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♫Plus gris que le gris de ma vie, rien ne serait plus gris, pas même un ciel de pluie
Plus noir que le noir de mon coeur, la terre en profondeur n'aurait pas sa noirceur♫
- Edith Piaf - 1951 -
Reprise - Aznavour/Piaf virtuelle- 1997 -
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C'est assez difficile à expliquer !
Deux gris qui se rencontrent ça fait toujours du gris
La femme éteinte venait du dehors, le salon gris du dedans de lui
Elle ne lève jamais les yeux , ne rencontre jamais son reflet
La mère même en furie ne s'en approche pas
Soupirs sans regards sont ses premiers souvenirs
Ce qui manque, pas toujours on ne le voit
Les émotions s'épuisent à force de ne pouvoir se dire
Vague à l'âme, terrain vague
On peut manger des herbes et sucer des cailloux
La peur devient aussi gris marron que le carré de boue
Mémoire jaune, rouge le matin, le soir avec ou sans soleil
Sensationnel, sous les gouttes d'eau du ciel
Blanc brillant, poudre d'argent
Une bouteille qui casse, le temps qui passe
Violence d'une bourrasque
Du rouge qui bouge, poésie des gestes et des mots
De quelle couleur est le diable noir fluo !?
Vite récitater de la table de multiplication
Sublimer la couleur des émotions
et peindre les odeurs des sentiments
Tous là bien réels, dépouillés du gris quotidien,
mais complètement différents
Au rang des apparences, c'est la plus accessoire
Le blanc, le jaune, le noir, la couleur miroir
Nous vivons en exilés sans point de départ ni d'arrivée
Le temps est compté et l'on s'accroche à chaque seconde sans pour autant jamais la rencontrer !
Il n'y a pas de présent
Tenir la peine à distance de ceux qu'on aime
sous le seul prétexte qu'on les aime !
Se remettre en coulisse
une âme reprend un nouveau tour de piste
Laissez-le rester Saltimbanque.
Il aime la lumière et le feu,
Les tours et les mots dangereux
Jamais il manque.
Son numéro n'est pas fameux.
Il est merveilleux... ⭐⭐⭐⭐⭐
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Il y a Giacomo et son cirque qui sillonne les routes de France.
Clown triste et poétique au coeur débordant d'amour.
Un mélange de bonheur et de mélancolie.
C'est un magicien de la vie Giacomo.
Il y a le môme.
Enfant sauvage qui s'est élevé tout seul dans un terrain vague.
Il est attendrissant et pathétique.
Son histoire est poignante.
Il y a Mlle B.
Transparente à ses parents dans l'enfance, elle le restera dans la vie.
Son récit est désolant et désespérant et on peine à lui accorder de la sympathie tant elle est passive.
Quelle construction de récit bien proportionnée !
C'est une alternance des trois récits suffisamment longs pour nous satisfaire, suffisamment courts pour qu'on se replonge avec bonheur dans le suivant.
Avec le môme j'ai retrouvé le garçon de Marcus Malte..
La même émotion, la même admiration de l'écriture, belle et puissante.
C'est un premier roman magistral, parfaitement maîtrisé.
Bravo vraiment.
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Mon coup de coeur émotionnel de l'année !!!
« L'attente du soir » est un récit poignant, avec des personnages qui t'alpaguent et que tu ne veux plus lâcher. On entre dans ce roman par l'émotion et la poésie, par cet univers fleurtant entre féérie et serrement de coeur. Un roman regorgeant de tant de qualités que je m'étonne qu'il n'ait pas rencontré plus de lecteurs depuis sa date de parution en 2009.
Ce roman c'est du Romain Gary, du Boris Vian et du « Sans famille » d'Hector Malot. C'est un conte moderne sans se départir d'une critique sociale sur l'individualisme de notre société.

Ce récit raconte l'histoire de 3 marginaux :
Un vieux directeur de cirque, épris de liberté, de voyage, dont le seul objectif est de faire rêver et sourire les gens, les émouvoir par la magie du cirque, les étoiles et les parfums. Et leur apporter une petite touche de beauté et d'évasion dans leur quotidien.
‘'le môme'' est un petit gamin seul, vivant dans un terrain vague, livré à lui-même, si petit qu'il ne sait pas parler, n'a pas appris le langage ni reçu les bases de l'éducation. L'enfant sauvage de l'histoire, le plus en marge de « la civilisation » des trois. Il se construit seul, se débrouille par lui-même, par instinct et -parce que sans référence sociale ni familiale- il construit son propre univers, sa propre interprétation du monde et crée son propre langage de ce qui l'entoure.
Et enfin une jeune femme, Melle B., plus ancrée dans la société, mais invisible aux yeux des autres. La moins attachante probablement des trois parce que la plus grise et inerte.

