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Critique de lglaviano


EXTRAITS CIBLÉS DE LA THÈSE DE MARTINE RENS SUR LA DIMENSION ETHIQUE DE L'OeUVRE NARRATIVE DE JOSÉ MARÍA ARGUEDAS: LOS RÍOS PROFUNDOS: La quête d'identité. (1958)
http://doc.rero.ch/record/3091/files/these_RensM.pdf/

Lorsqu'on s'apprête à parler d'un chef-d'oeuvre qui a été abondamment
commenté, comme c'est le cas de Los ríos profundos, l'idée chère à Giuseppe
Bellini nous vient d'abord à l'esprit: l'affrontement entre les forces du bien et du
mal, en équilibre toujours instable, qui confère au récit la dimension d'une
menace perpétuelle pesant sur le jeune héros, Ernesto:

"Existe una constante en la novela de Arguedas, Los ríos profundos, y es la oposición
entre el bien y el mal".187

Effectivement, le jeune héros, un adolescent enveloppé par le courant de
conscience que l'on nomme mémoire, pouvoir d'évocation qui semble le protéger
des vicissitudes d'une vie déjà fertile en souffrances, lutte par tous les moyens à
sa disposition pour retrouver un paradis imaginaire, perdu, mais cependant
toujours accessible.

L'entrée et la vision nocturne de Cuzco:
La scène primordiale étant l'entrée du père du héros, Ernesto, à Cuzco, le coeur
de la civilisation inca, par une nuit symbolique et réelle qui les mène chez le
Vieux. Qui est donc le Vieux, et quel est ce mystère qui l'entoure, comme il
entoure la ville silencieuse qui les cerne?
Le Vieux est l'incarnation même du grand propriétaire terrien avec tous ses
vices: avarice, domination totale des Indiens, dont il est le patron tout puissant;
de plus, parent fortuné du père d'Ernesto qui, lui, est avocat itinérant, pétri de
connaissances populaires indigènes, qu'il tire de son contact quotidien avec le
peuple en père qui va essayer de guider spirituellement son fils dans le labyrinthe
du Cuzco, coeur de l'ancienne civilisation inca.
Grâce à son intuition exacerbée Ernesto va pressentir le pouvoir maléfique du
Vieux, usurpé à celui des ancêtres incas du Cuzco, l'ancienne capitale. Cette
cohabitation de deux histoires antagoniques, au sein de Cuzco, semble illégitime
à Ernesto, mis en garde par son père, initiateur aux valeurs andines. D'emblée, le
mal se profile au coeur de la nuit, quand l'accueil réservé aux deux voyageurs se
situe à la limite de la décence entre parents.
Pour Luis Harss, la symbolique de Cuzco est tracée par le père d'Ernesto:

"El Cuzco es la utopía: fusión de mundo natural y cultural, de hombre, paisaje y
palabra en la intensificación vibrante del canto. "Tierra nativa", del padre, que desde
su nostalgia le contagia a Ernesto lo que llama su "gran proyecto": el rescate poético
de esa utopía".188

