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Citations sur Manuel de la transparution immédiate (62)

Quel est le moyen de le comprendre par perception directe ? En maîtrisant le corps, on maîtrisera les canaux ; les canaux une fois maîtrisés, les souffles seront maîtrisés ; les souffles maîtrisés, les gouttes le seront ; et ainsi l'Intelligence, connaissance principielle, sera maîtrisée, immobile, selon les points clefs, ce qui est requis pour tirer au clair l'Idée des Éveillés. Quels inconvénients y aurait-il à ne pas se fonder sur ces trois points clefs ? Selon le Texte explicatif des points clefs, lampe secrète :
Celui qui, au moment de la pratique principale, ne maîtrisera pas les points clefs du corps, de la parole et de l'esprit, sera pareil à qui escompterait* une récolte sans avoir cultivé son champ. Aussi, celui qui se flatterait d'obtenir la perception directe immédiate sans les points clefs du corps, de la parole et de l'esprit ressemble à qui prendrait un aveugle pour guide.
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*Dod pa signifie à la fois désirer (ou vouloir, les deux idées n'étant pas distinctes en tibétain) et être d'avis que..., avoir pour opinion que... « Escompter » vise à rendre cette nuance : désirer en prenant son désir pour une réalité, en croyant que cela va marcher. C'est la même expression qui est rendue par « se flatter d'obtenir » dans la phrase suivante.
p. 305
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Toutefois, elle l'est plus particulièrement dans le canal principal au centre du corps, dans la part limpide du souffle* et dans la goutte quintessentielle, alors que, latéralement, l'esprit se fonde sur les poumons. Mais au milieu, dans le cœur, il y a le trésor de la connaissance principielle d'Intelligence.
À cet égard, ce qu'on appelle « esprit », c'est ce qui a une nature préhensile ; mais la part limpide de l'esprit, claire dans l'expressivité sans appréhension, est l'Intelligence. Tant qu'il y a appréhension du « moi », du « non-moi » et du corps, on parle d'esprit ; cela ne repose pas dans le cœur, mais à la périphérie du cœur, dans les poumons. L'Intelligence sans appréhension, claire par soi, demeure dans le cœur c'est pourquoi on l'appelle « vérité du cœur ».
Comme il est dit :
Tous les êtres animés sont des Bouddhas,
Mais cela est occulté par des souillures adventices.
La semence de l'Éveil, c'est l'Intelligence, et ce qu'on appelle « souillures adventices », c'est l'esprit. C'est parce qu'en l'Intelligence [tout] est indissolublement uni en une goutte unique qu'on l'appelle « goutte unique ». Ce qui est issu de l'inintelligence, avec sa structure … sujet-objet, est appelé « esprits égaré ». Bref, cet esprit qui [se] prend pour un « moi » est ce qui occulte la connaissance principielle intégralement omnisciente ; et la formule : « le sugatagarbha est infus dans tous les migrants » s'applique à l'Intelligence.
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* Rlung gi dwangs ma.
p. 301
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SECOND SYSTÈME DE KHREGS CHOD
Les deux Intelligences [qui accompagnent respectivement] la production et la libération des fictions sont nommées « [Intelligence de] la production » et « [Intelligence de] la libération » ; mais bien qu'on leur ait appliqué deux noms différents, en réalité, elles sont inséparables et simultanées, comme l'eau et les vagues, d'une essence purement et simplement uni-sapide. À part cela, il ne [faut] pas [croire] que la connaissance principielle serait absente lorsque les idées fictives ressortent, et que, quand il n'y en a pas, la connaissance principielle libératrice surgisse d'ailleurs. C'est dans la condition de libération originelle qu'il faut [se] placer [pour une] libération renouvelée.
Quand on arrive à la stabilité dans la méditation, quelles que soient les fictions qui puissent venir au jour, qu'elles surgissent ! On ne s'y attache pas ; cette connaissance principielle libératrice est [à cet égard] nommée « Intelligence où il n'y a ni production ni libération [que l'on puisse distinguer l'une de l'autre] ». Ce qu'on appelle « égarement », globalement, n'est rien à part des apparences [externes], de l'esprit et du corps [propre] prétendus (grags pa), qu'un mot « égarement » qu'on [y] applique. Hors de cela, il n'y a [rien de tel qu'un] égarement existant par soi.
Apparences [externes], esprit et corps ne sont pas séparés et sans lien : par exemple, c'est en se fondant sur le ciel que le soleil se lève et qu'il est voilé par les nuages. De même, le corps apparaît de par l'expressivité illimitée de l'esprit, et le lustre (mdangs) de la clarté du corps se manifeste en tant que perceptions. Ainsi, même si l'on présente l'esprit, le corps et les apparences [externes] comme [trois réalités] distinctes, dans l'essence de la Réalité exempte de proliférations discursives, ils ne sont ni bons ni mauvais. Ils ne sont pas séparés, dissociés, comme si ces apparences [externes] étaient déconnectées, à part — comme si le corps était une substance établie de son propre côté, et l'esprit, une [réalité] in-substantielle disjointe [de ce dernier]. En effet, cet égarement n'outrepasse point l'unique Intelligence, base de toute [apparence de] sujet et objet.
