Paris. Balade au fil du temps

On venait, il y a fort longtemps en bande prendre l'air de la campagne quai de Javel, regarder tourner la roue du moulin... Puis vinrent successivement une manufacture, où était fabriquée de l'eau de Javel, et des usines automobiles. Aujourd'hui, la nature a presque repris ses droits au parc André-Citroën, un jardin encore très minéral parce que très jeune, mais où tout est symbole. Le jardin Blanc, ouvert aux yeux et à la promenade, tire son nom du petit enclos de plantes vivaces aménagé au centre. Le jardin Noir, planté de végétaux aux coloris plus sombres, cascade sur des gradins conduisant à une placette bordée de soixante-quatre petits jets d'eau.

Deux serres de verre, un canal et de multiples fontaines, le jardin des Métamorphoses, six jardins dont la couleur dominante est associée à un métal, les jardins en mouvement et le jardin de roches composent le grand parc central.

Planté sur la dalle de béton qui recouvre les voies SNCF entre la gare Montparnasse et la gare de Vaugirard, entre deux austères rangées d'immeubles, le jardin d'Atlantique est tout autant d'avant-garde. Un magnifique jardin suspendu où trône une île météorologique, vaste pièce d'eau dont les jets imitent l'ondulation des vagues et où sont rassemblées les espèces originaires des pays qui s'étendent de part et d'autre de l'Atlantique.

Enfin, sur le tracé du chemin de fer qui reliait la place de la Bastille à la Varenne-Saint-Maur, une coulée verte suspendue à 9 mètres au-dessus de la chaussée fait alterner la végétation spontanée qui bordait les rails avec des plantations plus sophistiquées. Avec près de quatre cent parcs, jardins, squares et promenades, le patrimoine végétal de Paris est immense et 103 hectares de nouveaux jardins ont été aménagés depuis 1977. Ainsi pourrait-on encore dire, comme Boileau au XVIIe siècle, qu'à Paris, « sans sortir de la ville, on trouve la campagne ».