Dès les premières lignes, le pouvoir d'évocation d'Arguedas est impressionnant.
L'esprit andin est transmuté par le langage et le pouvoir de suggestion de
l'écrivain. Mais la lutte a été rude, ainsi que nous l'avons déjà souligné dans la
première partie.
Comme le fait remarquer Angel Rama189, "Los ríos profundos" est une
"composition musicale", où la Nature joue le rôle prépondérant. La fusion entre
l'homme et la Pacha mama est non seulement préservée, mais constamment
exaltée. Sa fonction de purification de régénération et de passage à l'espace sacré
par excellence n'est plus à démontrer.
Cependant Gladys Marín parlera longuement des espaces sacrés et des espaces
démoniaques départageant un espace non homogène, tout particulièrement dans
le Collège d'Abancay, où le mal, incarné dans le péché sexuel hante l'imaginaire
des adolescents et les pousse vers la "opa" Marcelina, une démente, dont nous
aurons l'occasion de reparler, qui séjourne dans l'un des deux patios du Collège.
L'écart entre la vision "cuzqueña" de l'oncle héritier des "conquistadors" et de
son neveu ne peut pas être plus diamétralement opposé. le Vieux se sent la
mission d'évangéliser les âmes perdues des païens, et le père d'Ernesto cherche,
quant à lui, à faire survivre les indiens, car il connaît leurs souffrances, leur
l'expressivité, ainsi que la vigueur de leur propre culture native.
Déjà dans Los ríos profundos deux réalités s'affrontent au sein d'une même
famille. Nous verrons plus tard la déchirure au sein de la famille de propriétaires
terriens Aragón de Peralta plus clairement analysée dans Todas las sangres.
L'immersion d'Ernesto dans la réalité andine ainsi que dans les souffrances des
Indiens, a été précocement aiguisée, quand il suivait son père bohème et pèlerin
dans l'âme. L'âme romantique et généreuse du père d'Ernesto est proche de la
structure mentale andine, de la mentalité primitive, telle que Mircea Eliade la
définit dans ses études.190
La dimension spirituelle de Los ríos profundos, est donnée, d'emblée, par la
structure mentale ainsi que par la fonction que joue la mémoire du père
d'Ernesto, mémoire initiatique au sens des valeurs que son fils éprouve avec tant
d'acuité, jusqu'à les revendiquer, tout au long du récit, alors que son père sera
entraîné au loin par l'appel du voyage et la recherche des affaires à plaider dans
les espaces andins infinis.
La scène de la prière en commun du Vieux, du père d'Ernesto, et d'Ernesto lui-même,
devant le visage du Crucifié ("El rostro del Crucificado (era) casi negro,
desencajado, como el del pongo"191), ne fait que souligner la distance des deux
univers culturels omniprésents, l'andin et l'hispanique.
Cependant le père d'Ernesto, en quête de travail, reprend son voyage
interminable, après avoir confié son fils au père directeur du Collège renommé
de la petite ville d'Abancay, le père Linares. Il laissera à ce fils le soin d'incarner
le forastero, rôle qu'il représentera aux yeux des autres. L'enfant va se sentir
alors voué à un espace démoniaque, de par le courant de la vie qui le dépasse:

"La corriente poderosa y triste que golpea a los niños, cuando deben enfrentarse solos
a un mundo cargado de monstruos de fuego y de grandes ríos que cantan con la
música más hermosa al chocar contra las piedras y las islas".192

Dans Los ríos profundos, on perçoit dès le début le ton autobiographique. Nous
savons que le héros est identifié à l'auteur lui-même dans son enfance, où
l'absence de la mère se conjuguait à l'évanescence du père, à la poursuite de
causes juridiques perdues d'avance.
Ainsi donc la mémoire s'exercera sur tous les événements et nous assisterons,
tout au long du récit, à une force ascensionnelle de plus en plus consciente, où
l'évocation ne sera que le passage vers la réalité totale, où l'évènement et le
symbolique s'embrassent dans une irradiation de sens plénier, où la spiritualité va
croissant.
Nous savons aussi que la conscience de la langue, et la préoccupation pour cette
dernière dans la littérature, s'est accrue en Amérique Latine, surtout quand
s'entrecroisent les champs culturels, ce qu'Arguedas a lui-même longuement
analysé touchant son propre processus de création:

"Arguedas operó sobre una situación interna del continente, vieja de siglos, que
oponía la lengua de la conquista a la lengua autóctona de los dominados. Por eso su
problema se asemeja más al de Unamuno en España... Pero mientras Unamuno
ejercitará esta obsesión sobre el español -retrotrayéndose por la línea de derivación al
latín y al griego originarios- en un tesonero esfuerzo de apropriación de la lengua
aprendida, Arguedas se volverá inquisitivamente sobre la lengua maternal, sin
atreverse a cumplir la misma tarea sobre el español, que fue, sin embargo, la lengua en
que prácticamente escribió toda su obra literaria".193

