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EAN : 9782343207124
162 pages
Editions L'Harmattan (01/07/2020)
4.12/5   4 notes
Résumé :
« Quelque chose de tout nouveau s'est produit dans notre existence. Partout, dans nos pensées inquiètes, s'intercalent des rêves colorés arrivant de ce nouveau monde qui nous tend les bras, un monde de liberté, une liberté qui nous fait encore peur, mais que nous chérissons déjà. » - Pendant les années Mitterrand, entre Tanger et Paris, itinéraire d'une jeune femme marocaine qui, d'expérience en expérience, se découvre elle-même, s'engage dans des luttes pour la cau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Karima a eu la malchance de naître fille dans un pays, le Maroc, où le pouvoir et les lois appartiennent aux hommes. Malchance d'autant plus grande qu'elle est la fille unique d'un homme qui rêvait d'avoir un fils mais ne peut se résoudre à abandonner sa femme...Malédiction qu'il va contourner en l'élevant comme un garçon qu'il surnomme Krimo...jusqu'au jour où son apparence physique ne peut plus mentir : elle est bien une fille et doit se préparer au mariage. La trahison de son père sera sa première déception.

Fiancée à Mohamed qui donne le change mais ne s'intéresse pas aux filles, elle obtient son bac et part faire ses études avec lui à Paris. Alors que son fiancé peut enfin vivre pleinement son homosexualité - impossible au Maroc - elle découvre le féminisme, la lutte des femmes pour la liberté, et l'amour, mais se sent parfois étrangère et rejetée par certains Français, nostalgique de sa ville natale, Tanger...Elle en veut à son père et trouve dans son combat un dérivatif...parfois excessif. La France de Mitterrand a aussi ses démons et elle a du mal à trouver sa place entre les deux pays. Mais l'émancipation des femmes est son combat loin du retour au religieux et à la tradition que l'on peut observer aujourd'hui.

Malgré son style plus journalistique que littéraire, le roman de Najib Arfaoui offre un éclairage intéressant sur une époque qui peut nous paraître déjà lointaine et vers laquelle il est intéressant de revenir. Merci à Babelio et aux éditions de L'Harmattan pour cette découverte.
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L'émotion est grande en refermant ce livre. Oui comment ne pas être touché par cette jeune fille Karima qui se dévoile à nous à l'âge de 15 ans et que nous allons suivre, au fil des pages, dans les étapes qu'elle va surmonter pour devenir la femme qu'elle est au fond d'elle même.

Née à Tanger, son père souhaitait un fils, dès lors il l'a appelé Krimo, elle a été élevée comme un garçon manqué, au cours de ces années 70, se confortant dans un certain rôle. Et puis un jour, ne pouvant plus cacher la femme en devenir, son père l'a fiancée à Mohamed. Tous les deux bacs en poche sont partis en France poursuivre leurs études. Chacun a très vite fait son chemin afin de s'épanouir dans ce qui animait leur corps et leur esprit.

C'est une belle histoire d'une femme qui découvre peu à peu la vie à travers ses rencontres, ses engagements passionnés, ses combats et un amour. Ce livre ouvre un dialogue riche, oui, il y aurait beaucoup à dire devant une tasse de thé à la menthe, partagée entre amis, sur une terrasse de café face à la mer.... Je me contenterai de l'immense plaisir de la lecture que fut celui de la Fille de Dar Baroud, de cette claire voyance sur le liberté, les choix, l'engagement.........

Merci Babelio et la masse critique pour cette rencontre livresque !
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Livre reçu par Masse critique de Septembre 2020, merci à Babelio et aux éditions L'harmattan.

Nous avons là, un récit original et touchant, même si parfois, l'écriture semble un peu hésitante ou maladroite.

Karima est née fille.
Malheureusement on attendait un garçon dans sa famille, au Maroc où la fille n'a alors pas de valeur.

Son enfance se déroule curieusement bien. Elle est éduquée comme un garçon par un père exigeant qu'elle adore et qui va jusqu'à changer son prénom et son apparence.


Mais, survient la puberté.

Karima va alors violemment être rejetée et débuter sa lutte pour une vie libre dans son identité féminine à conquérir.

Elle quittera le Maroc pour ses études à Paris, surmontera des épreuves, connaîtra une dépression, et le dénouement aura lieu au Maroc, lieu de ses racines qu'elle ne veut plus ignorer.
Une histoire très intéressante, malgré quelques maladresses de style.

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Karima vit sa vie de garçon manqué. Elle s'habille comme tel et fait de la boxe. Jusqu'au jour où son père lui annonce ses fiançailles avec Mohamed, son voisin. Karima est perdue. Elle ne comprends plus rien. Que se passe-t-il dans la tête de son père? .Pourquoi veut-il qu'elle change maintenant?

C'est la théorie des genres qui commence au Maroc et se termine en France. Une jeune femme élevée comme un homme ayant un fiancé/ami qui adore se déguiser en femme. Qu'en pensent les parents qui les entourent? Karima s'angoisse car elle ne reconnait pas son corps qui lui est étranger. Que se passe-t-il? Comment faire? En quoi sa vie va t-elle changer à son arrivée en France? Comment supporter les moqueries des autres? Mohamed et Karima sont deux êtres qui se découvrent. Chacun à sa manière. Deux êtres qui, arrivés en France, sont libres de devenir ce qu'ils sont au plus profond de leur âme.

L'humanisme et la tolérance se lisent dans chaque mot de ce roman. Il est si rare, de nos jours, d'accepter la différence de l'autre, sans jugement. La fille de Dar Baroud est un cri du coeur. de l'âme. C'est un appel à l'acceptation de l'autre. Utopie? Peut-être. C'est un roman qui invite à la réflexion de nos propres idéologies quant à l'existence de celui qui ne nous ressemble pas. Qui est unique. Qui est hors normes. Celui qui ne ressemble à personne. Un très beau roman.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- Ce sera un garçon.
Le bonheur que tout le monde a pu constater sur le visage de mon père était énorme. Il ne savait comment exprimer sa joie, tapait de sa main droite sur le bord de la chaise et versa publiquement quelques larmes. Il a embrassé ma mère avec une force contenue. Il avait peur de l'écraser, de l'étouffer.
L'accouchement fut difficile, une opération chirurgicale s'avéra urgente et nécessaire, condamnant malheureusement ma mère à une stérilité définitive. Mais moi, j'étais là, vivante, resplendissante, une jolie fille de trois kilos. Une fille ! Quel malheur ! Les protestations adressées au gynécologue ne servirent à rien. Ce type d'erreur arrivait si rarement qu'on ne pouvait mettre en cause la fiabilité de l'appareil. Personne ne comprenait la détresse de mon père, sauf ma mère qui fondit en larmes. Je ne suis pas née dans la joie et l'allégresse, c'est le moins qu'on puisse dire.
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Karima, je suis intimement persuadé que l'être humain est le seul animal qui doit penser sa vie. dans cette responsabilité essentielle réside la véritable universalité. Quels que soient le sexe ou l'ethnie, le lieu et le temps, cette nécessité vitale pousse l'humanité à chercher le chemin qui conduit au but commun : le bonheur d'exister, malgré les limites inévitables auxquelles se heurtent nos désirs, malgré les malheurs et la mort.
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J'admire en toi la passion de tes engagements et la façon intransigeante que tu as à mettre ta vie en accord avec tes principes. C'est de la sincérité. Seulement, je me demande si, en abandonnant un dogme, une idéologie, des règles sociales ou une religion, sans analyse approfondie, sans autocritique, on ne risque pas de tomber dans un autre dogme et s'enfermer.
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