Ce sont des personnages atypiques qui se ressemblent par leur solitude, des parcours difficiles, des blessures, le coeur souvent trop lourd. Et si tous les trois avancent dans la vie un peu différemment, c'est avant tout en fonction du ciment de leur enfance qui les a fait grandir.

On découvre sous la plume de cette auteure une palette de poésie, d'imaginaire, de sensibilité incontestables. Tatiana Arfel joue avec les mots et les sensations. Elle sait puiser au fond du coeur, au fond des âmes pour n'en recueillir que la substantifique moelle des personnages… En plus de cet écriture inventive, la pureté de ces êtres qu'elle nous fait découvrir explique sûrement la densité des émotions ressenties à leur côté et le fait qu'on s'attache si fortement à eux. Ils sont comme des diamants à l'état brut, des aimants vers qui on ne peut qu'être attirés. Sans qu'on y prenne garde, notre coeur s'écaille, craquèle et se laisse aller à l'émotion. Mais il ne faut pas croire que les 3 personnages soient naïfs. Ils portent un regard lucide et terriblement vrai sur la société. (La formation de psychologue et les stages en hôpital psychiatrique de l'auteure lui ont probablement permis de sculpter aussi bien ses personnages.)
J'ai tout simplement été envoutée par cette histoire. J'ai aimé retrouver tous les jours ces 3 personnages, les suivre, tantôt avec le sourire tant la poésie et l'imaginaire se dénichent à chaque page ; tantôt avec le coeur serré, emplie de tristesse face aux évènements qui parcellent leur chemin. J'étais écartelée entre la curiosité, l'envie de savoir ce qui allait leur arriver et le désir de ne pas aller trop vite pour savourer chaque mot, pour rester dans ce plaisir intense d'avoir entre les mains une petite pépite humaniste.
Si j'ai eu mes préférences pour l'enfant et Giacomo, c'est bien entendu parce que tous deux à leur manière, avec leur propre expression, sont des créateurs de beauté, des artistes qui ‘'badaboument'' le coeur de ceux qui les entourent, en tout cas, de ceux qui savent ouvrir les yeux. Et croiser de tels personnages fait un bien fou au lecteur, comme s'ils lui enlevaient le voile terne devant les yeux, comme s'ils lui décrassaient le coeur.
C'est une histoire tellement marquante qu'on a une seule envie : la faire découvrir autour de soi.
L'auteure réussit finalement à faire comme Giacomo : à nous faire partager ces moments les plus intenses, mettre des étoiles dans notre quotidien par son imagination et sa sensibilité.
Un grand grand merci pour ces heures passées dans son univers !


