AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 30 notes
5
10 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avocate commise d'office pour défendre Farhan, un Somalien, qui a attaqué un bateau français causant la mort d'un de ses passagers, Élise Arfi se livre dans ce document en explorant les liens qui unissent l'avocat et son client. Jusqu'à quel point pouvons-nous nous investir dans les relations avec nos clients? Que faire quand la justice nous semble injuste ou déloyale? Élise Arfi nous offre un récit intéressant, dérangeant et sensible face à la froideur du système judiciaire.
Commenter  J’apprécie          10
Cette histoire, c'est avant tout celle de Fahran Abchir MOHAMOUD avant d'être celle de l'auteure, Elise ARFI.

Cette histoire c'est celle d'un jeune somalien, même pas majeur, qui essaye de survivre dans l'un des dix pays les plus pauvres du monde.

C'est l'histoire d'un grand frère qui se tue à la tache pour nourrir ses jeunes frères et soeurs ; pour aider sa mère.

C'est l'histoire d'un jeune homme à qui l'on promet la richesse – 100 $, c'est dire à quel point la pauvreté est cruelle – pour entrer dans la piraterie, capturer des touristes étrangers et les échanger contre rançon.

C'est l'histoire d'une prise d'otages qui tourne mal. L'un des otages est tué. Les pirates attrapés. Emmenés en France pour être jugés. Déracinés.

C'est l'histoire d'un jeune homme - tout juste sorti de l'adolescence - arraché à sa terre et jeté dans le système judiciaire et carcéral français. Un jeune homme qui réclame à corps et coeur perdus, sa mère.
Un jeune homme dont la justice ne reconnaît ni le nom, ni l'âge. Un homme dont la prison n'en a que faire.

C'est l'histoire d'une justice qui broie, d'une prison qui tue et d'une avocate qui sauve. Qui essaye de sauver. Qui se bat à contre courant. Et qui réussit malgré tout.


J'ai apprécié lire ce document, ce témoignage, important. Il explique le combat (non rémunéré) d'une avocate pour son client. Celui d'une femme qui se bat contre le système judiciaire et, qui en dénonce les travers. Celui d'une femme qui porte la vie d'un homme à bout de bras, contre le système carcéral qui broie les hommes. Un système carcéral qui les pousse à la folie. Un système carcéral qui les tue.
On y découvre une avocate qui ne lâche rien. Qui n'abandonne pas. Qui finit par gagner, mais à quel prix !
Ce document c'est tout à la fois : la dénonciation d'une justice française qui ne fonctionne pas toujours, qui s'arroge le droit de déraciner les coupables pour les juger sur son territoire ; la dénonciation d'un système carcéral trop pauvre en moyens humains et matériels, démuni.
Ce document c'est aussi la colère du lecteur, son incompréhension, son appréhension, sa peur, sa joie, son amertume face à l'histoire de Fahran, à son histoire ici et là-bas, en Somalie.
En lisant ce livre, j'y ai retrouvé un peu de celui de Thiery ILLOUZ avec Même les Monstres, un livre que j'avais A.D.O.R.E.
Commenter  J’apprécie          10
Elise Arfi est avocate commise d'office à défendre un jeune somalien impliqué dans une tragédie de séquestration et d'un meurtre. Sept somaliens sont reconnus coupables des faits, Fahran est le pirate n°7. Mineur au moment des faits (son avocate n'aura de cesse d'essayer de prouver qu'il l'est), il sortira de détention en jeune adulte de 20 ans.
Tout au long de ce récit, Elise Arfi est amenée à se poser la question et nous aussi : comment défendre un tel cas ? Un jeune homme dont tout le prédestine au malheur et à la pauvreté et qui n'a pas d'existence en France, qui ne parle pas notre langue, et qui n'est qu'un numéro. Son seul lien d'ancrage avec le monde et la France est son avocate.
Elise Arfi nous donne à voir tous les rouages de la justice et du milieu carcéral, la violence envers l'être humain, condamné avant même d'être jugé. Les méandres de la justice sont parfois difficiles à comprendre. On sent que même pour une avocate, il y a parfois des zones d'ombre, des procédures à respecter, qui ne sont compréhensibles que par l'administration judiciaire et pénitentiaire. C'est vraiment un monde à part, où je me suis un peu perdue.
Si on ne s'attarde pas à comprendre la procédure en cours, le lecteur est amené à se poser la question de ce qui est juste, des droits de l'homme, au-delà de la gravité des actes. Mais seule la loi prévaut et décide. Avouons-le c'est un monde qui fait peur. Ce récit ne m'a pas pris au tripes mais plutôt mis mal à l'aise.
Commenter  J’apprécie          00

Lecteurs (79) Voir plus




{* *}