p. 283
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En outre, même si apparence et vacuité sont appelées de deux noms différents, en vérité elles sont d'une indissociable unité : en effet, dans la mesure même où cela apparaît, cela a une nature vide ; et dans la mesure même où cela est vide, cela a pour nature d'apparaître. Il en va, par exemple, comme du reflet de la lune dans l'eau. Ainsi ne s'agit-il pas d'une alternance de phases d'apparition et disparition, comme si l'apparence venait d'abord et la vacuité ensuite. Alors même que cela apparaît, en effet, cela a une nature qui est vide de l'appréhension [de ce qui apparaît] comme [étant] tel.
p. 282
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Et quand le tangible entre en contact avec le corps, la nature du tangible survient en tant que les trois portes à la fois. De ce fait, à ce moment-là, le corps, le tangible et la conscience se distinguent. Mais quand l'appréhension de l'expérience tactile se libère, du point de vue de celui qui est capable de demeurer dans la condition du mode-d'être véritable, ces trois termes sont identiques, indissociables. Ainsi l'impression tactile est-elle délice et vide indissociables, car quand bien même il y a expérience du plaisir, elle est vide d'une appréhension [qui la tiendrait] pour telle.
Par ailleurs, s'il y avait entre le tangible, le corps et la conscience une différence établie comme réelle, il faudrait bien que le tangible soit différencié, puisqu'il devrait [comporter] des aspects distincts : [les uns] éprouvés par le corps [comme organe du tact, les autres] éprouvés par la conscience, [d'autres encore] non éprouvés, puisque [par hypothèse] les tangibles seraient individuellement distincts.
p. 280
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... [car] c'est en méditant encore et encore qu'il faut éradiquer entièrement l'égarement.
Ainsi, l'essence-de-l'esprit ne tombe pas du côté du pur et simple vide, [car] ce vide a la connaissance principielle pour cœur, il est illimité — voila précisément la chose qu'il importe de connaître.
p. 276
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Les qualités de l'esprit et de l'Intelligence ne sont pas les mêmes : l'esprit est d'une nature inquiète, adventice, [formée de] l'accumulation d'une multiplicité d'imprégnations, dotée d'une pluralité mouvante d'idées fictives, préhensiles et préhensibles. {494} L'Intelligence, [de son côté,] est quelque chose d'inébranlable, originaire, éternel, transparent et inconditionné.
p. 271
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Ayant ainsi délaissé tout agissement du corps, de la parole et de l'esprit, reste dans l'abandon à l'état naturel (rang babs). En [te] posant naturellement dans la condition d'unité, [tu] dissiperas les fictions de l'esprit. Demeurer dans [cet] état sans fictions, c'est ce qu'on appelle « la quiétude vide ».
p. 267
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4. rrsal sbyang, formule difficile à rendre, qui pourrait d'ailleurs aussi se comprendre au sens de « purifier l'expression ». D'une manière ou d'une autre, cela veut dire, en somme : s'accoutumer à ne plus jamais percevoir tout ce qui advient dans l'esprit, dont l'insubstantialité est clairement reconnue, autrement que comme une expression de l'Intelligence. Au reste, il est permis de se demander qui est le sujet de cette reconnaissance, esprit (sems) ou Intelligence (rig pa) ? sPrul sku Tshul lo répondrait sans doute : le rig pa, c'est-à-dire l'Intelligence pour autant qu'elle immane en cet esprit par ailleurs en quelque sorte sublimé par la reconnaissance de sa vacuité.
5. L'idée d'un temps primordial, d'un temps d'avant le temps, est centrale dans le rDzogs chen. Certains maîtres rapportent cette idée à l'état intermédiaire post mortem pour éviter les implications de la notion d'un premier commencement, intenable en contexte bouddhique (qui est celui où a fleuri le système du rDzogs chen, qu'il en soit un authentique rejeton ou bien un greffon de provenance inconnue). Il s'agirait donc du moment où, toutes les structures de l'égarement se sont reployées dans l'abditum mentis, avant que l'incapacité du sujet à se résoudre à la pure simplicité du mode-d'être l'ait fait rechoir dans le samsâra (voir à ce sujet la section sur le bar do). Cette solution n'est pas pleinement satisfaisante au vu des innombrables occurrences de la thématique ; ou plutôt : elle-même n'a un sens que dans la mesure où ce qui affleure dans l'expérience du sujet, à ce moment-là comme dans certains états contemplatifs, c'est un ordre de l'éternité, une intemporalité propre à la nature ultime.
p. 265/66
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LE BRASSAGE DES TROIS CIEUX
Cette préservation de l'essence de l'Intelligence est éminemment supérieure à la pratique de [tout] autre Dharma : on l'appelle le point clef essentiel des instructions secrètes sur la confrontation par vision directe* de l'Idée des Éveillés. Cela n'a rien de commun avec un bavardage d'une creuse [profondeur], paroles vides, sans contenu, Dharma [qui ne serait qu'] effet de langage** ; ce sont les préceptes impartis aux prédestinés, les points-clefs manifestant, comme en la pointant du doigt, la confrontation, la pratique ultime qui compacte la vue, la méditation et la conduite. [116] Voilà ce que dit la Transmission orale du sens exact.
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3. Cer mthong, littéralement : « vision nue », mais au sens surtout d'un contact direct, « à cru ».
5. Ms. tshig la shar ba'1 chos, « Dharma [qui ne serait qu']effet de langage » ;xylo-graphe : tshig la shor ba'i chos, « Dharma abandonné aux mots », c'est-à-dire « Religion qu'on délaisse dans le registre du discours », ou encore : « Dharma qui choit dans la verbosité » ?
p. 263
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