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Un joli conte à la fois cruel et tendre, qui nous entraîne aux côtés de trois personnages cabossés par la vie, Giacomo le vieux clown dresseur de caniches, la femme sans nom qui fait du calcul mental pour éloigner l'angoisse, et le môme, enfant sauvage aux multiples ressources.
L'écriture de Tatiana Arfel est solaire, poétique, pleine de douceur, certains passages sont réellement magnifiques.
C'est un texte plein de bon sens et de philosophie, qui donne envie de profiter de la vie et des petits bonheurs, mais qui fait également réfléchir notamment sur les notions de famille ou encore de vieillesse.
Une lecture qui évoque aussi et avec réussite les arts, notamment le cirque et la peinture, les descriptions sont colorées, imagées et donnent corps aux actions des personnages.
Un très joli roman.
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Ce roman donne la parole à trois êtres qui vivent en marge de la société, parce que la vie les a laissés là sans leur demander leur avis. Ils livrent chacun leur tour leurs souvenirs sans se plaindre, ils racontent les moments qu'ils ont vécus avant que la vie ne les réunissent. Il y a Giacomo le clown blanc, dresseur de caniches, élevé dans le cirque familial convaincu que l'impitoyable Sort va continuer à s'acharner sur lui du jour où sa jeune mère trouve la mort dans un accident de trapèze. Lorsque son père lui laisse diriger le cirque, Giacomo donne le meilleur de lui-même juste pour voir le bonheur illuminer le visage de ceux qui viennent au cirque, sacrifiant son bonheur personnel car il sait que le Sort veille. Il y a le môme, un tout jeune enfant abandonné dans un terrain vague qui apprend à survivre en se nourrissant de tout ce qu'il trouve. Il s'élèvera au côté d'un chien, jusqu'à ce que celui-ci meure. Cette perte le pousse à s'exprimer non par le langage qu'il n'a pas appris, mais par la peinture qu'il trouve dans les rebuts de notre société. Puis il y a Melle B, une jeune femme élevée dans une famille où on ne la regarde pas, qui a appris par la force des choses à ne pas exister pour ne pas gêner. Lors d'une soirée de fête au lycée, alors qu'elle n'est pas la fille convoitée, elle s'unit à un garçon éméché. L'enfant qui naît de cette union lui sera arraché, la faisant retomber dans une transparence grise qui lui collera définitivement à la peau, l'incitant toujours plus à se réfugier dans la litanie des tables de multiplication. L'auteur décortique ces trois destins que l'on pourrait croire perdu tellement la noirceur qui les entoure est accablante. Par la magie du conte l'auteur laisse entrer la magie dans ses vies marginales et les couleurs salvatrices prennent leur place, pour la plus grande satisfaction du lecteur étreint et chaviré de tant d'émotions. L'auteur exploite nos peurs les plus primaires pour nous offrir un roman vibrant et merveilleusement inattendu pour qui sait être patient.
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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Un récit à trois voix, à trois personnages. Chaque personnage détient sa propre voix, évolue dans son monde et lit sa partition.
Il y a Giacomo, directeur du cirque du même nom, clown blanc qui dresse des caniches et fait naître des symphonies parfumées.
Né dans une roulotte, sa vie c'est le chapiteau et ses couleurs.
Giacomo est fataliste, il sait que le Sort le rattrapera, le Sort qui apporte le malheur

Il y a Melle B. Jamais le regard de sa mère ne l'a caressée, jamais les bras d'un père ne se sont fermés sur elle. Elle avance dans la vie invisible, transparente, absente
La folie rôde
Elle récite des tables de multiplication lorsqu'elle est en proie à l'angoisse. Et puis elle a « un trou dans la poitrine » quelque chose lui manque qui lui a été enlevé.

Et il y a le Môme. Enfant abandonné à lui-même, il découvre le monde par le brillant du soleil et le froid de la boue du terrain vague où il vit. Il découvre les goûts par « le jus blanc » de l'herbe dévorée, le piquant et l'âcre des aliments trouvés dans les poubelles, les odeurs des flaques d'eau et de la terre gelée.
La seule chaleur reçue est celle d'un chien qui devient son lien avec le monde, mais ce lien va se rompre et il connait la douleur
Mais le monde va venir au môme par les couleurs, va s'éclairer et s'élargir par les couleurs, le bleu des sacs poubelle, le rouge d'un vieux tapis, « le jaune et l'espoir ». Les couleurs remplacent les mots et deviennent langage.

Trois univers que tissent Tatiana Arfel, la parole est donnée à ceux qui ne peuvent parler en mots ou dont les paroles ne sont jamais entendues. de son travail en psychiatrie elle a rapportée la connaissance de l'autre et de sa souffrance, des possibilités infinies de l'être humain, de l'importance des mots mais aussi d'autres langages.
La première partie du roman s'intitule « Un plus un plus un », puis dans une seconde partie se révèle la possiblité de compter pour quelqu'un
« deux plus un » de n'être plus seul ou de l'être moins.
Le récit est ponctué par les étapes du cirque, par le temps qui passe pour les trois personnages qui marchent les uns vers les autres pour être enfin « quelqu'un pour quelqu'un.»

C'est un roman foisonnant d'une imagination très riche, pleine d'odeurs et de couleurs.
J'ai été prise par ce texte d'une grande force et d'une très grande humanité
Une vraie réussite pour ce premier roman, une auteure à suivre
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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J'adore !

