloré. Roman que j'ai aimé de toutes mes forces et auquel je ne trouve absolument aucun défaut. Je ne vais donc pouvoir vous servir qu'une chronique élogieuse mais ô combien sincère.

Alexis choisit d'exploiter le thème du racisme, avec tellement d'humilité, de justesse, de sensibilité qu'on est transpercés tout du long par ses mots aussi beaux que fins, choisis avec on ne peut plus d'exactitude pour chaque passage, chaque événement et chaque scène choc.
Il utilise le procédé de la mise en abîme et il le fait de manière totalement maîtrisée, la construction se veut parfaite, rythmée et entraînante. En 2013, Will se voit remettre le manuscrit caché d'un écrivain célèbre. Simple récit ? Non... Véritables mémoires de cet écrivain qui fut le meilleur ami, blanc, d'un de ses ancêtres, noir... On dévore alors les pages les unes après les autres, remontant les traces d'un passé marqué par les différences, par ce racisme coutumier, normal presque, mais aussi piqué par la belle émergence d'une volonté de faire changer les choses par quelques hommes, profondément bons, naturellement humains et altruistes. On se régale de cette plume toujours aussi belle et poétique ravinée par les couleurs, les senteurs, les paysages... Les élans lyriques et bucoliques d'Alexis ont toujours ce don de me plonger au coeur de son univers, son roman devient un voyage à part entière, on s'y croit, on s'y sent, on s'y ressent avec la force et la puissance de ses bons mots et ses descriptions à couper le souffle.
La touche altruiste comme je le disais et la philosophie qui habitent ce texte ne sont pas en reste et portent le roman à bout de bras, je n'ai pas meilleurs adjectifs qui me viennent que : sublime, poignant et vrai. Certaines scènes m'ont prise aux tripes, m'ont mouillé les yeux, tant elles sont relatées avec un réalisme époustouflant et une tension dramatique stupéfiante.

Il nous livre des connaissances géographiques, historiques, humaines aussi, avec justement beaucoup d'humilité ; jamais un livre ne m'avait fait cet effet. L'amitié entre Trent et Toby est si belle, si sincère, malgré leurs différences et cette époque marquée par des esprits encore trop empreints de ségrégationnisme. On se repaît de leurs évolutions, de leurs échanges, de leurs valeurs naissantes mais aussi de leur quotidien, tout simplement, et on en apprend plus que nous n'aurions pu l'imaginer sur ce bel Alabama. Personnage à part entière, en tant que lieu chargé d'histoire qui a tant à nous dire et nous apprendre. Ce devoir de mémoire si intense m'a littéralement secouée.
Les passages trouvant place en 2013, qui entrecoupent l'intrigue principale, se montrent tout aussi profonds, nous livrant avec justesse l'Alabama d'aujourd'hui avec ses changements certes mais aussi ses persistances du passé...

Alexis, je te félicite pour ce si beau roman pour lequel je ne peux que ressentir un véritable et puissant coup de coeur tant il est intelligent, d'une bonté d'âme sans pareille et fort d'un sublime message. Tu es parvenu à mêler tes connaissances (et sûrement de lourdes recherches) à un imaginaire riche, peuplé de références délicieuses pour nous offrir un livre réussi et incroyablement marquant, mémorable. Il a ce goût acidulé des romans de terroir, cette force parfumée des fragrances du passé et de l'histoire, et cette humanité salvatrice des essais philosophiques. Je ressors apaisée et fort touchée de cette lecture merveilleuse, une vraie leçon de vie sur l'égalité. Merci du fond du coeur pour ta confiance et... bonne route à Alabama qui je suis sûre va savoir combler tes lecteurs, au-delà de toute espérance.

Quand nous permettrons à la cloche de la liberté de sonner dans chaque village, dans chaque hameau, dans chaque ville et dans chaque État, nous pourrons fêter le jour où tous les enfants de Dieu, les Noirs et les Blancs, les Juifs et les non-Juifs, les Protestants et les Catholiques, pourront se donner la main et chanter les paroles du vieux Negro Spiritual : “ Enfin libres, enfin libres, grâce en soit rendue au Dieu tout puissant, nous sommes enfin libres ! ”
Martin Luther King
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C'est avec un grand plaisir et une certaine impatience que j'ai retrouvé la plume de l'auteur avec cette nouvelle histoire. Une fois de plus, il nous propose un récit totalement différent des précédents, de quoi nous montrer encore une facette de son écriture et de son don pour nous raconter des histoires. Mais ce qui ne change pas d'un roman à un autre, c'est la façon magistrale avec laquelle il nous fait vivre intensément ses histoires aux côtés de ses personnages.