Angel Rama a ici esquissé l'approche hispano-américaine d'Arguedas, en
soulignant l'extraordinaire sensibilité de l'écrivain, qui lui permet de pénétrer
alternativement, les deux strates de la réalité et de proclamer son prophétisme,
deux caractéristiques somme toutes banales chez un écrivain, et cependant
constitutives d'une écriture dont la singularité et la portée restent intactes au fil
du temps, car il ne s'agit plus ici seulement de deux champs culturels qui
s'affrontent mais du champ complet de la société péruvienne avec un premier
constat d'une réalité bien plus complexe que le dualisme indigéniste dont on a
trop longtemps taxé l'écrivain péruvien. Seul le Vieux va appartenir au champ du
mal alors que le père Linares, représentant l' Eglise dans son système post
colonial d'oppression, est déjà marqué du sceau de l'ambiguïté.

L'internat d'Abancay:
Voilà donc Ernesto abandonné à ses propres ressources, avec un groupe d'élèves
hétérogènes représentant toutes les couches sociales du Pérou, dans un espace
clos qui va rapidement se révéler aux prises avec le mal.
L'éducation catholique, avec ses connotations de culpabilité liée au sexe
notamment, entraîne une dynamique du mal ponctuée de tentatives
d'autopunition. Les scènes vont s'enchaîner nous montrant l'évolution des
personnalités des adolescents au fil des évènements. Les uns progresseront vers
le bien tout comme la "opa", et nous verrons plus loin les conditions qui
présideront à cette rédemption.
D'autres, tels Antero, fils "d'hacendado" précisément, s'orienteront vers le mal.
Lleras, l'intellectuel, et Añuco resteront eux, imprégnés par le mal, tandis que
Palacitos, l'Indien, ainsi que Romero demeureront porteurs des valeurs andines.
Il y aussi Gerardo, dont le père est militaire, et qui incarnera le séducteur, celui
qui conquiert les filles. Nous faisons d'abord connaissance avec Antero, l'ami
d'Ernesto, fils "d'hacendado" encore ignorant des réalités, qui va lui offrir le
"zumbayllu", petite toupie de bois avec laquelle les Indiens jouent. Cette toupie
servira d'emblème contre les forces du mal, le recours magique ultime, pour
Ernesto qui identifie el "zumbayllu" à tort sans doute à un objet typiquement métis.
Aux yeux de l'enfant enfermé dans l'enceinte du Collège, l'objet a valeur de
symbole et il tisse en lui tous les pouvoirs magiques que les indiens confèrent à
la Nature. L'objet libère la joie et la capacité d'évocation, face au Collège,
réducteur de l'imaginaire. Une fois encore Ernesto affirmera son identité à travers
un objet emblématique, onirique par excellence. William Rowe, souligne
l'importance de la structure de pensée, révélée à travers le symbole métis que
représente le "zumbayllu" aux yeux de l'écrivain:

"La estructura de este tipo de pensamiento está analizada por Lévi-Strauss en El
pensamiento salvaje. Resumiendo su posición: la noción de una simple concordancia
(rapport) entre el hombre y la naturaleza, es incapaz de dar cuenta del proceso por el
cual el hombre ha poblado la naturaleza con voluntades comparables a la suya. Esto
sólo puede suceder por virtud del proceso inverso simultáneo de atribuir a sus deseos
algunos de los atributos de esta naturaleza en la cual él se detecta. de esta manera, el
antropomorfismo de la naturaleza (religión) y el fisiomorfismo (magia) son
interdependientes".194