STOP ! STOP ! : Ceci est vraiment un premier roman ?!!
Quel brio, quelle maîtrise. Pas une phrase n'est faiblichonne, pas une phrase ne pâlit la puissance de ce texte. Tout s'enchaîne, juste, précis. Et, même si j'ai vite compris ce à quoi il risquait d'aboutir, j'ai été pris. Oui, j'ai adoré ces sensations pulsées, peintes, criées, décrites. La force de la misère, la violence d'un quotidien glacial, la survie, le deuil, les lumières, les sons, les odeurs, et ces couleurs... Ces contrastes et contraires et ces êtres si violemment contrariés.
Trois désespoirs, l'un est dur, l'autre est très dur, le dernier est encore pire. Ils sont bien évidemment incroyables et en même temps, on a déjà vu ça, dans la réalité-même. On n'arrive pas à y croire. Et pourtant.
Je dois dire qu'en plus je n'aime pas les cirques, les clowns, je trouve moches les caniches : Tatiana Arfel parvient à me les sublimer.
Par de nombreux biais, points de vue, images et mots, l'auteure touche des cordes en moi sensibles, ça frappe même, ça éponge, ça crisse, ça crie, ça décrie, ça brosse sec à la paille de fer, ça suce l'âme... La fin reste une suite à écrire dans sa vie à soi. Parce que le livre s'arrête et que, oui, tout reste à écrire.

Je suis impressionné. Je suis admiratif. Je loue. Je bénis. Je remercie.
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Il s'agit de trois histoires qui au final n'en font qu'une. Ce livre est d'une poésie, d'une finesse. Il faut le mériter car le début de ce roman est très déroutant ... Mais la récompense est au rendez vous. Les études de caractères sont tellement belles, fines, ciselées ... C'est un régal de lecture. Un conseil : prenez votre temps, soyez concentré pour lire ce magnifique roman, ça en vaut la peine. Bonne lecture !
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Ce roman entrecroise les portraits de trois personnages, qui ont choisi ou subi d'être en marge de la société faute d'amour. On devine peu à peu que le destin va les rapprocher. Cela ne sera pas chose aisée, car ils devront s'apprivoiser, surmontant les souffrances passées.
Cette foi en la vie, retrouvée grâce au rapprochement d'êtres blessés, est un des chemins de vie les plus émouvants. En lien avec cette thématique prenante, on rencontre une méditation sur le sens de la vie. le style est imagé, poétique, le ton toujours juste.
C'est pour moi la révélation de l'année 2010 !
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Le roman choral est difficile. Difficile, lorsque trois personnages seulement, fussent-ils aussi extraordinaires et marginaux et démesurés dans leur renfermement souffrant que ceux-ci, s'alternent dans une mise en scène, de structure triptyque, typique du théâtre moderne (par opposition au théâtre classique) où la parole/conscience et non l'action fait avancer le récit. Difficile aussi, lorsque le poids de la souffrance est tellement palpable, à chaque phrase, que le recours salvateur aux artefacts des sens, la vue des couleurs pour l'enfant sauvage qui deviendra peintre, l'odorat pour le clown faisant son deuil par des symphonies de parfums, ne suffit pas à soustraire le lecteur d'une influence émotionnelle au premier degré par moments presque dévastatrice. Il s'agit d'un recours salvateur tout de même, car la peinture aura pour l'enfant sauvage exactement le même effet révélateur qu'une psychanalyse ; le regard porté par celui-là sur Mlle B., aussi blessant de réalisme soit-il, lui rendra pour la première fois une ombre d'humanité à elle ; les soins au parfum de chocolat chaud que Giacomo déverse sur l'enfant exorciseront sa propre angoisse du Sort en lui révélant qu'il s'agit de l'interruption - réversible - d'une transmission par la filiation, qui ne lui était pas échue par voie biologique...
Trois déchirements dans les relations de filiation, remarquera-t-on ; que l'analyse avisée de la jeune psychologue sait faire remonter loin, à plusieurs générations.
Néanmoins cette première esquisse d'évidence est loin d'épuiser tout le potentiel d'interprétation renfermé par cet énorme opus, dont l'originalité déroute autant que la densité des images et des sentiments ; et mon propre bouleversement m'empêche de me soustraire à un questionnement sans réponses qui est quantitativement bien plus important que les quelques ébauches ci repérées.

Cit. finale :
Les gens ne savaient pas ce que c'était que cette ombre, ils en avaient peur, pensez donc, disait-il, si on avait représenté un vrai monstre, vert ou diabolique, les gens achèteraient, ils ont l'habitude et puis ça purifie des vieux démons, mais cette ombre grise on ne savait pas ce qu'il y avait à l'intérieur, on pouvait y mettre le pire, peut-être même qu'il n'y avait rien, c'était le dessin d'une absence plus monstrueuse qu'un monstre, et ça, c'était impensable. (p. 251).
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