Ici, nous faisons la connaissance de Will qui est invité à se rendre à l'enterrement d'un écrivain qu'il ne connaissait pas. Il va entrer alors en possession d'un manuscrit qui va lui conter la vie de cet homme et le plonger au coeur de l'Alabama des années 60, un état où il ne faisait pas bon être pauvre et encore moins de ne pas avoir la peau claire.

En suivant la lecture de Will, nous allons en apprendre plus sur l'enfance de Trent, sur les sombres secrets qu'il a cachés à tout le monde. Nous allons découvrir les drames qu'il a vécus enfant, comment son père a essayé de les sortir de la misère et comment la famille Coleman est entrée dans leur vie et a totalement chamboulé la sienne, lui montrant une face bien sombre de l'endroit et des gens qui l'entourent.

Cette histoire est poignante et nous fait vivre des événements qui sont durs et qui nous marquent. Difficile de ne pas réagir face aux horreurs qui sont proférées par certaines personnes qui ont des avis bien tranchés quant à la place de chacun dans la société. Même si nous savons bien de quoi il est question, cela reste une claque monumentale et faire face à autant de racisme fait mal, tétanise et donne envie de hurler.

En nous dépeignant ce passé pas si lointain et malheureusement encore bien trop d'actualité, l'auteur ne peut que nous faire réagir et nous donner envie de nous insurger. La relation qui se noue entre Toby et Trent nous touche et est juste magnifique, de quoi nous donner envie de les aider et de tout faire pour qu'ils puissent continuer leur route. Mais cette dernière s'avère bien dangereuse pour eux et tout risque de ne pas se passer comme ils pouvaient l'imaginer.

C'est un roman qui met en avant les relations et la psychologie des personnages, de quoi nous plonger vraiment au coeur du récit et nous donner l'impression de vivre de l'intérieur les événements présentés. Cela rend le tout d'autant plus fort et je ne peux que vous conseiller de le découvrir pour ne pas oublier à quel point certaines personnes présentent une face sombre qui glace le sang et contre laquelle il est important de lutter. Si seulement un jour tout cela pouvait réellement être définitivement du passé…

En bref, une fois de plus, l'auteur nous propose un texte fort et poignant avec des personnages touchants et aux côtés desquels nous allons vivre des événements joyeux et touchants, mais aussi d'autres bien dramatiques.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ses yeux inexpressifs étaient rivés au ciel charbonneux sur lequel, déjà, se greffaient de lointaines étoiles luminescentes.

Elles scintillaient timidement dans ce firmament limpide, nimbées ce soir-là d'une grâce presque irréelle, comme pour saluer dans un profond recueillement, l'arrivée de mon ami parmi elles.
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La misère est un bien insidieux fléau. Elle est un mal sournois. On voit ses ravages sur les choses, on les devine sur les esprits des créatures vulnérables que nous sommes. La misère peut infléchir bien des cœurs, et assombrir bien des âmes. Elle détient ce sinistre pouvoir, ce don maléfique de tout broyer devant elle, êtres comme biens. Et, à l'époque plus que jamais, elle l'exerçait chaque jour sur quiconque était frappé par sa main. Féroce, elle vous collait aux bottes et vous faisait ployer le genou.
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Tu vois, quand je me plonge dans un roman, c'est un autre monde qui s'ouvre devant moi, je suis ailleurs, je vis d'autres vies, je découvre d'autres endroits, je rencontre d'autres personnes. Je les côtoie dans ma tête, guidé par tous ces mots et toutes ces phrases qui s'alignent et me raconte quelque chose.
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S'il était une chose qui fût pire que la haine ou l'ignorance, ce serait sans nul doute la rancoeur. C'est un cancer impitoyable, insatiable qui ronge jusqu'à les dévorer totalement ceux qui en sont atteints. Un mal pernicieux, dévastateur qui se propage autour de soi comme l'onde provoquée par une pierre lancée dans une étendue d'eau.
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C'est drôle comme la mémoire peut, dans certaines circonstances particulièrement heureuses ou tragiques, se montrer aussi précise, aussi incroyablement acérée. Et les images qu'elle nous recrache en plein visage, aussi nettes, aussi vivaces, comme si les nombreuses années écoulées depuis lors n'en avaient en rien altéré la sagacité, ou la cruauté.
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