L'univers obscur et compact du Collège d'Abancay, lieu d'une éducation
répressive, est oublié grâce au "zumbayllu", qui conjugue dans ses cercles rapides,
toutes les puissances andines d'évasion ainsi que l'émotivité de l'enfant solitaire.
À lui seul le "zumbayllu" concentre la réponse d'Ernesto, faite de confiance dans la
complicité des forces andines, et développe en lui sa capacité de défi, voire de
provocation, face à l'ordre établi de l'éducation, et à la manipulation des
adolescents regroupés dans l'enceinte du Collège.
C'est dans cette perspective, d'une cohérence très dense, qu'il faut comprendre les
différentes étapes du roman et ses onze chapitres: l'internat au Collège
d'Abancay, la révolte des "chicheras" pour le sel avec la belle personnalité de doña
Felipa, la répression de l'Église soutenue par l'arrivée de l'armée, la venue de la
peste dévastatrice, l'invasion d'Abancay par les "colonos" pour obtenir une messe
du père Linares, la mort de la "opa" Marcelina, et le départ d'Ernesto du Collège,
ultime libération du jeune héros, ayant achevé là sa première initiation au sein de
la société répressive.
Les événements s'enchaînent naturellement, et le réseau de l'objectivité des faits
s'imbrique spontanément dans la subjectivité ainsi que dans le caractère émotif
d'Ernesto, en passe de devenir un adolescent à son départ du Collège.
Mais, à travers le vécu du jeune héros, se trouve dessiné par la même occasion, le
panorama culturel, politique, social, économique et historique, qui condamne
implicitement le système féodal fortement hiérarchisé, rigide, et l'injustice
perpétrée sur les Indiens, les communautés indigènes, ainsi qu'un clergé qui
penche toujours du côté du grand propriétaire terrien, en collusion avec l'armée
venue de la Côte.
Tout cela est exposé d'un seul tenant, - d'une seule traite, si l'on peut dire -
l'impression d'ensemble relevant de l'extrême imbrication de la totalité des
composantes qui enserre cette réalité.
Dans Los ríos profundos, la situation des Indiens est longuement évoquée sous
toutes ses conditions: depuis l'Indien libre, jusqu'au siervo, vivant sur les
"haciendas", ici "l'hacienda de Patibamba", trois cents "colonos", sans parler des
concertados, auxquels, "on avait fait perdre la mémoire".
Comme l'analysera avec exactitude Arguedas, l'Indien libre éprouve de la
condescendance, voire du mépris, pour le siervo, dont la situation sociale et
économique n'a rien à voir avec la sienne. D'un côté le comunero, de l'autre le
colono. Il s'agit là, comme le remarque Eve-Marie Fell, du wakcha, de "l'homme
sans terre":

"Los siervos son considerados por los indios de la comunidad como hombres
inferiores. Usufructúan una parcela de tierra ajena a cambio de ser tratados y
considerados por el patrón de la hacienda como animales".195

Ainsi, l'acteur principal du récit, qui n'apparaît pas à la fin du roman, c'est
précisément le colono qui est arrivé à imposer sa loi au Padre Linares en
marchant sur Abancay contre vents et marées, obligeant ce dernier à dire une
messe qui emporte la peste au loin. Nous percevons avec acuité combien
l'entreprise de la révolte des colonos est porteuse de l'espoir qu'Arguedas confère
à l'Indien libre. Toute l'aspiration éthique profonde d'Arguedas pour un statut
social réhabilité de l'Indien, est, de fait, concentrée dans cette marche sur
Abancay.

La révolte des chicheras:
Dans Los ríos profundos la figure féminine est incarnée par deux extrêmes.
D'une part, l'apparition dans un des deux patios du Collège de la présence furtive
de la démente, "la opa" Marcelina, une femme blanche, grosse et sale, que nous
retrouverons dans les contes d'Amor Mundo, publiés en 1967, et qui nous rapelle
quelque peu le "upa" Mariano, deux êtres marqués par leur apparence, et dont la
différence signale la valeur remarquable de leur destin.
D'autre part, doña Felipa, la chichera, la meneuse de la révolte pour une plus
juste répartion du sel dans les communautés indigènes défavorisées. Mais où
donc vivent les chicheras, ces métisses actives dans les bars, où elles servent à
boire de la bière à toutes sortes de gens?A Huanupata, le quartier périphérique,
où les forasteros, les gens de passage, se mêlent à la vie de la ville plus
facilement. La description de la révolte des métisses contre les voleurs de sel
éclate abruptement, et remplace la révolte des hommes.
Même le père Linares ne peut rien contre cette marée de femmes, se révoltant
contre les voleurs de sel. La description du visage marqué par la petite vérole de
doña Felipa lui confère un naturel et une présence qu'Arguedas suggère
magistralement.
Comme d'ailleurs la description du père Linares, dont les détails sont exprimés
parcimonieusement mais créent, par là même, une présence où l'essentiel se joue
dans le non-dit, dans l'allusion.
De la sorte, le symbole de la liberté sera incarné par cette doña Felipa qui
disparaîtra de la ville, où l'armée la recherchera ensuite, tandis qu'elle acquerra
une dimension mythique en abandonnant son châle sur la croix au début du pont
qui traverse le fleuve, châle que la "opa" reprendra sur le chemin du retour au
Collège.
Telle est la réflexion d'Ernesto au sujet de doña Felipa, après l'exploit de
Marcelina qui a récupéré le châle de la révoltée:

"-Tú eres como el río señora -dije pensando en la cabecilla y mirando la corriente que
se perdía en una curva violenta, entre flores de retama-. No te alcanzarán . ¡Jajayllas!
Y volverás. Miraré tu rostro que es poderoso como el sol de mediodía. Quemaremos,
incendiaremos. Pondremos la opa en un convento. Y Lleras ya está derretido. El
Añuco, creo, agoniza. Y tú, río Pachachaca, dame fuerzas para subir la cuesta como
una golondrina".196

Nous arrivons à l'une des questions essentielles que posent Los ríos profundos;
elle rejoint l'invasion d'Abancay par les colonos et affirme la force du mythe,
représentatif de la culture andine et de son expressivité.
Le mythe ne possède pas seulement une puissance de revendication, il reste
limité dans son application, dans l'objet de sa réflexion. En effet, les colonos
n'ont pu être empêchés, par aucun des moyens traditionnels, de pénétrer la ville
d'Abancay et d'obliger le père Linares à dire une messe qui sauvera les âmes et
chassera la peste. La mort n'a plus aucun sens, ni la peur même; cependant, la
pensée révolutionnaire n'associe pas le sens d'un bien - être social et ne se
conjugue pas aisément avec l'esprit mythique.
Là est la question implicite que pose l'écrivain: comment faire prendre
conscience aux Indiens de l'impact de l'esprit mythique au sein d'une société qui
les a éloignés du pouvoir? Comment utiliser les forces du mythe au service du
bien et non du mal? Comment Ernesto va-t-il arriver à conjuguer les valeurs des
deux cultures? A ce propos, la phrase inquiète du père Linares résonne encore à
nos oreilles:

"-Que el mundo no sea cruel para ti, hijo mío- me volvió a hablar. -Que tu espíritu
encuentre la paz, en la tierra desigual, cuyas sombras tú percibes demasiado".197

William Rowe insiste sur le fait que le mythe se concrétise en une capacité de
transformation active de la société:

"El mito tendría que convertirse en una fuerza social dirigida hacia el cambio de la
sociedad. Hay un incidente en particular en el que Arguedas coloca al mito como
principio activo en confrontación con la sociedad, la entrada de los colonos en
Abancay".198

A travers le mythe nous retrouvons la vivacité de la création andine, en réponse à
l'oppression que lui fait subir l'action conjuguée de la structure sociale postcoloniale
et la collusion entre les grands propriétaires terriens que l'on retrouve
dans "l'hacienda" de Patibamba avec ses centaines de siervos l'Eglise qui a la
main mise sur l'Education.
La structure hiérarchisée du système religieux ainsi que du système politique et
de l'armée va solliciter et provoquer paradoxalement la cohésion des colonos
dans leur marche sur Abancay pour obtenir la messe qui seule pourrait éloigner
définitivement la peste. Syncrétisme des croyances, où se mêle les valeurs de
solidarité des Indiens, même les plus démunis et l'espoir que la messe éradique le
fléau une fois pour tout
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